NO-OM (0-2) : La Crocro Académie songe au suicide

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Karoud est résigné, mais pas coulé.

Salut les pitres,

Le contexte sanitaro-sécuritaro-déprimo-Arpinesque aidant, on ne peut pas dire que j’ai attaqué ce match dans les meilleures conditions. Même pas envie de boire, même pas envie de faire des vannes, l’esprit déjà un peu résigné à voir son équipe proposer une bouillie de football, et à se faire troller par tout ce que Twitter compte de Marseillais aussi forts en gueule que pauvres en couilles (j’ai même des copains comme ça, le genre à dire qu’ils supportent l’OM alors qu’ils n’ont jamais mis les pieds au Vélodrome). Le problème, comme d’habitude, se joue dans l’irrationnel, au moment où tu descends quand même une bière, et où le soupçon de folie conféré par l’ivresse naissante te susurre à l’oreille, tel un fielleux et misérable fils de pute, « heyyy mais attends, sur un malentendu on peut les battre, ces gros mastres ».

Et oui, certes, sur un malentendu, on peut les battre. Parce qu’on va pas se mentir, cet OM là est largement prenable pour peu qu’on le titille un peu, et parce qu’on a une équipe qui, malgré les absents, a largement de quoi proposer un peu de jeu.

L’équipe

On voit déjà le côté bricolé, avec Ripart encore foutu en pointe, avec Duljevic en pivot-faux 9 du pauvre, et ce milieu à la créativité toute Arpinesque composé de deux récupérateurs besogneux. Dont un Ahlinvi pas infâme sur ses dernières sorties, mais qui manque quand même sacrément de caractère. Mais Ferhat et Eliasson sur les ailes, c’est plutôt pas mal.

Le match

On se rend compte assez vite que l’espoir, finalement, c’est un peu comme la justice : c’est valable pour les autres. On joue d’une façon assez incompréhensible. Bloc bas, pourquoi pas, mais à jouer attentistes chez toi, au moins que ce soit pour mettre le feu quand tu sors, au moins que tu mettes une intensité dans le duel qui fasse un minimum douter l’adversaire. Là, rien, ou si peu : Dimitri « Rougail-saucisses » Payet n’a même pas à se bouger le cul tellement on le laisse dans un fauteuil. C’est lui qui oblige Reynet à une première parade. L’espoir revient de façon presque inattendue quelques minutes plus tard, lorsqu’Eliasson hérite d’un coup-franc qu’il envoie sur la barre d’un Mandanda battu. Le contenu est malgré tout bien trop pauvre pour espérer grand chose, à part éventuellement voir un Marseillais un peu plus con que les autres se faire exclure, mais c’est finalement Villas-Boas qui est envoyé en tribune (l’occasion pour l’intelligentsia marseillaise d’envahir la twittosphère à base de commentaires subtils du genre « la jsuii exploséé ilé juste derrière le banc mdrrrrr »). On arrive à la mi-temps sur un 0-0 bien naze, avec la crainte que le seul discours de tonton Jérôme dans les vestiaires se résume à « surtout vous vous faites pas de passes » et « surtout on reste bien serrés derrière ».

La reprise donne la preuve qu’on a pas prévu d’essayer de jouer au foot, sauf quelques petites fulgurances dont un contre gâché par Ripart sur un service un peu à contretemps de Duljevic. Le reste du temps, on subit en attendant on ne sait pas trop quoi. La punition arrive logiquement sur un bel appel de Benedetto, que Miguel laisse en jeu bien gentiment, et qui s’en va battre Reynet d’un ballon piqué. « Oh, c’est donc ça un avant-centre », songe confusément Jérôme Arpinon sur son banc. Comme contre Monaco, c’est une fois mené qu’on commence à se dire qu’il serait tant de commencer à jouer : un léger mieux est notable de notre côté. Oh, rien de transcendant, juste ce qu’il faut pour que le fils de pute susnommé, l’espoir, revienne se glisser contre mon épaule pour me dire « heyyyy mais attends, si ça se trouve Caleta-Car va glisser ». Tonton Jéjé décide alors de poursuivre sa stratégie entreprise depuis quelques matchs consistant à miner le moral de l’ensemble de nos attaquants en sortant Duljevic, pourtant loin d’être le plus mauvais ce soir. Entrée de Koné, qui a l’occasion de se distinguer peu de temps après, sur un nouveau CPA de fort belle facture d’Eliasson impeccablement envoyé dans la boîte : seul aux 6 mètres mais probablement étonné de recevoir un bon ballon, Moussa exécute un superbe gestechnique de son invention, le genoutête, dont l’efficacité défensive permet à l’OM de se dégager sans dommage. Ce sera là notre plus belle occase, dont la laideur symbolisera finalement assez bien ce match. La coupe n’aurait pas été pleine sans une petite crotte de nez arbitrale sur le gâteau de caca : Willy Delajod inflige coup sur coup deux jaunes à Andrès Cubas, le 2e franchement sévère. Dépité, et n’ayant même plus la force d’insulter sa mère, je quitte l’espoir pour retrouver la vraie compagne de tout supporter Nîmois digne de ce nom : la résignation. L’ultime déception est de constater que nos gars ne sont même pas foutus de faire dégénérer ce match, en se disant que foutus pour foutus autant que ce soit en se payant une cheville adverse ou le nez de cette tête de con d’Alvaro.

Alors oui, on peut l’avoir un peu mauvaise contre ce rouge sévère infligé à Cubas alors qu’Amavi aurait pu lui aussi finir aux vestiaires pour l’ensemble de son œuvre. On peut se dire qu’avec un poil de chatte, ce coup-franc rentrait, ou que Koné aurait dû marquer s’il avait hérité de la coordination motrice de base requise chez un footballeur professionnel. Mais stop les excuses bidons, il faut reconnaître qu’on est mauvais depuis quelques matchs, qu’on propose une bouillie à base de bloc bas, de grandes chiches envoyées au hasard, que le pressing n’est jamais réfléchi ni coordonné, et que si tu veux jouer en contre, commence par savoir faire une relance qui ressemble à autre chose qu’une chandelle.

Maintenant, que faire ? Virer Arpinon ? Assaf aura certainement la flemme de le faire, et si ça se trouve il ne regarde même pas les matchs. De plus, on n’a pas l’impression d’être face à un divorce entre l’entraîneur et le groupe. Et puis, prendre qui, de toute façon ? Si on avait voulu repartir sur un nouveau cycle, c’est après le départ de Blaquart qu’il aurait fallu le construire… Les déclas de Ripart à la fin sont pour moi le seul constat possible : avouer qu’on est à chier, repartir de zéro, et retrouver nos intentions du début de saison. Marre de passer pour des peintres, marre de voir ce qui faisait notre caractère jeté aux chiottes en vue d’un supposé « réalisme ». On est encore loin d’être largués pour le maintien, mais si on pouvait avant tout retrouver un honneur, ce serait pas mal.

Les chèvres

Reynet (4/5). Rien à lui reprocher. Il faudra penser à lui prévoir un stock de Prozac assez conséquent si on continue à ce rythme.

Paquiez (1/5). Je n’ai rien contre lui, il fait à peu près tout ce qu’il peut. Tellement peureux que j’imagine volontiers Arpinon lui hurler dessus à chaque commencement de tentative de montée.

Miguel (1/5). Il couvre Benedetto sur le but. Qualité de relance abyssale.

Landre (3/5). Peut-être le moins mauvais en défense ce soir, mais j’aurais bien aimé un gros tacle de bonhomme.

Burner (2/5). Écoute, bon, c’est pas mal, c’est pas bien. On va espérer, on va être déçus.

Cubas (2/5). Un carton rouge sévère mais évitable, et une influence assez discrète ce soir, les sardines ayant plutôt évité sa zone.

Ahlinvi (2/5). C’est un jeunot du centre, alors on va être gentil avec lui, mais ce serait bien qu’il sorte les couilles, parce que pour l’instant il est aussi utile au jeu que le « h » l’est à la prononciation de son nom. Remplacé par Fomba, qui a plus apporté offensivement.

Eliasson (4/5). Peut-être la seule et maigre consolation de la soirée, une vraie qualité de frappe sur les CPA et de l’explosivité. Ce serait bien qu’il ait quelques ballons à exploiter, maintenant.

Ferhat (2/5). Vraiment pas en réussite ce soir, même s’il a tenté quelques trucs. Mais comment lui en vouloir ? Un ailier qui ne reçoit que des ballons merdiques avec comme consigne « démerde toi pour dribbler quelques types », ça finit généralement dépressif.

Duljevic (3/5). Pas si mal, il a tenté de jouer simple et vite, ce qui était à peu près la seule chose à faire. Mais qu’est ce que c’est maladroit, punaise. Remplacé par Koné, qui aurait dû marquer, et qui me semble malgré ses limites être notre solution la plus évidente en pointe.

Ripart (1/5). Le voir repasser en pointe puis en latéral a quelque chose de dramatique. Je veux bien qu’il soit polyvalent, mais tu ne peux pas demander à un gars de trouver des repères en le changeant de poste à chaque match. Pas avare d’effort, mais c’est pas suffisant…

Allez, la bise les collègues,

Karoud

5 thoughts on “NO-OM (0-2) : La Crocro Académie songe au suicide

  1. Je suis supporter de l’OM et je n’ai jamais eu la chance de voir un match au Vélodrome. C’est pas pour tout de suite.

  2. Après, je vous conseille TV5 Monde Pacifique avec Didier Roustan aux commentaires et une ou deux vahinés dans les tribunes on s’y croyait.

  3. on peut être au bout du monde et être du bout du monde et supporter l’OM..
    bonjour d’un supporter québécois fada de l’OM!

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