Rennes – Montpellier (1-0), la Breizhou Académie a presque envie d’être contente

4

Un but qui restera longtemps dans les anales de Jourdren

 

Salut les moches,

Le plus grand club de l’histoire de ce triste sport est bel et bien de retour, que cela vous plaise ou non. Après une défaite piteuse m’ayant fait remettre en cause la place du Stade Rennais dans le panthéon du football, force est de constater que toutes mes élucubrations de la semaine passée n’étaient que des feux de paille. Il me paraît évident après cette victoire on ne peut plus probante de 11 gladiateurs suants de tout leur courage face à la seule équipe ayant réussi à endiguer la marche destructrice du Qatar en France, que le Stade Rennais Football Club joue le titre cette saison. Je vois déjà Romain Danzé, auréolé de ses premières sélections en Equipe de France, brandir l’Hexagoal en triomphe sur la pelouse du Stade de la Route de Lorient. Je le vois déjà, après une interview exclusivement en breton avec Anne-Laure Bonnet, gratifier tous les téléspectateurs ébahis de BeIN Sports d’un « Vive la Cornouaille LIBRE » à faire trembler les menhirs. A l’été 2016, une équipe de France comportant en son sein Romain Danzé, Steven Moreira, Paul-Georges Ntep, Benoît Costil et Benjamin André est championne d’Europe avec une facilité déconcertante. Devant tant de maîtrise, François Hollande donne son indépendance à toutes les provinces bretonnes en remerciement des services rendus. Lors des barrages des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018, le Léon affronte la Cornouaille dans une lutte fratricide humant le parfum de soufre des fumigènes, et c’est devant une foule émerveillée que ce héros Romain Danzé pourfend l’équipe du Finistère Nord d’une tête rageuse gagnée sur un duel au sommet face à Christophe Kerbrat. C’est une Bretagne réunifiée qui marche sur le globe 6 mois plus tard en venant remporter sa première Coupe du Monde grâce à 3 minasses de Lemoine, Théophile-Catherine et Danzé en finale face au colon français. C’est la liesse populaire de Douarnenez à Fougères, d’Auray à Perros-Guirec. Des voitures brûlent à Concarneau, les rues de Brest puent le rhum et le whisky ayant servi à fêter la victoire et Etienne Didot est élu Président de la République Populaire de Bretagne. Quelle belle histoire. Et dire que tout ça part d’une victoire héroïque face au Montpellier Hérault Sporting Club. Pardon ? Que me dit-on ? Apparemment le comité de censure de Horsjeu.net me demande de sévèrement calmer mon cul et qu’on a juste chatté une victoire dans un match dégueu à ascendant purgeasse. Bon. Vous m’en direz tant. L’important, c’est les trois coings.

 

C'est très bon, la confiture de coings
C’est tout de même très bon, la confiture de coings

 

AR MATC’H

Les heures d’attente avant le début du match se font longues. Le doute est présent. L’ombre de l’humiliation de la saison passée à la Route de Lorient résonne encore dans ma tête. Je me souviens de la composition de la semaine dernière. Les crises de panique s’enchaînent. Ma mâchoire se serre, je me balance nerveusement sur mon canapé, effrayé de l’échéance à venir. A 19h, le couperet tombe. Violemment.

 

CMdvaPsXAAAJy-Z
2019. 2019, les gars

 

NON MAIS MERDE. MERDE. Même à 10 ans en essayant de m’amuser à faire des dispositions un tant soit peu originales sur PES, je ne suis jamais arrivé à quelque chose d’aussi infâme et asymétrique. Je ne nie pas l’intérêt défensif, hein, loin sans faux. Mais quand je me suis pris à imaginer l’animation offensive côté droit avec pour seul pourvoyeur Steven Moreira et sa vision du jeu de phacochère aveugle, je vous cache pas que ma pression sanguine en a pris un coup. Pour le reste, Toivonen est en tribunes, augurant son départ imminent, peut-être vers Mayence. Grosicki est toujours sur le banc, ce que je vis atrocement mal. Il est 20h25, et je ne crois absolument pas en la victoire du Stade Rennais.

Votre serviteur a le goût du risque
Votre serviteur a le goût du risque

La première mi-temps n’apaisera pas particulièrement mes craintes. Vous me direz, avec 7 joueurs à vocation défensive face à une équipe qui presse haut, c’est toujours un vrai plaisir de ressortir les ballons. Des points positifs se présentent néanmoins de façon complètement inattendue : le système coulisse bien entre la disposition à 5 derrière en phase défensive et celle à 3 en phase offensive. Baal et Moreira sont disponibles et c’est déjà bien. Pedro Henrique court, Sylla s’éclate, et Gelson fait gémir ses adversaires avec son regard toujours aussi déconcertant. Oui mais voilà, malgré l’attitude, malgré la discipline, malgré l’engagement, le niveau technique est d’une qualité abyssale. André est aussi invisible que Pedro Henrique est prévisible, Baal ne réussit pas un centre et Moreira passe le plus clair de son temps à ralentir le jeu. C’est tout de même bien dommage. La seule chose à retenir, si ce n’est la confirmation que la mère de Geoffrey Jourdren buvait Ti Punch sur Ti Punch pendant sa grossesse, c’est un amour de passe piquée de Sio pour Sylla, qui lui chiera son contrôle bien comme il faut.

g1VZxQC
Geoffrey Jourdren tentant de comprendre pourquoi sa simulation fut fort ridicule

Laissez-moi vous dire que la deuxième mi-temps n’a carrément pas été la même limonade. Pas de changement tactique si ce n’est le fait que Pedro Henrique bascule à droite, pour aider Moreira dans la tâche offensive, qui n’est définitivement pas faite pour lui. L’utilisation du ballon reste déséquilibrée, car Benjamin André n’a toujours pas l’air de savoir où il se trouve. Les Rennais, qui ont visiblement pris leur petite piquouze de rage à la mi-temps, se jettent sur tous les ballons comme des pitbulls sous amphétamines. Les transmissions sont toujours aussi hasardeuses, mais l’occupation du terrain et la domination sont bien rennaises. La première frappe cadrée du match (oui oui) finira même par arriver, sur un coup de chausson bien mollasson d’André. La plus grosse occasion restera pour Yacouba Sylla, SEUL au deuxième poteau, qui aurait eu le temps de contrôler, de prendre son thé, de composter son billet, de faire la bringue à Salma Hayek et de stopper le conflit israélo-palestinien avant d’ajuster Jourdren mais qui décidera de frapper de volée du plat du pied. Une finition Doucouresque.

 

Ensuite l’homme providentiel est entré en jeu. Un grand homme. Il changera la face du Stade Rennais. C’est notre punk à chien à nous. Kamil Grosicki. Qui, comme son nom l’indique, a probablement un braquemard à faire pâlir les boas constrictor les plus impressionnants. Il peina à rentrer dans son match, le nouveau système n’étant pas vraiment fait pour les ailiers, mais ce ne sera que pour mieux asséner le coup de grâce aux sudistes. Bonne récupération de balle de Baal, qui lance Grosicki. Sur le côté gauche, il fixe Deplagne, lève la tête par deux fois et vient décrocher les toiles d’araignées de la lucarne opposée en lobant divinement un Geoffrey Jourdren bien mal placé. De son propre aveu, il dit avoir fait exprès, et contrairement à Konradsen il y a quelques mois face à Nice, je suis enclin à croire que le geste fut volontaire. Merci Kamil. Merci pour tout. Tu es laid, mais qu’est-ce que ce fut beau. 1-0 pour Rennes.

I'M COMING FOR YOU GEOFFREY
I’M COMING FOR YOU GEOFFREY

Montanier fera ensuite rentrer Zeffane à la place de Sio, au cas où on aurait pas compris que quoi que ce soit d’autre qu’un 0-0 était un bon gros coup de schneck pour nous. Quelques minutes plus tard, le sifflet retentit et le soulagement se fait sentir. Je m’en vais de ce pas tenter le premier double hélicobite de l’histoire. Un geste de technique de haut niveau qui résonnera je l’espère dans le livre d’or des exploits des académiciens d’Horsjeu.net.

 

NOTES

Benoît Costil : 3/5 : Comme le nombre de fois où il a touché le ballon pendant le match.

Ludovic Baal : 2+/5 : Il court, il court le Ludo, mais les centres à ras de terre, il faut comprendre que c’est un tout petit peu frustrant pour l’auditoire.

Pedro Mendes : 3/5 : Calme. Tranquille. Serein. Et qu’est-ce qu’il est beau.

Sylvain Armand : 3-/5 : Il s’est tellement fait chier dans la défense à 5 qu’il s’est permis un petit raid solitaire dans la moitié de terrain adverse nous rappelant les meilleures heures de Jean-Armel Kana-Biyik. Sauf qu’on aurait pu prendre un but en contre derrière hein.

Mexer : 3-/5 : Comme ses comparses de la défense centrale, le match ne fut pas trop compliqué à gérer. Quelques duels avec un Bérigaud pas très en jambes, quelques relances un peu compliquées en début de match, mais rien de bien inquiétant.

Steven Moreira : 0+/5 : Certains me l’ont fait remarqué à juste titre, il a muselé Mounier sur son côté pendant tout le match. Mais avec toutes les responsabilités offensives qu’impliquent le 3-2-2-1-1-1, cette manie de prendre 3 ans à faire une passe pour ensuite la rater, j’en peux plus. J’EN AI GROS.

Gelson Fernandes : 2+/5 : Techniquement c’est toujours pas ça MAIS PUTAIN LE MEC A LE VOLUME DE JEU D’UN TRIATHLETE DOPE, BORDEL.

Yacouba Sylla : 3+/5 : Le vrai point positif de ce match à mes yeux. C’est un joueur finalement assez comparable à Doucouré mais avec une technique dans les petits espaces assez intéressante. Malheureusement, il a aussi hérité des qualités incommensurables d’Abdoulaye à la finition.

Benjamin André : 1+/5 : Définitivement pas à son poste. Trop haut, trop excentré, trop tout. Fantomatique. Mais pas d’inquiétude, mon amour, notre idylle persiste. Remplacé par Wesley Saïd, qui peut avoir sa pertinence en impact player incisif.

Pedro Henrique : 2-/5 : BIP BIIIIIIIIP. Remplacé par Kamil Grosicki, le Sangoku de Szczecin.

Giovanni Sio : 2+/5 : Un peu esseulé, le peu de balles qu’il aura touché auront été assez intéressantes. Il m’est avis qu’avec un certain meneur de jeu un peu fragile, il pourrait se régaler, Chamakh style (je ne fais bien sûr référence à personne en particulier). Remplacé par Mehdi Zeffane, qui aura réussi à concéder un corner sur un contrôle raté tout seul.

 

 

AR KLOZADUR

Encore une fois, le Stade Rennais risque d’être l’équipe impossible à pronostiquer cette saison. J’espère que le dégraissage en cours de l’effectif et le retour de certains cadres apporteront une certaine stabilité à une équipe qui, je le pense sincèrement, peut jouer une victoire en Coupe ou un top 6. Mais la malédiction du Stade de la Route de Lorient, probablement installé sur un cimetière d’indiens supporters de l’En Avant Guingamp risque malheureusement de persister. Quoi qu’il en soit, le SRFC se déplace à Gerland ce week-end sans Pedro Mendes suspendu pour un rouge pris en amical (oui oui) mais avec un Ntep retrouvé ? Un match sans nul doute aux 100 périls, mais Lyon n’a probablement jamais été aussi prenable.

J’en profite aussi place une petite pour les kheys du RCK, qui ne sont toujours pas estimés à leur juste valeur.

CMg9-0dW8AAm0ru
Coucou numéro 1
CMjoYQxWwAAq7th
Coucou numéro 2

Kenavo les petites connasses,

Votre Laezh Dour qui vous aime.

 

 

4 thoughts on “Rennes – Montpellier (1-0), la Breizhou Académie a presque envie d’être contente

  1. Euh Grosicki n’a pas fait exprès, il ne regarde pas une seule fois le but (cf les ralentis de jour de foot). Et il l’a dit à Armand. Sinon Sylla et Gelson c’est toujours non. Match d’un ennui mortel.

    J’avais des places gratuitement, la prochaine fois qu’on m’en propose je risque de décliner. Même sous Lacombe ça ne m’était pas arrivé.

  2. Cette académie était placée sous le signe de l’optimisme. C’était même le fil rouge.

  3. Kamil regarde deux fois ses partenaires au centre pour vérifier qu’ils sont nuls et décide de nettoyer la lucarne à l’aveugle, tout simplement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.