Rappelons bien sûr que Margarita fait référence au Nouvel an russe, qui n’interviendra que le 13 janvier.

L’équipe

En l’absence d’Alessandrini et Doria n’ayant pas achevé son stage d’observation, Bielsa apporte quelques modifications histoire de préserver quelques titulaires. A l’arrière, Morel reprend ainsi place à l’aile gauche, tandis que Lemina remplace Dja Djédjé à droite. Ayew préservé, Payet prend place à gauche tandis que Batshuayi rempile comme « meneur/2e attaquant ». Au vu des changements effectués par El Loco, tu constateras que ce n’était pas franchement une réussite.

 

Le match

(si tu ne veux pas revivre la purge et passer directement aux notes, clique ici)

Comme il fallait s’y attendre, les « petits » entrent sans complexe dans le match, avec un gros pressing et une vivacité qui exploitent au mieux une certaine passivité de notre part. Rien d’inquiétant à ce stade : si Grenoble nous titille la surface, une action individuelle de Gignac se charge bien vite de rétablir la hiérarchie. Départ sur le côté gauche, repiquage dans l’axe en éliminant un joueur au passage, replacement sur le pied droit et ballon placé en angle fermé (0-1, 6e).

Une ouverture du score rassurante, qui n’est pas pour autant source d’optimisme inébranlable chez votre serviteur. De fait, commence à mijoter une infâme tambouille mélangeant déchets techniques et autorité de viers marins dans les duels. Payet perd la balle au milieu et un contre se lance immédiatement sur notre gauche. Milieux et défenseurs pressent mollement, l’absence de surnombre adverse n’incitant pas à se livrer. Néanmoins, rien n’est fait pour empêcher le centreur d’envoyer un ballon dans nos six-mètres, où Kassim Lemina laisse tranquillement Nasrallah le dépasser (1-1, 10e).

En cette première demi-heure, la prestation des olympiens est à la limite du suicidaire. Lemina et Morel sont martyrisés, révélant que le poste de latéral n’est pas une option sérieuse pour le premier, et ne l’est plus pour le second. Sans cependant qu’ils soient les seuls à devoir en être blâmés : Lemina souffre aussi d’un problème de coordination avec Fanni, Thauvin et Romao/Imbula, tandis que Morel doit aussi composer avec Payet, dont l’on dira pudiquement que l’apport au pressing n’est pas exactement le même que celui d’Ayew. De plus, nous ratons un nombre incalculable de premières relances, celles cruciales où milieux et latéraux sont déjà montés pour préparer l’attaque et ne peuvent pas se replier après ces pertes de balle inattendues.

Quant au jeu offensif, l’analyse est encore plus simple : c’est de la soupe au caca. Notre deuxième but est d’ailleurs d’une mochitude à faire passer Maryse Joissains pour Audrey Hepburn. Michy (le seul à jouer avec intensité et simplicité) se bat pour récupérer face à deux Grenoblois et, au terme de quelques contres favorables, le ballon échoit à Gignac parti à la limite du hors-jeu. Finesse, lucidité, et plat du pied imparable pour une réussite totale : là encore, une illustration de tout ce que ce match peut avoir d’inhabituel (1-2, 33e).

La fin de mi-temps se passe un peu mieux, avec des occasions bien amenées mais manquées faute d’efficacité, et toujours quelques alertes dans notre surface. A la pause, l’essentiel est là mais on prie pour qu’à défaut de qualité, l’équipe retrouve un peu de sérieux sur les gestes basiques.

La réponse divine arrive plus vite que par la Poste : « mon enfant, j’ai bien entendu tes prières. Sache que je leur accorde une place de choix, juste à côté des vœux pour la paix dans le monde : dans mon cul, au fond à gauche ». Sur notre côté droit, une action défensive à faire passer le parti socialiste pour un modèle de synchronisation place trop facilement Nachi en position de frappe aux 16 mètres. Ecrasé, le tir est magnifié par Brice aux mains de muge, dont la parade foirée donne au ballon une trajectoire plus erratique que les justifications d’un élu anti-rom. Rebond sur la barre, sauvetage à la gacha empega de Nkoulou, et le danger est écarté par miracle… pendant une seconde, le temps que Fanni et Morel se démerdent pour perdre un duel aérien à deux contre un. Le ballon revient entre Imbula et Samba, en pleine introspection :

  • Eh, y a pas un attaquant, là ?
  • Chut, continuons plutôt à nous toucher le zizi comme si de rien n’était (2-2, 48e).

Après l’égalisation de Nachi, l’OM commence enfin à profiter de la légitime baisse physique adverse, d’autant que Bielsa rajuste son équipe :

  • Dja Djédjé remplace un Lemina non seulement impropre à occuper le poste, mais également en perdition sur des gestes simples ;
  • Ayew remplace Gignac pour permettre à Payet d’occuper l’axe en espérant mettre un terme à son analité senestre. Si le remplacement du double buteur et capitaine peut surprendre, il n’est pas pour autant scandaleux : Bielsa fait le choix de préserver un Gignac légèrement touché à l’épaule, ce qui a aussi sa logique au regard du faible roulement qui lui est parfois reproché. Tout est affaire de calcul de risques…
  • Mendy remplace Fanni pour plus de percussion offensive et pour limiter la casse côté gauche. Morel passe dans l’axe.

Sans maîtriser totalement son sujet, l’OM se procure de belles situations souvent mal conclues par Thauvin, soit par manque de précision, soit par mauvais choix, soit encore à cause d’un faux rebond venant à propos pour souligner son karma de merde.

En prolongation, Grenoble nous accorde enfin le plaisir d’être physiquement à l’agonie, exception faite de Nassim Akrour qui ne concède qu’un léger essoufflement bien compréhensible pour ce jeune sexagénaire. Marseille en profite au moins pour ne plus se mettre en danger, même si la production reste poussive. Thauvin finit par provoquer et fixer la défense adverse avant de faire preuve – enfin – de lucidité pour servir Dja Djédjé. Seul aux 6 mètres Ayew tente bien de foirer sa reprise pour prendre à sa charge une partie des insultes méritées par ses camarades mais, trop talentueux, ne peut pas empêcher le but (2-3, 99e).

Grenoble impuissant, Marseille ne s’expose pas mais gâche quelques occasions de conclure le match. Si bien que, lorsque le dernier coup-franc isérois passe de peu à côté de notre but, nous trahissons un véritable soupir de soulagement. Encore quelques escarmouches côté gauche, et nous récupérons au milieu de terrain la touche qui nous permettra de valider un succès hideux mais précieux.

J’interromps un instant le cours de cette académie pour adresser à mon tour mes meilleurs vœux aux participants à ce 1/32e de finale. Vous me pardonnerez mon enthousiasme, que je vous prie d’attribuer à ce que l’on appelle la Magie de la Coupe.

Bref. Cette simple touche, nous la jouons comme des merdes et perdons aussitôt la balle. Déjà tout à leur savonnage de raie dans les vestiaires, Mendy et Ayew ne se coordonnent pas et libèrent l’espace pour le centreur. Au premier poteau, Romao intervient de justesse pour être enfin sur une photo pouvant attester de sa présence ce soir.

Sisi, regarde bien, là, un demi-mètre derrière l’attaquant, c’est bien lui (3-3, 120e).

 

Les tirs au but sont une lente agonie. Thauvin a le courage ou le masochisme de se proposer comme tireur, histoire de voir s’il est encore capable de récupérer quelques crachats ce soir (la réponse est : oui). Nos autres tirs sont bien exécutés mais Samba, totalement désemparé, ne se donne aucune chance de compenser l’échec de Florian. Nous perdons la qualification, notre dignité et le sommeil, espérant que le championnat, déjà notre seule ambition, compensera ce qu’il faut bien appeler une infâmie.

 

Locoscopie

Certes, la composition de base fut un échec, comme en témoignent les changements qui ont fini par rétablir un schéma plus habituel. Mais une autre feuille de match aurait-elle changé un résultat dû surtout à des insuffisances techniques ? Doit-on vraiment reprocher à l’entraîneur d’avoir fait tourner un effectif déjà éprouvé ? Certains de ses changements sont discutables (on peut aussi parler de la non-entrée de Doria), mais aucun ne paraît vraiment hérétique. Finalement, si Bielsa devait avoir péché, ne serait-ce pas surtout dans son échec à donner à ses joueurs une motivation et une concentration suffisantes pour cette rencontre ? On parle beaucoup des efforts physiques demandés à l’effectif, mais je crois que l’énergie déployée sur le plan mental est encore plus forte : le moindre relâchement et l’édifice s’effondre, faute aussi de joueurs suffisamment matures pour corriger leurs failles en cours de match.

 

Les joueurs

Samba (1/5) : Un bel arrêt en première période mais un jeu au pied innommable et surtout sa double analité fatale de la 48e. Il n’a pas réussi à envisager la séance de tirs au but comme une possibilité de rattrapage. Il va falloir qu’il s’en remette, il mérite mieux que de finir comme un Bracigliano.

Fanni (1+/5) : De la même manière qu’il restait quelques brins d’herbe pour garantir au Stade des Alpes l’appellation de « pelouse », il est arrivé à Rod de réussir quelques duels et quelques relances.

Mendy (72e, 2/5) : N’a pas apporté de révolution en attaque et, s’il a montré plus de sécurité que Morel, il n’y avait pas de quoi nous faire passer un slip blanc pour autant.

Nkoulou (2-/5) : Un peu moins de failles apparentes que son collègue, mais c’est aussi parce qu’il fut moins sollicité. Aurait pu être le héros empêchant la deuxième égalisation, mais finalement non.

Lemina (0/5) : Même pas envie d’en rire, qu’il s’en relève et reprenne sa progression.

Dja Djédjé (53e, 3-/5) : S’il était monté sur un ballon centré par Dja Djédjé plutôt que sur un éléphant, Hannibal aurait eu moins de mal à franchir les Alpes. Très correct et passeur décisif, sorti de cela.

Morel (1/5) : Tchenkoua lui a fait danser le bal du nouvel an comme à une débutante. Il est repassé dans l’axe pour reprendre son souffle et garder sa virginité.

Romao (1-/5) : Ne pas voir Alaixys, regretter qu’il se cache, voir Alaixys avec le ballon, regretter qu’il ne soit pas resté caché, voir Alaixys lâcher un mètre au marquage, lui conseiller d’aller se cacher.

Imbula (1-/5) : Autant les autres jeunes m’ont fait mal au cœur à rater leur match, autant lui m’a paru insupportable. Médiocre au duel, peu appliqué, se replaçant à la vitesse du bulot et, oui, effectunt une ou deux percées une fois que les gars d’en face était rincés. Forte envie de lui confectionner un plug anal en argeiras, histoire de le voir courir pour de bon.

Payet (1-/5) : Dimitri pas bon contre les gros, on savait. Dimitri nul contre les CFA, c’est plus nouveau. Heureusement, bientôt l’on rencontre Montpellier, là ça devrait lui convenir.

Thauvin (2/5) : Aaaaah, Florian. Florian. Florian conspué, Florian honni, Florian moqué… Qu’on me permette ici de réhabiliter Florian Thauvin. Certes, il a beaucoup raté, mais peut-on lui reprocher d’avoir tenté plus que ses camarades ? Certes, il a gâché des situations par des choix ineptes (supériorité gâchée, gestechnique incongru), mais faut-il y voir imbécillité et suffisance ? Je veux être convaincu, au contraire, que c’est à force de vouloir trop bien faire que Florian perd en simplicité et finit par se monter aussi lucide qu’une soupe de roche. Florian hier, ce furent de bonnes choses et des erreurs, mais des erreurs si flagrantes que l’on jurerait qu’il les a commises exprès, par perversité, pour se délecter ensuite des injures qu’elles suscitent. Florian enfin, qui voit le destin lui refuser tout coup de pouce pour pardonner ses maladresses, à l’image de son face à face gâché par un mauvais rebond ou de son tir au but magnifiquement détourné. Florian, dont l’on souhaite voir casser la mauvaise dynamique à l’œuvre depuis le début de saison, pourquoi pas en le faisant désormais entrer en cours de jeu ? Florian, en qui nous voulons avoir confiance et à qui, plutôt que des moqueries, nous adressons le souhait d’enfin trouver la clé et de devenir le grand joueur qu’il pourrait être. Même si parfois, j’ai envie de lui faire engloutir une bouteille de Destop par l’anus.

Batshuayi (2+/5) : Pas très fin mais au moins appliqué et déterminé, ce qui aurait dû suffire. Les circonstances ont fait que son manque de finition nous fut préjudiciable, en conjuguant – que l’on me pardonne – la qualité de contrôle de Bergkamp avec la psychomotricité de Saber Khalifa.

Gignac (4+/5) : Efficacité maximale, finesse et adresse et, qui plus est, sorti avant que les événements ne partent sérieusement en couille. Irréprochable, en somme. Que sa sortie prématurée lui donne encore plus d’envie pour la suite.

Ayew (63e, 3-/5) : Du Ayew bon teint, pas omniprésent devant mais solide au pressing, et bien placé pour marquer le but qui aurait dû être décisif. Mais pourquoi cette absence de la dernière seconde, bordel ?

 

L’invité zoologique : Nassim Maquerau

Il ne présente pas d’intérêt, mais il était là avant toi et il restera après toi, alors un peu de respect : permanence et immuabilité du maquereau à travers les âges, comme un symbole du doyen du GF38. Et pour une fois, ce n’est pas lui qui s’est fait en filets.

  • Les autres : En dehors de « valeureux », « y ont toujours crus » et autres poncifs du même acabit, il y a quand même de la qualité dans cette équipe. Certes, ils auraient tout aussi bien pu prendre quatre buts d’écart vu notre domination, mais l’on n’a pas saisi l’occasion : eux si. Rien d’autre à dire que bravo.
  • La filade : tant qu’à vivre une bonne soirée sportive de merde, autant rajouter une bonne bagarre organisée à l’ancienne.
  • Le substitut anisé : la débandade provençale est quasi-générale : seul le GS Consolat passe ce tour en explosant Ajaccio 3-0. En tant qu’abonné Twitter du club de longue date, c’est-à-dire depuis maintenant vingt-trois heures et quarante-huit minutes, je pense être en mesure de leur prédire le meilleur parcours vers un exploit auquel, personnellement, j’ai toujours cru (c’était notre instant « Consolix un jour, Marseillais toujours »).
  • Bravo aussi : les féminines de l’OM passent également en 1/16e de finale.
  • Le diaporama : si tu les as ratées, ces 196 diapositives détaillant le travail de Bielsa à l’OM.
  • La page abonnement: à visiter, pour que vive l’alterfoot cananal historique.
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Amâteur Michy Cømmañder remporte le concours zoologique.

 Et comme il est de coutume avec l’OM au moins une fois l’an, Monsieur Lapin tient à vous adresser un petit coucou tout doux.

Bises massilianales,

Blaah

7 thoughts on “Grenoble-OM (3-3 ; 5-4 tab), La Canebière Académie démarre en fanfare

  1. Je suis toujours pas remis, j’été venu serein voir l’OM de Bielsa, je suis parti la queue entre les jambes après avoir vu celui de Baup/Anigo.
    Par contre Romao fait un bon match, il a compensé les absences de Imbula Payet et Thauvin et sur le dernier but c’est N’Koulou qui laisse le marquage et Romao qui le voit trop tard.
    Imbula par contre c’est juste scandaleux, il a sûrement couru en 120 minutes autant que Gignac en 60.
    Il a une seule fois , une seule, contrôlé et relancé en 1 touche. Le reste étant aussi efficace qu’une charge de caribou en rute chargeant face à l’armée rouge fonçant vers Berlin.
    Lui et Payet on été en dessous de tout et Mendy a pris plus l’air que Morel, mais comme en face les mecs étaient cramés moins d’incidence sauf que le 3ème car il est au pressing au niveaux de Michy, me demande pas pourquoi…
    Bref j’ai toujours la gueule de bois et mal au cul, mais j’ai réussit hier a ne taper personne alors que 50 super Victor sont nés dans mon bureau hier…félicitation !

  2. Merci.

    Je note dans l’article en lien sur la bagarre :

    « L’un d’eux, ayant servi semble-t-il de projectile pour défoncer la vitrine du bar, a dû être évacué à l’hôpital le plus proche, dans un état jugé sérieux. »

    Grand.

  3. Une bonne gueule de bois juste après les fêtes rien d’étonnant là-dedans.
    Putain de magie de la coupe de merde, une nouvelle page anale après Carquefou, Copperfield et Dani Lary nous l’ont encore mis profond.

  4. Salut,
    Hahahaha, je dois dire que c’est une superbe analyse ! J’adore le message de Monsieur Lapin !

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