Lens – AC Ajaccio (0-0 2-4 aux tab) : L’Aiacciu Académie et I Sanguinari fêtent la qualification

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On a plus vibré en 120 minutes que le vibromasseur de Clara Morgane dans toute sa vie. Entre les problèmes d’organisation des stadiers lensois qui nous font rater les 20 premières minutes, les arrêts de Mandanda, le suspense de fin de match et le stress de la séance de tirs au but, I Sanguinari aura été servi en émotions.

 

Faire un déplacement en championnat le vendredi n’est pas simple mais alors se déplacer un mardi à 18h30 à Lens pour un premier tour de Coupe de la Ligue est quasiment impossible. Et pourtant, I Sanguinari et les supporteurs acéistes ont répondu présent à Bollaert. Au total, 9 fans vont garnir le parcage visiteur dont le fameux 8Clem, tout heureux de visiter Lens, la capitale du tuning (sa passion), Eddie MacCoy et Junior, 4 supporteurs du Nord et l’inénarrable Marco, le hooligan corso-belgo-hollandais fan du PSV Eindhoven à l’imposant tatouage de l’ACA sur le torse.

Mais avant de pouvoir prendre place dans le stade, c’est un véritable parcours du combattant qui nous attendait.

« On ne sait pas si on va ouvrir le parcage visiteur ce soir, ça dépend combien vous êtes. Si vous n’êtes pas beaucoup, on vous mettra avec les Lensois. » dira même le stadier. Mais avant de pouvoir entrer, il faut attendre. Longtemps, très longtemps. On a beau avoir un « spotter » (ne me demandez pas ce que c’est, c’était juste écrit sur le badge du type) dans la poche, le schmilblick n’avance pas beaucoup plus. On nous dit que rien n’était prévu, qu’il faut prévenir la hiérarchie. Jusqu’au coup de massue : « bon, il faut que vous alliez acheter vos billets à la billetterie. Elle est de l’autre côté du stade. » A ce moment-là, il est 18H20. Après un footing qui sera fatal à 8Clem, qui n’avait pas fait de sport depuis un 400 mètres quand il était en CM2, nous voici arrivé à la billetterie. Avec une queue encore plus longue qu’au Pôle Emploi de Lens. On prend notre mal en patience, on arrive au guichet, on demande « 9 places en Trannin niveau 2 » comme le stadier nous l’avait demandé. Nouveau revirement de situation « Ah non, messieurs, nous ne vendons pas de places pour la Trannin niveau 2 ce soir, la tribune est fermée ». Après de longues négociations, la guichetière accepte de nous imprimer les places, et nous les fait à moitié prix. Il suffit alors de retraverser le stade. Le tableau d’affichage indique la 19ème minute lorsqu’I Sanguinari fait son entrée triomphale dans le stade Bollaert. A peine arrivé, les macagnas sont lancées. Celles à base de consanguinité, d’alcoolisme chronique et de pédophilie seront vite stoppées par un stadier prévenu par un supporteur lensois. Celles sur les joueurs lensois auront un peu plus de succès : « Oh Lala, oh Télétubbies, retourne voir Po ! » ou les « Faites entrer Yohan Démont ! ». Mais la palme de la meilleure insulte de la soirée reviendra à Marco avec un « Oh la gouine, va remettre ton tampax !! »

Sachez que toutes les insultes envers les supporteurs adverses ou envers l’arbitre se terminent toujours par un « Oh Pédéééé » sympathique.

Problème, le seul fan lensois qui répond est un gosse de 7 ans, qui nous lance des « ferme ta gueule » et envoie des doigts d’honneur. Sa mère, assise à côté, (qui doit être sa sœur aussi) ne dit rien.

Sur le terrain, le pressing de l’ACA se met en place trop bas. Le premier défenseur Fauvergue a beau demander à ses coéquipiers de faire remonter le bloc, rien n’y fait. L’ACA recule dès la 20ème minute pour attendre les Lensois dans les 30 derniers mètres. Pour marquer, les hommes de Pantaloni vont compter sur les contres et les coups de pied arrêtés. Parce que le match ressemblera à une attaque-défense pendant 100 minutes, ou presque. Avec seulement un sursaut acéiste entre la 45ème et l’expulsion de Fauvergue. Un carton rouge qui mettra fin aux dernières velléités offensives de l’ACA et qui permettra au RCL de squatter le camp adverse. Fort heureusement, la défense blanche et rouge a (re)trouvé des qualités de solidité et de solidarité qu’elle n’avait plus eu à ce niveau depuis des mois et des mois. Sans doute depuis le 1-1 au Parc des Princes contre le PSG. Toutes les balles qui s’approchent du but de Mandanda sont dégagées. Pour mieux revenir cependant, dans la mesure où la qualité de la relance laissait à désirer. MAIS ON S’EN FOUT, IL Y AVAIT TOUJOURS UN PIED OU UNE TETE POUR REPOUSSER LE BALLON LOIN TRES LOIN ! Avec une défense en état de grâce et un gardien on fire, rien ne pouvait nous arriver. En tribune, on chante depuis 120 minutes, on est en hypoglycémie, mais on s’en fout, on a le cœur qui bat autant que pendant notre premier baiser, on saute partout comme si on avait gagner la Coupe du monde, on chante encore plus que les mecs de la Star Academy. Par chance, la séance des tirs au but va se dérouler devant notre parcage. L’occasion pour 8Clem d’encourager Mandanda, non sans s’être renseigné sur son prénom :

«  Hey, dis-moi il s’appelle Mandanda ?

  • Riffi.
  • ALLEZ RICHIE TU VAS L’ARRÊTEEEEER !
  • Non, il s’appelle Riffi !
  • ALLEZ RICKIE TU VAS L’ARRÊTEEEEER !
  • Non, 8clem, il s’appelle RIFFI !
  • ALLEZ RIFFI TU VAS L’ARRÊTEEEEER ! »

La suite, tout le monde la connait. Une qualification au terme d’un match éprouvant pour les joueurs et les supporteurs. Pour une fois, on pouvait repartir le cœur léger et le sourire aux lèvres. L’ACA a gagné le droit de continuer la compétition. I Sanguinari a gagner le droit de revenir. A l’heure, cette fois-ci.

ANNUTAZIONI :

Riffi Mandanda 6/5 : Dernier rempart acéiste pendant le siège lensois. Quand les Nordistes ne cadraient pas – assez souvent quand même – Riffi montrait que ses sorties aériennes étaient toutes plus solides que celle de son frère Steve face à Chamakh. Des prises de balles sûres mais également des sorties dans les pieds vives, avec le bon timing et propres. Avant le feu d’artifice final de la prolongation avec des arrêts réflexes, et des tirs au but avec deux tentatives lensoises stoppées d’une main ferme. Riffi MAINdanda. Héros d’un soir. (surtout quand il prenait tout son temps pour tirer ses 6 mètres).

Anthony Lippini 3/5 : Son capitanat d’un soir l’a visiblement rendu moins foufou que d’habitude. Plus calme, il a pu faire son match sans trop gueuler sur l’arbitre et sans trop de tacles inutiles. Ce qui ne l’a pas empêché de s’arracher sur tous les ballons.

Pape Cissé 5/5 : Intérieur du pied, extérieur du pied, main, dos, abdomen, genou. Pape Cissé a utilisé toutes les parties de son corps pour repousser les offensives lensoises. Surtout sa tête, toujours à la réception des centres adverses. Cissé, c’est l’homme élastique, il a même été capable de contrer une frappe qui filait au but d’une aile de pigeon.

Zakaria Diallo 3,5/5 : La deuxième tour jumelle de la défense acéiste. Mais l’Histoire retiendra qu’aucune ne s’est écroulée cette fois-ci. Quand Cissé n’avait pas les ballons, c’est Diallo qui dégageait. Ce n’était pas toujours très académique mais au moins cela avait le mérite de soulager l’arrière-garde. +0,5 pour avoir eu les couilles grosses comme la Croatie de tirer et marquer le tir au but décisif.

Zié Diabaté 3,5/5 : Il a longtemps joué très haut en première mi-temps, sans jamais vraiment apporter offensivement pour autant. Etrangement, il a été dangereux seulement en fin de match, avec un bon centre et une frappe à côté, après être resté de longues minutes en défense, à faire front. Et s’il laissait un peu trop d’espace aux Lensois, il se rattrapait parfaitement en venant tacler au dernier moment. Monstrueux et impérial pendant les prolongations.

Christophe Vincent 3,5/5 : Solide sur ses appuis. Ce qui lui a permis de gagner pas mal de duels à l’épaule mais aussi de bien conserver le ballon.

Claude Gonçalvès 3/5 : A la 120ème minute, il courrait encore plus vite et plus longtemps qu’un lapin qui veut échapper à des chasseurs. Ou qu’Yvan Colonna qui essaye d’échapper aux flics. (Ce qui revient au même).

Mouaad Madri 3,5/5 : Il reprend les bonnes habitudes de la saison dernière, où il avait été très bon en coupes. Joueur offensif de l’ACA le plus dangereux, Madri a d’abord tenu à bien défendre avant de se lâcher et de tenter dribbles et accélérations sur son côté. Il lui manque toujours cette précision et cette justesse dans le dernier geste mais il a au moins le mérite d’essayer.

Zana Allée la moyenne/5 : Tu arrives au stade à la 20ème minute de jeu, tu vois un petit barbu sur un côté alors tu te dis que c’est Fanucchi qui joue. Tu trouves qu’il est un peu timide, qu’il joue bas et qu’il ne fait pas trop de différences sur son côté et qu’il prend l’habitude de repiquer dans l’axe. Et puis c’est seulement quand il sort, que le speaker dit son nom, que tu te rends compte que c’était Zana Allée qui jouait.

Vincent Marchetti 3/5 : Dans un match défensif de la part des acéistes, Marchetti a su amener sa force de proposition : soit il demandait la balle dans la profondeur, en faisant des appels, soit il remontait le ballon en dribblant. Intéressant dans sa mobilité.

Nicolas Fauvergue 0/5 : Quoi de plus normal d’aller au charbon quand tu joues à Lens ? Sauf que Fauvergue y est allé un peu trop. S’il s’est battu dans les règles de l’art dans le jeu aérien, cela s’est gâté au sol, avec deux tacles d’attaquant bien dégueulasses qui lui ont valu deux cartons jaunes en dix minutes. Il a laissé ses partenaires à 10, dans un stade qui le huait depuis le début de la rencontre. Pas grave, pour Dylan Charlot, son supporteur numéro 1 venu exprès de Reims, Fauvergue reste le numéro 1 : « là tu vois il y a Pelé, un peu au-dessus il y a Ronaldo et tout en haut, c’est Nicolas Fauvergue l’idole. Plus haut, c’est le soleil. »

I RIMPIAZZANTI

Julien Toudic, 68ème minute, la moyenne/5 : Il marque son tir au but et s’est à peu près tout. Il faut dire qu’il n’a pas été servi dans de bonnes conditions.

Rayan Frikèche, 73ème minute, 3/5 : Dans un style différent de Vincent, Frikèche a un apport physique non-négligeable. Et puis ce soir à Lens, sans numéro 10, c’est lui qui était la rampe de lancement des quelques attaques acéistes.

Benoît Lesoimier, 90+2ème minute, NN : Apparition surprise pour un joueur sur lequel Pantaloni ne compte plus. Et au final, l’ancien brestois aura fait une bonne entrée, mêlant phases défensives et offensives. Il n’a pas tremblé au moment de marquer son tir au but.

Perfettu

Ps : merci à Laurent Mazure et Franck Lavis pour les photos.

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