Liverpool – Arsenal (3-1) et Arsenal – Lincoln (5-0) : La Gunners Academy souffre
Le 2e match, c’est pour faire joli
Salut vous tous,
Une fois encore, cette Academy a vu le jour avec un retard digne de Grouchy. Entre parenthèses, de là à dire que nos joueurs ont une fois de plus été aux fraises, il n’y a qu’un pas que je m’abstiendrai de franchir, par amour du bon goût.
À ma décharge, écrire sur Arsenal en ce moment revient à demander à ce bon vieux Sisyphe la permission de pousser son rocher à sa place. Après s’être tiré une balle dans le pied. Comment arriver à vous faire sourire, à vous faire partager mon amour pour ce club quand, chaque semaine, ce dernier s’échine à maintenir un haut niveau de médiocrité.
Cette impression lancinante de devoir raconter le même match depuis plusieurs mois, de pointer les mêmes ratés, de rager contre certains collègues Gooners (dont la hauteur de vue dépasse à peine l’arrière-train d’un cochon), ce sentiment que, quoi que l’on fasse, on connaisse déjà la fin, seul Phil Connors a pu le connaître.
Pourtant, au coup d’envoi de la rencontre, on aurait pu croire qu’Arsenal allait pouvoir se relancer, face à des Scousers à l’arrêt en 2017 et lourdement défaits par Leicester la semaine dernière. Avec un fauteur de schni en moins en la personne de Sanchez sur le terrain (on y reviendra), on pouvait presque espérer une réaction de nos gars. J’avais donc un petit espoir de nous voir sortir la tête de l’eau.
Quel naïf. Le début de match est à l’avenant de notre match aller contre le Bayern. Face à un très bon pressing des Reds, les Gunners sont infoutus de faire découvrir au ballon l’autre côté du terrain. À part en balançant des missiles sol-air, que d’aucuns nomment transversales, et qui ne servent qu’à maintenir la Mignole échauffé.
Au bout d’une dizaine de minutes, Sadio Mané se retrouve démarqué dans son couloir. Pour la 752e fois de la saison, Monreal laisse faire son adversaire direct. Personne n’est capable de dire si le Sénégalais cherche à centrer ou à frapper. Toujours est-il que personne n’est capable chez nous de couper la trajectoire du cuir, que Firmino propulse tranquillement dans les buts de Cech (1-0).
Secoués, nos joueurs tentent bien de franchir la ligne de démarcation, avec à peine plus d’appréhension qu’un Nord-Coréen tentant de passer le 38e parallèle. De leur côté, les Scousers continuent à danser la carioca au milieu de notre défense. Cech est ainsi obligé de détourner en corner une frappe de Coutinho qui partait gentiment en direction de la lucarne.
Si vous souhaitez visualiser à quel point nous avons été inoffensifs : notre seul tir cadré de la première période est signé… Francis Coquelin. Nos adversaires, dotés d’un sens de l’humour bien moins développés, doublent la mise après une offrande de Firmino pour Mané. Huit jours plus tard, Monreal n’est toujours pas sorti sur son vis-à-vis. (2-0).
Le second acte est un peu plus agréable et on se prend même à y croire quand Welbeck réduit le score en profitant d’une sortie à la pèche de Mignolet (2-1). Toutefois, plutôt que d’égaliser, nos Gunners préfèrent se lancer dans une sorte de prix Lépine. Pas pour leurs capacités créatives, non, pour récompenser celui qui laissera passer la plus belle occasion d’égaliser.
De l’avis unanime du jury, le grand vainqueur de ce concours est Alex Iwobi, qui hérite du ballon seul au point de pénalty. Plutôt que de frapper sans contrôle, le Nigérian préfère remiser en retrait à Sanchez d’une passe toute molle. La défense de Liverpool a donc tout le temps de venir s’opposer à la frappe du Chilien. Et évidemment, Wijnaldum tue tout suspense sur le contre (3-1, score final).
Que dire de ce match ? Que pouvons-nous ajouter de nouveau par rapport à nos dernières Academy ? A part un énorme bof, je ne vois pas. Les erreurs d’alignement, l’incapacité à se sortir du pressing, le manque de tranchant de nos offensifs, Sanchez qui alterne le très bon et l’insupportable… Tout ceci a plus le goût de réchauffé que la boîte de raviolis qui traîne dans ton placard depuis une éternité et que tu te résous à manger parce qu’on arrive en fin de mois. Et au vu de cette énième prestation désolante, c’est pas demain la veille qu’on remangera du caviar.
ZE BÂCHES :
Cech (2+/5) : Ne peut pas faire grand-chose sur les buts et auteur de deux ou trois belles interventions. Ce n’est pas avec ce genre de matches qu’on va pouvoir trancher le problème de hiérarchie entre nos deux gardiens.
Bellerin (1+/5) : Vous souvenez-vous de ce petit latéral espagnol qui courait très vite et qui semblait promis à un grand avenir à Arsenal ? Moi non plus.
Mustafi (1/5) : C’est champion du monde, ça ? Comment ça, « Mertesacker aussi » ?
Koscielny (2+/5) : A chaque fois que le réalisateur s’attarde sur lui, j’ai la chanson « Capitaine Abandonné » dans la tête. En espérant que ses collègues ne le laissent pas faire tout le boulot contre le Bayern (rires).
Monreal (0/5) : Ne doit sa place de titulaire qu’au fait que son remplaçant s’appelle Kieran Gibbs.
Coquelin (1/5) : Physiquement à l’agonie. Sachant que sur le plan technique, on est plus près de Raoul, peintre en bâtiment, que de Michel-Ange… Remplacé par Alexis Sanchez, qui avait beaucoup à se faire pardonner (voir infra). Et après sa passe décisive, certains supporters voulaient écarteler Wenger et offrir au Chilien tout ce qu’il voulait, salaire délirant compris…
Xhaka (2/5) : Son highlight du match : lorsque l’arbitre siffle faute contre Emre Can et Matip, coupables d’avoir tous les deux découpé en morceaux Theo Walcott et finit par avertir Granit. Incontestablement notre plus beau carton de la saison, derrière l’expulsion de Kos à Munich.
https://twitter.com/ahadfooty/status/838103564656459776
Welbeck (2-/5) : Un but et pas grand-chose d’autre. La faute à un sevrage ballonique sévère. Remplacé par Walcott, lequel ne s’est pas trop manifesté, hormis son vol plané mentionné ci-dessus.
Iwobi (0/5) : Le seul homme au monde capable de battre Xavier Dupont de Ligonnès à une partie de cache-cache.
Oxlade-Chamberlain (2/5) : Les autres autour m’exaspèrent tellement que j’ai de plus en plus de sympathie pour Ox, qui a le mérite de tenter des trucs. Après, c’est aussi subtil qu’une blague de Tonton Roger à un repas de famille, mais c’est mieux que rien.
Giroud (1+/5) : A eu une occasion et n’a pas marqué. Remplacé par Lucas Perez, dont on se demande ce qu’il devrait faire pour avoir du temps de jeu. M’est avis que la réponse est dégueulasse.
ZE SCANDAL :
Beaucoup n’ont pas compris la raison de la non-titularisation d’Alexis Sanchez. La réponse est sortie dans la presse anglaise dimanche dernier : Alexis a pété plusieurs câbles entre la défaite à l’aller contre le Bayern et la veille du match.
https://twitter.com/guardian_sport/status/838464777009643520
Qu’il pousse une gueulante et essaye de motiver les mollusques apathiques qui lui servent de coéquipiers, soit. Mais qu’il se mette à les insulter de façon plus ou moins gratuite et se prenne la tête avec Tonton, ça n’a aucun sens.
Tu veux partir ? Fais donc, la porte est ouverte. Ça fera des sous pour recruter un ou deux ailiers à ta place.
Ton talent est indéniable, mais tu déséquilibres l’équipe : tout le monde joue sur toi et on est obligés ensuite d’attendre trente secondes avant que tu ne daignes utiliser le ballon. Et avant d’incendier tout le monde, repense à la saison précédente. Tu étais où quand l’équipe avait enfin l’occasion de décrocher le titre ? Curieusement, on t’entendait moins à ce moment-là.
IF NOTE :
- Pendant mon absence, la Gunners Academy a bossé. Le Père Fidalbion a d’abord exhumé les origines du mal qui nous ronge (prévoir une bonne dose de mouchoirs)…
- … et un petit nouveau nous a rejoint pour le match contre le Bayern : entre ici, Ray Parloir. Par contre, ne vous étonnez pas si vous entendez parler de Tim Cahill toutes les deux phrases.
- Leicester a également profité de ces dernières semaines pour licencier Ranieri, sur demande des joueurs. Bravo les gars, c’est pas la gratitude qui vous étouffe. Frantz-Christophe a réagi ici-même contre ce non-sens et je partage son analyse.
- D’ailleurs, vous savez ce que sont devenus les supporters de Leicester ? Pas les historiques, hein, tous les convertis du printemps dernier.
- Enfin, un petit mot pour décrire la victoire en Cup contre Lincoln : bof. Que dire à part qu’on a latté une équipe volontaire, mais bien plus faible que nous ? Au vu des dernières semaines, c’est pas ça qui va me faire sauter au plafond.
Allez à bientôt et promis, j’essaierai moins en retard. Quand Nacho pensera à serrer son joueur.
La bise,
Johny Kreuz