RB Laïpsiche / Paris SGEL (2-1) – Entre ici, crise de novembre
Novembre est là, et vous savez ce que ça veut dire.
Oh oui, oh oui, oh oui, la crise de novembre en NOVEEEEMMMMBBBBRRRREEEE !!!
Joie, bonheur, allégresse, frémissement prostatique.
Purée ce que c’est bon la crise de novembre. C’est un petit plaisir simple, une madeleine de Proust, de la nostalgie en barre. Ça sent bon le Paul Le Guen, le Guy Lacombe, le Kombouaré, ça sent les défaites à Valenciennes sur un but de Gaël Danic, ça sent le Mateja Kezman et le Sammy Traoré, ça a le goût des tagliatelles du dimanche soir devant l’éternel débat télévisé sur la mayonnaise qui tarde à monter entre Hoarau et Erding alors qu’ils sont tellement complémentaires non mais c’est vrai votre avis d’attaquant Marco Simone haha mais qu’est-ce que vous avez encore fait à vos cheveux ?
C’est toujours bon, une bonne crise de novembre en novembre. Et on ne devrait jamais s’épargner ce genre de bonheur.
LA RECETTE POUR UNE BONNE CRISE DE NOVEMBRE COMME A L’ANCIENNE
Bon, alors, quoi qu’on a comme ingrédients pour notre belle crise automnale qui ne fait que débuter ? Un déplacement en phase de poules de coupe d’Europe ? Une équipe est-allemande qu’on avait balayée 3-0 en demi-finale de coupe d’Europe cet été, revancharde comme jamais ? Pas mal du tout, ça ! Ajoutez à cela un enchaînement de 6 mâches en 15 jours, une bonne poignée de blessures (disons la moitié de l’équipe type, à une vache près), et ce sera tout simplement parfait. Faites moi bien mariner tout ça dans un bon bouillon de débat médiatique inepte et racoleur, saupoudrez généreusement de rumeurs de conflits en interne entre l’entraîneur et sa direction, et vous êtes fin prêt pour votre tambouille.
Le mieux, dans ce genre de recettes, c’est de mettre ce qu’il faut de motifs d’espoir en début de cuisson pour que l’amertume finale de la défaite n’en soit que plus savoureuse. Commencez donc par un but précoce, ça marche toujours : hoplà, un bon pressing de l’attaquant, une passe en retrait de la défense adverse interceptée, une bonne passe dans la surface, et une frappe à ras de terre pour tromper le gardien, joli ! Un 1-0 après 6 minutes de jeu, c’est exactement ce qu’il nous fallait pour bien lancer cette recette.
Maintenant que notre base est prête, il nous faut bien évidemment des rebondissements. Une parade décisive du gardien sur une frappe à bout portant ? Pas mal, mais je pensais à quelque chose de plus pimenté. Tenez, que dites-vous de cela : après un quart d’heure, sur un centre, l’attaquant contrôle et frappe, mais le défenseur détourne la balle du bras. L’arbitre siffle pénalty, mais attendez, ce n’est pas fini : votre leader d’attaque – en l’absence des blessés, du moins – et accessoirement buteur dix minutes auparavant, prend la responsabilité de le frapper. Mollement. Et c’est arrêté par le gardien. Si c’est pas goûtu, ça !
Après avoir fait mijoter cette légère domination qui ressemble à un progrès mais qui n’en demeure pas moins stérile pendant une bonne quarantaine de minutes, vous pouvez incorporer l’égalisation adverse, de préférence juste avant la mi-temps, et de manière d’autant plus rageante que le buteur sera un produit de la formation maison, j’ai nommé ce bon vieux Chris N’coucou ! 1-1, c’est toujours bien d’avoir quelques running gags comme celui-ci, ça rajoute de la dramaturgie dans ce beau petit plat de crise. Le coup du retour du fils prodigue, mais dans le camp adverse, ça ne rate jamais, et ça ravit toujours les palets délicats (non) des éditorialistes avides de petites phrases sur la formidable formation française à laquelle PSGEL ne laisse pas le temps d’avoir sa chance.
Autre gag récurrent à placer, comme ce petit bout de poivre coincé dans une pièce de viande : le pénalty provoqué par une faute de main de Kimpemboum, un grand classique qui ne déçoit jamais. Creusez un puits dans votre préparation et plongez-le vers l’heure de jeu, assaisonné d’un petit jus de VAR, 1-2 et ça nous laisse une bonne demi-heure pour préparer la sauce de notre bon petit plat.
Et pour ce faire, c’est tout simple : un deuxième carton jaune ici, un autre là, et nous voilà rendus avec un beau final bien ficelé, deux expulsions (donc deux suspensions, à conserver au frais pour votre prochain gueuleton) et une défaite méritée face à un adversaire direct. Si c’est pas beau, ça. C’est de la crise de novembre, c’est de la belle gastronomie française comme on l’aime.
LE SOVIET BÉCHAMEL
Kélore Navasse (3/5) : La seule différence avec les crises de novembre d’avant, c’est que le gardien est bon. Enfin.
Alex Roflenzi (2/5) : S’insère parfaitement bien dans le nouveau projet « Rêvons à une échelle raisonnable » de la direction de PSGEL.
(Remplacé à la 84e par Rhâfigna, lovely (non))
Dani-Lo (1/5) : C’est comme J-Lo, mais sans fesses et avec une patte folle.
Kimpembof (karma/5) : Au sempiternel pénalty de la défaite concédé sur une bête faute de main, il ajoute un tacle de sagouin par derrière à la dernière seconde de jeu. Monsieur innove.
Lévine Courzava (2/5) : C’est gentil mais c’est pas assez.
(Remplacé à la 73e par Michel Baqueure, toujours aussi intransigeant dans sa volonté de ne rien apporter à son équipe)
La Marquouze (1/5) : Si N’coucou a eu le temps de contrôler à l’entrée de la surface, d’armer son pied, de rédiger son attestation de déplacement dérogatoire sur papier libre pour ses courses au Lidl, puis de frapper pour égaliser, c’est aussi grâce à lui. Champion mon frère.
Andrérrerra (2/5) : Une note toujours moyenne pour un juste compromis entre sa passe en retrait à la zob qui a failli coûter un but en tout début de partie, et ses quelques bonnes projections vers l’avant par la suite. Ce mec doit être balance ascendant balance, en fait.
Idrissa Truc (1/5) : Je commence à me demander si y a pas une sorte de virus incapacitant qui circulerait depuis 5-6 ans dans le cluster des milieux relayeurs de PSGEL.
AnrRrHel (1+/5) : Le 1 c’est pour les dix minutes qu’il a bien voulu jouer, le bonus c’est pour le but (j’ai l’impression de me répéter semaine après semaine (même si j’écris pas toutes les semaines)). Le pénalty manqué, c’est pour Jérôme Rothen et sa grande gueule insupportab’. Cadeau.
Pablo Sarabialalabambasenecesitaunapocadegracia (1/5) : Bof.
(Remplacé à la 73e par Tilo Kérère, parce que c’est vrai qu’à ce moment-là ça manquait cruellement de défenseurs en carton sur la pelouse)
Moïse Gentil (3/5) : Il est beau, il est fort, et il a un harpon à la place de la bite quand il s’agit d’aller presser la défense adverse. Il provoque l’ouverture du score et même le pénalty manqué. Le problème c’est qu’il s’est retrouvé bien perdu sur l’Arche de l’attaque, n’ayant à ses côtés qu’une fouine anémique et une souris bipolaire. On peut pas dire qu’on soit fin prêt pour le déluge (ah non merde ça c’est Noé, au temps pour moi).
C’est quand même chouette le mois de novembre, non ?
Portez-vous bien mes saligaud.e.s, et n’oubliez pas de donner de vos talents et de votre argent à la grande famille horsjeuïenne,
Bises trotskanales,
Georges Trottais
Jolie défaite sans Zlatan Ibrahimocrise.
L’archétype de chronique anale… Un retour qui fait un bien fou….