L2 35e J

Il ne restait plus que 12 points à prendre. Comme les apôtres. Il en reste donc 9. Comme télécom. Le grand événement de la journée reste bien sûr l’officialisation de la montée brestoise en L1. Une bien belle performance d’une bien belle équipe qui pratique un bien beau football et qui mérite un bien sympathique hommage.

Poulet de Brest

La Breizhou académie est tombée vraiment sous le charme de cette équipe élégante et couillue à la fois lors de sa victoire contre Caen. Ainsi séduite, elle a suivi avec attention les prestations de sa nouvelle favorite de ligue 2, embrassé sa cause et ce soir se réjouit de la voir pénétrer l’élite. Reconnaissante et inspirée, la Breizhou académie s’est laissée portée par la nuit pour écrire un billet doux destinée à cette bien belle ambassadrice finistérienne.

Saluons d’abord son parcours. Brest est deuxième depuis la 17e journée, et une victoire à Tours, qui était l’adversaire du soir. « Comme un symbole » vous diront ceux qui n’ont pas honte de recourir aux plus gros clichés, formules toutes faîtes et mots-clés. « Comme un symbole  aussi » Roux et Grougi, les deux ti’zefs les plus connus, sont les deux buteurs de la soirée.. « Et comme un symbole », dans le même temps Guingamp perd à Sedan et se retrouve 19e etc. etc. etc.

Meilleure attaque du championnat et deuxième meilleure défense. Brest a gardé le cap. Sir Alex du Pont, anobli par la population locale, a construit une équipe de classe qui aura marqué l’histoire du club. Arrivé l’an dernier en sauveur pour une prétendue « pige de 4 matchs », le mythique coach de l’extraordinaire Gueugnon de Trapasso et Esceth N’Zi et du grand Sedan de Pius N’Diefi et Cédric Mionnet apparaît maintenant comme un génie. Et un génie, c’est trois voeux. Donc maintien en L2, montée en L1… Il en reste un. Le stade brestois va encore faire de belles choses l’année prochaine.

Un gardien félin et agile, une défense solide et athlétique un rien dur sur l’homme, un milieu de petite taille mais c’est pas la taille qui compte, et une attaque percutante et vive. Alex Dupont a su redonner confiance à une équipe en perdition avant de parfaire son oeuvre par un recrutement parfaitement réussi. Il y a Roux, bien entendu. Lui, personne ne l’a raté. Il y a Grougi ensuite, le meneur de jeu venu de Clermont. Mais il y a aussi Omar Daf, impressionnant latéral, Oscar Ewolo, le guide vers la lumière, et Benoit Lesoimier, le virevoltant milieu/ailier gauche. Un tant critiqué, le travail accompli par Corentin Martins est une belle réussite. Bon, il y a Laurenti aussi. Bof. Mais il a été prêté sans option d’achat de toutes façons.

On sent que le groupe vit bien, et la relation qui lie le public à son équipe est très forte. À une époque où les supporters sont de plus en pris pour des cons, et les joueurs des mercenaires qui enfilent plus facilement les putes que les buts, ça fait zizir de voir de vrais exemples de joueurs concernés comme  Bruno Grougi et son tee-shirt plutôt qu’un éternel baiser sur l’écusson qui perd beaucoup de sa beauté quand on sait comment l’auteur va finir sa soirée et son prochain mercato.

Enfin, c’est pas moi qui vais leur faire la leçon, je ne suis qu’un opportuniste aussi en comparaison avec ceux qui allaient au stade quand le club était en CFA. Il n’empêche que je m’intéresserai de près, et avec beaucoup d’excitation à la suite de cette aventure. J’irai faire quelques doigts à Auteuil au Parc avec le maillot de Bigné et sa dégaine de ticket de métro. J’irai me soulever chez Juppé, voir ce que les Bordelaises ont dans le ventre; rugir de plaisir chez l’Aulass et tater son Collomb. J’irais gueuler « Ici, c’est Brest » à Chaban, à Gerland et sous les fenêtres de Laurent Blanc. Et bien sûr, j’irai grossir les rangs de ses admirateurs dans l’enceinte du Francis.

Ma femme s’appelle Francis

Soyons honnête, Francis le Blé n’est pas la MILF rêvée. Elle a plus un côté PMU, c’est sûr. Mais son amour de la fête; sa façon de chanter, son sens de l’humour et son style buveur de Kro me laissent rêveur. Problème : elle va connaître une grande opération de chirurgie esthétique que lui impose le statut d’élite et les décisions prises par le service médical ne sont pas des plus bandantes. Il s’agit en fait de bouger le Kop de l’historique route de Quimper (RDK, K pour Kemper) à la nouvelle tribune d’en face, route de Paris qui sera sans toit…À Brest même, c’est pas très futé…

Alors bien sûr; ce n’est pas comme si on déménageait Auteuil à Boulogne. Pour rester dans la métaphore de gentleman, c’est un peu comme si l’opération consistait à inverser les lèvres de la belle Francis. Je veux bien croire que c’est le fantasme de certains pervers un brin misogyne, mais c’est loin d’être celui des vrais hommes de goût qui aiment Francis pour son ambiance.

Les raisons ne sont pas difficiles à cerner : le parcage visiteur de ligue 1 exige de la place et des normes de sécurité. Un certain confort aussi. Un geste donc élégant à l’égard des supporters parisiens qui en profiteront pour se foutre gentiment sur la gueule, ou pour tous ceux qui se sentent poussé un accent du Sud quand l’OM vient jouer dans leur région natale qu’ils n’ont jamais quittés. C’est un peu moins élégant pour les ti’zefs, Steeve Elana inclus qui aura donc le droit de se faire insulter pendant 45 minutes, même chez lui.

Personnellement, j’irais donc en RDK lorsque Rennes viendra. Parce que Francis, c’est juste ma maitresse en fait. Ma femme, c’est l’autre stade de Bretagne. Celle qui est plus calme, qui boit moins et adore la saucisse. Mais comme elle est extrêmement frigide en ce moment, je trouve du plaisir ailleurs. Je reste attaché à elle quand même, car « nous deux, c’est pour la vie », même avec Patrick Le Lay (sigh)…

Le match à retenir : Brest/Tours (Breizh tour)

Prestation très sérieuse des Brestois face à une équipe de Tours de qualité mais qui n’est jamais parvenu à s’exprimer dans le match. Le danger est venu d’abord des coups de pied arrêtés de Grougi, dont un repris par Brou-Apanga qui rebondit sur la barre. Mais c’est finalement dans le jeu, que la paire gROUXgi trouve la faille, sur une frappe parfaite hors-surface du Nolan qui finit dans la lucarne. En deuxième temps, Brest fait le break sur un pénalty de Grougi peu mérité. Ensuite, les héros du soir ont géré le match.

Un peu plus au sud, Vannes a obtenu un succès précieux face à Nantes grâce à Djadjédjé. Quant à Guingamp… Ne parlons pas des choses qui fâchent. Une petite blague plutôt : Arles-Avignon a creusé l’écart avec le 4e en battant dans les arrêts de jeu le FC Kita.

Le joueur dont j’avais subitement envie de parler : Y’en a pas.

Tout Brest mériterait un éloge.

D’autres trucs à retenir ?

Ben non.

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