La Breizhou académie note Le Mans-Rennes

Nouvel académicien expérimenté, Roazh Takouer suit attentivement Rennes et la Ligue 2 (bretonne).

Tous les feux étaient au vert pour Rennes : 3 victoires consécutives, un trio offensif en pleine forme, un adversaire à la dérive avec en plus un président qui préfère construire un gros stade qu’une équipe et recruter Michel Moulin plutôt qu’un entraîneur… Bref tous les feux étaient au vert, et on commençait du coup à s’inquiéter parce qu’on connait suffisamment les Rouges pour savoir que, généralement, c’est à ce genre de moments qu’ils calent.

L’inquiétude grandissait avec le forfait du meilleur buteur rennais Gyan, qui entraîne la titularisation de Briand dans l’axe, et celle de Bangoura tout court, avec également une première mi-temps qu’on peut légitimement qualifier de purge. En plus en voyant Goulon (1m96), Cerdan (1m90), Maiga (1m86) comparé à notre trio de récupérateurs atteignant la moyenne d’ 1m77, et une envie légèrement plus grande que d’habitude pour l’équipe mancelle, on a craint une défaite à la lacombe 15 jours après la victoire à la lacombe unanimement décrite par la presse. Heureusement, le MUC n’avait pas pensé à investir dans un joueur capable de tirer les coups de pied arrêtés ou même de centrer.

Score final 3/1. L’espoir européen perdure. Généralement, Rennes attend la 37e journée pour y renoncer.

Douchez 3/5 : Décisif en début de match, plonge en retard sur le but manceau, le ballon lui passant sous le bras. Soirée plutôt tranquille sinon. Contrairement à son coéquipier Jimmy, le rêve de mondial s’éloigne un peu plus pour Nico. Et comme il joue à Rennes et fait la gueule depuis des semaines, il ne bénéficiera même pas d’une campagne de presse en sa faveur.

Fanni 4/5 : A eu un peu de mal à rentrer dans la partie. Peut-être qu’il a vu Moulin dans les tribunes et qu’il a eu peur que le PSG veuille le recruter. Il est ensuite monté en puissance, devenant le seul maître de tout le couloir droit. Passeur sur le deuxième but, où il s’arrache pour centrer avant que la balle ne sorte en 6m. Bref, il s’est contenté de rappeler discrètement qu’il était potentiellement le meilleur arrière droit français du moment.

Bocanegra 3/5 : Avec Dossevi dans son couloir, il faisait partie des rares joueurs rennais qui avaient la malchance d’avoir un vrai joueur de foot en face. La soirée a finalement été plutôt tranquille vu que Dossevi préférait repiquer dans l’axe et laisser les débordements à Corchia. Il se place bien et assure l’essentiel, mais quand l’équipe avait le ballon, il faisait partie des maillons faibles.

Mangane 3/5 : Souverain dans les airs, il n’a pas eu besoin de sortir le grand jeu pour contenir les offensives sarthoises : ni retourné acrobatique dans sa propre surface, ni tacle à la cuisse. Il ne devait pas être très motivé en fait puisqu’il n’a même pas cherché à remonter 20m tout seul comme d’habitude. Recruté l’an dernier pour anticiper le départ de M’Bia, Mangane était déjà devenu un vrai défenseur central. Il a montré en plus hier qu’il pouvait jouer comme un vrai défenseur central.

Hansson 4/5 : Avec sa pommette en sang d’abord, puis son bandeau noir ensuite, on l’aurait vraiment imaginé sur un drakkar avec Kirk Degueulas et Tony Courtiz. Déjà, ça, on aime. Ensuite, c’est lui qui obtient le coup-franc qui provoque la plus chaude occasion rennaise de la première mi-temps. Il se jette trop tard dans les jambes de Dossevi sur l’égalisation. A sa décharge, il a sans doute été surpris que le Manceau contrôle aussi facilement la tentative de reprise de volée de Frédéric Thomas. Vexé, il est ensuite monté aux avant postes quelques minutes sans grande réussite. On apprécie l’envie d’un vrai capitaine. Il a fini le travail en ressoudant la défense et en fermant prudemment la boutique.

Mvila 3/5 : Grand découvreur de jeunes talents, Guy Lacombe, un des 10 entraîneurs qui se vantent d’avoir révélé Zidane, ne le faisait pas jouer. Aujourd’hui, il est titulaire indiscutable aussi bien avec le Rennes qui joue bien, mais ne gagne pas toujours, qu’avec le Rennes qui joue moins bien et gagne toujours. Dommage tout de même qu’il ne profite pas de ce genre de matchs pour se mettre plus en valeur sur le plan offensif.

Tettey 3/5 : Quand il joue, les résultats obtenus par Rennes sont généralement bons. C’est donc qu’il sert à quelque chose. Mais à quoi ? On arrive pas à le lire dans le chouchenn. C’est promis on surveillera de près sa performance individuelle une prochaine fois. Dans le doute pour l’instant, on lui met 3 parce qu’on a pas le droit de mettre des notes décimales et que Rennes a gagné.

Lemoine 3/5 :Mal remis de sa grippe, le Fab pas trop houleux ? Très bon à Valenciennes il y a 15 jours, on espérait voir plus que les chandelles et les feuilles mortes de ses débuts. Irréprochable sinon dans l’envie, prêt même à sacrifier ses parties sur un ballon anodin (35e). Mais ceux qui l’ont vu jouer savent bien qu’il est plus précieux pour harceler que pour conclure ou même transpercer.

Bangoura 3/5 : Discret. C’est vrai. C’est pourtant lui qui réalise la seule frappe notable des Rennais en première période. A part ça… Il tire le pénalty du 1/0. Et ça, ça mérite 3 parce qu’on a vraiment eu peur qu’il le rate. En se portant volontaire, il a quand même prouvé qu’il ne cherchait pas à se cacher. C’est pourtant ce qu’on croyait à la vue de son absence d’appels. Sort à la 68e, Antonetti s’étant finalement décidé à jouer la gagne.

Briand 4/5 : Avait deux visages hier. 2/5 pour l’attaquant transparent de première mi-temps dont la seule frappe était plus proche de la ligne de touche que du but d’Ovono et dont la seule occasion chaude était un potentiel csc adverse. 5/5 pour le buteur réaliste de 2e mi-temps aux stats gyantesques : 3 tirs, 2 buts. Ce qui fait un total de 4/5 parce que je n’ai pas le droit aux notes décimales d’abord, parce que sa frappe improbable de la 40e tient aussi beaucoup au fait qu’il était encore groggy 5 minutes après s’être fait percuté par la sortie d’Ovono ensuite et parce que s’il maintient ce niveau de jeu, il sera au mondial. Sort à la 88e.

Marveaux 4/5 : S’est pris des coups. Sinon, sa première accélération (20e) crée le danger, mais il tire aussi mal que l’année dernière les deux corners qu’il obtient ensuite. Se reprend des coups. Se redécide à accélérer à la 50e pour voir. Trois Manceaux dans le vent, un pénalty obtenu. Le Mans égalise. Se décide à mener le jeu, décale Fanni qui centre. Rennes reprend l’avantage. Ça a l’air facile le foot avec lui. Sort à la 82e.

Les entrées en jeu

Ekoko (61e) 4/5 : Fini par me faire changer d’avis après une année complète de scepticisme à son encontre. Entré comme ailier droit, il passe dans l’axe à la sortie de Briand. Il trouve le poteau à la 92e sur sa seule occasion, qu’il se procure tout seul. Semble plus intéressant en 9 ou 9 et ½ qu’en ailier.

Leroy (82e) non noté : Est rentré rien que pour faire chier les Manceaux.

Danzé (88e) non noté : Quand il a remplacé Briand, j’ai eu envie d’imaginer deux secondes qu’il pouvait aussi jouer en pointe. Deux secondes. Le temps de me souvenir qu’Ekoko était déjà sur la pelouse.

Les autres apparitions

Ovono 4/5 : Pour avoir pu profiter par le passé des sorties de Gilles Rousset, de la motivation d’Eric Durand, des exploits de Fabien Debec, des rêflexes d’Andreas Isaksson ou du sens du placement de Simon Pouplin, la Breizhou académie tenait à saluer l’oeuvre de ce digne représentant d’une école plus artistique qu’efficace et dont on craignait la disparition en même temps que celle de Damien Grégorini. Manque de peu de provoquer un csc à la 30e, mais, peu sensible à la beauté de la sortie ratée, Corchia préfère dégager le ballon avant qu’il ne franchisse la ligne de but. Peu importe, Ovono se rattrape en 2e mi-temps en obtenant un pénalty sur Marveaux et en enchainant un rapide mais efficace main droite-main gauche-fond des filets sur le premier but de Briand. Parfait exemple de sortie plus précipitée qu’anticipée à la 85e pour la petite piquée du 3e but de la soirée. Moins médiatique que la semaine dernière, mais performance brillante tout de même.

La chorégraphie collective du 2e but 1/5 : Partiellement ratée par le cadreur de Foot +, on en retient des bras qui s’agitent, des doigts levés vers le ciel, mais pas le majeur façon Klasnic, et des airs contents. Un peu cons tout court aussi d’ailleurs. Au moins, elle laisse supposer qu’ils bossent des vrais trucs à l’entraînement.

Saluons également la célébration roulé-boulé dans l’herbe en solo de Jimmy Briand  après son doublé.

Les chants manceaux 2/5 : Parfois, c’est drôle. Exemple : « Angers, Laval, nous voilà ». Parfois, c’est juste naze. Exemple : « Marveaux, on t’encule » le jour du sidaction. Ils n’aiment pas non plus leur nouveau logo (un cheval à mi-chemin entre Ferrari et Super Poulain) et Jérôme Leroy (« si t’aime pas Jérôme Leroy frappe dans tes mains »). N’ont même pas un chant sur les rillettes alors que Rennes en a un sur les galettes saucisses. Se montreront peut-être plus créatifs pour les nombreux derbys qui s’annoncent l’an prochain.