Everton – Manchester United 0-3 : La Raide et Vile Academy est satisfaite

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Le choc psychologique ladies & gentlemen

Ah vous l’aviez pas vu venir celle là. Et oui mon petit Louis. Tu t’es trouvé fort dépourvu lorsque l’académie du match contre Arsenal fut venue. Oui Luke Seafer regarde encore les matches. Oui Luke Seafer souffre. Oui Luke Seafer parle de lui à la troisième personne comme Patrice Evra. Et alors ?
En tout cas Luke est satisfait. Son seul retour aux affaires académiques suscite un électrochoc. Un réveil comme on ne l’espérait plus à Manchester avec tenez vous bien : un match abouti.

« Mais il délire complètement là » vous dites vous, enfoncés dans vos fauteuils.

« Non » vous reponds-je (oui j’arrête la troisième personne, c’est un peu long d’écrire Luke Seafer à chaque fois) car comment expliquer :
– Comment expliquer sinon le retour de Phil Jones en tant que titulaire pour la première fois de la saison, alors que c’est mon chouchou ? (parce que Blind est au fond du trou après l’élimination des Pays-Bas)
– Comment expliquer que Van Gaal accepte une leçon de coaching de Deschamps, un entraîneur FRANCAIS, et place Martial dans le couloir gauche plutôt qu’en pointe ?  (parce que Depay est nul depuis quelques matches, au fond du trou après l’élimination des Pays-Bas et Ashley Young blessé )
– Comment expliquer que Schneiderlin, un joueur FRANCAIS, retrouve une place dans le XI de départ ? (parce que Schweinsteiger Carrick ça marche pas du tout)
– Comment expliquer que Rooney ait couru samedi, si ce n’est la peur que je vienne lui en coller une ? (parce qu’il a voulu sauver la face contre à son club formateur)
– Comment expliquer qu’on vienne gagner à Everton pour la première fois depuis 2011, si ce n’est la peur collective de subir encore une fois mes foudres ? (parce qu’Ander Herrera ça marche mieux que Fellaini en meneur de jeu)
– Comment expliquer le centre incroyablement parfait de Marcos Rojo ? (ouais là non, bon)

Ce match est aussi enthousiasmant que désespérant. Alors comme ça on pouvait en faire une prestation collective de qualité ? C’était dans nos cordes depuis le début ? Dicter le rythme, offrir du mouvement devant, étouffer l’équipe adverse, faire le dos rond sur les 10-15 minutes où elle va se révolter pour encore mieux la poignarder dans son dos telle la grosse victime expiatoire qu’elle est ? C’était possible ça ? Et pourquoi ça n’arrive que maintenant ?

Je ne sais pas si van Gaal est un savant manipulateur, mais cette grande baffe dans la gueule des Toffees intervient quand même au meilleur des moments, alors que le capital patience arrivait dans le rouge, que les murmures de la foule devenaient grondements et que cet empaffé de Jurgen Klopp prenait les rennes de ces non-moins empaffés de Scousers.

Bien joué Aloysius Paulus Maria van Gaal. Mais le plus dur reste à venir : nous prouver que ce genre de match peut se répéter 1 à 2 fois par semaine.

 

 

Les Diables

De Gea (4/5) : Dans la foulée de son match impressionnant en sélection face à l’Ukraine, le karate kid de Madrid dégomme tout avec les pieds. C’est un cran au-dessus de Neuer qui se sert encore de ses mains. Pauvre tâche.

Rojo (4/5) : Ronger le banc, ça ne nourrit pas. Marcos avait la dalle et il s’est employé à prouver qu’il pouvait défendre et surtout, surtout que son pied gauche était capable de services quatre étoiles. Ce centre pour le 2-0 sur la tête d’Ander, on n’avait pas vu ça depuis… Depuis… Et ben…

Smalling (5/5) : Plukaku.

Jones (3/5) : Voila. C’est quand même beaucoup plus simple quand il y a un mec qui surgit toujours au dernier moment pour embêter l’attaquant adverse avec la tête ou un bout de crampon. Elle est là, la folie, l’euphorie, la foudre. Bon, c’est à tempérer avec quelques passes hasardeuses que l’on mettra sur le compte d’un manque de rythme et de repères.

Darmian (3/5) : N’est pas perdu pour le football, malgré ce que l’on avait pu croire face à Arsenal. Il y reprend goût doucement. Samedi il s’est contenté de défendre, écartant toute velléité offensive : la peur de se faire prendre et reprendre et re-re prendre dans le dos par un petit Chilien encore en mémoire.

Schneiderlin (4/5) : Ca aide quand même pas mal, un gars qui presse sans relâche. Et qui en plus est capable de planter sur corner tel le plus schneiderlinzaghiste des opportunistes.

Schweinsteiger (4/5) : C’est son premier vrai bon match, discret dans les faits mais totalement propre dans tout ce qu’il a fait. Est-ce la cause ou la conséquence du bon fonctionnement de l’équipe ? Vous avez 4 heures.

Ander Herrera (5/5) : Qu’on soit bien clair Louis, sachant qu’environ deux tiers de ses tirs finissent au fond, que sa propension a lubrifier le jeu de l’équipe est telle que Durex devrait en faire son égérie sous peu, si le bonhomme retâte du banc pour d’autre raisons que de le faire souffler, je ne retiendrai pas la foule. Elle marchera vers Old Trafford pour demander ta tête.

Martial (3/5) : Après l’euphorie de ses débuts, Anthony a découvert un rôle un peu plus ingrat, dans cette Angleterre besogneuse : celui du mec qui doit aussi penser à défendre, à bloquer son couloir quitte à d’ailleurs ne pas toucher une cacahuète pendant des plombes. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il s’en est encore une fois bien sorti. La sortie de Mata à la mi-temps aura rééquilibré le jeu qui avait largement penché du côté de l’Espagnol en première période. Et là on a tous pu témoigner de ce qu’a mis Toto à Coleman, question débordements. C’était sale, c’était terriblement insolent. Contre Martial, Seamus se rend (elle est technique). Manquait juste la finition, entre son tir sur le poteau et son caviar à Lingard qui a fini à la poubelle.

Mata (3/5) : S’est offert une première période toutes options, se permettant de naviguer un peu partout sur le terrain. Se comporter en taulier, c’est bien. Par contre sa sortie à la mi-temps reste une grosse énigme.

Rooney (3/5) : Le capitaine part de tellement loin dans les sondages qu’on va lui laisser le temps de nous prouver qu’il est de retour aux affaires avant de s’enflammer. Alors oui, il plante au bout d’un contre bien mené, oui il a sans doute eclaté son record de kilomètres parcouru cette saison, mais, mais, le supporter mancunien n’est pas dupe, il attend ça à chaque match.

 

Les suppôts de Satan. 

Lingard pour Mata à la mi-temps (2/5) : C’était ça le changement tactique Louis ? Très bien. Il a été sympa Jesse, il est resté dans son coin, il a fait des passes à ses copains, raté l’immanquable pour pas trop attirer l’attention sur lui, mais à 22 ans, on commence à se douter que ses jours avec nous sont comptés.

Carrick pour Schweinsteiger, 74′ (NN) : Des passes, des passes, oui mais des passes de Carrick.

Fellaini pour Ander Herrera, 81′ (NN) : Sur le papier ça fout un choc. Sur le terrain aussi. Mais bon, vous aviez déjà vu Marouane déborder un adversaire ? Ben c’est vachement rigolo, surtout quand c’est réussi.

 

Allez, on se retrouve après le derby de Manchester. Mais allez savoir, peut-être bien que quelqu’un vous parlera de Moscou d’ici là…

La bise inferanale

Luke Seafer

9 thoughts on “Everton – Manchester United 0-3 : La Raide et Vile Academy est satisfaite

  1. « Contre Martial, Seamus se rend (elle est technique) »

    Je l’ai pas. PUTAIN JE L’AI PAS.

  2. Ooooh Ander… un jour ce mec ira régler les conflits armés du monde entier, en distribuant de l’amour comme il l’a fait le week-end dernier.

  3. Parallèle osé entre les scousers et les lutins du père Noël, dont Klopp aurait déjà gaulé les rennes du patron…
    Sinon l’enthousiasme de cette excellente Acad’ ne me fait qu’espérer un prochain match en ciseau, pour un ultime retournement, suivi d’une belle vautre…

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