Real Sociedad-Shakhtar Donetsk (0-2) : la Txuri-Urdin académie (re)découvre la Ligue des Champions

Aupa !

La coupe d’Europe. Un match en semaine. Un adversaire étranger. L’hymne de la Ligue des Champions.  10 ans. 10 ans qu’on a attendu ce putain de moment. La dernière fois, ETA faisait encore exploser des trains. 10 ans putain. Dire qu’il y a quatre ans encore, on faisait match nul contre le CD Castellon en Segunda. Aujourd’hui nous voilà défier le Shakhtar un soir de semaine. Putain, 10 ans.

Pour l’évènement, le stade affiche complet, bien sûr, mais les rues aussi. Pas un siège dans un bar, pas une rue sans supporter et pas moyen de passer sa journée sur Saint-Sébastien sans être au courant du match du soir. Ok, j’ai pu penser, à un moment, que c’était sportivement plus intéressant de ne pas jouer la Ligue des Champions cette année parce que le club ne pourrait probablement pas assumer. Mais quand je vois une fête pareille, je me dis que je suis quand même une sacrée merde. Bordel, je me sens comme un môme qui passe le Bac !

Sur le terrain, rien de bien réjouissant. L’équipe sort d’un dégueulasse 0-0 sur la pelouse de Levante et pointe à une insignifiante 7^e place, parce qu’à 3 points du 6^e, comme du 19^e. Pour son entrée en LDC, la Real reçoit le Shakhtar ou Chakhtar ou Chaktior Donetsk ou Donietsk. Enfin des peintres d’Ukrainiens quoi. Abordable à première vue. A deuxième vue, les Ukrainiens ont repris le championnat depuis 2 mois. Un avantage dont ils profitent chaque année, de toute façon. A noter la présence de plusieurs joueurs importants dans l’effectif ukrainien : Wellington Nem, le premier joueur Chinéo-zélandais, Vasyl Kobin comme cochons, Yaroslav Rakitskiy, cousin ukrainien de Rakitic et le grand Dmytro Chygrynskyi, la plus chère arnaque de l’histoire du football catalan. Un Shakhtar très Brésilien (10 danseurs), notamment grâce à la forte implantation des réseaux de prostitution dans la région.

Pre-jokoa :

Jagoba a dû composer sans trois joueurs : Carlos Martinez, Ifran et Zurutuza, forfait de dernière minute. A l’inverse, Agirretxe et Jose Angel ont fait leur retour dans le groupe au détriment d’Elustondo et Cadamuro, trop justes techniquement. La compo :

Jokoaren :

3’ : Porté par un élan de confiance, De la Bella tente un double contact et obtient une faute. Sur le CF, Xabi Prieto trouve les gants de Pyatov.

6’ : Iñigo et DLB tentent le une-deux aérien dans leurs 6 mètres. Easy.

13’ : Triangle de la tête entre joueurs de la Real. Le zoo de La Palmyre pense enfin tenir les remplaçants pour son spectacle d’otaries.

25’ : En une touche, Griezmann lance Vela en profondeur. Son piqué est contré par le défenseur. Sur le corner, Xabi Prieto-ce-Dieu hérite du ballon à ras-de-terre. Sa frappe est détournée de la lucarne par un défenseur. Oui, Dieu ne frappe qu’en lucarne.

41’ : Après un excellent jeu à trois, Xabi Prieto se retrouve seul face à Pyatov. Le gardien ukrainien s’empare du ballon juste avant que Prieto ne marque d’un coup du foulard en pleine lucarne.

42’ : Xabi Prieto se fait accroché à l’entrée de la surface par un défenseur. Terrifié par les ukrainos-brésiliens au genre douteux, l’arbitre opte pour le coup-franc. La frappe de Ruben Pardo touche le haut du mur avant de frôler la barre.

45’ : Sur coup-franc, Griezmann touche le poteau. Celui de derrière certes, mais ça reste un poteau.

Mi-temps : La Real parvient à poser son jeu et à garder la maîtrise du ballon, mais reste incapable de se créer des situations dangereuses. En face le Shakhtar patiente, sagement.

51’ : Pyatov s’en prend à Xabi Prieto et met par la même sa vie en danger.

55’ : Rakitskiy repousse un centre de DLB par un coup du scorpion. Charles-Edouard Coridon likes this.

57’ : Teixeira tente sa chance aux 16 mètres. Ça frôle l’arbitre de surface.

65’ : Sur un contre du Shakhtar, Costa, libre de tout marquage, dévie du talon un centre pour Teixeira, libre de tout marquage, qui frappe instantanément. 1^ère occasion du Shakhtar, 1^er but. 0-1.

71’ : Lacé par Ruben Pardo, Griezmann marque en deux temps. L’arbitre siffle un horsjeu.net de la mèche du Français.

72’ : Long centre de DLB qui s’écrase sur la barre. Et de 1.

77’ : Sur un coup-franc frappé par Chory Castro, Vela trouve la barre de la tête. Et de 2.

87’ : Teixeira hérite du ballon côté gauche. Il repique tranquillement dans l’axe sur 20 mètres avant de trouver le dessous du gant puis le petit-filet de Bravo. Et de 2. 0-2.

90’ : Fraichement entré, Granero se tord le genou et sort sur blessure. Efficace.

90+3’ : Seul dans la surface, Teixeira frôle le triplé. A un moment donné, le type doit quand même avoir une conscience.

Fin du match : Et à la fin, c’est le Shakhtar qui gagne. Malgré un jeu très intéressant et plusieurs situations dangereuses, la Real a plié sous le réalisme ukrainien. Les fans de phrases pré-faites parleront d’apprentissage du haut niveau, je parlerai plutôt de problème structurel. Si la Real a perdu ce soir, c’est pour les mêmes raisons qui la font galérer contre les petites équipes : parce que la Real ne sait pas marquer lorsqu’elle est maîtresse du ballon, toujours défaillante au moment de la dernière passe. Pas de hasard : hors coup de pieds arrêtés, c’est en contre que la Real s’est procurée le plus d’occasions ce soir. Ces mêmes contres qui lui ont permis de battre l’Atletico ou le Barça l’an passé. Quoiqu’il en soit, la défaite n’en reste pas moins amère et très mauvaise sur le plan comptable. De là à dire qu’elle hypothèque nos chances de qualification, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas. Pas encore.

Jokalariak :

Bravo (2/5) : Impuissant sur le premier but, pas décisif sur le second. Un match cruel.

Estrada (2/5) : Défensivement intermittent et trop limité offensivement. Il a bien tenté d’attaquer, mais sa vitesse l’a vite rattrapé.

Mikel (3/5) : Il reprend tranquillement le rythme.

I.Martinez (3/5) : Propre défensivement, il a distribué plusieurs longs ballons intéressants quand l’équipe galérait à se projeter vers l’avant. Il a même terminé son match en attaque.

De la Bella (3/5) : Juste ce qu’il faut en défense et toujours très porté vers l’avant, avec un peu moins d’efficacité que d’habitude. S’il s’était appliqué sur son centre, il aurait pu terminer barre rentrante.

Markel (2/5) : ll s’est rapidement blessé, ce qui l’a probablement poussé à jouer le reste du match sur une jambe. Comme d’habitude en fait, non ?

Ruben Pardo (4/5) : Plaque tournant de l’équipe, c’est lui qui a longtemps donné le ton au jeu de la Real. Avec plusieurs ouvertures intéressantes et une récupération efficace, c’est sûrement lui le seul capable de remplacer Illarramendi au milieu de terrain.

Xabi Prieto (2/5) : Inefficace devant le but comme à la transmission, il a peiné. Mais même quand il peine, c’est toujours en lucarne. Et en bel homme.

Griezmann (3/5) : Du jeu court, du jeu long, du repli défensif, de l’apport offensif mais trop d’inefficacité dans l’exécution de la dernière passe ou du dernier geste.

Vela (2/5) : Du déchet à la transmission comme à la finition. Un Vela des sales soirs.

Seferovic (3/5) : Techniquement, c’est très bon. Dos au but, c’est bon. Dans les appels, c’est presque bon. Prions pour que face au but, ce soit bientôt bon.

Ordezte :

Agirretxe (Seferovic, 69’) : Spectateur encombrant.

Chory Castro (Griezmann, 74’) : Presque une passe décisive. C’était à ça. A ça je vous dis.

Granero (Ruben Pardo, 81’) : Juste le temps de se rompre les ligaments croisés. Ça lui laisse six mois pour devenir imbattable à la belote.

Bonus :

Ce qu’il faut retenir :

• La Ligue des Champions, ça fait du bien putain.

• Le jeu de Real est en progression, malgré tout.

• Les images du match sont là.

• Les jeunes de la Real ont battu le Shakhtar 3-2 en UEFA Youth League. Et c’est toujours ça de pris.

• Au classement, la Real se retrouve bonne dernière avec le Bayer avant un Bayer-Real le 2 octobre.

• Samedi retour de la Liga face à Malaga, 16h pétantes. Et peut-être une acad’, tiens.

Muxus,

Patxi