La Jup’ – Journée 4
Avec des jeux de mots et Didier Ovono
Salut les filles !
Quelle journée ! 27 buts en 8 matchs ! C’est d’autant plus exceptionnel que ce sont les petits qui ont marqué les esprits ce week-end : parmi les équipes du top 6 2013-2014, seule une a pris les trois points lors de cette 4ème journée.
Mouscron/Standard : 5-2.
Commençons par ce match dingue. Le match a lieu à 18h en ce jour férié, beaucoup de monde s’est déplacé au Canonnier. Le stade est quasi-plein (comme moi), l’ambiance est digne (comme Lucas) des plus grands moments de l’Excelsior.
Le Standard de Liège avait fait largement tourner avant son match retour contre l’Olympiakos. Cette fois-ci, avant d’affronter le Zénit, le remaniement est moins important. Tony Watt est pour la première fois titulaire, tandis que la nouvelle recrue, Jeff Louis, est sur le banc.
Les Rouches marqueront deux fois dans ce match. Tout d’abord par Igor De Camargo (13’), auteur d’un but magistral. Puis par Tony Watt (43’), d’un extérieur du pied droit. Dans les deux cas, Pierrick Cros rend hommage à Mickaël Landreau et s’avoue vaincu, lobé.
Le problème pour les Liégeois est qu’ils ont eu en face d’eux un promu remarquable. Alors qu’on pouvait, à juste titre, critiquer le RMP pour sa qualité de jeu en D2, le passage en D1 a permis de renforcer l’équipe de manière très intelligente. On peut citer l’arrivée de Steeven Langil, double passeur décisif et impliqué sur l’égalisation de Diaby (19’), ou encore de l’expérimenté Monteyne, qui sait parfaitement encadrer un effectif très jeune et reprend ainsi parfaitement le rôle qu’a occupé à merveille Stéphane Pichot lors des trois dernières saisons.
Le RMP s’est donc montré irrésistible et a rapidement pris les devants grâce à Badri (2-1, 23’), avant que Diaby n’y aille de son doublé (33’). En deuxième mi-temps, Delacourt, esseulé sur corner, permet aux Mouscronnois de retrouver deux buts d’avance (66’, 4-2). En fin de match, en contre, Badri inscrit son 3ème but de la saison. Victoire historique pour les Hurlus. Il est impossible de dire si l’équipe sera capable de garder cette qualité de jeu. En revanche, si comme la saison passée, 28 points sont nécessaires pour se maintenir (la moyenne est à 25 points sur les 4 dernières saisons), le RMP a déjà fait 25% du chemin.
Au Standard, après l’entraîneur, c’est au tour de certains joueurs de faire pression sur le président pour apporter de la qualité dans l’effectif. Du coup, Duchâtelet n’a pas simplement tenté de ramener Andy Delort, mais il a essayé de racheter le Tours FC.
Club Brugge/Cercle Brugge : 1-1.
On vous fera pas le coup du « oh c’est un derby, les niveaux se resserrent, il y a plus de pression, etc… ». Mais un peu quand même. Parce que si le Club ouvre fort logiquement le score à la demi-heure de jeu par Castillo, la deuxième mi-temps est plutôt à l’avantage des Verts. Kabananga égalise donc à la 66’. En fin de match, Castillo choisit de manière assez inexplicable la frappe au-dessus lors de son face-à-face avec Werner, alors qu’il avait une solution à gauche, une à droite, et puis une en face, s’il avait compris qu’il fallait cadrer. Le Club perd bêtement deux points.
Courtrai/Genk : 1-1.
Running-gag. Trois semaines après l’éviction d’Emilio Ferrera au surlendemain de la première journée, les dirigeants n’ont toujours pas trouvé qui entraînera le club. Tout le monde semble refuser, que ce soit les entraîneurs ou les employeurs de ces entraîneurs. 2 rumeurs en début de semaine : l’entraîneur de Lokeren ou l’entraîneur du Panathinaikos.
Ce qui commence aussi à ressembler à un running-gag, ce sont les performances du leur nouveau gardien. Déjà fautif lors de la 2ème journée, Bizot remet ça, en jugeant mal un centre-tir de 40m d’Ulens. 29’, 1-0. Heureusement, Mboyo va égaliser face à son ancien club. Genk ne perd plus, mais n’a toujours pas remporté le moindre match.
Lokeren/Lierse : 2-0.
Lokeren aligne un 11 type avant son match de Coupe d’Europe. Victoire fastoche des locaux (qui n’ont rien à voir Bielsa), grâce à Maric sur pénalty (19’) et Beshart, jeune Croate tout juste arrivé en Gelbique. À noter que Lokeren s’est également renforcé en faisant signer Mbaye Leye, 65 buts en Jupiler Pro League dans sa carrière.
Ostende/Malines : 2-0.
Oh ce match, on s’en tape, mais d’une force ! Je suis quand même obligé de signaler que Ruytinx, cette salope, a marqué le dernier but de son équipe, pour une victoire 2-0. Et que Didier Ovono, le gardien, la légende, est dans l’équipe-type de la journée.
Charleroi/Waasland-Beveren : 2-2.
C’est déjà la crise à Charleroi. Toujours mesurés, les médias ont couvert le « match de la quasi-dernière chance ». Alors qu’en tant que lecteur fidèle de la Jup’, vous savez très bien qu’une équipe peut se sauver avec 0 point lors de la saison régulière.
Charleroi commence bien : 2ème minute, 1-0. Mais on n’annule pas un début de saison raté comme ça. 55ème minute :
Sur un centre d’un waeslandien, je me retrouve seul dans ma surface de réparation.
A) J’ai bien vu que je suis seul, je contrôle tranquillou et relance plus ou moins proprement.
B) Le gardien m’indique que je suis seul, et que je peux contrôler tranquillou et relancer plus ou moins proprement.
C) Je n’ai aucune idée du placement de mes adversaires, ni pourquoi je suis là, en plus mon gardien est muet, alors je dégage en corner et Waasland-Beveren égalise sur celui-ci.
D) Je klaxonne.
1-1 donc, Destorme.
MAIS ! Charleroi veut sa victoire et obtient un pénalty à la 75’, que Rossini transforme. Cette fois-ci c’est la bonne, se dit-on. Ben non, évidemment. Parce que dans les arrêts de jeu, la défense de Charleroi fait à peu près tout ce qu’il ne faut pas faire : perte du duel aérien, marquage lâché, mauvaise sortie du gardien, plus personne ne se préoccupe du ballon et va sur la ligne de but, glissade parce qu’on n’est pas sur ses appuis, tir à côté du ballon. À ne pas montrer dans toutes les écoles.
Score final, 2-2. Gros malaise. Les joueurs viennent s’excuser (et insulter, et être insultés) auprès des supporters. L’entraîneur, très apprécié, est épargné. Mais celui-ci demande des renforts. Le président a gentiment fait comprendre qu’il ne faut pas compter dessus.
Westerlo/Anderlecht : 2-2.
L’autre promu fait partie des équipes à ne pas avoir encore perdu. La tâche s’annonçait toutefois compliquée face au champion en titre, même si les Mauves ne brillent pas dans le jeu.
Pour commencer, les supporters d’Anderlecht avaient choisi de souhaiter la bienvenue à Steven Defour.
Westerlo ouvre le score à la 20’ grâce à Mbemba contre son camp (de la tête, face au but. Imparable). Vingt minutes plus tard, c’est même 2-0 grâce à Geudens, une superbe tête après un incroyable centre d’Apau, coup de pied, légèrement pris de l’extérieur.
La deuxième mi-temps sera en revanche dominée par Anderlecht. Cyriac permet au Sporting de revenir rapidement dans la partie (50’, 2-1), bien servi par Suarez. À la 67’, Praet se jette sur un ballon qui semblait perdu. Celui-ci vient heurter le bras d’un joueur de Westerlo : pénalty. Tielemans (keur avec les dwa) le transforme.
La Gantoise / Zulte Waregem : 3-1.
Et qui qui vous disait que La Gantoise allait faire chier son monde cette saison, hein ? C’est la Jup’ ! Bon certes il n’y a que 4 journées, mais les Gantois sont de mieux de mieux et sont toujours invaincus. Cette fois-ci, les Buffalos se sont offerts le scalp de Zulte Waregem. Pourtant les hommes du génial génie Francky Dury avaient ouvert le score grâce à Sylla, d’une manière assez surprenante : il place une tête sur la barre puis se retrouve au sol, déséquilibré. Après une roulade qui l’a sans doute privé de repères quant au positionnement du ballon, il se relève pile en bonne position pour une reprise de volée peu académique. Mi-temps, 0-1.
La deuxième période est totalement gantoise. Sven Kums, transféré de Zulte cet été, voit son pénalty arrêté par #Bossut2016. Mais à la 69’, Habib Habibou, transféré de Zulte cet hiver, égalise. Deux minutes plus tard, sur un long dégagement du gardien, la défense de Zulte est affreusement lobée. Skulason gagne son face-à-face : 2-1. À la 84’, nouveau pénalty pour Gand. Habibou veut montrer à son entraîneur qu’il aurait dû jouer depuis le début de saison et veut tirer. Son coach désigne Kums, mais celui-ci a perdu ses couilles et n’ose pas tirer une deuxième fois. Du coup, c’est Milicevic qui se charge de plier le match.
Le classement :
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Jean-Marie Pfouff
Pourquoi tant de haine avec Defour ? Je veux dire les rivalités sont si fortes que ça ?
C’est la plus grosse rivalité du pays. Ca n’est pas aussi médiatisé qu’un Paris-Marseille en France, mais la passion (et la tension) des supporters me semble souvent supérieure.
Rivalité sportive depuis les années 1950, mais aussi sociale : Anderlecht (c’est-à-dire Bruxelles), c’est la capitale et c’est plutôt bourgeois. Liège, c’est la province, le prolétariat.
En plus de ça, Steven Defour était capitaine du Standard (le plus jeune de l’histoire du club) lors des titres de 2008 et 2009, les premiers depuis 25 ans. Il a souvent répété son amour pour le club et qu’il ne pourrait jamais jouer à Anderlecht. En mai dernier, il déclarait encore qu’Anderlecht avait pas mérité son titre de champion (ce qui n’est pas faux, mais ce qui fait tâche, aujourd’hui).
Du coup au-delà de la rivalité qui n’a pas empêché certains joueurs du Standard de finir à Anderlecht (Mbokani, Jovanovic) ou dans l’autre sens (Van Damme), c’est aussi tout ce que représente Defour qui est mis en cause par les supporters des deux équipes.
Je suppose que Defour calmera assez vite les supporters anderlechtois. Mais chaque retour à Liège sera compliqué… La sélection joue d’ailleurs à Liège dans 2 semaines, ça sera à suivre.
Je dirais même qu’à côté d’un Anderlecht-Standard, Paris-Marseille c’est pas grand’chose.
Ce qui est surtout critiqué côté Anderlechtois, c’est que lorsqu’il était capitaine du Standard, Defour a pas mal de déclarations « hostiles » au rival, mais la direction est également pointée du doigt qui, de l’avis des supporters, se fout des valeurs du club.
Les tensions wallons/flamands sont si importantes ? Enfin je veux dire à ce point la ?
Parce que Defour a pas l’air dégueu dans ses prestations. Donc ça devrait rassurer…
Mais lorsque les joueurs wallons jouent en province flamande ou vice versa les tensions sont encore visibles ?
Pour être précis, Anderlecht n’est pas une commune flamande. Elle appartient à la région Bruxelles-Capitale.
Mais autrement, dans d’autres clubs, certains supporters flamands n’hésitent pas à insulter les Wallons. Le Beerschot (un des clubs d’Anvers, bastion de l’indépendantisme flamand) était un grand spécialiste.
Genk se prend régulièrement des amendes pour des chants anti-wallons. L’arbitre (wallon) de Genk/Charleroi en 2007 avait même arrêté le match à cause des « propos racistes », parce qu’il sentait que les joueurs de Charleroi étaient plus concentrés sur les chants que sur le match.
Au niveau amateur ça n’existe pas, puisque les footballs flamand et wallon sont séparés, à quelques exceptions près. Mais je me souviens d’un match de Coupe où un petit club flamand avait profité d’avoir un adversaire wallon (Charleroi encore en l’occurrence) pour faire savoir ce qu’ils pensaient d’eux.
Mais ça n’arrive pas à chaque match non plus, je ne veux pas généraliser. Et puis le foot wallon agonise (D1-D2 : 8 clubs wallons, 24 flamands), donc forcément c’est plutôt rare !
Quant à Defour, il a manqué de régularité pour s’imposer à Porto. Mais j’adore ce joueur. Dans mon XI idéal en sélection nationale, il serait titulaire.