Versailles – Nancy (2-2) : La Chardon à Cran Académie a soif de couper des têtes

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le Comité de salut public monte à Paris

Dans le vide foudroyant des demi-espaces entre le poil et les couilles, d’ignobles parasites viennent se greffer à l’innocent scrotum vierge de toute impureté, grignotent un petit morceau de peau savoureux, nidifient et tendent à se reproduire par tous les moyens à leur disposition, mitose et fornication inclues. Nul n’est épargné, une application de toniglandyl n’y change rien et la vérole, par le jeu de la macération slipale, se répand bientôt jusqu’à l’orée d’orifices que la nature n’a pas déterminé à accueillir des flux dans ce sens-là. Tragédie de la chtouille, le diagnostic ne peut qu’encore trop être prononcé au moment où un jus noir et malodorant se met à couler sans demander l’autorisation tout en déclenchant des messages d’alerte nerveux digne de la première fois où le prépubère a voulu tenter l’eau de Cologne de son paternel après s’être ratiboisé la moquette sans grand égard pour toutes ces petites plaies ouvertes que le rasoir venait de laisser. On vous entend gueuler dans tout le quartier, les services sociaux affûtent leurs formulaires, la vie, cette infâme gourgandine tapie dans l’ombre, s’apprête à fondre sur sa proie pour réduire l’existence de sa malheureuse victime à l’état d’étalage de papier cul à l’annonce d’un confinement prochain.

Ainsi donc, non content de devoir gratter cette lie qui vous démange la nuit, il faut désormais soigner l’intérieur de votre corps pourri par la chaude-pisse et la misère, balayer l’extrême droite la semaine et bouter la droite de gouvernement le week-end, purger votre esprit des réseaux sociaux le matin et du jité le soir, affronter Albert Cartier tout le temps, se colleter avec Versailles le vendredi. Mais la vie est douce, à ce qui paraît.

Comme si ça ne suffisait pas, ces parvenus zémouristes aimant faire porter la jupe plissée à leur quatorze gamines (quand ils ne tentent pas de les abuser par tous les moyens les plus obscènes), ces fils de fils de, donc, ont décidé de faire jouer la rencontre non sur leur terrain habituel mais sur la moquette en plastoc dégueulasse de Jean Bouin, stade dédié à ces pratiques barbares consistant à se faire des passes avec un trou de balle ovale à l’aide de SES MAINS. On reconnaît là l’initiative foulant au pied le principe d’équité pour tenter de nous déstabiliser en faisant ressurgir les souvenirs enfouis de la pelouse sainte et éthique de Picot (enfin, les fans s’en souviennent ; les joueurs, on se demande). Mais ce n’est que bagatelle comparé au risque autrement plus dramatique de nous imaginer Albert Ter-ter se prendre soudain l’idée de hurler à ses joueurs que les passes vers l’avant sont désormais interdites. Déjà qu’en temps normal le tableau noir n’est pas surchargé, là on subsume carrément la reddition totale vers la rétrogradation de l’ASaNaL en club de twirling bâton.


Le match

Les bougres sont sur le terrain et on n’y peut rien faire : on compte toujours un ancien Messin par ligne. C’est comme avaler une seule longue couleuvre veineuse au goût du chibre de Bruno Le Maire avec les morceaux de parmesan qu’il a coincés dans le col roulé en prime (ai-je déjà écrit en ces lignes que Bruno Le Maire était un être fat et radicalement inutile ? Si je ne l’ai fait, je ne tarderai pas à m’en occuper). Et le pire c’est que ces andouilles, comme à leur habitude, ne font strictement rien du ballon le peu de temps que leurs adversaires leur laissent. Mais Versailles on devrait s’en méfier, apparemment. Ils ont fait un début de saison de fou, rendez-vous compte : ils sont au-dessus de nous au classement. À en croire les commentaires des sachants, il ne s’agit pas du tout d’une équipe construite à coups de rentes et d’héritages par des fins de race hémophiles moitié albinos, mais alors pas le moins du monde. Et comme au match précédent, il suffit d’une seule incursion en terre adverse à nos joueurs pour ouvrir le score.

Hélas, signe que de vieux démons peuvent prendre des formes variées, à ces faux brins d’herbe nourris au vieux pneu concassé s’ajoute la hantise ancienne de l’ouverture du score qu’on n’est pas foutu de tenir plus d’un quart d’heure. Impérial jusqu’alors, Martin Sourzac se mue tout à coup en vil roturier qu’un sanglant déplaisant s’empresse d’exécuter comme au mur des fédérés sur penalty.

Les débats se sont vaguement équilibrés au moment où N’Doye se souvient subitement comment on exécute conduite de balle puis passe en profondeur. C’est à peine croyable pour le spectateur mais pas pour Cropanese qui oriente fort bien le ballon dans la course pour passer outre les protestations inutiles du gardien d’en face et lui planter un pion dans le dos, tchac. Forcément on se demande comment la victoire a pu nous échapper, d’autant qu’on a touché le poteau en seconde période. La maladresse des attaquants, ou la sidérale bêtise de Diafra Sakho qui va mettre la pression front contre front à l’arbitre en fin de match (carton rouge logique puis mise au secret d’au moins quatre matchs à prévoir et on ne va pas s’en plaindre), ne peuvent pas être tenues pour seules causes. On irait plutôt les chercher du côté d’une de ces obsessions sympathiques du camarade Blaah, une de celles dont on sait qu’elles illustrent toujours une douleur enfouie qu’on espère conjurer en la hurlant à la face de ses coéquipiers : suivez les deuxièmes ballons, bordel.


Les notes

Sourzac 2/5
Quand le sage faillit et qu’il faut lui rétorquer que non, son agrégation de philosophie n’est pas un blanc-seing pour réunir toutes ses déjections les plus intimes de la semaine en public et les utiliser pour modeler une statue à sa propre effigie afin de la montrer aux gens, soit il comprend et on s’attend à ce qu’il se rattrape au prochain match, soit il obtient un contrat pour reproduire ses exploits tous les jours chez Europe 1.

Etchevarria 3/5
Enfin, on a trouvé quelque chose à dire à son sujet. C’est que son nom paraît sonner comme un patronyme d’origine basque, ce qui attire notre sympathie. Sans qu’on sache réellement pourquoi. L’enquête continue.

Mendy 3/5
Oui ça tient, ça ressemble à du travail de défenseur, ça en porte les contours et les résultats. Peu de choses à lui reprocher sans qu’on trouve plus de raisons de gémir de bonheur à l’idée qu’on aurait retrouvé André Luiz.

Pellegrini 3/5
Porteur de la mission ancestrale de faire croire à la terre entière que le peuple corse n’enfante que des footballeurs agressifs, durs sur l’homme et avec une forte marge de progression aux sélections locales des Chiffres et des lettres, le jeune Lucas a tout notre soutien.

Bussmann 2/5
Aussi fiable qu’une balle à blanc entre les mains d’Alec Baldwin, à peu près aussi sûr de lui qu’un armurier sur un plateau impliquant un acteur appelé Lee.

N’Doye 4/5
Eh oui, le grand lâche s’est donné comme à la parade en jutant salement de très beaux ballons dans le dos de la défense des bandeurs de châtelains. Deux passes décisives plus tard, le voilà champion d’un jour dans notre petit carnet de notes noirci d’insultes en pattes de mouches, mais faudra passer sur notre corps malingre pour qu’il s’installe dans nos cœurs.

El Aynaoui 3/5
Un match sympathique qu’il a eu l’intelligence de quitter assez tôt en feintant une blessure. Ses adversaires n’y ont vu que du feu, de notre côté on a cru à la catastrophe. Du frigo et du travail une fois qu’il sera remis, c’est tout ce qu’on préconise.

Nangis 3/5
Lenny est un oiseau, mais de ceux qui ont le bec crochu et l’œil perçant, il ne fait pas d’états d’âme au moment de se jeter en vol sur l’innocent ballon qui traîne et le pousser loin devant lui jusqu’à ce qu’un horizon de but se présente. Qu’on lui serve mulots et bouts de kebab frais sur un plateau, je ne veux jamais qu’on se passe de ses services.

Cropanese 3/5
Un beau but et pas mal d’activité mais le tout bien intermittent. Pas de jugement car il revenait de blessure, chose qui je rappelle est interdite.

Robinet 2/5
Pas grand chose à se mettre sous la dent en dépit de son activité de lapereau sous viagra. Peu servi mais toujours serviable, il est l’illustration que même si l’on veut bien faire, on se trouve toujours à porter le fardeau des autres à un moment donné. Ce fardeau s’appelle Albert, ne s’exprime que dans une langue mi-vivante parlée de lui seul et ne signifiant rien.

Sakho 1/5
Ah tu marques, vil satyre, mais te voilà bien marri d’avoir contrarié cet honnête juge qui t’a vertement signifié d’aller te faire mijoter le fondement. Maintenant va cuver ton gros rouge d’imbécile et ne reviens pas avant d’avoir recopié cent fois, les consonnes en vert et les voyelles en rouge : « Pablo Correa est le plus grand entraîneur que la Lorraine ait connu ».

Marcel Picon

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