Lazio Rome-Stade Rennais FC (2-1) : La Breizhou Académie apprend dans la douleur

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Depuis quelques matchs, le Stade Rennais propose de nouveau un jeu intéressant. Mais le manque d’automatismes, la difficulté de Stéphan à installer un système tactique efficace, la maladresse offensive et – il faut bien le dire – quelques enculettes arbitrales empêchent cela de se traduire statistiquement. Pour le dire prosaïquement : on joue mieux mais on ne gagne toujours pas. Bref, le moment idéal pour aller défier le favori du groupe chez lui en Europa League.

La composition :

Selon la fameuse légende urbaine philosophique « qu’est-ce que l’audace ? », l’étudiant Stéphan aurait répondu : « titulariser Doumbia côté gauche alors qu’il n’a pas joué une minute depuis le début de saison ».

Mendy – Doumbia, Morel, Gagnon, Da Silva, Traoré – Martin, Camavinga, Grenier – Niang, Tait.

Le match :

Vous vous rappelez les pénétrations anales non désirées par une personne ayant autorité dont je vous parlais en préambule ? Il ne faut pas attendre deux minutes de jeu pour en subir de nouveau une. Voyez plutôt :

A la décharge de l’arbitre, Tait amplifie un max et le défenseur la joue fourbe à souhait. Mais quand même, merde.

La Lazio met le pied sur le ballon et trottine, pendant que nous attendons une possibilité de contre. Le rythme ressemble à celui d’une commission parlementaire après le déjeuner du vendredi, seul Immobile tente une reprise largement au-dessus sur corner. Niang et Tait sont en jambes, ce dernier s’infiltre dans l’axe avant d’être fauché par Cataldi. Grenier se chargeant du coup-franc, celui-ci ne donne évidemment rien, pas plus que le corner qui suit. Au bout de 20 minutes, Niang est alerté côté gauche et accélère, joue le une-deux avec Tait et veut lui la remettre, mais bute sur Acerbi. Sur le bras d’Acerbi. Sur le bras qu’Acerbi descend pour contrer le ballon. Devant l’arbitre. Qui ne siffle pas pénalty. Asseyez-vous et appréciez le spectacle :

Alors moi je veux bien hein, mais à un moment donné il va vraiment falloir se mettre d’accord sur cette putain de règle de la main, et surtout, surtout… Arrêter de nous chier à la gueule à chaque match là-dessus. Nantes, Marseille, Lazio, ça commence sérieusement à me courir sur le haricot.

Heureusement, les Rennais ne se découragent pas, Niang s’échappe encore mais son centre n’est pas suivi, avant que Martin envoie la première frappe cadrée dans les gants du gardien adverse. Tait se distingue encore sur une belle frappe détournée en corner, avant que les Laziale mettent Mendy à contribution sur coup-franc. La mi-temps arrive sur ce score logique. On a mis du temps à entrer dans le match, mais on a les moyens de les emmerder.

Au retour des vestiaires, les Romains appuient sur le champignon et font surtout rentrer deux mecs qu’on n’était pas pressés de voir : Milinkovic-Savic et Luis Alberto.

C’est paradoxalement le moment que l’on choisit pour marquer : Grenier réussit son seul CPA du match, qu’il dépose sur la tête de Morel, laissé seul par le nouvel entrant Milinkovic-Savic. Lazio 0-1 Rennes (55e). Morel clutch player bon dieu.

Dans la foulée, c’est la fête dans le camp rennais, avec une chevauchée plein axe de Camavinga, qui oublie ses copains et envoie une lourde largement hors cadre. On comprend, mais il y avait vraiment mieux à faire. Surtout qu’on ne reverra plus beaucoup le ballon lors des vingt minutes suivantes.

Comme trop souvent, l’équipe se relâche après l’ouverture du score et recule, recule, recule… Les Laziale trouvent enfin des passes entre les lignes, sous l’impulsion de leurs deux entrants : Luis Alberto sollicite Milinkovic-Savic dans la surface, qui reprend sans contrôle et trompe Mendy. Lazio 1-1 Rennes (63e). L’euphorie aura été de courte durée.

Les bleu ciel et blanc continuent à étouffer les joueurs de Stéphan, incapables de ressortir les ballons. Camavinga est seul au pressing et sauve les meubles. Malheureusement souffrant du dos, le gamin cède sa place à Bourigeaud (71e). Plus personne ne presse, les Laziale sont dans leurs chaussons, à l’image de Milinmachin (quel nom chiant à écrire), qui s’infiltre côté droit, salue un copain en tribunes, s’allume une clope, puis adresse un magnifique centre sous les yeux attendris de Doumbia, qui attend sagement pour un autographe. Immobile se charge d’envoyer la gonfle dans les filets de Mendy. Lazio 2-1 Rennes (75e).

Tout contents de prendre l’avantage, les Romains se contenteront ensuite de contrôler la partie et de laisser le ballon à des Rouge et Noir qui tenteront bien quelques mouvements offensifs, notamment sous l’impulsion de Hunou, très agressif au pressing. Mais la défense adverse était trop bien organisée et nos actions trop mal branlées pour revenir au score. Et Clément Grenier trop nul aux CPA, comme ce dernier essai à 20 mètres qu’il envoie dans le mur avec la puissance d’un préado amateur de cartes Magic.

Résultat des courses, on perd un match dans lequel on a été plutôt bons. Il aura suffi de vingt minutes à nos adversaires pour nous battre. Rageant mais pas illogique, l’équipe a montré de belles choses, sauf qu’il y avait clairement une classe d’écart sur le terrain. Les entrées de Milintruc et Luis Alberto nous ont fait très mal, on n’a pas su y répondre techniquement ni tactiquement. Dommage que cela s’inscrive dans une spirale de non-victoires, qui ternit donc cette prestation honorable.

Un peu de réconfort : le Celtic ayant battu Cluj, même avec un seul petit point nous ne sommes qu’à trois longueurs du leader du groupe. En revanche, ça veut dire qu’il faudra fesser les Roumains à l’aller et au retour pour espérer quelque chose.

Les joueurs :

Mendy : 3/5.

Il ne peut rien sur les deux buts.

Doumbia : 2-/5.

Le pari tactique de Stéphan, qui misait sur sa vitesse pour déstabiliser l’arrière-garde romaine. C’était sans compter sur sa nullité défensive, qui a déstabilisé sa propre arrière-garde, tant il laisse trois mètres à son adversaire pour centrer sur le premier but. Remplacé par Hunou (82e), qui a harcelé les défenseurs adverses mais était un peu seul devant.

Morel : 3/5.

Le mec est défenseur, fait 1,20 m et enquille les buts de la tête. Allez comprendre.

Gnagnon : 2/5.

Plutôt solide, mais se fait avoir comme ses petits copains sur les deux buts.

Da Silva : 3/5.

Sa passe décisive contre l’OM lui a donné des idées, on l’a vu monter régulièrement, et ce n’était pas si mal.

Traoré : 2/5.

Aussi disponible que d’habitude, mais il a presque tout raté.

Martin : 3-/5.

Du mieux, c’est-à-dire toujours des bonnes récupérations, mais cette fois il y avait quelques passes vers l’avant.

Camavinga : 4-/5.

Le gosse te sort un match de patron face à la Lazio avec un mal de dos. Son pressing en deuxième période nous a maintenus à flots. Ou si on veut voir le verre à moitié vide : dès qu’il est sorti, on a coulé. Remplacé par Bourigeaud (71e), qui s’est fait victimiser par Grenier sur le dernier coup franc et est rentré directement au vestiaire à la fin du match en boudant. D’un côté on le comprend, de l’autre on se demande qui, dans cette équipe, pense que Clément est meilleur dans cet exercice.

Grenier : 3-/5. Tu as vu, quand tu réussis un coup franc, on marque. ALORS POURQUOI TU CONTINUES À TIRER TOUS LES AUTRES COMME UNE FOUTUE BITE BORGNE ???

Niang : 3/5.

Il est au bout du rouleau physiquement depuis plusieurs matchs mais il reste notre meilleur attaquant. Ca serait drôle si ça n’était pas flippant. Ca tiendra pas éternellement comme ça, la trêve va lui faire du bien.

Tait : 3-/5.

Ah ben enfin ! Un bon match de l’ex-Angevin, on commençait à s’impatienter. De bonnes prises de balle, quelques jolis relais pour ses copains, mais une fâcheuse tendance à trop garder le ballon et à s’enfermer. Mais ça fait plaisir à voir quand même. Remplacé par Raphinha (76e), que j’ai seulement vu faire une prise de judo pour gagner une touche. Pas de quoi grimper au ridão .

Prochain match dimanche à domicile contre Reims, victoire impérative pour s’alléger la tête avant la trêve.

ALLEZ RENNES

Marco Grossi

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