BDLV, vacances avec Ribéry, Tome 1

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Bernard Delavillelumière a la nuque rouge. La nuque.

Résumé de l’épisode précédent :



Bernard Delavillelumière ayant touché l’héritage de son Oncle Klaus, citoyen de la Pampa depuis 1942, notre reporter multilingue s’est mis en tête de financer ses enquêtes autour du monde pour suivre nos héros du ballon rond à travers le monde. Après une escapade à Miami-les-Pins, où BDLV connut les joies des bébés congelés, du Chunga-Night, des abdos de CR7 et de l’âne d’Adriano, le voici à présent en Espagne, à Ibiza, aux côtés du joueur du Bayern Franck Ribéry.

Notre retour de vacances Cristiano Ronaldesques fut des plus douloureux. En effet, nous enquêterons bientôt sur le fournisseur et la fabrication des sièges en classe économique d’American Airlines, empêchant qui que ce soit de normalement constitué, au sphincter dilaté et hémoglobiné de s’asseoir et de voyager tranquillement pendant les sept heures de vol qu’il faut compter pour rejoindre Paris. Baste là ces menus fretins, nous repartions, après une vigoureuse séance de restructuration du bassin chez le docteur Tampon, notre kiné, direction Ibiza, en compagnie de Franck Ribéry.

Nous vous voyons venir : comment BDLV fait-il pour les approcher d’aussi prêt ? C’est bien simple, nous avions rencontré Franck il y a longtemps de cela lors d’une réunion des Scouts d’Europe, canal historique, dans le Nord-Pas-de-Calais afin de célébrer la Saint-Philippe à Cauchy-la-Tour. Franck ne faisait pas parti des Scouts, non, mais durant des ateliers lapidation, le jeune Ribéry nous avait rejoint pour un après-midi et nos adresses dans le jeté de galets nous avaient alors rapprochés.

Aussi, nous était-il aisé de le contacter pour le suivre, pas à pas, sur le chemin de la rédemption après cette incroyable fatwa à l’encontre d’un brave gars de notre belle nation française. Nous avions rendez-vous à l’aéroport (grand Dieu que notre fondement souffre) d’Ibiza, lieu habituel de villégiature de Franck durant l’été. Ibiza, île située au large de Valence, excellent choix. Une île pour préserver la tranquillité des siens, le bassin méditerranéen, terreau de la civilisation occidentale, et l’Espagne, terre de farniente, idéal pour se ressourcer.

Arrivé à l’aéroport, boitant tel un point virgule mal agencé dans une envolée lyrique de Jacques Vendroux, nous reconnaissions Franck, tel qu’il était auparavant. Simple, nature, et laid. Le temps était splendide, et de sa balafre ruisselait une Seine de transpiration, coulant goutte-à-goutte sur son short du Real Madrid et ses chaussettes du Barça. Elégance, goût, conviction, Franck était resté tel que dans sa prime jeunesse, et nous lança un fraternel :

« Alors, toujours pédé du cul beau gosse ? » nous claquant amicalement la nuque d’une sèche main comme seul Suarez sait les caler. Cette marque d’affection nous ravit et nous mis dans les meilleures dispositions.

« Votre épouse Zahia n’est pas présente Franck ? » lui demandions-nous. Ne pouvant réprimer un rire sarcastique entre ses dents (chose plutôt aisée pour le boulonnais), il nous tint pour réponse un : « Putain, comment que t’es trop con Bernard, tu m’feras toujours délirer, beau gosse. Tu connais pas Gourcuff beau gosse ? J’déconne beau gosse. »

Zahia n’était donc pas là. Mais nous apprenions avec stupeur en arrivant à la villa que la femme qui suivait Franck lors de cette villégiature n’était pas celle que nous pensions.

« Voilà Bernard, c’est ma femme Wahiba que je l’aime, que j’ai que ça qu’à dire. »

Wahiba ? Au delà du fait que son prénom soit quasi imprononçable pour nos syllabes européennes, ce prénom ne nous semblait pas catholique du tout. Après quelques recherches dans le glossaire des prénoms de Rivarol, dont nous ne nous séparons jamais, nous pûmes déduire que la dénommée Wahiba était une hérétique. Il nous fallait prévenir Franck au plus tôt. Le pauvre garçon, lui qui tente courageusement de remonter la pente, le voici dans les bras d’une femme, que disons-nous, d’une odieuse créature s’adonnant à la rémission des péchés par une voie impure. Si seulement la petite Zahia avait été présente, peut-être Franck aurait-il évité les méandres d’une civilisation terne et décadente.

Alors que nous tentions d’éloigner notre ami le Bavarois des griffes de cette dangereuse chose, prétextant une promenade sur la jetée du petit port de pêche, Franck nous tint maintenu entre ses phalanges utilisant notre nuque comme point d’ancrage et nous déclara de but en blanc (quelle belle expression) et en nous ponctuant ses phrases de l’amicale tape dans la nuque :

« Bernard, t’es un beau gosse tu vois.

-Oui Franck, nous le sommes, nous avons ridiculisé Cristiano Ronaldo la semain…

-Ta gueule pédé. Tu vas me faire un bon papier t’entends ?

-Franck vous nous faites mal.

-Ta gueule beau gosse pédé. J’ai b’zoin qu’on m’fasse confiance pour que je retourne en Equipe de France pour avoir des sponsors de beau gosse pour pourrir Gourcuff ce pédé, t’as compris ?

-Enfin, Franck

-T’en reveux ?

-Nous ne disons pas non. (Nous découvrîmes une légère pointe de plaisir à chaque estocade de notre matador du Nord)

-Putain, t’as intérêt sinon je te fais l’hélico-gourcuff.

Franck lâcha alors notre appareil caporotatoir et nous invita à le suivre dans les ruelles d’Ibiza. (A suivre…)

3 thoughts on “BDLV, vacances avec Ribéry, Tome 1

  1. Bernard, vous qui semblez introduit dans le milieu, avez-vous des nouvelles de l’abbé Cottard ? J’espère que ce saint homme a retrouvé la liberté.

    Merci de vos efforts pour remettre le nounoiement au goût du jour.

  2. le passage sur la cicatrice est parfaitement attroce tellement la description est précise et imagée.
    Autrement BDLV avez-vous des penchants pour les hommes? Je vous conseille donc une rencontre avec Cesc Fabregas…
    Au plaisir

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