Les Béarnais sont généreux. On a pu le vérifier lors de notre déplacement à Pau. Et on est tellement sympa qu’en retour, on leur a laissé la victoire.

Pau, ça fait partie des destinations exotiques de Ligue 2. Vous comprenez, c’est plus sympa d’aller dans le sud-ouest qu’à Créteil, Orléans ou pire, au Havre. Aller à Pau, c’est un peu comme faire Rendez-vous en terre inconnue : c’est loin, c’est l’aventure et tu sais que tu vas y rencontrer des gens bienveillants.

Pour ce déplacement, qui est l’un des plus lointains de la saison pour moi, le GPS affiche 1130 km et 14h30 de route aller-retour, environ. La route se fait tranquillement, comme d’habitude, et l’arrivée à Pau se fait en milieu d’après-midi. J’en profite pour rendre visite à Bruno et Hélène, un couple d’amis qui était dans mon club de foot il y a quelques années et qui ont récemment emménagé dans les environs de Pau. Je vous raconte ma vie, vous vous en branlez sans doute, mais moi, ça me permet de garder des traces écrites de mes déplacements, pour que je m’en souvienne dans mes vieilles années, quand j’aurais perdu la mémoire.

Pour éviter tout problème comme cela a été le cas à Nîmes, I Sanguinari avaient bien pris la peine (encore et encore) de vérifier que tout se passerait bien à Pau. On nous avait ainsi dit d’arriver après 18h, le club de rugby de Pau jouant juste avant, juste à côté. La consigne est bien passée et nous arrivons sur place peu après 18h, après avoir fait face à un afflux de voitures sortant du stade du Hameau. Le parking visiteurs et le parcage sont au bout de l’impasse. Des stadiers nous attendent. Le SLO du Pau FC me rejoint vite : il m’avait contacté quelques jours avant le match pour être sûr qu’on soit bien accueilli et qu’on ne manque de rien. Un chef de la sécurité vient à notre rencontre, très sympathique, pour nous donner quelques conseils et quelques consignes, après m’avoir lancé un « bon, je vais te tutoyer hein, ça sert à rien de se vouvoyer » plein de bonhommie. Ici, les gens sont comme ça, ils ont : le sens de l’hospitalité, le souci de ne pas se prendre la tête, la volonté que le visiteur ne manque de rien. Et ici, ceux qui travaillent au stade ont l’air de connaître leur environnement. Et c’est agréable, surtout en comparaison avec d’autres stades et/ou employés qui se prennent pour des cowboys imblairables et hautains.

Pendant le match, à plusieurs reprises, des membres de la sécurité/du club du Pau FC viendront nous voir pour nous demander si tout se passait bien et si nous ne manquions de rien. Encore une fois très agréable. Autre chose qui est agréable (un mot que je vais utiliser à de nombreuses reprises aujourd’hui), c’est la composition de notre parcage : nous sommes 8 en ce samedi soir, avec des anciens, des plus jeunes, des ouvriers, des cadres, des (grands) enfants qui sont venus avec leur père, des supporters de l’ACA venus de partout, Toulouse, Bordeaux, Niort, Mont-de-Marsan. Bref, une belle brochette représentative. Et que tout ce monde se mélange et pousse pour les mêmes couleurs, c’est merveilleux.

On revient un peu en arrière, avec l’entrée dans le parcage, qui s’est faite un peu tard (aux alentours de 18h40) après avoir attendu les e-billets pour entrer. Ce sont les deux seuls bémols de la soirée. De plus en plus fréquents, les e-billets imprimés remplacent petit à petit les véritables billets cartonnés, qui sont chers au cœur de nombreux supporters et collectionneurs, comme cela est mon cas. C’est donc un peu dommage d’avoir comme souvenir une feuille A4 imprimée en noir et blanc plutôt qu’un ticket de match, mais bon, on chipote. J’en profite pour lancer un appel : si vous avez un vrai billet de ce match Pau FC – AC Ajaccio en rab et que vous voulez me l’envoyez, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaires ou sur mes réseaux sociaux. Pour une fois, il est également à noter qu’on ne nous demandera pas de déplier la bâche pour vérifier les inscriptions qui s’y trouvent. Les stadiers nous ont toutefois « palpé » avec leur détecteur de métaux portatif.

Bref, il est 18h45 – les pom-pom girls sont encore en train de s’échauffer derrière la tribune – quand nous commençons à nous installer en parcage. Notre morceau de parcage est juste assez long pour notre bâche, il est couvert et il ne fait pas froid. Les conditions sont optimales. C’est le moment opportun de parler de mon coup de cœur pour ce stade, le Nouste Camp. J’avais eu l’occasion d’y aller la saison dernière à huis-clos, en tribune de presse, mais là, c’est bien différent. En plus de l’accueil sympathique, le stade, fabriqué en 2018, est à taille humaine, bien pensé, bien construit, avec un côté atypique. On a l’impression qu’il est en préfabriqué, qu’il n’est pas fini, mais c’est ce qui fait son charme. Et puis il est sans doute amené à être amélioré avec le temps. Je peux avancer sans hésiter qu’il fait partie du top 3 de mes stades préférés de Ligue 2.

En parcage, nous sommes également agréablement surpris par l’ambiance. Le petit kop palois a fait du bruit, pendant une longue partie du match et surtout, le stade était pratiquement plein, avec plus de 3000 spectateurs. Et mieux vaut avoir un petit stade rempli, qu’un grand stade tout neuf mais vide. Suivez mon regard. Selon certains, il y avait plus d’ambiance au Nouste Camp qu’au stade du Hameau pour le match de rugby de la Section Paloise juste avant. Dans tous les cas, Pau est une belle ville de sport, avec des équipes au haut-niveau en foot, en rugby, en handball, en basket, et avec l’organisation d’une grande compétition d’équitation.

Parlons un peu du jeu. Pour cette rencontre, Olivier Pantaloni a aligné ce qui ressemble à l’équipe-type au vu des absents : Leroy – Kalulu, Gonzalez, Avinel, Diallo – Laçi, Coutadeur, Bayala, Nouri – El Idrissy, Courtet. Comme le dira l’illustre Alain Orsoni après la rencontre, on verra vite que l’ACA n’aura « pas mis tous les ingrédients » nécessaires pour remporter le match. En première mi-temps, les Acéistes ont véritablement commencé à jouer à la 30e minute, jusqu’à la 40e. C’était mieux en deuxième période, mais pas suffisant, surtout face à une belle équipe paloise, qui m’a elle aussi impressionné. Elle s’est montrée solide, avec des joueurs intéressants individuellement. On ne parlera pas de l’unique buteur du match, Victor Lobry (qui est mon joueur préféré de Ligue 2 hors ACA), mais plutôt de l’étonnant et peu orthodoxe Kouassi en défense centrale, qui a fait le job, de Romain Armand, qui, on le sentait, pouvait faire des différences à chaque prise de balle (ah, toujours un ancien du Gazelec pour nous faire chier…) et surtout de Quentin Daubin, que je ne connaissais pas, et qui a brillé par ses ballons récupérés, sa bonne couverture de balle, son jeu long et sa malice.

L’ACA était un peu trop agacé, un peu trop pressé, un peu trop maladroit pour ramener un résultat de ce match qui ne restera pas dans les annales au niveau du jeu. Le combat s’est surtout fait en milieu de terrain, les occasions de but pouvant se compter sur les doigts d’une main. Sans doute la moins bonne prestation acéiste à l’extérieur cette saison, après celle à Bastia.

On n’oublie pas les à-côtés qui font le charme de ces déplacements : la bouffe !

Les + :

  • Deux jeunes souriants et sympathiques sont venus prendre nos commandes de boissons directement dans le parcage. Et ils sont venus nous les servir. Avec possibilité de payer en liquide ET en carte bancaire.
  • Ils servent de la VRAIE BIÈRE, des pintes avec de l’alcool à l’intérieur !!
  • Il y a du chaud : des frites et des sandwichs chauds, avec des classiques comme merguez et chipolatas et des spécialités qu’on ne voit qu’ici, des sandwichs à la ventrèche et au canard !
  • Le service de nos sandwichs a été d’une rapidité extrême, grâce à une organisation millimétrée de la buvette principale.

Les – :

  • Nous n’étions que 8, donc ils n’ont pas voulu ouvrir la buvette visiteurs, ce que je peux comprendre. On nous a dit qu’on viendrait prendre nos commandes pour les sandwichs directement dans le parcage, ce qui n’a pas été le cas. Il a donc fallu qu’un de nous (moi en l’occurrence) se porte volontaire pour aller chercher les sandwichs de l’autre côté des grillages, à la buvette principale. Un peu chiant, ça m’a fait rater quelques instants du match.
  • Les frites étaient bonnes, mais froides. Et il n’y avait plus toutes les sauces disponibles.
  • « Il y a beaucoup de pain mais pas beaucoup de viande » est la phrase la plus entendue dans le parcage après dégustation.

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 4,25/5. Un sandwich « cœur de canard » à 3 euros 50, une pinte à 5 euros 50 et le tour est joué. La viande était chaude, la bière était fraîche et alcoolisée, le service était sympathique et rapide. Il y a la possibilité (c’est même le moyen privilégié – et unique ? – par les buvettes paloises) de payer par carte bancaire. Il y a des sandwichs qu’on ne trouve pas ailleurs. Bref, c’est du tout bon. La preuve que l’on peut être un club sans grand moyen financier et bien accueillir ses spectateurs. Suivez mon regard. Bravo au Pau FC.

Et les chiottes alors ? Le stade était neuf, elles sont bien évidemment propres et bien entretenues. Dans ce qui ressemble à un préfabriqué, les toilettes sont lumineuses et pas odorantes, avec tout le nécessaire à portée de mains : de l’eau, du savon, des serviettes en papier, du PQ, des brosses à chiottes, des miroirs. En gros, rien à redire (sauf une petite flaque d’eau en entrant). C’est un très bon 4,5/5.

On remercie les joueurs qui sont venus nous saluer après le coup de sifflet final malgré la défaite 1-0. On remercie Benjamin Leroy qui est venu donner son maillot. On remercie le SLO, la sécurité et le public bon enfant du Pau FC. On ne remercie pas le mec qui est arrivé de nulle part dans le parcage en deuxième mi-temps avec un djembé (et qui nous a visiblement porté l’œil). Je remercie les nombreux jeunes qui m’ont couru après pour me demander des photos et me dire des petits mots gentils. On reviendra à Pau avec plaisir. Et en ramenant les trois points cette fois-ci.

Pour ma part, le retour ne se fera, pour une fois, pas directement après la rencontre mais le lendemain matin : j’avais en effet accepté l’invitation de Bruno et Hélène pour une petite raclette d’après-match. Et sachez qu’une raclette, ça ne se refuse jamais (surtout si elle est accompagnée de bière, de Jurançon et de whisky). À consommer avec modération.

Perfettu

3 thoughts on “Pau FC – AC Ajaccio : défaite acéiste mais coup de cœur palois

  1. Bonsoir mille merci vraiment cela fait énormément plaisir .Et on essaie avec le club de toujours bien accueillir nos hôtes. Manu Rodriguez adjoint sûreté sécurité Pau FC Amitiés

  2. Je me demandais si tu étais au stade. J’avais vu le documentaire sur ta 106 et toi (qui était top).
    Je suis tombé par hasard sur ce site et l’article.
    Heureux que tu ais apprécié ton déplacement chez nous.
    La prochaine fois il faudra s’organiser une rencontre après le match autour d’un verre si tu es chaud à rencontrer des supporters adverses ;)

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