« Neunundneunzig Fussballen, auf ihrem Weg zu ihren Arschen », écrivit un jour Goethe à Frédéric Mistral.

 

Aioli les sapiens,

Allez, pour se remettre un peu de la fissure anale, on va commencer par évacuer tout de suite le jeu de mot qui s’impose :

great-queue-china-thumb-480x640-745692Vraiment impressionnant, ce mur jaune

Voilà, comme ça on n’y reviendra plus. Le match, donc : après une défaite idiote face à un Arsenal prenable, nous nous déplaçons dans un stade qui mérite facilement la palme du nom le plus ridicule. Le Signal Iduna Park, donc (prononcer Zignalidouna), qui il y a deux ans fut le théâtre d’une victoire olympienne légendaire. Entre-temps, les Allemands ont progressé jusqu’à devenir vice-champions d’Europe, et un modèle assumé pour Vincent Labrune car vois-tu, le Bayern du Sud c’est dépassé.

Autant te dire que ce mardi à Barnéoud, le chef du rayon préparation H a eu plus de succès que son collègue du rayon Sopalin. Sage prévoyance de la part des Marseillais, tant la rencontre a confirmé les craintes relatives à la différence de niveau entre les deux clubs. Aussi me pardonneras-tu de faire court aujourd’hui : la leçon reçue était telle que l’on n’a pas 36 000 mots à en dire. Juste, on cicatrise, et on bosse en perspective du dernier gros match de notre série, dimanche face aux esclavagistes.

 

L’équipe

Morel et Gignac toujours blessés, le seul changement vient de la titularisation en pointe de Khalifa, à qui Elie Baup donne enfin sa chance. Cela donne :

Mandanda – Fanni-Nkoulou-Mendes-Mendy – Romao-Imbula – A. Ayew-Valbuena-Payet – Khalifa.

 

Le match

Le début nous met dans l’ambiance avec un énorme pressing de Dortmund dans notre camp. La défense souffre et nos relances sont interceptées quasi-immédiatement. Les joueurs offensifs nous mettent au supplice à coups de décrochages et permutations. Craintifs, les Marseillais n’osent pas tenter des remontées de balle rapides, ce qui accentue encore leur impuissance.

L’action qui aurait pu tout changer se produit à la 8e minute : pour une fois, Imbula peut se défaire du pressing adverse. Il transmet à Payet, laissé libre par les milieux allemands, qui envoie une bonne passe à Khalifa dans le dos d’une défense mal placée. Durm revient sur lui et semble le déséquilibrer. L’arbitre laisse jouer, peut-être parce qu’accorder un pénalty lui aurait imposé d’assortir la sanction d’un carton rouge lourd de conséquences.

Cette action a le mérite d’enhardir l’OM, qui joue un cran plus haut. Mais l’on se rend rapidement compte qu’attaquer sans méfiance face à cette équipe de contre revient à vouloir pêcher le piranha avec ses couilles.

Ainsi, lors de la séance vidéo, les olympiens vont pouvoir se demander comment ils ont réussi, en 15 secondes, à passer de ceci :

CFavantbut

à ceci :

ContreBVB

La réponse en images animées :

But1En deux passes, Mkhitarian et Lewandowski gagnent 60 m et éliminent 4 joueurs. Alors que les jaunes sont au sprint, nous voyons Romao, Imbula, Fanni et Mendes se replier en plus de temps qu’il n’en faut à Avy Assouly pour lire la composition d’équipe de Dortmund. Ceci laisse le temps aux Allemands de faire une partie de baby-foot avec les trois défenseurs restants avant de conclure facilement (1-0, 18e).

Dans les minutes suivantes, le schéma se répète : Marseille s’avance, le Borussia nous attend et nous fiste à chaque perte de balle. Il faut une superbe sortie de Mandanda pour éviter le 2-0. Le jeu se stabilise ensuite, avec des séquences de possession relativement longues mais stériles en faveur des Olympiens. Face au placement haut de ces derniers, nos joueurs offensifs ne décrochent pas, ce qui condamne les relanceurs à chercher des solutions difficiles, aboutissant à des pertes de balles converties en contre-attaques rapides par les jaunes. La première mi-temps est ainsi l’occasion de se constituer une « contrattaquothèque » de qualité avec cette action, ou bien celle-ci, celle-là ou encore celle-ci (attention, contient des images de viol par des agents de la DDE).

La seconde période débute avec de nouveau une grosse pression des Allemands. Celle-ci se concrétise à la 52e minute, par un deuxième but qui met un terme à l’intérêt de la rencontre : sur un coup-franc concédé par Romao, Reus envoie un ballon vicieux dans la surface. N’ayant pas osé sortir, Mandanda se trouve surpris par le rebond et, à l’image d’un handballeur montpelliérain, commet une faute de main (2-0).

La suite est pour le moins inintéressante, compte tenu de la résignation marseillaise, tandis que Dortmund se contente de maîtriser la partie. Mandanda effectue quelques beaux arrêts qui nous évitent une déroute complète, avant de céder sur un pénalty occasionné par un tacle Diawaro-planussien de Nkoulou (3-0, 80e).

On ne saura donc pas ce qu’il serait advenu du match si l’arbitre avait interprété différemment l’action de la 8e minute. Il nous aurait bien fallu ce coup de pouce pour espérer quelque chose de cette rencontre, tant Dortmund nous a donné une leçon à tous les niveaux. Au niveau physique, tout d’abord, comme en témoigne les différences de vitesse lors des contre-attaques allemandes, ainsi que le gros coup de fatigue de la 2e mi-temps. Au niveau technique ensuite, avec un déchet trop important dans notre phase de domination. Au niveau tactique enfin, avec des joueurs milieux et attaquants pas toujours accessibles en phase offensive, et souvent défaillants dans leur replacement.

PlacementOMMadame Medusa a le don de lire l’avenir dans le placement des joueurs olympiens. Sur cette image, elle m’a prédit un divorce, un cancer et une fistule anale.

 Perdre de la sorte contre le vice-champion d’Europe n’a rien d’humiliant, pour peu que l’OM sache en tirer les leçons. Ce soir, l’OM n’a pas su conserver une combativité et une concentration maximales, ni s’adapter à ses forces et faiblesses au cours du match. Ca tombe bien, les Olympiens auront l’occasion dimanche de montrer leur capacité à progresser au plus haut niveau.

 

Les notes

S. Mandanda (2+/5) : En l’absence de Morel, il prend ses responsabilités dès le début de 2e mi-temps en nous empêchant de nourrir des espoirs irréalistes. Fait le boulot par la suite pour nous éviter de repartir avec un gros filet garni.

N. Nkoulou (2-/5) : A géré comme il a pu les surnombres prussiens, mais finit par craquer en fin de match avec deux interventions dans le plus pur style moissonneuse-batteuse.

L. Mendes (2/5) : Pas trop mal et constant tout le long du match. Mais voilà, on en prend trois quand même.

R. Fanni (1/5) : S’est consciencieusement fracassé la tête sur son plafond de compétence.

B. Mendy (1+/5) : Le petit jeune a tenu à rendre hommage à tant de nos nos aïeules, en se faisant tendrement dépuceler par la soldatesque teutonne. Pas infamant, d’autant qu’il avait pris soin de tondre sa crête au préalable.

A. Romao (2-/5) : Martyrisé par les déplacements et permutations des joueurs allemands. Mais on ne pouvait pas lui demander de colmater toutes les brèches à lui tout seul.

G. Imbula (2/5) : Muselé dès ses prises de balle, il est lui aussi débordé par la blitzkrieg. Reste que l’on a pu voir confirmation de son potentiel sur plusieurs actions.

A. Ayew (1+/5) : Volontaire, comme d’hab’ (jusqu’à se trouver au marquage dans sa surface), mais il contribue à ralentir énormément le jeu par de trop nombreuses touches de balles. Impossible de mettre en difficulté les Boches dans ces conditions (oui, je commence à être à court de synonymes).

D. Payet (1+/5) : Des gestes intéressants en 1re mi-temps, principalement dans l’axe. Mais ensuite, plus strictement placé à droite, c’est tout juste s’il ne criait pas « bip-bip » à chaque fois qu’il envoyait une passe « ACME » péter à la gueule d’un collègue.

M. Valbuena (2+/5) : A exploité au mieux les rares munitions qu’il s’est procurées, avec combativité et justesse. Certes, il a disparu en 2e mi-temps, mais sans lui on n’aurait pas vu une seule action construite du match.

S. Khalifa (2-/5) : Certains n’ont pas une tête à porter un chapeau, lui n’a clairement pas une gueule à obtenir des fautes. Au delà de ça, il se montre combatif et propose des déplacements intéressants. A revoir face à une équipe de rang inférieur car soyons nets, on n’a définitivement pas d’avant-centre capable de faire jouir la princesse Europe.

 

Les remplaçants

M. Lemina pour Payet (73e), entré pour participer à la tournante

Jo le Sconse et F. Thauvin pour Valbuena et Khalifa (81e) : entrés pour apporter un peu d’élégance de fantaisie capillaire.

 

L’invité zoologique : Robert Elephandowski

L’éléphant est joueur mais peu courtois avec ses hôtes, comme le montre l’image suivante. Il était donc bien l’invité approprié pour commenter avec moi ce match :

Elephandowski

Les autres : ils nous ont noyés dans le jaune, ce qui leur fait au moins un point commun avec René Malleville. Une pression physique impressionnante, et étouffante dans leurs moments de pressing haut. Leurs remontées de balles sont des chefs d’œuvre. En revanche, ils se sont montrés peu créatifs en attaque placée, et leurs défenseurs ont montré de temps à autre un placement douteux : des failles insignifiantes contre nous, mais qui pourraient coûter cher contre des gros.

Vu d’en face : Jean Colère aura donc mis deux ans à se remettre du but de Valbuena, un record qui sera sans doute largement battu par Luke Seafer et Amalfitano.

L’analyse : les Chroniques tactiques ont bien bossé cette nuit. Nous partageons sans réserve.

Kolossalen coupes : s’ils veulent qu’on arrête les vannes sur les IIIe Reich, les Allemands devraient conseiller à Marco Reus d’éviter de se coiffer comme un nazi.

Y a pas d’âge pour prendre cher : nos jeunes se sont également bien fait fister comme il faut, histoire de montrer à Labrune le chemin qui reste à parcourir pour devenir le Dortmund du Sud.

–  Le classement : Hein ?

–  La page abonnement : à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique

–  Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (où l’ami Bonobo lui suggère des invités) et sur Twitter.

 

OMIndianaJonesOn avait pourtant bien préparé nos attaques.

 

Bises massilianales,

Blaah.

3 thoughts on “Dortmund-OM (3-0), la Canebière Académie jaunit

  1. juste pour signaler, le CF qui amène le second but est entaché de deux fautes, une sur Ayew non sifflée juste avant et celle supposée de Romao où l’on voit avec le ralenti que c’est l’Allemand qui la commet (le pied de Romao est en dessous du pied allemand)

    au final on s’est pris la même sanction qu’on leur avait infligé y’a deux ans à domicile, le froid réalisme en contre qui nécessitera plusieurs points de suture au fondement

    à moins d’une victoire en championnat dimanche, qui fera oublier les plus vives douleurs

  2. Comme dit sur twitter, on a quand même plus de solution avec Khalifa, qui lui reste devant et pèse sur les centraux, même si c’est clair c’est pas Falcao…
    Faut qu’ils nous sortent un vrai match de guerrier, façon la boucherie dimanche et on oubli, mais pas trop quand même, on m’a fait assoir nu sur un cactus au boulot et j’ai rien senti….

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