Nîmes-Sochaux (3-1) : La Costières Académie boit pour oublier

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Salut les pitres,

On y est ! On l’a fait ! On s’est chié dans les grandes largeurs toute la saison jusqu’à l’obtention du précieux sésame vers le National. Notons qu’il faut louer là la ténacité de tout le monde, les joueurs, les entraîneurs, le président, les emplois fictifs, chapeau les mecs, chapeau pour votre investissement. Bon, on a tous fait semblant d’y croire un peu et de ressortir toutes les vieilles lunes débiles, tous les « impossible n’est pas Nîmois » et autres conneries qui font oublier que pour se sauver, il faut au minimum en avoir un peu envie. On a tous fait semblant d’y croire pour finalement en venir à espérer une descente rien que pour le plaisir de voir le gros Assaf se vautrer dans ses stratégies merdiques, rien que pour le plaisir de voir le football se venger d’un vendeur de téléphonie mobile qui pensait avoir oublié d’être con. Tu vois Rani, finalement le karma s’est chargé de te rappeler quelques évidences : ne pas avoir de centre de formation agrée ne fait pas de toi un génie du football ; abandonner son stade en cours d’année pour intégrer un préfa temporaire mal branlé en bordure d’autoroute et sans parking n’est pas l’idée du siècle pour attirer du monde ni pour apporter de la stabilité à ton équipe ; changer d’entraîneur, de projet de jeu et d’effectif au mercato hivernal n’est jamais gage de franche réussite. Mais bon, tu t’en fous, t’es dans le turfu. D’ailleurs regarde : toujours aucune communication officielle du club alors que la relégation est officielle depuis la défaite contre Dijon, esseptionnel.

Dans l’intervalle, les conditions d’un zbeul de qualité sont toutes réunies : la quasi totalité de l’effectif veut se barrer, Fréd Bompard a terminé la saison par des conférences de presse oscillant entre la charge sabre au clair contre Assaf et un fatalisme nihiliste assumé, le capitaine Ben Poulain est sorti du bois dans la presse en lâchant quelques pépites. Un choix relativement simple est dès lors offert au supporter nîmois, éternel cocu de l’histoire, alors que s’annonce une nouvelle intersaison DANTESQUE :

  • S’en foutre. Il s’agit finalement de la stratégie la plus raisonnable en terme de sauvegarde de santé mentale tant le grotesque qui sévit au NO semble à même de venir à bout de la psyché la plus équilibrée. Je précise à toutes fins utiles que votre serviteur, loin d’être l’atrabilaire à l’insulte facile à l’encontre de Rani Assaf (nique-toi avec un sandwich au concombre sur les décombres de ton futur stade), est dans la vraie vie un père de famille responsable, disposant d’une situation professionnelle relativement stable nonobstant* la volonté farouche de la macronie de faire de la lecture publique le même champ de ruines que l’hôpital (pour vous donner une vague idée de l’ampleur de ma détestation, je hais Rani Assaf encore davantage qu’Aurore Bergé et Yaël Braun-Pivet réunies). En bref, assez loin du modèle de l’ultra aviné tel que le fantasme nos instances. Il m’est arrivé une fois de terminer un mail professionnel par « Nous n’en resterons pas là », et il s’agit sans doute de mon pic de violence subversive le plus remarquable en 10 ans de carrière. Tout ça pour dire que si même moi me sens envahi de pulsions meurtrières à l’évocation du nom de Vous-savez-qui, c’est bien la preuve qu’on touche à l’extrême. Il y aurait donc tout à gagner à laisser tomber, à laisser glisser une situation déjà plombante vers le désespéré et qui sait, peut-être qu’il en serait dans quelques années de mon amour pour NO comme de ces premiers amours adolescentes que tu t’es évertué à copier pendant toute ta vie d’adulte, qui t’obsèdent toujours mais dont la brûlure s’est estompée.
  • Se battre. Après tout, le National on connaît. On avait fini par l’oublier, mais c’est avec lui qu’on est nombreux à avoir découvert les Costières et ces tocards en maillot rouge. J’ai souvent dit à mon père que m’avoir amené au stade constituait de sa part un geste à la fois remarquable de cohérence personnelle et relativement cruel à l’encontre de son fils, en l’occurrence moi, qui n’avait rien demandé en terme d’expérience de la souffrance. A moins que ce ne fût un geste délibéré, mais là on retombe dans les méandres des préceptes éducatifs, et je replonge dans mes abîmes personnelles lorsque j’en viens à me demander désormais le legs de supportérisme que j’entends laisser à ma propre descendance : tout ceci devient par trop vertigineux, vous en conviendrez.
  • En d’autres termes simplifiés, il s’agit surtout de rendre sa monnaie à Assaf (barre-toi à Lunel, à Mauguio, à Gallargues, à Fabrègues, barre-toi même à Béziers si tu veux expérimenter des contrées lointaines), et cette seule perspective me semble suffisante pour continuer la bagarre. Et puis quoi, se mettre à supporter Alès ? Sète ? Toulouse ? Rodez ? Soyons sérieux. Le problème, c’est de structurer la bagarre. Comme dirait Frédéric Lordon, « tout niquer, mais avec méthode ». Et c’est là qu’on attend au tournant le Collectif Sauvons NO, nouvellement constitué et dont les seuls faits d’armes sont pour l’heure une pétition en ligne et un rendez-vous avec la Mairie : c’est bien, mais c’est loin d’être suffisant… Le levier le plus mortel à l’encontre d’Assaf est entre les mains de l’Association Nîmes Olympique, au sein de laquelle l’opposition est très présente. Mais encore faudrait-il qu’une ligne solide se dégage, avec un projet un peu cohérent, ce qui semble encore très prématuré à l’heure actuelle. Il y a donc fort à parier que ce petit monde campe sur ses positions en attendant que la situation se décante, avec force pastis et claques dans le dos, et « a l’an que vèn ». Et ouais, sauf que la suite du dicton dit « se siam pas mai, que siguem pas mens », littéralement « si nous ne sommes pas plus, ne soyons pas moins ». Et là je dis non : ne soyons pas moins, SAUF RANI ASSAF.

LE MATCH


L’histoire retiendra peut-être, mais sans doute pas, que cette saison grand-guignolesque se sera terminée par une victoire pour du beurre contre des Sochaliens qui n’en avaient plus rien, mais alors plus rien à battre et étaient probablement venus se faire bronzer la raie au Grau-du-Roi. On notera simplement la banderole de soutien aux GN de la part de leurs supporters : il faut à ce moment du récit rendre hommage à Rani dans sa quête du titre du président le plus moqué de France, il y avait de solides candidats mais il n’a rien lâché. Proposition à notre cellule communication lorsqu’elle aura terminé ses vacances (à moins qu’elle n’ait été embauchée entre temps pour récurer les chiottes du centre de formati… du nouveau sta… du bureau personnel de Rani Assaf) : mettre en exergue notre patrimoine local d’une façon disruptive et innovante, avec le merchandising agressif qui va bien, Rani sur des t-shirts, Rani sur des briquets, Rani sur des mugs, Rani sur des slips, laissez libre cours à votre créativitey tas de mastres.

Le spectacle au coup de sifflet final, avec trois clampins dans ce stade de morts et l’absence remarquée du Grand Sachem, semble augurer d’un avenir bien sombre pour le club et nous autres. Mais d’abord place aux artistes.

LES CHÈVRES

Le 11 aligné contre Sochaux n’avait que peu de choses à voir avec notre équipe « type » de la saison, avec pas mal de jeunes alignés faute de mieux : beaucoup de « tauliers » avaient tous une bonne raison de ne plus être là, une crotte au cul, la flemme ou les vacances.

Maraval

Sbai – Djiga – Mégier – Paget

DelpechFofanaZerkane

Pagis – Tchokounté – Saïd

Honneur aux présents donc, mais profitons-en quand même pour nous offrir une petite revue, en forme de bilan annuel pour cette équipe de branques qui aura accompli le tour de force de terminer à 10 PUTAIN DE POINTS du premier non-relégable. Vous me direz, nous au moins on a la décence de descendre en toute discrétion sans faire chier personne avec des polémiques grotesques comme Rodez ou Annecy.

Les erreurs et les buts gaguesques encaissés par Axel Maraval nous auront fait marrer mais surtout bien plombés au moment de faire le décompte, même si c’est clairement pas à cause de lui qu’on descend. Dans la lutte remarquable pour être le moins mauvais avec Lucas Dias durant toute la saison, le dernier aura donc réussi à faire encore pire que le premier. Quant au jeunot Amjhad Nazih, il n’aura jamais réussi à grapiller du temps de jeu malgré les boulettes à répétition des deux d’avant : quand tu répètes souvent qu’un joueur est trop jeune pour être lancé dans le grand bain, c’est souvent qu’il est trop mauvais.

Sur les lignes arrières, le taulier qu’aurait dû être Benoît Poulain ne l’a été que par intermittences, et surtout sur la première partie de saison, où on l’aura vu livrer de belles parties. Ensuite, entre les blessures et les errements tactiques, il aurait malheureusement pu gagner sa place au Musée du Vieux-Nîmes. Un semi-échec sportif mais surtout un immense crève-cœur de le voir quitter le club sur une saison aussi triste. Merci pour tout, et notamment pour cette interview au Midi-Libre en forme de crotte de nez géante collée sur la tête d’Assaf. Difficile de retenir beaucoup de positif à ses côtés parmi les centraux : Maël Durand de Gevigney aura galéré à muscler son jeu toute la saison, après un début prometteur, et Nasser Djiga a plutôt galéré à ne pas se faire expulser. Très peu rassurants quand ils étaient alignés ensemble, ils auront malgré tout réussi à formé un bloc relativement solide sous Usaï, avant d’être les premières victimes des changements tactiques opérés par Bompard et de se faire ouvrir par toutes les attaques de France. L’ami Kelyan Guessoum a colmaté les brèches, parfois au centre mais plus souvent en latéral, où il s’est révélé plutôt pas dégueu, ou en tout cas moins dégueu que les titulaires attendus au poste, notamment Scotty Sadzoute, qui s’est pété en cours de saison après des prestations moyennasses. Moyennasse, ou la définition toute trouvée quand il s’agit de parler de Patrick Burner, acheté à Nice à l’époque où on était encore en Ligain (snif) et dont on a l’impression qu’il n’a jamais réussi à enchaîner trois matchs corrects. On était moins exigeants avec Ronny Labonne, débarqué de N2 en début de saison, et qui a finalement fait le job : du coffre, de l’envie de bagarre, c’était pas grand chose mais c’était déjà pas si mal. Faire le job, c’est a priori ce qu’on est en droit d’attendre de Sanasi Sy, signé au mercato d’hiver mais qui semble ne plus avoir vu de terrain de foot depuis plusieurs années : ça lui fera au moins un point commun avec Rani Assaf. Thibaut Vargas, qui va se barrer comme 95% de l’effectif, aura lui aussi réalisé une saison aussi irrégulière que les accès d’intelligence de Mathilde Panot, avec un départ tonitruant suivant d’un très long passage à vide, avant une bonne fin d’exercice. Globalement décevant, comme tous les autres.

Peu de satisfactions, compte tenu de la conclusion, le constat est le même au milieu. De vrais fours parmi lesquels Jens Thomasen, dont le début de saison prometteur aura été un trompe l’œil : il n’aura jamais vraiment trouvé sa place au milieu, jusqu’à se péter en cours de route. Même chose pour Léon Delpech, espoir déçu cette saison encore. Le cas Nicolas Benezet est complexe : une longue blessure qui le tint éloigné loin des terrains jusqu’à la trêve alors qu’il était précisément censé porter le jeu offensif de l’équipe… puis une réelle embellie au moment de son retour, malheureusement sans réel impact sur la lutte pour le maintien. On aurait aimé le voir opérationnel avec Usaï, pour voir. Il fut par ailleurs le seul à tenir tête à Assaf, timidement, mais quand même. La remarque faite pour Poulain vaut pour lui : le voir quitter le club sur une descente est d’une tristesse sans nom. Le calice jusqu’à la lie, messieurs-dames. Les satisfactions et bonnes surprises sont rares. Notons les promesses de Jean N’Guessan, prêté par Nice et dont on aura bien kiffé les coups de rein au milieu de terrain et le but contre Bordeaux pour la der’ aux Costières (le seul vrai bon moment de cette saison de merde), malgré une tendance à tricoter encore un peu trop présente. Il y eut aussi l’apport de Joseph Lopy, seule satisfaction du mercato hivernal, qui stabilisa le milieu par son métier et son sens du placement. Sinon, Mehdi Zerkane et Guessouma Fofana n’auront fait que des bouts de match et Steve Ambri n’aura strictement rien apporté.

Devant, c’est Malik Tchokounté qui assuma un vrai rôle de taulier. Comme l’illustrent ses deux buts contre Sochaux, c’est jamais très esthétique, c’est même souvent balourd et plutôt laid, mais c’est efficace et ça ne triche pas. Tout le contraire de Pablo Pagis, où c’est souvent très joli mais inefficace. Une belle phase cette hiver, mais trop d’inconstance et trop de fragilité pour le fils de Micka, va falloir muscler son jeu. Rafiki Saïd l’aura bien musclé au fil de la saison, démarrée de façon très timide et bordélique en mode « chien fou » sur son côté et terminée en fanfare en enfilant les buts. Trop tard, malheureusement. Trop tard aussi pour Lys Mousset, qui n’aura jamais réussi à se remettre en forme (i.e à perdre du gras) depuis son arrivée cet hiver. Trop tard aussi pour Mahamadou Doucouré et Moussa Koné, condamnés à être respectivement un blessé longue durée et un branleur talentueux.


Le(s) coach(s) : L’éviction de Nicolas Usaï avant la trêve Coupe du monde ne fut qu’une demie surprise, même si un léger mieux s’était fait sentir. Trop brouillonne tactiquement, l’équipe ne dégageait que peu de certitudes, si ce n’est une certaine solidité défensive à domicile. Cette timide garantie explosa en vol avec le déménagement aux Antonins, où l’équipe ne trouva jamais ses marques. L’arrivée de Frédéric Bompard, flanqué de Thibaut Giresse en adjoint, coïncida avec un mieux dans les intentions et la construction de jeu, mais aussi une fragilité défensive rédhibitoire dans l’optique d’une lutte pour le maintien. A l’arrivée, ce changement est donc un échec manifeste autant qu’une erreur de casting. A force de répéter qu’il valait mieux que le (réel) merdier qu’était le club, Bompard a surtout prouvé qu’il avait un boulard terrible. Malgré toutes ses insuffisances, Usaï avait le profil idoine pour le rôle : formateur dans l’âme, gouailleur, capable d’endosser un rôle assez large pour palier aux insuffisances quotidiennes de Rani(que tes morts). Même ça, on aura réussi à le foirer.

On va s’arrêter là pour vous dire a l’an que vèn, et on continuera, en National comme ailleurs. La bise, va.

Karoud


* Bises au seul Marseillais sympathique de la twittosphère.

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