Aïoli les sapiens,

Mené avec la seule ambition de ne pas se montrer plus ridicules que les semaines précédente, l’intérim de Nasser Larguet s’achève  dans une absence totale d’émotion (moyennant encore le fait de ne pas se faire sortir de la Coupe de France comme des merdes dimanche).

On attend donc avec impatience le renouveau olympien qui s’annonce : libéré de toute pression inhérente au classement, Sampaoli pourra dans les semaines qui viennent rendre nos matchs un peu plus plaisants à regarder, avant de reprendre les choses sérieuses la saison prochaine. Le jeune et talentueux Pablo Longoria aura les coudées franches et le soutien de l’actionnaire pour mettre en place le « projet Masia » de ses rêves, et façonner un effectif cohérent et performant du centre de formation à l’équipe première. Ce panachage de « trading » fructueux et d’ambition sportive réussira, à n’en pas douter, à résoudre en quelques exercices le déficit financier tout en réinstallant durablement l’OM en haut du classement. Qui sait ? le rêve de ligue des champions formulé par Frank McCourt à son arrivée, et encore maintenant, n’est peut-être pas si inaccessible ?


Passons maintenant au match, en espérant que cette analyse aura contribué à vous rendre un peu d’optimisme et de confiance envers l’OM de Frank McCourt. Si vous êtes convaincus, ne ratez pas nos billets à venir, dans lesquels nous vous ferons croire qu’Emmanuel Macron n’est pas de droite et que Nicolas Sarkozy est innocent.


L’équipe

Mandanda
Lirola– Balerdi – Caleta-Car – Nagatomo
Ntcham (Khaoui, 45e) – Kamara – Gueye
Thauvin (Germain, 62e) – Milik – Payet (Benedetto, 87e)

Benedetto revient de suspension, quand il reste à Sakai encore un match à purger. Alvaro est lui aussi mis de côté pour excès de cartons jaunes, et remplacé par Balerdi. Rongier et Amavi sont quant à eux blessés. La principale nouveauté de cette équipe réside dans le retour au 433, et la première titularisation d’Olivier Ntcham.


Le match

Comme contre Lyon dimanche, l’OM commence par subir la foudre pendant vingt bonnes minutes. Face à des Lillois qui nous rappellent à quoi ressemble une équipe qui sait collectivement jouer au ballon, les Olympiens n’alignent pas deux passes, ne parviennent à fermer aucun espace au milieu de terrain, et ne doivent qu’à leur solidarité défensive de ne pas encaisser rapidement. Conformément aux principes de l’« OM Onattendqueçasepasse Project » mis en place par Nasser Larguet, nous souffrons en silence, accumulant corners défensifs et ballons rattrapés on ne sait comment aux abords de notre surface. Finalement, Mandanda ne doit s’employer qu’une fois, avec talent, pour repousser un tir. De notre côté, des erreurs techniques infâmes gâchent les quelques embryons de contre-attaque que nous pourrions nous procurer.

Comme contre Lyon, l’OM desserre l’étau à la moitié de la première période. Les Lillois étant d’un autre calibre que les hommes de Rudi Garcia, on ne peut cependant pas parler de domination de notre part : tout juste les Nordistes se cassent-ils un peu plus souvent les dents sur notre bloc. Ils n’oublient pas toutefois d’affoler le slipomètre en se procurant deux gros surnombres dans notre surface, qu’ils gâchent par des mauvais choix. Quant à nous, quelques approches ponctuées d’un tir cadré de Kamara résument notre production offensive.


Khaoui remplace Ntcham à la pause, et l’OM reprend avec enthousiasme : sortie de balle parfaite de Lirola, déviation de Milik, coup du sombrero de Kamara… à côté des purges de ces derniers mois, cette action passerait presque pour du football-samba, avant qu’un centre raté de ce même Khaoui nous confirme qu’il s’agissait seulement d’une éclaircie accidentelle. Lille réplique et, de l’entrée de la surface, Weah oblige Mandanda à une belle RAIE horizontale. Les débats se stabilisent ensuite. Dans un élan de folle ambition, Germain remplace Thauvin poste pour poste. Le temps de poser sa traditionnelle question « je fais quoi, cette fois ? », Valère perd d’ailleurs un ballon dans le camp adverse, vite transmis à David dans notre surface. Le Canadien s’infiltre une main dans le slip entre Balerdi et Gueye, mais perd son face-à-face contre un Mandanda retrouvé.

Lille commence sérieusement à patiner dans la choucroute, au point de donner l’impression de sembler encore plus à la ramasse physiquement que nous, ce qui n’est pas un mince exploit cette saison. Pour autant, à l’exception de quelques pets de foufoune à l’approche du dernier quart d’heure (quelques corners obtenus et des situations gâchées près de la surface), l’OM ne semble pas vouloir chercher autre chose que le 0-0 ambitionné dès le départ.

L’OM tremble un peu à l’occasion d’une bousculade dans notre surface mais, très largement exagérée par l’attaquant, la légère poussette de Nagatomo n’est pas sanctionnée. Les experts se perdent en conjectures sur les raisons ayant conduit Clément Turpin à nous arbitrer normalement, que ce soit par la peur anticipée d’avoir affaire à Jorge Sampaoli, ou par la volonté de ne pas avantager un concurrent de l’Olympique lyonnais.

[NdA : la figure précédente, intitulée « comment chier sur un arbitre y compris lorsque l’on n’a absolument rien à lui reprocher de tout le match », a été réalisée par un professionnel. Ne tentez pas de la reproduire chez vous.]


Reste que Lille, c’est pas Gijon, c’est pas Valladolid, c’est encore moins Bordeaux ou l’Olympique lyonnais : un match nul contre une équipe de viers marins, ça ne les arrange pas plus que ça. Alors que l’OM est regroupé en défense, Ikoné est pourtant trouvé dans notre surface et, profitant du manque de réaction de Balerdi, parvient à trouver une position de frappe. Mandanda repouse le ballon devant lui et, comme au plus fort de sa condition physique de morse, met un temps infini à se relever. Eux-mêmes partis dans un autre espace-temps, Nagatomo et surtout Caleta-Car arrivent trop tard pour empêcher David de reprendre de près (1-0, 90e).

Le match passe par pertes et profits, et nos joueurs instantanément en mode « rien à branler ». Gueye échoue à achever une rencontre sans carton en découpant un Lillois après une perte de balle. Pour autant, l’avantage profite à Bamba qui s’échappe sur l’aile gauche, et centre à ras de terre pour un David complètement lâché par la défense. L’attaquant se heurte à Mandanda mais la balle revient sur Ikoné, dont la reprise foirée se transforme en passe décisive pour le Canadien, devant le but vide (2-0, 92e).

C’est ainsi que, en n’attendant rien de ce match, nous n’en avons pas reçu davantage et maintenons nos objectifs en l’état, à savoir : passer à autre chose.


Les joueurs

Mandanda (2+/5) : 90 minutes à son meilleur niveau avant de se rendre compte que de toute façon, vu notre absence totale d’ambition sportive, le meilleur moyen de  donner du plaisir aux supporters était encore d’empêcher le PSG ou Lyon d’être champion.

Lirola (3-/5) : Un gros moteur pour sortir les ballons et se porter à l’attaque, mais des boulons à resserrer dans les duels défensifs. Dans notre blocquéquipe de sans-couilles, c’est un défaut un peu gênant mais pour ce qui est du futur avec Sampaoli, ça devrait bien se passer.

Balerdi (2/5) : Il devrait essayer de jouer avec un masque, cela le rendrait peut-être plus enclin à ne pas respecter la distanciation sanitaire d’un mètre avec les attaquants adverses.

Caleta-Car (2/5) : C’est pas nul, mais c’est vraiment pas terrible non plus, mais finalement c’est pas si grave parce qu’on s’en fout. Communsymbole des ambitions de l’OM.

Nagatomo (3-/5) : Un match correct mais il a la malchance de se trouver sur la photo lors des deux buts, où l’on se dit par conséquent qu’il a échoué à intervenir. Pour sa réputation, il devrait demander conseil aux joueurs qui savent mieux se planquer.

Kamara (3-/5) : Comme à son habitude de se mettre au diapason de nos temps faibles, il a commis deux pertes de balle absolument slipométriques pendant notre horrible début de match. Comme d’habitude également, il s’est ensuite trouvé au four et au moulin en exécutant son rôle de sentinelle tout en bossant à la place des offensifs.

Ntcham (2/5) : Balloté dans la tempête comme une coquille de noix avant d’être ancré à gauche pour plus de stabilité, et de rejoindre le port sûr du banc de touche à la première accalmie.

Khaoui (45e, 1/5) : Il doit y avoir une clause dans les contrats, qui dispose que s’appliquer sur les centres devient facultatif, quand on signe à l’OM.

Gueye (2+ /5) : L’essentiel du plan de jeu olympien consistant à reculer en permanence en criant « maman », on peut légitimement émettre l’hypothèse que le potentiel de Pape n’est pas pleinement exploité en ce moment.

Thauvin (1/5) : Envisage la fin de son contrat à l’OM comme la trentenaire célibataire et cadre dépressive dans le marketing, à qui ses connaissances ne manquent jamais de rappeler perfidement que l’horloge biologique est en train de tourner.

Germain (62e, 1/5) : Je ne vois pas de quoi Luis Henrique se plaint, il a eu le droit à un plan serré de Canal Plus le montrant en train de quitter sa chasuble à la 91e minute.

Payet (2/5) : La version humble de Dimitri, inscrit dans le collectif et pas avare de replis défensifs, et de bonne volonté pour tenter de provoquer la défense lilloise avec une absence complète de réussite qui prouve bien sa modestie retrouvée. Sportivement parlant, on n’est pas plus avancés, c’est certain.

Milik (1/5) : Je sais pas, à un moment l’OM les aimait bien, les buteurs, pourtant. Andersson, Skoblar, Papin, même Drogba ou Niang… Je me demande à quel moment on s’est décidé à les haïr, au point d’entreprendre méthodiquement leur destruction mentale à chaque fois que l’un d’entre eux signe chez nous. On a eu Mitroglou, on a eu Benedetto, et Milik a beau être d’un autre calibre, si on joue comme ça pendant encore deux mois on aura sa peau aussi, comme les autres.

L’Olympique de Marseille à chaque fois qu’on lui achète un nouvel avant-centre.


L’invité zoologique : Jonathan Babar

L’éléphant est un animal placide mais bon, faut pas non plus trop l’empêcher d’aller où il veut. Il s’agit donc de l’invité approprié pour nous raconter ce match que nous avons fini piétinés, tardivement mais sûrement.

– Les autres : C’est collectivement fluide en début de match, c’est cyniquement réaliste en fin de rencontre : bref, ça a les arguments pour viser haut, quoique l’équipe semble un peu tirer la langue.

– Le classement : La cinquième place reste un objectif réaliste quoi que peu enthousiasmant, pour peu que l’on se mette en tête d’essayer de gagner des matchs plutôt que de récolter des 0-0. Pour rêver un peu, il reste éventuellement la coupe de France, à condition de ne pas se vautrer dès le déplacement à Canet ce dimanche, pour la dernière de Nasser Larguet.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Florent Llrns remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

8 thoughts on “Lille-OM (2-0), La Canebière académie laisse passer

  1. Piétinés, et pourtant pas de Zlatan Ibrahimophant.

    C’est gentil de votre part d’entretenir le suspense, n’empêche. Si ça peut m’éviter la traditionnelle fin de saison en roue libre, 20 points devant le deuxième, je prends volontiers. Peut-être même qu’Angel n’en aura pas totalement rien à foutre dès le mois d’avril, qui sait.

  2. Je ne sais pas pourquoi Pablo Longoria président et Sampaoli entraîneur ça me laisse tout froid. Et pourtant dans le futur je vois le bus de l’OM foncer à toute allure au coeur d’un champignon atomique dans un univers à la MadMax. Mais je m’en fous. C’est ça être adulte ?

  3. Je n’avais que peu d’espoirs avec la reprise de volée de Mr Larguet, en espérant qu’il lance un défi offensif aux joueurs… mais, cet OM est froid, sec et gèle jusqu’au sang chaud des couilles de ses supporters… Gageons que Sampaoli va nous réchauffer tout ça…

  4. Du coup même pas un petit M. Lapin. Le j’m’en-footisme des joueurs de l’OM a fini par vous déteindre dessus… Peste.

  5. Monsieur Lapin était en vacances. Il est parti au Canet en Rousillon pour préparer le match de Coupe.
    Il va avoir du boulot…

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