La Breizhou Académie note Rennes-Lorient (2-0)

Le championnat, la breizhou et la victoire de retour au même moment, c’est pas beau ça ? Bon, pas trop, en fait, parce que ça reste de la ligue 1, Roazh Takouer n’est pas vraiment un beau gosse, et en plus il se permet de débarquer près de 48h après le coup d’envoi. Pépère le Roazh, hé ouais !
Reste donc la victoire, et par contre, celle-ci ne peut être que belle. Déjà parce qu’en face, c’était les sudistes FC Lorient, et qu’on leur devait bien ça après les deux défaites de l’an dernier. Mais ensuite, et surtout parce que c’est le FC Lorient du génial Christian Gourcuff, ce génie, certes, mais un peu aigri quand même. Enfin, et pour cette raison on pense qu’une grande partie de la France, pour ne pas dire franchement toute peut nous remercier, parce que la victoire rennaise a permis à canal d’éviter de trop montrer la tronche de poisson vicieux de Loïc Féry, et son écharpe orange, ce qui est très moche, et même doublement très moche.

Bref, vous l’aurez compris lecteurs de France, de Navarre, de Bretagne et même de Belgique (on ne compte pas les Suisses, c’est eux qui comptent… les sous des riches), la Breizhou a beau être plutôt corporate avec sa région, y’a quand même quelques trucs qu’elle a un peu de mal à cautionner chez ces sympathiques voisins sudistes et leur club en plastic. Comme les couleurs avec lesquelles ils jouent par exemple. Enfin une surtout. « Tango ». Mais rien à voir avec du Gotan Project ou du Gotham City. Non ! En fait c’est du orange tout connement. C’est un peu comme sang et or, pour ne pas dire rouge et jaune Shopi. Alors autant on veut bien voir l’image un peu classe, poétique et guerrière qui se dégage derrière le terme de sang et or, autant derrière le nom de Tango, on a du mal à bien saisir. Une invitation à danser ?  Est-ce qu’on dit de Dinan-Léhon qu’ils jouent en gavotte aussi ? Non.

Enfin bon, comme leur autre couleur, c’est le noir. Pas de tango à l’antenne de canal, mais un maillot globalement blanc. Mais comme on parle bien du FCL, la petite touche rose dégueue était inévitable. Le beau jeu dans un maillot moche, ça doit être ça le projet sudiste. Et on ne dira rien sur leur maillot third, aussi parce que le nôtre est le seul truc que doit nous envier Féry, avec notre stade peut-être. Puis notre budget aussi. Voire notre centre de formation.

Néanmoins, ce derby était très attendu par la Breizhou. Mieux classés que nous il y a deux ans, vainqueurs l’an dernier des deux confrontations, les Merlus commençaient à légèrement nous titiller la rondelle. En soit, on a rien contre eux, il a quasiment toujours existé une indifférence polie à l’égard de notre voisin du Sud et de son micro climat, et puis tant qu’à pas être premier, autant que ce soit d’autres Bretons, hein ? Comme tout amateur de foot, on aurait plutôt envie même de saluer l’excellent travail fait par le staff. Sauf que voilà, à force de lire tous les ans dans la presse les désirs de vengeance de Môssieur Gourcuff sur le vilain club qui l’a formé, qui lui a donné sa chance comme entraîneur, et qui continue à alimenter son effectif presque chaque année, ben on finit par en avoir un peu marre. Et d’une.

Autre point de litige entre les Merlus et les Stadistes : les réputations de chacuns. Ainsi des supporters lorientais n’aiment pas les Rennais parce qu’ils sont « arrogants ». Après enquête, cette arrogance se manifesterait principalement dans le refus de voir que le FC Lorient est l’équipe qui joue le mieux dans tout l’hexagone, et que Christian Gourcuff est un génie absolu. Tout s’explique. Notamment pourquoi « arrogants » est aussi l’adjectif utilisé par les Brestois pour définir les supporters lorientais.

Attendu donc, cet n-ième derby breton par Roazh Takouer, mais avec une légère crainte compte tenu des 2 précédents, 3 si l’on inclut le dernier avec le SB29 , et compte tenu également de notre incapacité à gagner à la maison à l’exception de la coupe d’Europe et du SM Caen. Néanmoins, à la maison, on ne perd plus du tout, donc… Pour calmer son impatience, Roazh attaquait la Coreff, derbreizh oblige.

Konpozision

Féret suspendu, Totonetti a décidé de revenir au 4-3-3, avec un milieu composé d’une sentinelle et de deux harceleurs. Un 4-3-3 voire 4-1-4-1. Le projet donc presser, soit beaucoup courir pour briser leur jolie organisation dressée sur armstrad par Christian Gourcuff, ce génie.

En défense, Jean-Mamelle suspendu, c’est Beau-Georges qui prend la place de 2e défenseur central

Ar Matc’h

Deuxième minute de jeu, Montano s’arrache pour prendre le ballon dans les pieds d’Enculé-Manga. Il dribble Audard et marque dans le but vide. L’arbitre de touche signale une faute du Colombien sur le Gabonais. On imagine qu’il aurait bien entendu signalé la même faute si les rôles avaient été inversés. À ceci près que si c’était le défenseur qui avait fait la faute, Totorugo se serait sans doute roulé par terre là où son adversaire est resté droit comme un i.

Septième minute de jeu, et déjà cinquième faute rennaise contre seulement zéro pour les Merlus. L’idée est là : on va t’en faire bouffer à pleine gueule du beau jeu, Cricri.

Dixième minute de jeu, première faute sudiste et coup franc. Légèrement à droite pour Audard. Kembo enroule sa frappe à 89 km/h dixit la Palette de Doucet en plein dans la lulu des merlus. 1/0. In your face.

Cela dit, crier victoire serait bien présomptueux, quand on se souvient du match de l’an dernier où Dalmat avait ouvert le score, puis quand on se souvient du dernier match à la maison aussi, où Montano avait ouvert le score. Puis quand on se souvient du dernier prime-time à la maison aussi, où Hadji avait ouvert le score. Autant dire qu’on ne sera rassuré que quand on aura marqué le 2e but.

Nouvelle inquiétude quand on voit qu’on joue bien mieux que nos adversaires qui ne dépassent la ligne médiane que pour simuler dans la surface à l’image d’Aliadière, joueur pourtant que Gourcuff n’a cessé d’encensé ces dernières semaines. Peut-être une directive de Féry pour le revendre dans 2 ans, et réalisé une belle plus-value sur le dos d’un ex-chômeur, histoire de refaire la une d’Investir et d’HEC magazine.

Il manque néanmoins un peu d’application chez nous, et un peu de maladresse chez Audard pour doubler la mise avant la pause. C’est encore un coup-franc de Kembo qui constitue la meilleure occasion, mais sur le côté gauche d’Audard cette fois. Moins placé que le précédent, il se heurte cete fois-ci aux mains fermes du marin pécheur au lieu d’atterrir dans les filets.

Retour des vestiaires, et Lorient se procure la première occasion avec une duel aérien remporté par Aliadière sur Mangane, servant Campbell dans la profondeur mais qui ne peut échapper à la course de Billy Costil parti à sa rencontre. Sympa avec les visiteurs, l’arbitre donne un corner alors que le Costaricien (à ne pas confondre avec les Costarmoricains) avait retouché la balle.

Rennes procède par contre pendant que Lorient tente d’endormir l’adversaire, le public, et les téléspectateurs. Doumbia parvient à récupérer le ballon dans les pieds d’Enculé-Manga, un peu excentré, il glisse le ballon sous la masse d’Audard, mais la défense parvient à le dégager presque tranquillement. Il s’en faut ensuite d’un bon tacle de Lelan pour empêcher Kembo de servir Montano dans la profondeur.

Il s’en faut ensuite d’un tacle pourri de Lelan pour donner l’occasion tant espérée  de tuer le match en offrant un pénalty. Cela dit, on reste Rennes et on sait qu’on peut toujours le rater. Pas cette fois-ci, heureuseument. Tranquillement, Pitroipa prend à contre-pied Audard.

Changement de configuration, les Lorientais ne sont plus endormis, mais carrément assommés et les Rennais tiennent dorénavant la balle. Un beau mouvement collectif aurait même pu saler un peu l’addition et poivrer la saucisse de la galette, Pitroipa lancé par Montano, centre au-dessus d’Audard, parti à sa rencontre, Pajot reprend de la tête mais Bourillon sauve sur sa ligne. Ce sera tout. 3 points, aucun but encaissé, un bel anniversaire pour le RCK, souhaité même par les joueurs portant une banderole simple mais efficace. La semaine « celte » a bien commencé pour le Stade. « Victoire rennaise dans ce celtico » dirait-même Grégoire Margotton, le concon pas masqué et qui va pouvoir retourner commenter le PQSG tranquillou sans nous manquer une seule seconde, même si, stat étrange, il s’avère qu’on ne perd jamais en prime time d’anal +.

Néanmoins, gagner aussi facilement, c’est sympa de temps en temps mais ça doit vite être lassant. Je plains sincèrement tous les supporters du FC Barcelone qui ne sauront jamais ce qu’est de battre le VAFC à la dernière minute des arrêts de jeu sur un corner de Fabien Lemoine, corner d’ailleurs, et il ne faut pas oublier cette anecdote dans la légende, obtenu par Abdul Camara.

Les gars du Stade

Costil 4/5 : Billy se fait pas de bile et coule des jours tranquilles en ce moment entre trêve internationale et drapeau blanc levé par l’adversaire dépassé par le pressing. Il s’est quand même fait traiter de sosie officiel d’Olivier Giroud par la Margotte (entre autre). C’est vrai qu’il se ressemble, mais le buteur montpelliérain a quand même plus la touche moniteur de ski-maître nageur que la vraie touche billy. Et rien que pour ça, on les échangera jamais.

Danzé 4/5 : Match tranquille aussi pour La Danz’, chargé de devoir maîtriser Kevin Monnet-Paquet, joueur au nom car franchement pauvre et même au chômage technique jusqu’à sa sortie. Pas de gros soucis non plus à maîtriser Campbell. Au final, il est le Rennais qui a récupéré le plus de ballons, et il a en plus trouvé la force de monter encore à la dernière minute, accélérant le mouvement qui entraîne le presque but de Pajot. En plus, beau gosse, il est passé au local du RCK pour l’anniversaire. La classe quoi.

Mangane 3/5 : Le grand retour du grand Captain Kader ? Peut-être encore un peu tôt pour juger, mais à l’exception de ce duel aérien perdu, où il se fait quand même bien charger par Aliadière, on l’a trouvé très convaincant durant toute la rencontre. Très convaincant aussi quand il se plaint d’avoir mal, on a encore cru qu’il allait sortir blessé.

Mandjeck 3/5 : A tenté de faire un centre à un moment, et c’était vraiment pas beau à voir. Pour tout dire, Roazh Takouer doit en faire des plus convaincants du pied gauche, même bourré. Sinon, Beau-Georges nous a encore séduits derrière, en se montrant imprenable ou presque, à l’inverse même de la rondelle de Salma, m’a-t-on dit. Mais ce ne sont que supputations.

KTC 3/5 : Match tranquille de chez tranquille pour le petit Kévin, dit KTC, ou Théo parce que ça fait quand même moins kévin justement. En face, c’était Sunu, ce qui fait un peu penser à cul-nu comme un symbole de la fessée administrée aux Merlus.

M’Vila 2/5 : Cramé. On retiendra surtout une splendide ouverture en première mi-temps pour Kembo, magnifiquement contrôlé par ce dernier. Sinon, pas grand chose, mais comme l’a bien dit Totonetti, c’est aussi un peu à Lolo Blanc de le faire souffler. On aurait presque été content qu’il se prenne un jaune contre l’Albanie, tiens.

Doumbia 3/5 : De plus en plus convaincant le Tongo. Plus de nonchalance et de glandouille au milieu de terrain, aucune intervention limite qui manque de péter une jambe ; au contraire, une implication sérieuse dans le pressing et une envie d’aller notable de l’avant. Une bonne marge de progression de surcroît. à revoir encore et encore.

Pajot 4/5 : On peut tourner presque sans nostalgie la page Fabien Lemoine, parti peut-être trop tôt, mais peut-être pas non plus quand on voit le jeu du jeunot qui le remplace. Aussi chien fou, avec plus d’impact physique et de justesse, mais moins de vices et de fautes, il aurait même mérité la note ultime en marquant ce but de la dernière minute, ou si Grégory Bourillon était Jimmy Banks. Mention spéciale pour avoir obtenu le coup-franc transformé par Kembo.

Kembo 4/5 : Sacré coco le Jiji. Lui qui n’avait pas encore marqué cette saison en étant titularisé nous a offert un presque doublé. Auteur d’un coup-franc platinien, ce qui n’est pas si étonnant quand on se prénomme Jirès, il aura été impliqué dans pas mal de bons coups même si on peut encore et toujours lui reprocher une persistance à ne jamais tout à fait rentrer dans le tempo collectif. Peu importe, il a pleinement assumé le rôle de soliste décisif dimanche. Faire du Steve Vai, c’est bien, mais la Breizhou préfère les vrais génies qui s’inscrivent dans un collectif comme Jimmy Page. Belle implication défensive tout de même. Et bonne entente avec la Danz’ (le seul avec M’Vila qui semble bien le trouver).

Montano 3/5 : Match relativement étrange du Totorugo, qui n’a pas trouvé l’occasion de tirer aux buts (à part sur son but refusé) malgré de bons appels. En revanche, il a démontré une qualité de jeu dos au but, et une qualité de contrôles qu’on ne lui connaissait pratiquement pas. Un match très satisfaisant dans l’ensemble qui laisse présager qu’il sera encore décisif en coupe d’Europe. Surtout si on nous ajoute deux matches de merde contre une équipe suisse champêtre.

Pitroipa 3/5 : S’est fait voler la vedette par Kembo, mais pas au point tout de même de lui laisser le péno du break, que Jon a mis au fond en toute décontraction. Une tendance à en faire un peu trop quand même dans l’ensemble du match, mais qui nous garantit quelques jolis dribbles, puis des ralentis à la pelle. Penser à le faire souffler un de ces 4 ne serait pas non plus une mauvaise idée.

Les entrées en jeu

Tettey – 73e pour M’Vila – 3/5 : Une entrée un peu en mode tisane. Genre ça y est la soirée finie, on a gagné, on peut dormir tranquille.

Brahimi 4/5 – 77e pour Kembo – 4/5 : Trois excellentes nouvelles qu’apportent son entrée en jeu : d’une, il est de retour ; de deux, il n’a rien perdu de sa qualité de dribbles et de conservation de balles ; de trois, il ne s’est pas blessé sur ce petit ¼ h de jeu. Bravo Yacine, continue comme ça !

Les autres apparitions

Les anciens Rennais du FCL 4/5 : Ils sont au nombre de 3, dont deux ont été formés à la maison. Tout d’abord Mvuemba, très discret au point qu’on aurait cru Tettey, donc on peut passer. Ensuite, Bourillon, qui nous donne le coup-franc du but mais sauve son équipe du 3/0. On a observé chez lui une tendance à lever haut le pied qu’on ne lui connaissait pas vraiment. Et enfin Arnaud Lelan, seul joueur qui n’a pas été formé chez nous, et qui restera dans l’histoire comme le seul joueur pro à être venu à la Piverdière avec une AX. Sympa, et comme un symbole de sa nouvelle voiture, Nono nous a offert le péno du break. Lui au moins, n’est pas rancunier. Suivez notre regard…

À ce propos, il faut quand même reconnaître que le génial Christian Gourcuff, ce génie, lui aussi ancien rennais, a eu le bon goût de reconnaître que la défaite était totalement logique et inévitable. Rester digne dans la défaite, il est juste de reconnaître que ce n’était pas le fort de tous nos ex-entraîneurs. Suivez notre regard aussi. Surtout jusqu’à Pôle Emploi.

L’anniversaire du RCK 5/5 : Un tifo qui pète, plein de fumi à la fin, ce qui donnerait presque des jolis images à la télé. Une banderole sympa des joueurs pro, très éloignée de l’image de joueurs qui ne pensent qu’à leur carrière mode Moussa Maazou. Billy et Romain Danzé qui passent au local après le match. Et une victoire à la clé, peu avant une confrontation historique en coupe d’Europe. L’anniversaire ne pouvait mieux se passer, et c’est beau. Roazh Takouer en a presque versé sa petite larme (dans son slip).

Les notes de Pierre Ménes 0/5 : Plus par hasard que par curiosité, la Breizhou a découvert par la suite « le débrief » de canal. Alors pour faire court, match bof, parce qu’une seule équipe sur le terrain (et personne n’a pensé à souligner que les consignes rennaises y étaient peut-être pour quelque chose) et notes à la va-vite de Pierre Ménes qui regarde le match en mangeant des petits fours dans les loges du plateau du CFC et en faisant des blagounettes aux gens qui sont autour, dont Super Nanny. Sérieusement, y’a quelqu’un qui accorde du crédit à ses notes ou pas ?

La non-apparition

Le suspense d’un match de foot avec Rennes dedans 3/5 : On va pas snober le plaisir que peut offrir une victoire facile de temps en temps, surtout face à un voisin qu’on commençait à un peu trop entendre, avec une pensée bien sûr pour son président lors du dernier CFC. On sera même très content si le match de jeudi s’avère encore moins compliqué. Mais bon…