France – Finlande (2-0) : L’Académie française regagne et tout le monde crie au génie

6

les bienfaits du cholisme retrouvé

Savez-vous ce qui est plus chiant que des matchs de l’Equipe de France en septembre ? Une Equipe de France qui gagne après une série de cinq matchs sans victoire et permet malgré elle analyses de l’instant et réécritures de l’histoire. On pardonnera toutefois les Bleus de cette victoire-là qui n’est malheureusement pas la cause première de l’inconséquence des grands médias et journalistes sportifs français.

Qui est bon en géo sait que la capitale de la Finlande est Helsinki. Qui suit le rallye ou la F1 sait que la Finlande produit de grands champions. Heureusement, nous autres fans de foot ne nous intéressons qu’au ballon rond, à la bière et aux démangeaisons de nos entre-jambes. Aussi ignorons-nous tout de nos adversaires du soir, excepté qu’ils comptent parmi leurs ascendants le beau Jari Litmanen.

La compo :

Le retour du 3-5-2, j’avoue que je ne m’y attendais pas. Il faut dire que les dernières tentatives n’avaient pas été très concluantes (coucou la Suisse), la faute, entre autres imperfections, à des joueurs perdus et/ou ne jouant pas à leur place. Et ce soir alors ? Un vrai 3-5-2 ? Évidemment que non.

Le derrière : la ligne 3 du métro parisien relie Levallois à Bagnolet mais son cœur est parisien. En comparaison, la défense à 3 relie Kimpembe à Zouma mais consiste surtout à avoir foi en Varane.

Le milieu : le Duc se range à côté de Pogba pour un double-pivot. Sur les ailes, le petit frère de Lucas Hernandez, Théo, prend le côté gauche et laisse le côté droit à Léo Dubois. Ce dernier est donc titulaire en Équipe de France, encore une fois.

Le devant : un trio qui innove avec Grizou au cœur du jeu et deux attaquants à servir, l’un mancunien, l’autre madrilène. Sans Kyky, la connexion sera-t-elle meilleure ?

Le match :

Pour prendre un match par le bon bout, c’est simple : savoir ce qu’on doit faire, avoir l’état d’esprit nécessaire et mettre l’engagement physique qui convient. Dont acte : les quinze premières minutes des Bleus sont bonnes, avec une belle intensité et de l’allant. Toutefois, nos Bleus ne marquent pas et, par conséquent (?), retombent un peu dans leurs travers.

Une dizaine de minutes se passe avec des Bleus mous du genou, sur le reculoir, avec des Finlandais qui font tourner le ballon et des Français qui le reperdent aussi vite qu’ils le récupèrent. Heureusement pour nous, la puissance offensive finlandaise équivaut à la puissance offensive d’Arsenal.

Les Bleus réenclenchent donc leur marche en avant. Si Benzema envoie une frappe trop axiale après un bon mouvement avec Grizou, ledit Grizou enchante le chaudron lyonnais (*wink wink*) quelques instants après : Antoine combine avec ses compères, Anthony remet, Grizi joue avec Karim, qui lui redonne avant que l’homme aux cheveux et aux pieds d’or n’expédie le cuir dans le petit filet d’un extér’ jouissif (1-0, 25e).

L’homme.

Heureux, Grizou glisse sur le terrain, crie, exulte. On en avait besoin. Lui aussi. À partir de l’ouverture du score, les Bleus maîtrisent complètement leur sujet, portés par les « Ahou ! » du formidable outil lyonnais. Parmi les 57 000 spectateurs, la réalisation de TF1 nous montre Aulas et Le Graët en grande discussion, le premier révélant au second l’identité des joueurs français sur le terrain.

Pour être tranquilles, les Bleus commencent la seconde période comme ils ont terminé la première. Benzema et Griezmann se trouvent bien : Karim élimine deux défenseurs, décale Léo Dubois dont la passe dans le mauvais tempo est tout de même récupérée par Grizou. Le colchonero est un cochon : en angle très fermé, il la glisse au fond là où tout le monde pensait au centre en retrait (2-0, 50e).

Désormais l’égal de Platini au nombre de buts, Grizou est bouillant. A la suite d’un jeu en triangle succulent avec Martial et Benzema, le Mâconnais manque de peu le triplé pour ce qui eût été l’un des plus beaux buts de sa carrière. Tout en gestion par la suite, les Bleus n’inscrivent pas de troisième but et auraient même pu (dû) concéder un péno mais l’arbitre en a décidé autrement.

Une victoire, enfin. Un match sans prendre de but, enfin. Des combinaisons offensives intéressantes, enfin. Mais pas de quoi se taper le cul par terre, car il faut penser à l’après. Et l’après…

Le débrief :

Oui, Griezmann et Benzema sont des grands joueurs. Oui, leur complicité technique a crevé les yeux lors de cette rencontre. Oui, voir les Bleus combiner dans les petits espaces en une touche est fort agréable aux yeux. Mais :

  1. le troisième homme du soir s’appelait Martial, pas Mbappé
  2. il est improbable d’imaginer Deschamps ne pas aligner Mbappé dans son onze type
  3. le trio pourra-t-il démontrer qu’il peut faire aussi bien que ce que le duo a montré ?
  4. il est évident que Grizou doit être au cœur du jeu et non pas excentré sur un côté comme lors de plusieurs matchs ces derniers temps : peut-on imaginer le même système que ce soir avec Mbappé à la place de Martial ?

Outre l’animation offensive du soir, que faire du 3-5-2 (même 3-4-1-2 pour marquer le rôle de 10 de Grizou) ? Deschamps va-t-il, finalement, parier sur ce système, malgré l’échec face à la Suisse et les performances peu concluantes dudit système dans les quelques rencontres où il avait été utilisé ? Votre serviteur militait dès avant l’Euro pour un tel système, compte tenu des profils des joueurs à disposition.

Le sang frais amené par des Jules Koundé (idéal en central axe droit), Théo Hernandez (idéal en piston gauche), Nordi Mukiélé (idéal en piston droit), combiné aux forces déjà en présence avec un Varane (central axe) et un Lucas Hernandez (central axe gauche), laissent penser qu’il y a vraie matière à réflexion. Mais pour ça, évidemment, il faut que Deschamps accepte de mettre des joueurs à leur poste naturel et tourne la page sur plusieurs sujets : Léo Dubois titulaire, c’est fini ; Pavard titulaire, c’est fini ; un milieu à 3 avec deux profils défensifs plus Pogba, c’est fini.

Vœux pieux ? Je ne sais pas, mais le match début octobre face à la Belgique, en demi-finale de la Ligue des Nations, pourrait marquer un tournant : reconduction du 3-5-2 avec Mbappé, les deux frères Hernandez, Koundé et Mukiele (révolution !) ou retour à un 4-3-3 avec double pivot défensif et Griezmann à droite (déception !) ? Un match duquel les enseignement devraient être autrement plus importants.

Les notes :

Lloris (3/5)

Une soirée bien tranquille. Ça fait du bien de pas prendre de but, hein Hugo ?

Kimpembé (3/5)

Comme quoi, dès que les synapses permettent de nouveau aux neurones de se connecter, il sait défendre correctement. Remplacé par C. Lenglet (non noté).

Varane (3/5)

Raphaël s’est vite adapté à la Premier League  et au niveau de la défense de Manchester United : outre sa présence physique, sa transversale en touche en est une belle preuve.

Zouma (3/5)

Nos centraux n’aimant pas relancer ou relançant mal (cf. ci-dessus), il est agréable de noter que Kurt a, au moins, essayer d’avaler les espaces devant lui. Il est regrettable toutefois que ce soit le moins bon des trois sur le papier qui s’y colle.

T. Hernandez (4/5)

C’était une première pour lui en Bleu, c’était une première pour moi de le voir jouer. Il semblerait que l’afflux de sang dans le creux des reins soit une spécialité de famille. Qu’on me serve les deux dans le onze de départ et qu’on en finisse.

Dubois (0/5)

Incroyable double-contact à l’heure de jeu. Ce qui fait donc un 1/5 pour la seconde période, combiné au 0/5 de la première période : la moyenne est à 0,5/5. Malheureusement pour Léo, il n’y a pas de note décimale sur Horsjeu. Ça fait donc un arrondi à 0. Remplacé par N. Mukiele (non noté).

Pogba (3/5)

Assez fébrile pendant la première demi-heure, Paulo s’est réveillé par la suite et a délivré des bons ballons tout en s’acquittant très bien de son travail défensif malgré une largeur de terrain difficile à couvrir avec son comparse.

Rabiot (3/5)

Excellent pour ratisser les ballons qui traînent, ça pèche un peu dans la vélocité et ça pèche beaucoup dans la rapidité avec laquelle il transmet le ballon. Fais pareil avec moins de cinq touches de balle et tout ira mieux.

Martial (3/5)

La gradation notatoire des offensifs est peut-être injuste ce soir pour Toto mais il fut moins décisif que ses deux compères. Il a malgré tout montré ses qualités techniques et participé avec inspiration aux combinaisons et au jeu en triangle. Mais sa concurrence se nomme Kyky… Remplacé par W. Ben Yedder (non noté).

Benzema (4/5) :

Dans tous les bons coups, Karim a enfin fait ce qu’on attendait de lui : il rend tout ce qu’il touche plus beau, fluidifie le jeu, comprend ce que veulent ses coéquipiers, les sert, les oriente. Il n’a manqué qu’un but (ce face-à-face en fin de match…).

Griezmann (5/5)

Fiat lux et facta est Antoine Griezmann. Remplacé par A. Tchouaméni (non noté).

Suivez Horsjeu, suivez-moi, suivez le compte de l’Académie Française pour ne rien manquer de l’histoire des Bleus, abonnez-vous, faites des dons. BA,

6 thoughts on “France – Finlande (2-0) : L’Académie française regagne et tout le monde crie au génie

  1. Aaaah on vous retrouve en forme Didier. Vif, bien sur ses appuis, l’œil brillant.
    Toujours à chier à la gueule de Léo Dubois, toujours en dessous de la vérité pour Totooo. Qu’importe.
    NOUS SERONS CHAMPIONS DU MONDE DANS UN AN.

    Allez les Bleus ! Allez les Bleus ! Allez les Bleus !!

    1. C’est pas faux Jean-Pierre. Promis, la prochaine fois qu’il joue, je me forcerai à bien le scruter (au lieu de mater le cul d’un Hernandez).

  2. Hum, une petite fixette sur ce bon Dubois ? Ok, c’est pas terrible mais c’est quand même la dêche à ce poste, et pour une fois qu’on a un gars
    à son poste…
    Du coup, le 3-5-2 j’aime bien aussi, mais autant en piston gauche on peut avoir du monde (surtout s’ils vont pas en prison), autant à droite on est à poil… Mukiele faut voir. Mais après ? Sans doubler les postes sur les couloirs, dès qu’on a un blessé il faut changer de plan…
    PS : merci à maman Hernandez pour avoir engendré des mômes aussi beau !

  3. Premier match de Dubois que je regarde un peu correctement, le 0 est clairement de mauvaise foi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.