OM-Toulouse (4-0), La Canebière académie ne commet pas de faux départ

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Un seul être vous manque.

Mâtin ! Nos joueurs savent comment égayer une rentrée.

Aioli les sapiens,

Après l’heureuse parenthèse de la coupe du monde, ce temps des amourettes estivales et fugaces où seul compte le plaisir du football, voici venu le moment de rentrer à la maison retrouver notre OM de toujours. L’unique, celle pour qui l’on se crispe, pour qui l’on se ronge les sangs, celle que l’on suit en pleine lumière mais aussi et surtout jusque dans ces égouts de la ligue 1 et de l’Europe, dans ces villes si moyennes qu’elles sembleraient faites pour héberger des clubs de basket-ball. Le Toulouse d’Alain Casanova, quoique géographiquement honorable, est l’un de ces repoussoirs sportifs qui, survenant aussitôt après la coupe du monde, s’avère aussi propice à l’hydrocution qu’un plongeon dans les Calanques huit minutes après avoir fini la daube.

Faut-il qu’on l’aime notre OM, et justement, ce stade plein dès le démarrage de la saison est venu confirmer cet amour. Mieux encore, les joueurs nous l’ont bien rendu.

 

Les transferts

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un mot sur l’avancée du mercato, aussi atone soit celui-ci. On évacuera rapidement le recrutement du vice-champion du monde Duje Caleta-Car, surtout connu de nos services pour avoir transformé Pelé en Gordon Banks l’an dernier : un recrutement a priori intelligent à ranger dans la case « jeune à potentiel ». Nous verrons bien, en tout cas voici pourvu l’un de nos besoins, ce qui n’est pas une mince nouvelle par les temps qui courent.

Calme quasi-plat également sur le plan des départs, le sympathique Doria étant le seul sac de sable dont le club est jusqu’ici parvenu à se délester. En revanche, c’est un véritable déchirement affectif qui est survenu cette semaine avec le départ du grand André-Frank Zambo Anguissa, compagnon de route éternel de la présente académie, homme à la mentalité aussi irréprochable que sa technique était douteuse. Il était hors de question de nous en séparer, sauf à ce que le prétendant nous offre une épaisseur de papier-monnaie suffisante à sécher nos larmes. Le courroux d’Erzulie n’y put rien : la déesse protectrice de notre héros eut beau déchaîner sur Marseille tous les feux et les eaux du ciel, Fulham avait déjà présenté une pile de livres sterling prompte à rendre apostats les plus fervents dévots anguissiens. Adieu donc, André-Frank, puisse Erzulie continuer à accompagner ta route sous les tristes cieux londoniens : tu le mérites.

 

 

L’équipe

Pelé

Sakai – Kamara – Luiz Gustavo – Amavi

Lopez (Sertic, 76e) – Sanson

Njie (Sarr, 55e) – Payet (Thauvin, 82e) – Ocampos

Germain

Mandanda, Rami et Thauvin se sont vus octroyer quelques légitimes jours de vacances après une saison à 70 matchs enchaînée par une coupe du monde. Leur présence sur le terrain devra donc se faire attendre encore quelques jours, de même que celle de notre recrue Caleta-Car (il paraît que l’on prononce « Tchalétatsar » : retenez-le pour vos futurs calembours je vous prie).

Luiz Gustavo et Kamara se chargent donc d’assurer nos arrières puisque, rappelons-le, Rolando a achevé sa saison sur une grave blessure alors que son contrat arrivait à terme. Pas chien, le club lui a offert de prolonger sa présence chez nous le temps de se refaire une santé. Lopez et Sanson occupent le milieu ; Njie est bombardé ailier droit, sans doute en vue de le présenter aux éventuels pig… recruteurs. Les chances de le voir transféré eussent sans doute été plus fortes en masquant Clinton à la vue de ceux-ci, mais bon… Plus étonnant, Germain est préféré à un Mitroglou pourtant censé être en pleine possession de ses moyens.

 

Le match

Plus Ligue 1 que le plus Ligue 1 des matchs, cette affiche voit les Toulousains nous rentrer joyeusement dans le lard, et l’OM tenter de faire la différence, soit sur les nombreux coups-francs abondamment provoqués par nos adversaires, soit par quelques mouvements laborieux.

Bref, l’OM domine largement mais de manière plutôt stérile et s’expose de temps à autre au risque d’être puni. C’est alors qu’au sortir d’un centre d’Ocampos depuis la droite, Germain voit sa tête contrée en corner par un Toulousain. Alors que tout le monde se place à conséquence, Luiz Gustavo indique à l’arbitre qu’il ferait mieux d’aller consulter son écran magique. De fait, l’assistance vidéo à l’arbitrage est désormais en vigueur en Ligue 1 et c’est donc à nous que revient l’honneur de l’inaugurer. Comble de la perversion, c’est l’inénarrable Clément Turpin qui officie en régie. Oui, public du Stade Vélodrome : pendant deux bonnes minutes, vous avez été plus de 60 000 à contempler, extatiques, Clément Turpin susurrer des mots doux dans l’oreillette de Ruddy Buquet. J’espère que vous vous sentez au moins un peu sales.

Quoi qu’il en soit, la main du défenseur toulousain est confirmée à la vidéo et est jugée fautive : pénalty. Dimitri Payet se charge de convertir ce bon coup de bol en but, d’un contre-pied serein (1-0, 45e).

Dix minutes après le retour des vestiaires, Sarr remplace Njie comme pour mieux signifier aux Toulousains la fin de notre course à handicap. Il faut encore sept minutes de plus à Bouna pour entreprendre un une-deux avec Ocampos, qui s’achève par une frappe en angle fermé repoussée par Reynet. À l’affût, Payet s’applique pour conclure l’action de près (2-0, 62e). A l’exception de quelques escarmouches par trop mal maîtrisées par notre défense, les Toulousains démontrent surtout une remarquable inaptitude à la chose footballistique, tandis que nous récitons tranquillement nos actions. Germain semble d’abord devoir être victime de son sempiternel manque de réussite, avant de se rattraper magistralement en fin de rencontre. Amavi enchaîne récupération et sombrero pour servir Sanson. L’absence de pressing permet à Morgan de téléguider un service de grande classe vers Germain, dont l’enchaînement contrôle-frappe placée n’est pas moins somptueux (3-0, 89e).

Bien décidés à ne laisser aucun doute quant à l’analité totale de leur défense, les Toulousains laissent échapper un centre d’Amavi, que Thauvin se débrouille pour contrôler avant de tromper le gardien une quatrième fois (4-0, 92e). Initiée par une décision arbitrale vidéoassistée, la victoire n’en reste pas moins convaincante, qui plus est avec une équipe encore incomplète.

 

Les joueurs

Pelé (3/5) : Les Toulousains au Vélodrome, c’est comme les entérocoques fécaux à la plage de l’Huveaune : quand ils sont là, c’est pas la peine de plonger.

Sakai (3/5) : Écolier modèle, qui se met dans le rang dès que la cloche sonne la rentrée, avec son cartable tout neuf dans lequel ses classeurs sont bien ordonnés.

Kamara (4/5) : En voyant les premières images du film Dora l’Exploratrice, je me disais que le personnage avait une sacrée paire de nichons pour une fille de huit ans. Eh bien c’était un peu la même sensation en voyant jouer Boubacar ce soir.

Blague à part, vous êtes certains que c’est bien Michael Bay qui produit, et pas Marc Dorcel ?

 

Luiz Gustavo (3/5) : Comme chaque employé de bureau qui récupère les dossiers de ses collègues aoûtiens, Luiz a assuré ses missions une main dans le slip, sans zèle particulier mais sans casse.

Amavi (4-/5) : Après une saison difficile, Jordan semble démarrer 2018-2019 au meilleur de ses sensations. Un enthousiasme débordant qui l’a conduit à quelques semelles aussi superflues que destructrices sur ses adversaires, mais gageons que les Toulousains ne lui tiendront pas rigueur de ces quelques petits réglages lui restant à accomplir.

Lopez (3/5) : Toujours pas la grande éclosion, mais une partie sérieuse.

Sertic (76e) : Sur la base du transfert d’André-Frank, on peut donc déduire qu’une livre sterling équivaut à un trente-millionième de Sertic. Présentée comme ceci, l’affaire est déjà moins alléchante.

Sanson (3+/5) : Une ouverture toute en élégance, joli cadeau de reprise, et encore plus appréciable si ce genre de geste est appelé à constituer l’ordinaire de la saison.

Njie (1/5) : La canicule ne l’a pas arrangé, lui.

Sarr (55e, 4/5) : À chaque saison sa révélation sur Bouna Sarr : après « ah mais en fait il est pas mauvais, en arrière droit », découvrez « ah mais en fait il sait bien centrer, quand il veut ».

Payet (4+/5) : On pouvait craindre le pire de sa motivation, lui qui avait la réputation dans ses jeunes années de se réfugier dans la dépression et le rougail saucisse à la moindre contrariété. Finalement, il revient de sa blessure en finale européenne et de la coupe du monde manquée avec une envie de niquer des mères qui fait plaisir à voir. La maturité.

Thauvin (82e) : 7 minutes pour un but. Quand on est champion du monde, on n’a pas de temps à perdre en futilités.

Ocampos (4-/5) : Des gestes décisifs, un ciseau retourné pas décisif, et de la testostérone épandue un peu partout sur le terrain. Un match bien ordinaire.

Germain (3+/5) : Lorsqu’il s’agit de se démultiplier sur le terrain, Phalène Germain a la mobilité du papillon de nuit, le problème étant qu’il en a aussi l’impact physique. Plus inquiétantes sont ses occasions manquées jusqu’à ce que survienne ce très joli but. Que la confiance soit vite là, nous en avons besoin.

 

L’invité zoologique : John Bosthon

Lourd, laid, voué à la boîte de conserve, le thon blanc est un animal commun qui ne suscite absolument aucune espèce d’empathie, à l’exception du jour où il disparaîtra. Il est donc bien l’invité approprié pour évoquer avec nous ce match contre cet adversaire aussi familier qu’inintéressant.

– Les autres : Vous vous souvenez d’Aaron Leya Iseka ?

– Le classement : Ce n’est rien moins que la PREMIÈRE PLACE qui est ici conquise, ce qui nous vaut la crainte et le respect immédiats de tous nos rivaux, à n’en pas douter.

– Les sanctions : Comme l’on pouvait le craindre à la suite des nombreuses et lourdes sanctions reçues l’an dernier pour usage de fumigènes, l’OM adopte un ton résolument menaçant envers les comportements déviants. On pourrait le comprendre voire l’accepter, si seulement l’on pouvait avoir confiance dans les buts poursuivis par le club : menacer explicitement les groupes de supporters de hausses d’abonnements en cas de dérapage, ce n’est pas innocent. C’est d’une part reprendre complaisamment le principe, totalement inique et pourtant répandu dans le football français, de sanctions collectives pour des fautes individuelles. Puisque les pouvoirs publics ou les sociétés privées n’ont pas la capacité de « mettre un agent de sécurité derrière chaque supporter », au nom de quoi les groupes devraient-ils s’en charger ? Et surtout, l’OM ne fait rien pour évacuer le soupçon d’une hausse des tarifs programmée par le club quoi qu’il arrive, et à laquelle les fumigènes fourniraient un magnifique prétexte pour en faire porter le chapeau aux supporters. Il serait néfaste pour tout le monde que « l’OM nation » vantée par la communication du club soit à l’image de la « startup nation » : accueillante uniquement pour ceux qui ont de l’argent et qui marchent au pas.

– Le moment MTVMG (MàJ du 17/08) : je l’avais omis, mais le traditionnel moment MTVMG, celui où l’arbitre s’adresse à notre entraîneur en lui disant « maintenant taisez-vous Monsieur Garcia », a bien eu lieu lors de ce match d’ouverture. A la 38e minute pour être précis.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. À l’image de notre club, Didier A. ne perd pas de temps pour s’installer en tête du concours zoologique.

 

Bises massilianales,

Blaah.

6 thoughts on “OM-Toulouse (4-0), La Canebière académie ne commet pas de faux départ

  1. Je suis d’avis que Njie, Germain et Lopez ont grand besoin de vacances ; des vacances de préférence dans un camping sauvage gardois géré par des allemands mais bon…premier match tout ça…

    Merci et bonne saison à tous.

  2. Ben oui, le déchaînement oragesque récent ne pouvait être que l’œuvre d’une Erzuliee bafouée …

  3. Ce n’est pas Sertic qui vaut un trentième d’Anguissa?
    Je ne comprends pas…

    Cher Blaah,
    merci pour la partie « Sanctions ». A lire d’autres, on a l’impression de devoir sucer éternellement la direction sous prétexte qu’elle nous libérât des LD.

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