Nancy – AC Ajaccio (2-0) : L’Aiacciu Académie livre ses notes en rentrant du déplacement d’I Sanguinari
« On va gagner les 3 derniers matchs ». Ces mots, optimistes, sont lancés par le président Léon Luciani au moment de quitter Nancy. Pas suffisant pour rassurer I Sanguinari, qui quitte l’Est de la France, en pleurant. Pas parce qu’on s’est fait violer par Francis Heaulme mais à cause d’une 4ème défaite consécutive et d’un 7ème match consécutif à l’extérieur sans ramener les 3 points.
Cela fait donc 7 déplacements qu’I Sanguinari fait sans voir de victoire. Une éternité. Tiens, éternité, ça fait penser à la longueur du trajet en voiture pour rejoindre Nancy. Le GPS affiche 12h de route et environ 1100 km pour la route aller-retour. Même le 1er mai, I Sanguinari ne se repose pas. Tout le contraire des Nancéens et du soleil, aux abonnés absents dans une ville bien grise. Ceux qui sont bien présents par contre, ce sont les feux rouges, aussi lents que Grenddy Perozo.
L’arrivée au stade se fait à 19h. I Sanguinari est au grand complet avec … 2 membres donc le local de l’étape, André. Et la première rencontre avec les autochtones ne sera pas décevante. La chemise ouverte, les poils qui ressortent, le collier qui va bien, l’haleine qui pue l’alcool, la moustache, les cheveux tirés en arrière, les balbutiements : pas de doute, nous avons à faire à un stadier nancéen alcoolique et fan de Johnny Halliday. Malgré ses indications approximatives, nous parviendrons au parcage visiteurs. Sous la pluie. Mais avec un chaleureux accueil puisque c’est l’ASNL qui nous offrira les places.
Gentillesse toujours au moment de la fouille. Alors que dans chaque stade, la fouille est extrêmement poussée avec examen minutieux de la bâche, des drapeaux et du sac, les stadiers de Nancy eux se contentent du strict minimum :
«- Allez-y !
– Vous voulez voir la bâche quand même ?
– Non, c’est bon !
– Ah merde, il faut peut-être que je vous laisse ça, c’est un sac avec une bombe de peinture et des vieilles piles usagées ?!
– Non, non, allez-y ! »
Nous n’insisterons pas plus et rentrerons dans l’antre de Marcel Picot. Et à notre plus grande surprise, nous retrouverons 4 autre supporteurs, deux femmes et deux enfants, venus en voisin de Metz, où il supportaient déjà Oumar Sissoko. Surprise, une fois n’est pas coutume, le kop visiteurs se compose de plus de fans que de stadiers. Un seul est chargé de nous surveiller. Ou plutôt de nous taper la causette. « Vous allez gagner aujourd’hui, il a mis N’Dy Assembée dans les buts plutôt que Nardi et il est nul » lance-t-il. L’espoir nous envahit. Pas pour très longtemps. Le début de la rencontre est en faveur des locaux. Enfin, quand le match n’est pas hâché par les trop nombreuses fautes, des deux côtés. Si bien que le stadier livre ses doutes « il y a trop de fautes, c’est pas dans un bon esprit ce match ». On rajoute « c’est sûr que le match ne se terminera pas à 11 contre 11. » L’arbitre de la rencontre ne tient pas du tout son match, laisse jouer quand il ne faut pas, ne siffle pas quand il faudrait et laisse les esprits se réchauffer. Jusqu’à une erreur fatale à la 44ème minute où il siffle un coup-franc indirect dans la surface après une passe en retrait inexistante de Begeorgi à Scribe. Malgré le mur conséquent, Youssouf Hadji marque dans un trou de souris. L’ACA, qui avait bien défendu et s’était montré solide – bien que pas dangereux – se fait punir sur un coup du sort. Ils ne s’en remettront pas.
La deuxième période aura beau repartir sur de meilleures intentions, avec un jeu un petit peu plus explosif de chaque côté, les occasions se feront rares. Des frissons d’espoir par-ci par-là parcoureront I Sanguinari, jusqu’au deuxième but nancéen à la 70ème minute, qui mettait fin à tous les rêves les plus fous. Et si l’ACA ne s’est pas laissé abattre, en étant plus incisif en fin de match, il pêchera dans le dernier geste et dans les coups de pied arrêtés. Encore une défaite. Encore de la frustration pour I Sanguinari. Un sentiment légèrement atténué par les saluts de Nicolas Fauvergue, Benoît Pedretti, Fabrice Begeorgi et Joris Sainati. Et c’est reparti pour 6h de route.
ANNUTAZIONI
Anthony Scribe 3/5 : Préféré à Sissoko, Scribe a vécu un match haut en couleur. Les deux mésententes/manques de communication avec Pape Cissé ont été effacées par un bel arrêt sur un centre en retrait appuyé à la 36ème minute. Mais 4 minutes plus tard, c’est le drame : il reprend à la main une interception de Begeorgi. L’arbitre assistant le fait savoir à l’arbitre principal qui siffle un coup-franc indirect dans la surface pour une passe en retrait. La passe a beau ne pas en être une, Scribe a beau gueuler contre l’arbitre, le coup de pied arrêté est tiré et marqué. Dans l’entourage du club, on dira, après le match « dans le doute, il aurait dû dégager au pied. Mais dans tous les cas, l’arbitre ne doit pas le siffler ». Autre grand moment du match, cette manchette-réflexe à ras-terre à la 60ème minute sur une lourde frappe à bout portant.
Eric Marester la moyenne/5 : Marvin Diop jouait tellement bas en première mi-temps que les deux se sont gênaient à plusieurs reprises. Pas grand chose de plus à dire sur lui, si ce n’est qu’il ressemble un peu à Francky Vincent.
Joris Sainati 3/5 : Solide dans les duels. Rien à lui reprocher sauf un dribble osé tenté vers sa surface suivi d’une glissade à la 61ème minute qui aurait pu coûter un but à l’ACA.
Pape Cissé 4/5 : Habemus Papam ! Dégagez le pape François, oubliez Benoit XVI et Jean-Paul II et acclamez Pape Cissé Ier. Si les papes ne mettent leur pénis nulle part, Pape, lui, met la tête partout, même où certains n’oseraient pas mettre le pied.
Fabrice Begeorgi 3/5 : Comme un hétéro dans une boîte gay, il a bien surveillé ses arrières. Mais il a surtout bien couvert son gardien avec plusieurs interventions bien senties. Jusqu’à celle de la 44ème minute, où il met la semelle sur le ballon pour couper la route au Nancéen. On connaît la suite de l’histoire.
Hugo Aine la moyenne/5 : Il n’a que quelques matchs de Ligue 2 dans les jambes mais il se comporte déjà comme un vieux briscard, comme quand il découpe un Nancéen mais qu’il va gueuler sur l’arbitre pour contester son carton. Sinon, il a ramassé les miettes d’Abergel.
Laurent Abergel 4/5 : « Et soudain surgit face au vent, le vrai héros de tous les temps, Laurent Abergel contre tout chacal, l’aventurier contre tout guerrier. » Seul joueur à pouvoir surgir de nulle part pour chiper la balle dans les pieds de ses adversaires mais également seul joueur à pouvoir couvrir une telle surface de terrain, à avoir une telle conservation de balle et à pouvoir orienter le jeu.
Johan Cavalli 2/5 : Il a mis 7 minutes pour se rouler 33 fois par terre après un contact anodin et se faire détester par le public nancéen, qui l’a ensuite copieusement sifflé pendant tout le match. Il n’a pas mis beaucoup plus de temps pour exaspérer les supporteurs ajacciens avec des mauvaises passes et des coups de pied arrêtés mal tirés.
Marvin Diop la moyenne/5 : Face aux vifs attaquants nancéens, il est venu prêter main forte à Marester sur le côté droit. Mais aussi à Scribe, en sortant un ballon sur sa ligne en première mi-temps.
Guillaume Fanucchi 3/5 : Une première mi-temps passée à trouver ses marques, entre placement et pressing. Une deuxième mi-temps plus offensive où il était plus à son aise avec des accélérations, des dribbles, des centres et des fautes provoquées. Pas mal pour sa première apparition chez les pros.
Nicolas Fauvergue 2/5 : Une première faute à la 11ème seconde et une première frappe à la 2ème minute. De la précocité pour Fauvergue puis une panne. Pas d’occasions mais des blessures au coude puis à la jambe, après un high-kick sur N’Dy Assembée à la dernière minute.
I RIMPIAZZANTI
Benoît Pedretti, 70ème minute, NN : Pas grand chose à dire.
Warren Caddy, 71ème minute, NN : Il prend peu à peu ses aises, avec des appels (dans le vide) et des fautes (un carton jaune).
Jordi Quintilla, 79ème minute, NN : S’est battu sur le côté gauche.
Perfettu Erignacci
Courage, Nimes va vous sauver…