Kir Académie : OL – DFCO, une belle leçon de com’

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Penaltypourlyon

La première semaine de février était celle de tous les dangers pour Dijon, avec trois matchs en sept jours. Notre cher entraineur l’avait dit « Si on sort de cette semaine avec 4 points ce sera bien ». Paris à domicile, Metz à l’extérieur et Caen chez nous. Après avoir fait douter Paris pendant une mi-temps, on a fini par craquer pour s’incliner 3-1. Le match à Metz a été une déroute totale, sans envie, PLM8 qui sort sur blessure (Indisponible un mois) pour une défaite 2-1 qui aurait pu être bien plus lourde. Une victoire contre Caen était donc impérative. Sous la neige, avec encore une fois un Baptiste Reynet de gala, le DFCO est allé chercher cette victoire avec ses tripes, 2-0. La célébration pleine de rage de Diony après le deuxième but témoigne de l’état d’esprit dijonnais : on ne lâchera rien.

Avant la rencontre face à Lyon, Dijon pointe à la 13e place dans une deuxième partie de tableau ultra-serrée où une victoire peut vous faire bondir de cinq places. Le classement importe peu, c’est surtout une aide psychologique, une motivation supplémentaire, la zone rouge reste très proche, à une poignée de points. Il faut s’accrocher, suivre le rythme, trouver un peu d’air pour éviter toute spirale infernale. Dijon a perdu quelques plumes en route durant ce début de février, Rüfli suspendu, Sammaritano blessé tout comme Abeid et Pierre-Lees Melou. C’est donc un groupe diminué qu’Olivier convoque. On note néanmoins la présence des recrues Haddadi qui a déjà joué quelques minutes et Kwon qui n’a pas encore fait ses grands débuts en L1.

Dijon est attendu de pied ferme à Lyon, personne n’a oublié le match aller. Première victoire de la saison pour les rouges dans un match spectaculaire. Ce fût aussi la première claque reçue par Lyon, le début d’une crise qui ne dit pas son nom et qui dure depuis plusieurs mois entre Rhône et Saône. Les Lyonnais avaient à cœur de laver l’affront, Dijon de ramener un point et peut être même refaire le coup du mois d’août. L’OL reste sur une probante victoire face l’Alkmaar, terrifiant 5e du championnat des Pays-Bas, à 24 points du leader. JMA a donc ressorti son costume de grand d’Europe, tout de même un peu trop grand pour lui. Place au match et à la première de Dijon dans le formidable outil connecté.

 

La Compo :

PLM8 et Abeid blessés, un gros à l’extérieur, Olivier n’a pas hésité et a ressorti le 5-3-2 des cartons. Haddadi profite de la suspension de Rüfli pour démarrer son premier match en L1. Le jeune Belmonte rejoint le trident très défensif au milieu de terrain. Il y a peu de doutes, Dijon va jouer le contre en misant sur la rapidité de Diony et le physique de Tavares.

Reynet – Haddadi, Lang, Varrault©, Loties, Chafik – Belmonte, Balmont, Marié – Diony, Tavares.

 

Le match :

Dès le début du match l’OL prend le jeu à son compte. Depay est en feu (il fallait que je la fasse) et fait souffrir Chafik et Marié qui défendent en double rideau sur lui. C’est d’ailleurs le Néerlandais qui se montre le premier dangereux. A la 10e minute, après un débordement côté droit, il repique dans l’axe et arme une frappe enroulée magistralement enlevée par Reynet. Il s’en suit un corner, Gonalons le dévie, Varrault semble en position de pouvoir dégager mais se rate, Tolisso suit et ouvre le score. 1-0. Je n’ai pas compris ce qu’à voulu faire Varrault. J’ai eu l’impression de me voir, rentrant bourré, tentant de mettre la clef dans la serrure pour finalement me casser la gueule contre la poignée. Peut-être que Cédric décuvait…

Lyon continue à mettre la pression et cinq minutes plus tard, Depay est à la réception d’un centre, sa reprise est contrée in-extremis par Lotiès qui nous gratifie d’un tacle splendide. Dijon laisse passer l’orage et commence enfin à montrer du jeu. Chafik, contrairement à son habitude, monte peu pour contenir Depay. Le jeu penche donc à gauche et c’est la recrue Haddadi qui se montre. À la 29e, à la suite d’un long débordement, il n’est pas loin de surprendre Gorgelin en préférant le centre à la frappe. Sur le corner qui suit, le ballon d’abord repoussé mais Balmont suit, centre et trouve la tête de Tavares qui inscrit son 8e but en championnat. 1-1.

Le match s’emballe, dans la foulée Tolisso arme une lourde frappe aux 25m, Reynet repousse mais Depay suit, seul dans la surface, le néerlandais rate le cadre. Auteur d’un bon début de match, Reynet décide d’enfiler son costume de super-héros et de prouver une nouvelle fois qu’il est l’un des tous meilleurs gardiens du championnat. En l’espace de trois minutes, Baptiste va gagner pas moins de trois duels face à Lacazette. Après un dernier tir non cadré de Depay, Dijon peut souffler, l’arbitre siffle la mi-temps.

Le début de la 2e mi-temps n’annonce rien de bon pour les Dijonnais. Marié qui a fini la 1e période sur une jambe doit laisser sa place à Amalfitano. Lotiès, qui revient sur la pelouse est alors pris de vomissements. Reynet semble lui aussi se plaindre de maux de ventre. Que s’est-il passé dans le vestiaire dijonnais ? Je n’ai pas la réponse…

Pour nous réconforter, Lyon nous offre une magnifique cadeau dès les premières minutes. À la suite d’une relance courte de Gorgelin, Gonalons perd la balle devant le pressing de Belmonte, RonalDiony récupère la balle et fusille le gardien. 1-2.

Lyon repart à l’attaque et n’est pas loin d’égaliser, Lacazette trouve le poteau à la suite d’un centre de Tolisso. Cinq minutes plus tard, Depay pense égaliser mais il est hors-jeu. Dans les secondes qui suivent, à la suite d’une faute grossière de Balmont, Depay tire un coup franc détourné par Lang, qui portégeait son visage avec sa main. Que nous dit la loi ?

La loi 12 invite l’arbitre à « prendre en considération » plusieurs critères:
• le mouvement de la main en direction du ballon (et non du ballon en direction de la main)
• la distance entre l’adversaire et le ballon (ballon inattendu)
• la position de la main, qui ne vaut pas nécessairement infraction

Les Cahiers du Foot nous expliquait : « « L’augmentation de la surface d’opposition » est une notion que les arbitres ont officialisée, mais qui ne figure pas dans les textes: en revanche, elle est légitime dans l’esprit, à condition de la considérer comme une élément d’interprétation parmi d’autres. Les « mains » resteront toujours les fautes les plus discutées. ». Lang met sa main devant son visage, il n’y a que le point du ballon inattendu qui peut prêter à débat. Ne pas siffler ici n’est pas un crime contrairement à ce qu’on a pu entendre.

Lyon hausse le ton et Dijon fait le dos rond. À la 70e, Tolisso tente une frappe à l’entrée de la surface, Reynet se détend et stoppe une nouvelle fois une chance lyonnaise. Sur l’action suivante, Dijon frôle le KO. Tavares rate de peu un centre venu de la droite. C’est Haddadi qui récupère le ballon mais Gorgelin remporte le duel. L’heure de Dijon est passée. Dix minutes plus tard, Tolisso frappe aux 20m et trompe Reynet. 2-2

Trois minutes plus tard, Lyon bénéficie d’un pénalty (On y reviendra). Vous suivez la Ligue 1, vous connaissez la suite. But de Lacazette. 3-2. Olivier tente le tout pour le tout, sort Chafik pour Bela mais c’est Fékir qui conclut le match sur une frappe du gauche. 4-2.

 

Les notes :

Reynet 4/5 (Homme du match) : Oui Baptiste a encaissé 4 buts mais quel match ! Il est l’un des tous meilleurs gardiens de L1 et quand je vois Costil 3e gardien en équipe de France, je me dis que…

Chafik 2/5 : Il a souffert face à Depay, un match loin d’être évident.

Haddadi 3/5 : Très bonne 1e mi temps, il a un peu disparu en 2e mais cette recrue semble une nouvelle fois être un bon coup de Seb Larcier.

Varrault 3/5 : Coupable sur le 1er but, il a su ensuite museler Lacazette, un bon match du capitaine.

Lotiès 3/5 : Jordan a été une fois nouvelle solide malgré sa mystérieuse indigestion de la mi-temps.

Lang 2/5 : Comme à son habitude, solide dans les airs, dépassé quand le ballon est au sol.

Balmont 2/5 : Auteur de la passe décisive pour Julio, il a raté tout le reste, un match à oublier pour le pitbull.

Belmonte 2/5 : Il ne fait pas un mauvais match mais il est encore un peu tendre pour la L1 surtout contre une grosse écurie.

Marié 2/5 : Sorti sur blessure, il a souffert en 1e face à Depay qui a mis le feu sur ce côté du terrain.

Tavares 3/5 : Il n’a pas eu énormément de ballon mais il s’est battu comme un diable. Il est victime d’un arbitrage sévère sur le péno alors qu’il était revenu défendre pour aider l’équipe.

Diony 3/5 : Un peu comme Julio, il n’a pas beaucoup vu le ballon, mais comme d’habitude sa hargne lui permet d’être constamment dangereux.

Amalfitano 2/5 : Rentré à la place de Marié dans un rôle peu commun pour lui, il n’a pas été à son avantage.

Kwon 2/5 : Il a joué 20 minutes et perdu le ballon qui amène le pénalty. Des débuts difficiles dans un contexte particulier, on attendra les prochains matchs pour vraiment le juger.

Bela non noté.

 

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« Écoute moi Jean-Michel c’est très simple, tu dis que les médias sont contre toi, que tes adversaires sont des complotistes. Ils ne veulent pas reconnaitre ton formidable travail. Utilise Twitter parce que sinon les journalistes vont déformer tes propos. Si tu suis ça, le succès est assuré ! ».

 

 

Pénalty pas pénalty ? Complaisance des arbitres avec l’institution lyonnaise ? Complot anti grands clubs ? Complot anti petits clubs ?

On a entendu un peu près tout et n’importe quoi après le match, petit tour d’horizon.

Flo Balmont : «Le problème est que Dijon est un club qui monte, un promu, et on se fait « entuber » à chaque match. C’est Lyon, c’est Saint-Etienne, c’est Lorient et un penalty dans les dix dernières minutes. Le problème est là: ce sont les gros clubs pour qui on va siffler facilement et les petits pour eux c’est facile, a fustigé le milieu après la rencontre. Baptiste Reynet avait le ballon facilement. Qu’est-ce qu’on va siffler un penalty comme ça ? Ca fatigue. Comme nous ne gueulons pas dans notre petit club gentil, tout le monde est zen. Il y a des clubs plus costauds, ça râle et on fait un peu plus attention. C’est comme ça. Cette fois, j’en ai marre. A chaque fois à l’extérieur, nous subissons ça… Si on veut que l’on descende en L2, il faut le dire».

Baptiste Reynet : OK, Lyon mérite de gagner, ils se sont procurés beaucoup plus d’occasions que nous mais au bout d’un moment il faut arrêter. On est un petit club, si on nous aide pas, si les arbitres ne nous respectent pas, on ne va pas aller bien loin. Au bout d’un moment quand on prend des buts comme cela, on en a « plein le cul »! Désolé c’est un peu vulgaire mais c’est ma pensée du moment. On se bat comme des chiens pendant 90 minutes pour avoir le maintien et au final cela se termine comme ça… C’est plus que frustrant».

Cédric Varrault : «Forcément, nous avons beaucoup de déception et de frustration. Nous savions que ce serait compliqué. Nous ne sommes pas dans la même catégorie que Lyon mais malheureusement nous subissons des faits de jeu difficiles à accepter pour nous. Des décisions sont prises. Nous sommes l’équipe la plus gentille du Championnat et aussi la plus sanctionnée. L’arbitre verra les images. Nous regarderons les images. Nous tenions notre petit exploit comme à l’aller mais il y a des décisions qui font très mal que nous avons du mal à accepter. Il y a de la frustration et de la colère car c’est difficile à avaler dans notre situation qui est difficile au classement.»

Jean-Michel Aulas : « Cette équipe de Dijon est un peu mauvaise joueuse. À l’aller, ils nous avaient battus à la régulière (4-2). Et là, ils viennent expliquer que les grands clubs sont toujours avantagés, qu’il n’y avait peut-être pas pénalty, etc. Bon, il y avait parfaitement pénalty, il y en avait même un autre. J’ai trouvé l’arbitrage excellent. L’arbitre a laissé jouer comme en Coupe d’Europe. Alors, c’est vrai, Dijon n’a pas l’habitude de jouer en Coupe d’Europe, donc ils étaient un peu surpris. On a l’habitude. Florent est remontré contre tout ce qui bouge et par tout ce qui fait en sorte de le dépasser par la taille. Donc voilà, c’est normal ».

Avant de poursuivre sur son réseau social favori :

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Que dire de tout cela ? L’OL mérite-il sa victoire ? Oui certainement au vu des statistiques mais les statistiques ne font pas tout, dominer n’est pas gagner !

Il y a-t-il pénalty ? Honnêtement je ne pense pas, Tavares cherche à protéger Reynet. Il doit mettre son corps en opposition, pas son bras. Le bloc est mal fait mais je ne pense pas qu’il y ait faute.

Ce pénalty change-t-il beaucoup de choses ? Il y avait 2-2 à ce moment-là. Lyon prenait l’ascendant mais rien ne dit que Dijon n’allait pas tenir. Ce pénalty a enterré les chances dijonnaises.

Cela explique en partie la frustration dijonnaise. La pilule est dure à avaler, surtout après les évènements de Saint-Etienne ou l’arbitrage à Lorient. Non on ne peut pas tout remettre sur l’arbitrage. On était pas loin de mener 3-1 sur la double occasion Tavares/Haddadi. Si l’on met ce but, on ne parlerait probablement pas de ce pénalty. Ce qui est intéressant finalement, ce sont les personnes qui ont pris la parole. Reynet, avec sa fraicheur et son désespoir mais surtout Balmont et Varrault, les vieux briscards habitués aux joutes de la L1. Ils parlent d’une équipe trop gentille. Dijon serait l’équipe sympa, qui joue au ballon et qui ne gueule pas quand elle se fait rouler. Finalement « gentil » n’est peut-être pas le bon mot, le problème c’est plutôt la com’ de Dijon. Prenons l’exemple de Kombouaré qui a joué la carte de « Lyon est avantagé par les arbitres » avant la rencontre face aux lyonnais. Défaite de l’OL, Aulas vient se plaindre dans les médias à son tour. Match suivant, les faits tournent en faveur de Lyon, Aulas dézingue Dijon dans les médias et sur Twitter. Le DFCO serait un club de pleureuses, « ce lobby anti grands clubs ». La méthode est vieille comme la communication politique, victimisation pour faire pression.

Dijon est un club de Ligue 1 avec une communication de Ligue 2. Je ne jette pas la pierre aux dirigeants dijonnais, c’est normal après tout. Le fait est, que Dijon joue dans la cour des grands maintenant, la différence ne se fait pas seulement sur le terrain, beaucoup de choses rentrent en compte désormais. Personne au club n’a l’aura d’Aulas ou la gouaille de Dupraz ou Kombouaré. Balmont et Varrault le savent, ils tentent vainement de s’opposer mais rien n’y fait. Le DFCO n’a pas pris de leçon de football à Lyon, il a pris une leçon de com’. C’est aussi cela le football du XXIe siècle. Il faut savoir bomber le torse, faire pression sans le dire pour gratter quelques points à l’avenir. C’est un long apprentissage, espérons que l’on retiendra la leçon à temps.

 

Marine Le Pen venant cracher son venin à Nantes samedi prochain, le match a été décalé vendredi à 19h. C’est un concurrent direct qui nous a joué un vilain tour au match aller. Il va falloir ramener des points de la Beaujoire, avec ou sans prendre la parole dans les médias…

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