Paris SGEL / Liveurepoule (2-1) – La Porte de Saint-Cloud Académie reprend la main

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L’élève, le maître, et tout et tout.
 

Bien le bonjour, peuple du monde,

Gilet jaune ou jaune gilet ? Droâte ou gôche ? Beauf de France ou cégétiste merguez ? Prise en otage du pays ou manifestation d’un malaise général ? Mépris de classe ou convergence des luttes ? Ensauvagement de la lutte sociale ou durcissement de l’État policier ? Grenade de désencerclement ou canon à eau ? Piquet de grève ou blocage routier ? Poujadisme ou libertarisme ? Gaullisme ou pétainisme ? Slip ou caleçon ? Défense à trois ou à quatre ?

Thomas a répondu à toutes ces questions sur sa feuille de match, au terme d’un raisonnement très simple : pour gagner il faut savoir défendre ; les défenseurs savent défendre ; donc pour gagner il faut aligner des défenseurs. CQFD (et vlan, en v’là une de transition, tiens). Les quatre centraux de Paris-Saint-Germain-en-Laye sont ainsi titularisés dans ce 4-3-1-2 hybride :

 

Et ui, on y fout des flèches maintenant. Carrément.

 

Nous avons donc le quinté dans l’ordre, avec Dirty Ol’ Jean-Louis qui reprend place dans les cages pour ce mâche où l’expérience vaudra son pesant de cacahuètes, Prunelle et Thiago devant lui pour la charnière toute en muscles et en anticipation, Titi Kéké pour blinder une aile DROITE pas forcément très fiable ces derniers temps (pour ces choses-là, autant faire confiance à l’expertise allemande), et enfin, le Marquis dans un rôle de sentinelle/libéro assez nouveau pour lui, après quelques essais peu fructueux dans un milieu en double-pivot. Jean Bernard, le burro en pleine bourre, complète la base de l’équipe en se chargeant de l’animation du côté gôche. Le relais au milieu est assuré par les gros yeux de Marcoco et les grandes oreilles de l’Angelito, tandis que Némarre se voit une nouvelle fois confier les clés du jeu derrière la doublette Eddy-Kiki, prête à surgir pour exploiter les espaces dans le dos de la défense adverse.

En face, justement, nous retrouvons pour ce mâche décisif de Coupe des coupes une vieille connaissance qui est à notre secrétaire de section ce que Philippe Pétain est à Manu Macron : un maître spirituel, un mentor, un exemple à suivre et à dépasser. Et tout comme Manu est appelé à terme à éclipser l’homme de Vichy dans le nombre d’éloges qui pleuvront sur sa picarde personne dans les livres d’histoire de notre avenir néo-libéral-autoritariste, notre cher Thomas est appelé lui aussi à surpasser son maître dans le domaine ô combien populaire du fouteballe. Qu’importe le raté du premier acte, Thomas est désormais prêt et bien prêt, et les rougeauds rosbifs du fantasque Jürgen n’ont qu’à bien se tenir à leur guiboles.

 


LA RENCONTRE


 

Et paf ! on presse comme des morts de chiens à la perte du ballon. Et boum ! on se projette tous à fond les ballons vers l’avant. Et zou ! on fait circuler le ballon en une touche pour échapper au pressing adverse. Et vlan ! on rentre dans le lard des Angliches dans les duels aériens. Et clac ! on ferme la porte à double tour dès que les Rouches posent le pied sur le ballon.

Et peu avant le quart d’heure de jeu, cette excellente entame se concrétise : récupération dans le rond central, Marcoco joue le une-deux avec Angelito pour se sortir du premier pressing rosbif, puis cherche directement la profondeur pour Mbappette, qui se foire sur sa remise en retrait trop en retrait pour Cavanuche, mais heureusement Jean Bernard passait par là comme de par hasard et place son pied droit, prenant le goal à contre-pied (1-0).

Les camarades de PSGEL ne lâchent pas le bout de gras après ce but, et continuent à dérouler leur plan de bataille. Ils laissent un peu plus le ballon aux Rougeauds dans le dernier quart d’heure de la première période, mais c’est pour mieux lancer leurs flèches dans le dos de la défense angliche : à une dizaine de minutes de la pause, et juste après une action sensiblement similaire, un contre rondement mené voit ainsi Kiki déborder à gauche et centrer en retrait. Cavani est devancé par le goal devant les cages, mais cette fois-ci, Némarre avait suivi et profite du ballon détourné pour aggraver la marque (2-0). Nous passerons sur le pénaltoche provoqué par un tacle grossier de l’Ange de Marie et transformé dans le temps en plus de la première mi-temps (2-1), et ce en partie parce que notre streaming a fini par nous faire défaut durant ces minutes cruciales.

Sans surprise, la seconde mi-temps voit les hommes de la Mersey se sortir un peu les doigts, sans que cela ne déstabilise outre mesure une défense à toute épreuve, et qui entend démontrer la lourdeur et la pilosité de ses glandes reproductrices à grands renforts de bravades virilistes adressées au public, bombages de torse destinés à donner l’illusion de leur supériorité musculaire, et pogos sublimes à même d’asseoir leur statut de mâles dominants prêts à se reproduire entre eux dans la fosse d’un concert de punk.

 

Amitié virile et échange de fluides.

 

La section séquanaise de l’Internationale footballistique maîtrise les vingt dernières minutes de la tête et des épaules, manquant à plusieurs reprises l’occasion de prendre le large. La solidité parisiano-saint-germanoise est cependant si indéniable que les maigres efforts liveurpouliens n’y feront rien, et la victoire sera bel et bien acquise de haute lutte à l’issue d’une fin de mâche marquée par l’impuissance et la frustration palpables des Rouges face au bloc inébranlable que leur ont opposé nos camarades séquanais.

Héroïque en tous points, la défense se saute dans les bras au coup de sifflet final, et se lie d’allégresse avec un CUP au bord de l’explosion orgasmique devant une bromance si intensément partagée. PSGEL a gagné, PSGEL a littéralement éteint l’ogre à trois têtes des bords de la Mersey, PSGEL a offert le scalp du maître Jürgen au disciple Thomas, PSGEL a désormais son destin et son manche turgescent en main avant de se pointer dans l’enfer de Belgrade.

 

C’est lorsqu’elle est cul nu et dos au mur que l’équipe de PSGEL sait sortir le grand jeu.

 

Ne nous astiquons pas trop vite, car on ne voudrait pas cracher la sauce trop tôt comme les années précédentes, mais il s’est passé quelque chose d’important sur la pelouse du Parc des Ce-prin en ce soir d’automne. A l’instar du potentiel formidable et profond qui sourde sous le tissu dégueulasse du gilet jaune réfléchissant (mais pas forcément toujours très réfléchi), une belle aventure pointe son nez derrière cette victoire homérique qui ne demande qu’à devenir acte de fondation. Dans les deux cas, il s’agira de ne pas se disperser et de poursuivre ensemble nos efforts, pour le triomphe du footballétariat. Hasta la victoria, baby. Ou quelque chose comme ça.

 


LE SOVIET ÉPONGE AVEC DES IMPRIMÉS DESSUS


 

Tonton Jean-Louis (3+/5) : Propre sur le peu de travail qu’il a eu à fournir, malgré le pénalty non arrêté, et une défense bien menée. Du bon tonton comme on l’aime.

Kilo Terreur (4/5) : Son allemanisme ne me cause plus de soucis.

Titi Silvounette (5/5) : Ce match a eu sur notre Capitão préféré l’effet d’une hausse des taxes sur l’essence sur le beauf français moyen. C’est donc tout naturellement que nous avons pu l’admirer, la bave aux lèvres, sauter sur les joueurs rouges avec la même hargne que les gilets jaunes sur les keufs des Champs.

Prunelle de Quimperlé (3/5) : Il a comme souvent répondu présent physiquement, mais a eu des difficultés à résister à la pression balle au pied.

Jean Bernard (4/5) : Non content d’avoir signé son deuxième but décisif en coupe d’Europe et d’avoir beaucoup oeuvré offensivement, le barbudo a également fait plus que tenir le choc en défense.

Le Marquis (4/5) : Nous passerons sous silence sa passe en retrait anale qui amène le tacle désespéré d’Angelito et donc le pénalty, pour ne nous rappeler que de l’image magnifique de l’hydre à deux têtes qu’il forma en défense avec son compatriote Thiago, portant l’équipe toute entière dans son rôle pivot de libéro. Un choix tactique qui a payé.

Ange de Marie (2/5) : Outre le tacle désespéré susmentionné qui provoque le pénalty, nous ne retiendrons de la prestation de l’Angelito qu’une implication tiédasse dans la bonne entame parisiano-saint-germanoise, et une disparition sans histoire en seconde période.

(Remplacé à la 65e par Danny La Lèche, de retour à la maison)

 

Angelito essayant gentiment de s’impliquer dans le jeu de son équipe, une allégorie.

 

Marcoco (4/5) : Il est à la manoeuvre dans la construction du jeu rapide et incisif de PSGEL en première période, étant notamment à l’origine de l’ouverture du score. Sa seconde mi-temps est par contre plus marquée par les traditionnels gestes défensifs inconsidérés, dont un rabotage de mollet rouge qui a bien failli nous laisser à dix, d’où le malus.

Némarre (4+/5) : Une nouvelle fois, il marque le mâche de son empreinte au poste de meneur de jeu. Incisif dans ses transmissions de balle et dans ses accélérations, il est à l’origine et à la conclusion du second but, et manque d’obtenir un pénalty en fin de mâche.

Kiki Mbappette (3-/5) : Oui, impliqué dans les deux buts, on sait. Mais sur deux passes ratées reprises de manière heureuse par des coéquipiers qui passaient par là. Kiki a souvent paru à contre-temps dans l’animation offensive parisiano-saint-germanoise, mais heureusement que ses qualités physiques et techniques étaient là pour rattraper le coup.

(Remplacé à la 84e par Adrien Rabot, histoire de)

Eddy Cavanie (2/5) : À l’image de son compère en attaque, le guérillero Eddy s’est souvent trouvé à contre-temps, et a été sevré de ballon durant toute la partie. Heureusement, le reste de l’équipe était à la hauteur de l’évènement et a pallié par ses dépassements de fonctions les insuffisances de la ligne d’attaque.

(Remplacé à la 65e par Maxéric Choupomotine, sorte de Rolando noir, le Masey-Ferguson au cul en moins)

 

Le point Lassana : 

Aujourd’hui, dans le local informatique du Parc, Lassana s’interroge sur l’orientation à donner à son implication militante.

 

 Que vive l’analternative footballétarienne,

Georges Trottais

 

 

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