URSS / Yougoslavie (2-2, 3-4 aux pénos) – La Krasnaiya Akademiya a fini par dessoûler

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Dopé Ivre, il va jusqu’en quart de finale.

 

Salut les non-binaires,

 

Dur dur ce dimanche matin. Après une soûlerie de trois semaines, voilà que la fête est finie. Le soufflé est retombé, l’effet des dopants de la vodka s’est estompé, place à la bonne vieille gueule de bois. Oh, on va pas se plaindre ou brailler qu’on est déçus : on ne s’attendait à rien au départ, si ce n’est moins, et à l’arrivée on repart avec un quart de finale en poche, et quelques jolis souvenirs pour donner un peu de couleurs aux trente ans de merde qui attendent probablement le football russe après cette brève éclaircie. Et puis, pour ne rien vous cacher, je ne suis pas mécontent de lâcher un peu le fouteballe pour enfin me consacrer à mon introspection idéologique personnelle (j’ai choisi les belles plages de Crimée pour ce travail doctrinal, cet été, j’ai dû décaler ma réservation avec ces conneries de phase finale). Bref, on est content, on a eu droit à une belle épopée soviétique alors qu’on s’attendait à échouer lamentablement en phase de poules, mais c’était le bon moment pour s’arrêter et partir en vacances. Bien joué les gars.

 

Georges va enfin pouvoir se consacrer pleinement au traitement de ses problèmes de boisson

 


LE SLAVICO


 

Multi-ethnique, slave, petite soeur, mère nourricière : tels sont les mots-clés, non du dernier porno serbo-croate sur l’inceste, mais de la rencontre qui opposait en ce beau soir de juillet les deux grands états communistes ayant subi de plein fouet l’éclatement nationaliste suite à la chute du rideau de fer. La patrie du socialisme réel, feue la grande Union des républiques socialistes soviétiques (ou presque), recevait donc, sur les bords de la mer Noire, sa cousine des Balkans, feue la République fédérative socialiste de Yougoslavie (ou presque), dans un duel de morts-vivants fleurant bon la Guerre Froide et les plus belles heures de l’antifascimse (où ça, un pacte de non-agression ?). Le gagnant avait l’insigne honneur de pouvoir représenter l’alternative socialiste dans le dernier carré face aux perfides impérialistes insulaires d’Albion, avant de rouler à tombeaux ouverts sur les Ardennes franco-belges et d’écraser le monde de ses chenilles de chars d’assaut émancipatrices.

 

Pour l’occasion, Stan ressort son 4-4-2 de sa moustache stalinienne

 

La partie en elle-même reprend les tenants de la précédente, face aux salopes franquistes : la Sbornaïa blinde derrière, laisse le jeu à son adversaire, et perturbe la relance de la défense titiste pour projeter ses flèches offensives à toute allure à la moindre récupération de balle. Le scénario est ici suivi à la lettre : après une grosse demi-heure à laisser les Yougos tourner fébrilement autour du bloc soviétique, sans réelle occasion franche, une récupération au forceps de Golovine permet à Cherychev de jouer le une-deux avec Dziouba, parfait pivot, et de se présenter à l’entrée de la surface pour aller loger la sphère dans la lucarne d’un soyeux enroulé du gauche. 1-0, une occasion aura suffi aux Rouges pour planter une saucisse dans le cul de Tito (là où Staline aura toujours échoué en 22 tentatives d’assassinat (et oui, cousines mais pas copines les républiques socialistes, faut pas pousser non plus)).

 

Le maréchal reprendra bien une part d’arsenic ?

 

Les Yougos n’en démordent cependant pas, et parviennent à égaliser avant la mi-temps sur une incursion côté gauche (alors que leur jeu penchait jusque-là surtout à DROITE) et une remise en retrait pour la tête smashée d’un attaquant kramoisi. 1-1, on gagne toujours à revenir à ses fondamentaux politiques. La seconde période se poursuit sur le même schéma, que rien ne vient perturber, mis à part une frappe du même Kramoisi sur le poteau gauche d’Akinfeïev. Il faut attendre les prolongations pour voir les deux équipes se répondre sur coup de pied arrêté, d’abord sur une tête de l’homme qui avait la plus sale gueule de méchant de film d’action de la soirée (et il y avait pourtant d’autres sacrés clients), puis sur une autre tête de notre beau Brésilien national, qui obtient la citoyenneté d’honneur sur ce coup (comme quoi, y a plein de moyens pour se faire naturaliser, entre les sauvetages d’enfants funambules et les buts décisifs en Coupe du Monde, arrêtez un peu de ronchonner, les migrants).

2-2, retour à la case départ, et séance de tirs au but. Les deux équipes et leurs gardiens ayant excellé dans l’exercice au tour précédent, celle-ci s’annonce tendue comme une culotte crise cubaine. Heureusement, Fyodor Smolov détend rapidement l’atmosphère en foirant sa frappe d’entrée. Akinfeïev tente bien de relancer le suspense en sortant la tentative de Kovaci?, mais c’était sans compter sur le superbe raté de Fernandes qui suit, et qui sonne enfin le début des vacances pour votre académicien préféré (et qui fleure bon aussi la déchéance de nationalité pour notre ami Mario). Les Croates ne tremblent effectivement pas pour leurs derniers tirs, et se qualifient pour la suite de l’aventure. Courage à eux, ça me ferait mal de voir Manu reprendre 10 points dans les sondages sur une frappe moisie de Mbappette.

 


LE SOVIET-ÉQUIPE EN REDESCENTE


 

Igor Akinfeïev (3/5) : Igor-aux-mains-de-charbon n’a pas pu faire mieux, mais on peut tout lui pardonner : il a fait chialer Sergio Ramos.

Mario Fernandes (5/5) : Il a réussi l’exploit de passer du statut de héros national à celui d’homme à abattre en moins de dix minutes. +1 pour avoir sauvé mes vacances.

Ilia Koutepov (2/5) : Le train de ses actions a roulé sur le rail de mon indifférence.

Sergueï Ignachevitch (2/5) : Le vieux débris a réussi à tenir tout le long du Mondial, et c’est déjà pas mal.

Fiodor Koudriachov (1/5) : Le chauve s’est fait salement bolosser par les ailiers croates pendant la majeure partie de la rencontre, et n’a pesé en rien sur le secteur offensif. Petite consolation pour lui : le but de l’égalisation yougoslave est venu de l’autre côté.

 

Fiodor marchait sur des œufs.

 

Daler Kouziaïev (2/5) : Il a sûrement été utile à l’équipe à un moment donné, mais je devais regarder ailleurs.

Roman Zobnine (3/5) : Les milieux croates garderont longtemps sur les mollets l’odeur de la semelle du Sibérien.

Aleksandr Samedov (1/5) : Décevant. -1 parce que je suis sûr qu’il est le sosie de quelqu’un mais j’arrive pas à voir de qui.

(Remplacé à la 54e par Aleksandr Yerokhine (2/5), bel homme)

Denis Cherychev (4/5) : La défense croate s’est noyée dans ses orbites béantes lors de cette fameuse 31e minute. Surgira peut-être à nouveau de l’anonymat dans quatre ou six ans.

(Remplacé à la 67e par Fyodor Smolov, Dziouba discount)

Aleksandr Golovine (2/5) : Le petit Aleksandr le Grand s’est éteint peu à peu lors de ce Mondial, mais a continué à avaler les kilomètres. On te retrouve bientôt chez les grands, mon petit. Enfin, d’après les stagiaires transferts, en tout cas.

(Remplacé à la 102e par Alan Dzagoïev, qui pourra se vanter d’avoir joué la Coupe du Monde du début à la fin (ou presque))

Artyom Dziouba (3/5) : Tu m’auras tellement fait bander pendant trois semaines que je t’excuse volontiers cette demi-molle, mon beau colosse. +1 pour ta remise sur le but de Denis.

(Remplacé à la 79e par Iouri Gazinski, premier buteur parti trop tôt)

 

Vivement les vacances doctrinales

 

Ciao les nuls,

On se retrouve à la rentrée avec les camarades de Paris-Saint-Germain-en-Laye,

Hasta la victoire, toujours,

 

Georges Trottais

 

 

 

3 thoughts on “URSS / Yougoslavie (2-2, 3-4 aux pénos) – La Krasnaiya Akademiya a fini par dessoûler

  1. Oui et bravo pour cette parodie de football tout au long de la compétition. Vous avez failli gachr la crédibilité de cette compétition en essayant de vous hisser à un niveau qui n’est pas le vôtre. Doit-on seulement rappeler que sans produit dopant et vos familles prises en otage, vous la nation la plus mal classée FIFA. Restons dignes et sachons rester derrière un écran télé. Merci.

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