Rennes-Nancy (0-2), la Breizhou Académie livre ses notes
Roazh Takouer amène la relève
Retour d’hibernation 2.2.
Bon, en même temps, je vais pas spécialement me justifier, je suis le doyen des académiciens, donc déjà c’est peut-être plus tout à fait de mon âge ces conneries. Pour vous dire, j’ai failli devenir père de famille. Un coup de bol d’avoir rompu avec ma druidesse juste avant qu’elle nous fasse un déni de grossesse, parce que sinon, j’étais bon pour me lever à 4h du matin tous les jours et lui torcher le cul régulièrement (non mais pas à ma druidesse, ça va pas, calmez-vous).
Puis, soyons honnête, s’il faut déjà pas mal de courage, d’acharnement et même de folie pour supporter le Stade Rennais de manière générale, écrire chaque semaine sur les matches qu’on se tape en ce moment, ça devient carrément du masochisme. Et si je n’ai rien contre des petites tapes sur les fesses ou, une fois arrivé dans une profonde intimité, de délicats pinçages de tétons, faudrait pas non plus penser que j’aspire à finir le cul en sang, les tétons percés, et une sonde dans l’urètre.
Si t’es encore là, tu peux rester, je pense que je vais être un peu moins gras sur la suite. C’était juste une façon de me mettre en condition. Enfin bon, j’ai profité des vacances de pâques pour me retirer dans ma brousse armoricaine, et il était dès lors fort naturel de faire une petite escapade vers la route de Lorient, pour une non-affiche aussi alléchante qu’une crêpe-knacki : Rennes-Nancy.
Les Meurthes-et-Mosellans (je ne crois pas vraiment en l’existence de la Lorraine, sinon qu’on m’explique pourquoi les Allemands ont pris juste Metz et pas Epinal par exemple) se sont lancés dans une opération maintien miraculeux. Et pour se refaire la cerise, ou la mirabelle en l’occurrence, rien ne pouvait mieux tomber pour eux que se déplacer à Rennes, club sympa par excellence, et déplacement qui leur réussit presque chaque année. En plus, ce serait en quelques sortes du donnant-donnant, puisque si Nancy nous mène souvent la vie dure par chez nous, on ramène toujours des points de Marcel Picot. Par exemple les Marseillais sont tous convaincus que s’ils ont arraché la 3e place à Nancy il y a 5 saisons lors de la dernière journée, c’était grâce au grand Mika Pagis, mais que nenni. On gagne 2 ans sur 3 et c’était d’autant plus parti pour durer que Fabien Lemoine y a laissé un rein il y a trois ans en sacrifice. A l’inverse, et ce sont sans doute les seuls en France, les Indiens du cimetière de la Route de Lorient trouvent un charme inexplicable aux représentants du chardon, et se font donc un plaisir de leur faire savoir en leur laissant prendre 1 ou 3 points décisifs dans leur maintien annuel.
Opération encore réussie ce week-end. Ce qui nous fait bien chier, nous, mais aussi toute la France qui n’en peut plus de voir ce club chaque année parmi son élite. Alors comment en sommes-nous arrivés là cette fois-ci ?
Ar Konpozision
En pointe, Totonetti a choisi de redonner sa confiance au jeune Cheick Fantamady Diarra, l’efficacité de Mevlut avec un u comme dans Venezuela étant en deuil.
Sur les ailes, Jonathan Pitroipa, qui a du mal à redescendre de son nuage CANesque. Il y a deux ailes normalement, mais plus chez nous, on est comme ça.
En dix, Julien Féret annonce son grand retour, pour bien signifier que lui sera prêt pour la finale de la coupe de la ligue contrairement à notre autre meilleur joueur qui ne devrait donc plus jouer sous Antonetti.
A la récupération, Alou est souffrant, ce qui ne nous fait pas trop mal à nous, non, ça va. En lieu et place, donc, on se dirige vers le duo Pajot-Jean de Makoun.
En défense, Totonetti a opté pour son 4 type sans son quota cotorep, ce qui veut dire donc de gauche à droite Mavinga, Kana-Biyik, Boye, KTC. Bien, qu’on se demande quand même si Boye n’est pas non plus à inclure dans ce quota cotorep.
En gardien enfin, Billy.
Ar matc’h
Bon, on ne va pas rentrer dans les détails et faire un live en retard. Déjà, on ne le fera pas parce que Jean II le Bon avait beau prétendre le contraire, nos aspirations en championnat sont quasiment réduites à néant, et tous les matches qu’on dispute en ce moment ressemble à des grandes répétitions avant la finale de la Coupe de la ligue.
Nancy avait lui un vrai truc à jouer et à peu près comme l’avait montré la journée juste avant la trêve, la lutte pour la survie commence à donner des ailes alors que les équipes potentiellement européennes à deux ou trois exceptions près s’embourgeoisent et se ramollissent.
C’était un peu le cas ici. Le match était globalement équilibré, aucune équipe n’avait vraiment la maîtrise du ballon à proprement parler (à part Rennes 15 minutes après la mi-temps, puis Nancy lors des 10 dernières minutes), la majorité des occasions reste rennaise, mais la détermination était plus du côté nancéen. Finalement, Totonetti est assez juste en concluant que « le football a bien raison de ne pas donner la victoire à l’équipe qui n’est pas suffisamment motivée », même s’il ne doit pas perdre de vue que c’est justement à lui de les motiver, et qu’il doit d’autant plus s’interroger en ce moment que les mauvaises séries comme c’est le cas en ce moment sont récurrentes en fin de saison depuis son arrivée à Rennes.
On pourrait même aller plus loin en disant que le football a bien raison de ne pas récompenser ne serait-ce que d’un point une équipe qui n’arrive pas à marquer un but à Damien Grégorini. Ce serait peut-être ne pas tenir compte du gros travail accompli par le secteur défensif nancéen, mais quand on est contraint d’avouer que la meilleure occasion rennaise est signée Vincent Pajot, celui qui a dit qu’il payerait un coup au stade pour son premier but en championnat, c’est qu’il y a quand même un truc qui déconne dans l’animation offensive de l’équipe.
Au final, j’ai eu froid, ça m’a coûté de l’essence pour pas grand chose, et si le match est en soit loin d’être la pire purge qu’on ait vue à Rennes, outre que ça fait toujours mal au cul de perdre à domicile face à la lanterne rouge, je n’ai même pas eu l’appétit pour me farcir une galette saucisse de consolation. On retiendra que comme il y a deux ans et aussi un peu l’an dernier, on a vu une équipe incapable de se faire violence pour aller chercher l’égalisation. A 1/0, on a tous senti que le match était fini. Même le kop était tombé dans un silence rappelant que le cimetière indien était plus que jamais là, et qu’on n’était pas loin d’y enterrer nos dernières espérances de la saison, comme chaque année, mais un peu plus tôt quand même.
Bref, c’était une répétition d’autant plus ratée qu’elle suit une trêve qui n’aura visiblement permis à personne du côté des Rouges et Noirs d’y voir plus clair. Mais ce n’était au final qu’une répétition, et une défaite à domicile contre Nancy comme les autres.
Les gars du Stade
Costil 2/5 : A fait un bel arrêt en 1ere mi-temps et n’est coupable sur aucun des buts encaissés. Mais son arrêt en 1ere est peut-être un bien pour un mal parce qu’on aurait pu avoir plus de ressources en ayant 45 minutes pour égaliser et arracher la victoire plutôt que 10 minutes. Puis, en plus, j’ai envie de lui mettre une mauvaise note, comme ça, parce qu’il commence à devenir un peu trop intouchable aux yeux des autres observateurs et puis parce qu’il a quand même multiplié les sorties moyennes, aux deux sens du terme, sur les matches précédents.
KTC 2/5 : A force de réaliser des centres moyens, il a dû croire que c’était plus sage de laisser centrer l’adversaire plutôt que d’essayer de le contrer en corner. On ne lui reprochera pas sa volonté à lui, c’est le guerrier-autiste de l’équipe, même s’il était quand même plus autiste que guerrier face à Nancy.
Boye 1/5 : Le deuxième but est totalement de sa faute puisqu’il le dévie en prenant Billy à contre-pied. Bon, on va se consoler en se disant qu’on a recruté Mensah cet hiver juste pour qu’il soit opé en finale de coupe de la ligue. Ah ben non. Bon, ben on va se consoler en disant qu’Ilunga revient. Mouais. On va se consoler alors en se disant Onyekachi Apam ? Non plus.
Kana-Biyik 1/5 : Planqué de chez planqué. Une tête qui passe à quelques centimètres de la transversale sur corner pour rappeler qu’il était là. Sans ça, il aurait gagné l’étape du cache-cache tour 2012. A ne pas confondre avec le Jack Kachkar tour, même si ça revient sensiblement au même au final : toute la France se marre, sauf ceux qui l’ont un peu eu dans le fion quand même.
Mavinga 1/5 : T’étais où sur le but ? Bon tu faisais pas la sieste devant le but de Billy, c’est déjà ça. Il est capable de beaucoup mieux et il l’a fréquemment montré lors des matches précédents. Pas évident non plus de se mettre en valeur offensivement quand il s’agit de combiner avec un ailier qui a besoin de 10 touches de balle avant de faire une passe en retrait.
Pajot 3/5 : A peu près la seule consolation du match. S’il rate l’ouverture du score en n’arrivant pas à reprendre l’un des seuls centres réussis par Féret lors du match, il s’est procuré quelques occaz en frappant fort au but, et a gagné pas mal de duel aériens malgré les Salif Sané et compagnie en face qui doivent bien avoir une tête de plus que lui. Tient le bon bout puisqu’il ne nous a pas fait regretter Alou. En même temps, ça aurait été un putain d’exploit.
Makoun 2/5 : Très bon en première mi-temps, il a joué ensuite à cache-cache avec Jean-Mamelle, et ils ont bien réussi leur coup puisqu’aucun des deux n’a plus réussi à trouver l’autre. La bonne nouvelle quand même c’est qu’il est officiellement rennais, l’option d’achat ayant été levée. Vu ce que les Lyonnais ont fait de la plupart de nos joueurs, et vu ce qu’on réussit à faire avec un de leur ex-joueur, faudrait qu’il nous prête Lovren, on est foutu de faire croire au Barça que c’est vraiment le défenseur qui leur faut.
Pitroipa 2/5 : Tu reviens quand de la CAN dis donc ? Non pas que son match était absolument dégueulasse, mais qu’on l’a toujours pas revu à son meilleur niveau depuis. L’envoyé des dieux s’économise peut-être un peu en vue de la finale, et avec la ferme intention de la gagner celle-ci. C’est tout ce qu’on peut espérer.
Féret 2/5 : C’est la rentrée surtout pour lui, donc on sera plutôt indulgent, surtout que les Nancéens ont vite compris que ça allait être lui la principale menace. Vu que c’est le seul grand joueur de foot qu’ils ont vu chez eux ces 5 ou 10 dernières années, ça se comprend.
Diallo 1/5 : Le maillot jaune du cache-cache tour, c’est lui. Même si on comptait les avant-dernières passes décisives, ses statistiques resteraient aussi vierges qu’une bonne sœur habitant dans le Marais tellement il ralentit le jeu sans parvenir à l’accélerer de nouveau ensuite.
Fantamady 2/5 : Du potentiel et des qualités indéniables, mais sera vraiment dangereux quand il arrivera à cadrer. A peut-être réessayer sur une aile avec Mevlut en pointe. On dit ça, comme ça…
Les entrées en jeu
Danzé 2/5 pour Diallo – 63e : Mouais… On aurait préféré Romain titulaire et un type plus déroutant qui entre à une demi-heure de la fin. Plus logique, non ? Enfin bon, il s’est surtout distingué par un carton jaune pour une « faute » sur Puygrenier. L’arbitre doit être du genre à penser que les juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du IIIe Reich.
Erding 1/5 pour Fantamady – 79e : Réussit mieux ses interviews que ses entrées en jeu en ce moment.
Les autres apparitions
Jebbour 3/5 : Prêté à Nancy, il n’a rien trouvé de mieux que de faire une passe décisive. En même temps, pourquoi est-ce qu’on s’est retrouvé avec 4 arrières droits et un seul ailier gauche en début de saison, ça…
Puygrenier 2/5 : Formé chez nous, ben il a bien pourri le match. Pas mal de fautes sifflés contre lui, pas de carton. Une seule faute obtenue, carton pour l’adversaire. Il a fait un stage Sergio Ramos y’a pas longtemps ou quoi ?
Moukandjo ?/5 : ça fait toujours plaisir de voir notre ex-futur-Etoo. Non, je plaisante, on s’en fout complètement. D’autant que maintenant on a le futur Feindouno. Non, je déconne. En tous cas, je n’ai aucun écho sur les grossesses des femmes de joueurs.
La non-apparition
Alou 1/5 : A quoi sert Alou alors ? Pas à transmettre ‘sa rage de vaincre’ en tous cas. D’ailleurs depuis qu’Alou est là, on a gagné qu’un seul match…
Prochain match : les nouveaux riches du PQ$G, Route de Lorient pour les veinards, et pour les autres, ça se passe avec Roazh Takouer sur sportdub.com dès 16h45.
Bonus : du nouveau
Tout a commencé il y a 4 ans, lors d’un Rennes – Auxerre de mars 2009. Si le supporter rennais lambda se souvient de ce match, c’est probablement grâce à un formidable centre de volée de Mickaël Pagis, pour trouver pile dans sa course un mec brillant qui depuis s’est arrêté de jouer au foot pour avoir le temps de passer des visites médicales sur un rocher.
Mais ce soir là, un autre événement remarquable se produisit. Mû par une inspiration subite et une consommation respectable de bière dans des gobelets en plastique, un druide présent en tribune voulut faire un trait d’esprit en déclarant que Thomert avait fait un bon match. En guise de réponse, son voisin lâcha alors un pet délicieusement chargé d’arôme de topinambour, cet aliment propice à la libre expression anale qui avait servi un peu plus tôt de base au potage qu’il dégusta lors de son souper.
Non loin de là, Guy Roux, également en tribune (incognito sans son bonnet), ressentit un étrange picotement derrière la nuque…
Pour la poignée de lecteurs de horsjeu.net non familiers avec le druidisme, une petite précision s’impose. Il existe en effet un sortilège celte, transmis de barbe à oreille de druides depuis des générations qui consiste en l’acte de faire porter par une bise automnale l’incantation de la phrase « To’m ec’h abó injou eh« , jusqu’à ce qu’elle rencontre une branche de gui nue. S’ensuit alors la libération d’un esprit retors et satanique qui prendra possession du corps d’un innocent pur, naïf et encore vierge.
Toutes les conditions étaient donc réunies ce soir là et le sortilège conduisit donc au sacrifice d’un esprit simple, présent en tribune ce soir là et désormais prisonnier de son propre corps, possédé qu’il est par un esprit démoniaque surgi tout droit du cimetière indien sous le stade et appelé « Nick Thomert« .
Depuis ce jour, Nick Thomert prend soin d’honorer la mémoire de ce fameux soir de mars 2009 en sacrifiant volontiers quelque activité maligne pour suivre avec intérêt l’actualité de ce club dont les couleurs lui rappellent l’incandescence et les ténèbres de son coquet domicile.
Nick Thomert – qui est l’auteur de ces lignes et qui écrit donc sur lui même à la troisième personne du singulier, comme un vulgaire arrière gauche de l’équipe de France – aura à l’avenir la lourde tâche de supplanter le druide footballistique qui l’a engendré, lorsque celui-ci troquera ses activités d’académicien de la Breizhou pour poursuivre ses recherches d’antidote de cette incantation maudite.
A suivre donc..
Prochain match : les nouveaux riches du PQ$G, Route de Lorient pour les veinards, et pour les autres, ça se passe avec Roazh Takouer sur sportdub.com dès 16h45.
limite, ça me remonterait le moral sur notre situation.
Reste une semaine pour sauver la saison (ou les 5 dernières saisons ?), ou remporter la palme de la lose …
Sinon bon retour de la breizhou !
Jamais bon une défaite contre un concurrent direct :p
Il ne vous reste « plus qu’à » gagner la Coupe de La Ligue pour sauver votre saison…
Le Roazh prend une retraite définitive ? On peut quand même espérer quelque prose à l’ancienne ou tu te réfugies définitivement dans la méditation et l’alcool ?
Sinon je sens qu’on tient une magnifique année pour notre palmarès de la loose.
« KTC le guerrier-autiste » A quand la sortie en DVD?