Napoli – Bilbao (1-1) : La Napoli Académie change de taulier
Renato vous emmène faire un tour de bateau
Bienvenue sur mon bateau, petit cazzo, tu peux tâter l’armature, c’est pas du pvc comme ces saloperies d’aujourd’hui qui te polluent la mer avec leur moteur à quarante cinq soupapes ou je sais pas quoi. Moi, c’est de la barque en bois à l’ancienne, avec un moteur aussi vieux que mes chicots. J’ai gravé au couteau de pêche mon nom sur la barre : Renato Melancolini. Tu verras toujours L’americano voguer sur les plus beaux flots de la planète. Ouais, j’ai donné le nom de la chanson de Carosone à ma barque. Ce n’est que justice après qu’il m’ait piqué mon prénom, ce bel homme.
Tu sais les vieux débris comme moi n’ont plus trop d’espérance. Ah si, je voudrais bien que les touristes aux yeux de merlan frit arrêtent de pulluler dans les rues de ma ville pour repartir ensuite aller raconter dans les soirées diapos que Naples « c’est beau mais quelle pagaille ! quelle pauvreté ! Je ne m’y vois pas y vivre ! » Mais personne te demande d’y acheter une baraque, cap’e cazzo ! Va foutre tes putain de pieds ailleurs si t’es pas content. Et la pagaille, c’est la vie. Si tu préfères aller te perdre au milieu des près pour tâter le cul des vaches, personne ne t’en empêche, coglione !
Je voudrais aussi voir mon Napoli me donner de l’amour. Tu sais, moi j’ai vu Maradona jouer. Après, tout n’était que fadeur, je n’ai jamais retrouvé le rythme de mon battement cardiaque de l’époque. Ah c’était quelque chose, le grand Diego qui se dandinait gracieusement sur le carré vert, esquivant avec prestance les tacles assassins de tous ces cons de lourds qui ne pensait qu’à le dézinguer. Après, ce ne fut que déception, entre la descente aux enfers et un renouveau avec trop peu de guerriers splendides dans l’équipe. Il y a bien eu Lavezzi, qui bouffe les moules plus vite que moi, mais il était plus guerrier que splendide. Ah maintenant, il y a mon Lolo, un gamin du cru. Et le petit Belge. Enfin, je vais regarder ça de plus près cette saison, j’ai bon espoir. Enfin, après avoir regardé ce match là, j’ai juste espoir. Ça devrait suffire, non ?
Les notes :
Rafael (3/5) : ah putain, c’est pas Luciano Castellini, « le jaguar », mais ça reste tout de même correct. Le jaguar… Il n’a pas eu la carrière internationale qu’il méritait.
Maggio (3/5) : il n’y a que lui qui soit plus vieux que moi. Il a même enterré Réveillère, ce vieux chameau.
Albiol (2/5) : il doit être le taulier de la défense, au lieu de ça il accuse un retard sévère sur le but, et s’aligne comme un Marseillais pour jouer le hors-jeu.
Koulibaly (3/5) : bon ok, c’est un noir. A l’époque on en voyait qu’à la foire, fallait payer quelques lires. Ils étaient pas nombreux ces cons-là, pas éthiopiens pour un sou. Alors je vous cache pas que je faisais déjà la gueule, du temps que Zalayeta jouait à Naples. Mais je commence à m’habituer à la modernité quoi qu’on en dise, et quoi qu’il s’agisse d’un enfer mondial. Et je dois admettre qu’il est fort, ce con de Koulibaly. Que, déjà prometteur en matches de préparation, il a été à la hauteur lors d’un match officiel, avec de l’enjeu et tout. Meilleur, même, que Raul Albiol… Putain, ça me file la courante un truc pareil, on croirait revivre Jesse Owens en 36.
Britos (2/5) : complètement à la rue, pas seulement sur l’action de but; à croire que ses oreilles de chauve-souris lui envoient des interférences. Tocard. Même lui admet ne pas évoluer à son poste naturel, nia nia nia. Il nous ferait presque regretter Armero, ce con.
Jorginho (2/5) : on a vu une équipe coupée en deux en première période, un milieu très médiocre incapable de conserver le ballon ou de créer quoi que ce soit, au point qu’il a fallu, même, s’en remettre à des ouvertures de Britos… J’ai vomi mon gratin de moules. Et ça, c’est ta faute Jorginho. VAFFA.
Gargano (4/5) : on le retrouve avec plaisir et il n’a pas changé : quelle abnégation, quelle endurance dès le mois d’août! Entre Behrami et lui, un seul devait rester tant leurs profils étaient similaires. Je crois qu’on a conservé le bon joueur.
Insigne (2/5) : il a été mauvais, manquant notamment une occasion que même Frank Leboeuf aurait convertie en but, mais pourquoi le siffler ??? Peuple de San Paolo, pourquoi commettre un tel outrage ? Car c’est un Napolitain que vous avez sifflé, qui vous a donné la Coppa contre la Fiorentina, entre autres faits d’armes géniaux. Vous avez été minables, comme vous l’avez été à l’égard de Cavani. Je ne reconnais plus mes compa’…
Hamsik (2/5) : heureusement de Guzman a signé…
Callejon (2/5) : il ne nous a pas habitués à ça. Et ouais mon con, fallait pas mettre la barre aussi haut; on est terriblement exigeants maintenant. Cette occasion manquée devant le gardien, en seconde période… VERGOGNA.
Higuain (4/5) : même sur une patte après un mois de pignole, PIPITA envoie des pépites dans les filets à la force de son seul poignet, et est capable de changer la physionomie d’un match tout seul. Chapeau.
Les remplaçants :
Mertens : excellent comme d’habitude, bien meilleur que Lorenzo, c’est pourquoi j’ai d’autant plus de peine pour ce dernier.
Michu : quand on est dans les six mètres, seul, on tire au but. Connard.
Baci, forza Napoli sempre,
Renato Melancolini.
Bienvenuto (c’est comme ça qu’on dit ?) à toi Renato.