La Baci A Tutti Accademia note Italie-Croatie (1-1)
Mario Monti a des courbes qui se croisent.
Je vous avais prévenus, tas d’arriérés. L’austérité, la rigueur triste, je l’amène et la sème partout où je ramène ma poire lombarde. Fallait pas s’attendre à un florilège de ducats sous la robe rouge, je ne suis pas Hu Jintao et ses 22 % de croissance annuelle, je dirige l’Italie je vous rappelle. Faut pas rêver. Soyons honnêtes, on va pas se le cacher, j’ai pas peur des tabous. Ca va être dur, pas facile quoi. Avec deux minuscules points dans la besace, je nous vois mal au sommet de l’Europe. Mais croyez pas, ça m’emmerde. Je vais encore être la risée aux sommets avec les copains. On va se foutre de ma gueule, comme si ça suffisait pas de recevoir une leçon économique, on va m’en donner une sportive. Au moins Mariano, on le fait pas chier avec ça.
J’en ai un peu marre de sortir constamment la calculette pour tout et n’importe quoi.. Pour la balance commerciale, pour le déficit public, pour les spaghetti, pour la qualif. Je soustrais, multiplie, divise, additionne tout et n’importe quoi. Le seul calcul qui me préoccupe, c’est celui qui arrive inopinément au moment des entrevues avec mes donzelles. Pour le reste, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise : il faut battre l’Irlande, et espérer que la roja et les lustucru-cochonou ne se quittent pas sur un score nul. Ca semble plutôt sympa et simple à faire, mais en Italie, rien n’est simple. Alors, on peut claquer des dents devant les paste con crema.
En même temps, soyons réalistes -et je le suis, c’est pour ça qu’on m’a collé cette galère sur le dos- au vu de la performance réalisée hier, ce serait profondément communiste, pardon inconscient, de dire que la victoire face aux leprechauns est acquise.
La première mi-temps donnait pourtant quelques satisfactions, la formation, reconduite à l’identique par Cesare, était bien en place et, gagnant la bataille du milieu, mettait sérieusement en difficulté des Croates pris à la gorge. Néanmoins, même si les attaquants à l’image d’un Cassano intenable remuaient leurs miches comme la meneuse de revue à La Corte dei Miracoli, la décision tardait bien à se faire, comme un symbole de négociations contre Bachar, la star du steak haché. Il fallut que le maestro Andrea Pirlo fasse parler la poudre en expédiant un superbe coup franc « in the box », ou plutôt «u okviru », en croate dans le texte. J’en sautillais sur mon canapé, comme un bambin qui vient de voir la maîtresse en maillot de bain sur le toit du magasin. Et puis au retour du vestiaire, on pensait bien qu’il valait mieux tuer le match en marquant un deuxième but, il fallait donc en remettre un coup. Avec les copains du gouvernement, on avait pensé ça aussi. Résultat : on est encore plus dans la merde, fallait peut-être pas qu’on dépense les économies dans les bars à catins. Fallait peut-être pas revenir sur le terrain avec autant d’envie que de crema al culo. Comme un boomerang, l’arrosoir revint dans la gueule de la Squadra. Et paf ! Un match nul de plus et une situation compliquée. Mais bon, le compliqué, c’est mon rayon, c’est bien pour ça que je suis là. Pour redresser la barre. Et j’assume, j’y arriverai. Non je déconne. On va tous crever, on passera pas le premier tour et la crise va tellement nous saigner à blanc qu’on va revenir à la lire et qu’on se fera annexer par le Vatican. C’est Benedetto qui va être content. En attendant, il faut prier pour que la Squadra me donne un peu de répit, parce que j’ai encore les couilles pleines et il faut que je reste au pouvoir, j’ai besoin de liquidités pour vider mon liquide sur de superbe plantes qui ont besoin d’être irriguées. On dirait pas comme ça que je suis un chaud lapin hein, quand je serre la main à la Hollande et à la Mimolette qui me file jamais la mi-molle ?
Titolari :
Buffon (3/5) : Pas tellement inquiété, il prenait quelques ballons dans sa niche, parfois en deux temps, certes. Et puis, catastrophe ! « Une riche américaine, à grands coups de je t’aime, lui proposa d’aller jusqu’à Hollywood. Tu seras le plus beau de tous les Caruso. ». Et quel drame pour le village ! « Pourtant on était fier qu’il dépasse nos frontières, Gigi partait conquérir l’Amérique, et quand il arriva, le village était là. ». Ouais enfin voilà, y a eu but, et Gigi, l’Amoroso, n’y pouvait rien. Fusillé.
Chiellini (2/5) : Encore une fois le but est pour sa pomme, comme quoi l’expérience n’est pas toujours une garantie. Et voilà une bonne excuse pour engager toujours plus de stagiaires. De sexe féminin.
De Rossi (3/5) : Après avoir donné satisfaction au premier match, DDR a été logiquement reconduit en défense centrale. Le défi était grand avec des gabarits un peu plus difficiles à gérer, mais il s’en est bien tiré, et le jeu des Croates passait davantage par les ailes. A noter la qualité du bonhomme dans les un-contre-un, alors qu’il ne commet jamais l’erreur de se livrer trop tôt.
Bonucci (3/5) : Des relances un peu meilleures, bien que pas toujours réussies. Et puis quelques bonnes interventions, de la tête notamment. Son niveau de jeu s’améliore comme sa convocation au tribunal se rapproche. Bizarre.
Giaccherini (2/5) : Lapin compris le lapin crétin. En tout cas, en première mi-temps, l’a souffert. Heureusement que Thiago Motta le suppléait dans son couloir. Il faut dire que c’est un poste compliqué à jouer dans le 3-5-2, compte tenu des aller-retours que celui-ci exige. Du mieux en deuxième période, avec des efforts louables pour défendre.
Maggio (2/5) : Encore une fois il a déçu. Il a pourtant l’expérience de ce poste, dans un système de jeu similaire, à Naples. Il se projetait, ne recevait pas toujours de bons ballons, mais quand il les recevait ne faisait rien de bon.
Pirlo (3/5) : Toujours aussi bon avec ses CPA, la preuve en est avec son but, mais il y a quelques déchets inhabituels dans son jeu pour ternir sa prestation. Frustrant, à l’image du résultat.
Thiago Motta (3/5) : J’admire beaucoup les travailleurs de l’ombre, mais je préfère encore les emplois fictifs. Bon, soit. On ne l’a pas tellement vu aux avants-postes mais il ne pouvait pas être au four et au moulin, en train de donner un coup de main au lapin crétin et d’amener le danger dans la boîte (remplacé par Montolivo).
Marchisio (3/5) : Vraiment une bonne entame, avec de la percussion, des adversaires éliminés et des espaces libérés. C’était avant de se consumer en deuxième période.
Cassano (3/5) : En première période tout le danger ou presque venait de lui. Il ne manquait à Fantantonio que la réussite. C’était avant de disparaître en deuxième période. Faut dire qu’il était complètement cramé (remplacé par Giovinco).
Balotelli (2/5) : Mario ! Toujours pas de pizza au caviar ? Et non. Il a tout de même posé pas mal de problèmes à la défense croate, avant de sortir pour Di Natale, qui n’a rien fait. Mauvais coaching pour le coup (remplacé par Di Natale).
Sostituzioni :
Montolivo : Chèvre noire dans un cheptel de moutons.
Di Natale : Voir Balotelli. N’a rien fait.
Giovinco : J’ose même pas imaginer combien mesure sa sœur. A fait plus que Di Natale en moins de temps.
Bonus Mariano Rajoy :
Zé soui content passe qué grasse à Fernando, on lé za défonsser les zirlandais, alors qu’on sé sitou encore plousse dans la merde qué eu, niveau finansse. Bissou.
Siamo realistici, sbarriamoci rapidamente possibile,
Double M.