Metz – Amiens (1-2) : La Metz Que Un Club Académie donne son septième cours
On s’amuse bien en Moselle.
« Bon allez. On se dépêche d’entrer. On a beaucoup de choses à voir et je dois partir tôt aujourd’hui. »
Le professeur Legrasaully était debout au milieu de son estrade. Pierre se dépêcha pour rendre sa clé USB à Agnès…
« Où allez-vous ? l’interpella le professeur.
– Haha, non, ce n’est rien, je voulais juste rendre sa clé USB à Agn…
– TU FERMES TA GUEULE ET TU POSES TON GROS CUL VELU !! »
Pierre était en plein milieu des escaliers. Son teint vira du blanc au verdâtre en un quart de seconde. L’image traumatisante du regard noir du professeur s’était imprégnée sur son amygdale tel un poster géant. Il s’assit. Immédiatement. Comme ça. Là où il put. Au milieu des escaliers. Vert. Vert pomme. Le slip trempé. Jaune. Jaune pipi. Restant sans bouger. Là où il pue...
Le professeur acquiesça :
« Bien mes loulous, vous êtes prêt ? »
« Comme vous le savez maintenant, dans l’élaboration de chacun de mes cours, j’aime bien détendre l’atmosphère en me moquant des pages Wikipédia de la ville ou du club que nous avons affronté. Alors vous pouvez me croire sur parole quand je vous dis que j’ai tout vu en termes de Wiki pourri…
Vraiment tout. De la débile jusqu’à la poisseuse qui fouette de la teub et que je glisse parfois dans mes cours en guise d’illustration. Mais là… Le wiki d’Amiens. Mon dieu, qu’est-ce qu’il est propre.
Est-ce que je vous ai déjà parlé de ma Tatie Danielle ? Non ? Et bien ma Tatie Danielle m’a raconté qu’un jour où elle était chez le boucher, la dame devant elle, qui ne parlait pas très bien français, avait commandé… attention, hein : Deux kilos de… « haschiche » !
Le boucher riait tellement fort ! « Deux kilos ! Deux kilos en plus ! » qu’il répétait tout en se claquant les cuisses comme un gros porc.
Et là, vous me direz que l’on s’en pète littéralement les glaouis avec une sauce hollandaise, et vous avez bien raison. Eh bien, c’est drôle, hein ? Mais c’est exactement comme le Wiki d’Amiens…
Du coup, après la lecture passionnante de l’intégralité de cette page qui tombe littéralement dans le gavage sémantique. Je me suis dit que j’allais rendre coup pour coup. Comme un boxeur. Infos de merde pour infos de merde. Vous êtes prêt ? Pim…
Pam !
Une fois, je suis arrivé trois heures en retard au boulot parce que j’étais en train de troncher une fille. Non pas que je sois un amant exceptionnelle. Mais je me suis endormi… pendant.
MOUHAHAHAHAHA !!
J’ai chié sur un pédalo au milieu du lac de Gerardmer.
Pam.
J’aime les pommes acidulées.
Pam.
Je me suis fait les ligaments croisés au foot en jouant moins de deux minutes, avec 2 passes réussies seulement. Je me suis foiré sur la troisième.
Pam.
Quand j’étais petit, on disait que l’on pouvait repérer les vraies casquettes, des fausses qui venaient du bled, en comptant le nombre de surpiqures qu’il y avait sur la visière. Sept traits : c’est les vrais. Et les autres, c’est les fausses. Et c’est pile poil à ce moment précis qu’Abdel s’est pointé avec sa casquette Sergio Tachini avec 13 traits !
…
MOUHAHAHAHA !! Woah le con… MOUHAHAHAHA !! Pam ? Bien sûr Pam !
…
Pfiou… Allez, tâchons de reprendre un peu de sérieux… Qu’en est-il du match ? Je sais qu’il date alors regardons le résumé sur Youtube.
Quel résumé de merde sérieusement… Vous avez compris quelque chose au match, vous ? Cela les aurait tués de donner quelques stats ? Proposer quelques faits de jeu en image et profiter des cerveaux disponibles pour balancer une ou deux infos importantes pour comprendre les dynamiques de groupes des équipes ? Non, bien sûr. Vaurien de tire-au-flanc. Parasite oisif nonchalant de flemmardise. Coissard, paresseux clampin. Si seulement les hommes chérissaient un peu plus l’éreintement cérébral à leur vile inclinaison de connard cagnard…
Alors, laissez-moi donc vous décrire ce match avec une image et un texte en moins de 2 minutes :
Vu qu’on s’est pris la clim à Sinsinf, cette illustration est parfaite. Qui peut me dire qui est cet homme ? Je vous laisse la parole, vous pouvez en profiter, mais gaffe à celui qui me sort « Le père de Serin », ou « Victor Hugo ! », ou encore « Karl Marx, Freud, le clodo en bas de chez Paul, Francis Heaulmes, ou Louis de Funès… »
Non, laissez-tomber en fait. A la vue de vos visages dont la connerie semble extrêmement concentré, je préfère ne pas prendre pas le risque… Cet homme, c’est Charles Tellier. Grand homme né à Amiens à qui vos daronnes frigides peuvent baiser le cul vu qu’il n’est autre que l’inventeur… du frigo !
… Du coup vous comprenez la blague ? Non ? Pff… J’abandonne. Allez, le résumé.
Amiens a montré un bon jeu sans être étincelant. Ils ont très bien bloqué notre milieu. Du coup, il y avait vraiment de l’espace sur les côtés. Mais à quoi bon ? Sur ce match, Metz, c’est 32 centres pour 9% réussis… 9% bordel ! Amiens en comparaison, c’est 14 centres pour 28% réussis. On centre très vite, sur le seul attaquant disponible. La plupart du temps, on vise TRES mal, mais même quand c’est bien tiré : Diallo est encerclé par les deux défenseurs centraux. Et le match qui devenait du coup de plus en plus ridicule tellement l’évidence de la médiocrité de nos offensives puait la merde. Il faudra vraiment m’expliquer où sont Boulaya et Nguette quand Delaine ou Centonze centrent…
Rien ne va sérieusement. 13 tirs, seulement 4 cadrés. La moitié hors de la surface. On dirait des joueurs de Fifa qui soignent leurs stats à défaut de gagner le match.
Pour la défense, il y a un manque cruel d’agressivité. Beaucoup trop d’espace aux adversaires. Sunzu n’est jamais dans le sens du ballon, toujours en retard sur son adversaire. Il faudra vraiment m’expliquer ce qu’il couvre. Maman couve la peste, il pue la défaite, c’est affolant.
Et Boye, ce n’est pas beaucoup mieux. Malgré quelques éclats, je le trouve trop lent à comprendre le jeu. J’ignore ce qui se passe pour les deux. Mais le divorce n’est pas loin.
Bien vu le staff messins de ne pas recruter de défenseur central. Aucune concurrence pour les deux. Alors ils vont continuer de faire de la merde encore et encore, sans jamais flipper pour leur poste.
Et au final, le match se termine et j’ai un sale goût d’inachevé dans la bouche avec cette sensation qu’on n’a jamais vraiment joué. On a fait des passes. Mais jamais dans l’efficacité. Au final, on rentre au vestiaire, la teub derrière l’oreille. On la fumera quand on arrêtera de se faire baisser le pantalon par nos adversaires.
Le pire dans l’histoire ? C’est le regard des joueurs ! Pas si triste que ça… En même temps, quand tu n’as pas vraiment joué à fond, tu n’es qu’à moitié triste d’avoir perdu…
Retenez bien cette dernière phrase, car ce sera ma conclusion.
Alors, perdre contre les amienois, c’est acceptable. On est rivaux en terme de budget. Mais comme ça… Non, c’est intolérable. Même pas digne du surnom des habitants d’Amiens… Parce que oui, au hasard de mes recherches j’ai découvert leur surnom officiel… Vous voulez le connaître ?
…
…
…
…
…
Woulah, vous n’êtes pas prêt !
…
…
…
Starfourroulah ! Vous savez que quand je dis, que vous n’êtes pas prêt : c’est que vous n’êtes pas prêt !
…
…
…
Attention… Dans trois…
…
…
…
DEUX…
…
…
…
UN !
MOUHAHAHAHAHAHAHAHAHA !! WOH NOOOOOON !! MOUHAHAHAHAHAHAHAHA !! PAS POSSIBLE !!!
MOUHAHAHAHAHAHAHA !! Les bouffeurs de noix !
MOUHAHAHAHAHA !! »
Les élèves, plongés dans une forme d’engourdissement des sens, ou « torpeur » comme aime l’écrire les romanciers à deux sous… admiraient le professeur LeGrasAuLly en train de se rouler par terre.
Au bout de longues minutes à gorge déployé. Il se releva enfin…
« Pfiou… Désolé, mais j’en avais besoin. J’ai vraiment mal vécu ce match. D’ailleurs, c’est pareil pour tout ce début de saison. Mais c’est encore de ma faute, parce que comme un connard, j’avais vraiment de l’espoir au début. J’avais passé l’été à voir mon club tout à coup se modifier. Pleins de projets. Pleins de nouveaux joueurs. Des ambitions. Une certaine attractivité. Si-si.
Parce que oui, les projets fleurissent. On ne peut pas reprocher à Serin de ne pas être tourné vers l’avenir. Mais j’aimerais que le présent compte tout autant, avec un mercato cohérent. Si on fait les choses à moitié, certes, on ne sera qu’à moitié triste de s’être planté… Mais on a aussi moitié moins de chance de gagner.
Qui sait, peut être qu’avec de meilleurs ailiers, on aurait pu au moins gagner ce match… Et le suivant… Et ceux d’avant aussi. C’est important… Moi, exigeant ? Je ne détruis que ce que j’aime, pourtant…
Le cours est terminé.
Une année, Metz a essayé de se maintenir en Ligue 1… Pim.
Désolé…
Sérieusement, dans le lac? Même Kervern et Delépine n’ont pas osé quand ils sont venus l’hiver dernier au Festival…
Les cons, ça ose tout, dit-on… Ben c’est pareil pour les génies.