Toc toc toc. Trois coups sans les trois points. C’est encore moi, accompagné pour cette seconde édition de la saison par le son de la malchance, du raté et de la première place manquée. Même si elle n’aurait été que provisoire, et que la course pour la Ligue des champions 2020 (ou 2021 ? que dit-on ?) reste d’actualité.

Le film du match : Au Poteau !

*Ceci est un hommage assumé à l’excellent SC Freiburg filmcover,

Tomas ne comprend pas ce qu’il fait là. Il a trouvé un ballon qui traînait sur un corner et regarde, halluciné, ce qu’il tient là entre les mains, alors qu’il vient de s’allonger dessus par réflexe. Que doit-il en faire ? Que se passe-t-il ? Pourquoi porte-t-il des gants ? Comment ce ballon a-t-il été dévié et poussé vers lui de la sorte ? Malgré ses explications demandées, répétées, face à lui, personne ne répond. Les hommes présents dans ce huis-clos s’observent, se jaugent, ne se comprennent pas. Ce n’est pas tout à fait silencieux ni sans action, mais le dynamisme n’est pas le maître-mot. La circonspection de Tomas est bien plus à même avec l’ambiance.

Où est la balle sur cette image haute définition ?

Certes, quelques protagonistes emballent l’affaire avec un petit coup de manche, comme Günter qui s’empale et éveille autant le rire que l’effroi chez Tomas. Mais le coup reçu derrière la tête, dans la foulée et signé Höler, ne manque pas de rappeler ce qu’est ce film : un psychodrame lent qui ne donnera sa solution que dans le final. Des joueurs disparaissent en un fragment de seconde, sans prévenir, sans qu’on s’y attende. Avec l’aide d’un ami, Tomas réplique finalement au premier coup reçu et maintient cette impression d’entente cordial du suspense. Chacun s’observe, se regarde, se juge et se déjuge, ne sachant plus vraiment qui interroge et qui est interrogé.
Puis vient enfin le dénouement, lorsque tout le monde s’endort, en dix minutes aussi affreuses que réussies : tout cela n’était qu’une histoire de poteaux, dans tous les sens que l’expression peut prendre. Nicolas et Nils caressent les montants, on remercie Florian Niederlechner de tout ce qu’il a apporté au club, même un but contre Schwolow, et on débriefe avec une certaine sérénité.
Non, Freiburg n’est toujours pas premier, même s’il l’a été pendant une quinzaine de minutes, mais oui, Freiburg a de la variété dans sa manière d’aborder les matchs, peut être le meneur si l’adversaire est passif et a encore beaucoup d’améliorations possibles.
Il faut aussi savoir aborder les films de genre avec sa touche personnelle, quitte à ce que ça ne soit que mollement intéressant. Tous les films ne peuvent déboucher sur une tuerie sanglante.

Les notes des joueurs

Schwolow (3/5), rien à reprocher mais un but encaissé. Cela arrive même aux meilleurs d’entre nous.

Lienhart (2/5), trop tendre à la relance pour cette fois.
Koch (3/5), le figurant qu’on a pas vu à l’écran mais dont on voit le nom défiler dans le générique. Heureux qu’il ait participé.
Heintz (2/5), qui n’a pas envoyé autant la sauce que le week-end dernier (maintenant que cette blague est passée, vous ne la reverrez plus).

Schmid (2/5), qui a beaucoup couru, comme un lapin en retard, sans la montre sous le coude pour lui rappeler d’être à l’heure au moment où il le fallait.
Frantz (non noté), dont la blessure a déstabilisé nettement l’équipe, remplacé par Grifo (2/5) dès la 35e, invisible jusqu’à la 80e et pas en réussite ensuite jusqu’à un dernier coup-franc placé mais pas assez fort. Au moins aura-t-on eu le câlin avec Streich pour le retour.
Höfler (3/5), qui faisait le boulot impeccablement pour verrouiller l’axe tant que Frantz était avec lui et beaucoup moins quand il n’était plus là. La faute à qui ?
Günter (4/5), qui s’arrache et s’empale sur un défenseur pour faire écran sur le but. C’était malin.

Haberer (2/5), plus à l’aise comme attaquant que milieu de terrain. C’est couillon quand il faut jouer la moitié du match au second poste. Il aurait dû offrir une incroyable passe décisive en fin de match mais personne n’a compris ce qu’il a fait, pas même lui.
Petersen (2/5), qui célèbre les buts avant de les mettre. Quand ça marche, c’est beau. Quand c’est sur le poteau, c’est un peu moins beau et ça doit arracher un petit sourire à Jogi Löw derrière ses lunettes de soleil steampunk. Encore six putain !
Höler (3/5), plus à l’aise à gauche qu’à droite. C’est couillon quand il faut jouer la moitié du match de l’autre côté. Bon, au moins, y a eu le but. Remplacé par Waldschmidt (75e).

Streich (5/5), assez malin pour ne pas se jeter sur la première place à la première occasion possible. Ce sera pour la 34e journée si cela doit arriver.

Cette semaine, ce sera un match à Düsseldorf, sa vieille ville, son Rhin au gros débit qui n’est pas le plus gros d’Europe pour autant, son stade de prêt-à-porter, ses vieilles bières et son équipe plus difficile qu’il n’y paraît. Peut-être que je serai encore là, mais n’y comptez pas trop non plus. Et blâmez le manque de replay disponible.

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