La Breizhou académie regarde aussi la Ligue 2

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Si Roazh Takouer ne fait pas de clics avec la Ligue 2 on n’y connaît vraiment rien au web footballistique.

Nouvel académicien expérimenté Roazh Takouer suit attentivement la Ligue 2 (bretonne) et note les prestations de ses Rennais (plus tard ça…)

Il restait encore 24 points à prendre. Soit 9 de plus que le total obtenu par Grenoble à l’étage supérieur. Autant dire que la route vers la destination promise est encore longue. Dans 2/3 des cas hier soir, l’équipe la mieux classée a battu son adversaire du soir. Statitisque trompeuse, car tous les candidats déclarés à la 3e place, à l’exception de Nîmes, vainqueur d’Ajaccio, et d’Arles-Avignon, auteur d’un bon nul à Dijon, se sont inclinés. Autre statistique incroyable, toutes les équipes jouant à l’extérieur se sont imposées à chaque fois qu’elles marquaient un but. Le contraire ne marche pas à cause de Metz qui n’arrive pas à battre Chateauroux.

Brest approche du but, Vannes s’en éloigne.

Preuve qu’à l’ouest, il y a du neuf, les deux leaders du championnat jouaient en Bretagne hier-soir. Certes, il y en a un des deux qui était venu en visiteur. Il n’empêche que Caen est à l’ouest aussi, et ses joueurs n’étaient pas venus en touriste à la Rabine. Contrairement à ce que le score pourrait laisser croire, les Vannetais, en grave panne de résultats, non plus. Il y avait de l’envie et du jeu, mais un manque de réalisme évident, à l’inverse des favoris dans la course au titre. Comme la semaine dernière, c’est l’Argentin Eluchans, auteur cette fois-ci d’un doublé, et le jeune El Arabi, qui ont trouvé le chemin des filets. Le score aurait même pu être pire, le premier trouvant le poteau à la 82e et Kandia Traoré voyant son tir sauvé par Leugueun, entré en jeu peu avant. Le VOC a en fait mal joué le coup. Face à Caen, qui a probablement déjà le niveau L1, les hommes de Stéphane Le Mignan auraient plutôt dû imiter leurs victoires face aux gros en coupe de la ligue l’an dernier : bloc compact et uni, contres rapides, et efficacité sur coups de pied arrêtés. Pour aller chercher le maintien, Vannes va devoir plus jouer la carte « guerrier » que la carte « baballe ». On est inquiet, mais on y croit encore. Parce qu’on sait bien qu’avec des joueurs comme Delhommeau, Hervé, Leugueun, Gimbert, Quintin, Sammaritano ou Martot, Vannes bastonne.

Dans une confrontation houleuse, marquée par trois expulsions _ Nolan Roux qui avait été averti sévèrement, le président du stade brestois Michel Guyot juste après, et au bout de quelques minutes, Charbonnier d’Angers _ , Brest a renoué avec la victoire face à leur « bête blanche » (dixit allez-brest.com) Angers. Face à des Brestois âpres à la curée, les Angevins se sont faits prendre comme des enfants de choeur. Passé en 4-4-2 en l’absence de leur meneur de jeu Grougi, blessé, les hommes de Sir Alex Dupont, en quête de rachat après leurs 2 défaites consécutives à domicile, et consécutives tout court, ont fait un grand pas vers la L1. Moise Brou Apanga a libéré et ouvert la voie aux siens. Le gabonais est en ce moment en pleine forme bien qu’il était incertain en raison de sa cheville : buteur contre Sedan et contre Strasbourg (mais ce but lui fut refusé), il avait aussi trouvé la transversale contre Ajaccio. Richard Socrier a signé le break Ce dernier, titularisé en pointe au côté de l’inévitable Roux, a donc justifié ce changement tactique par la plus belle des manières malgré un scepticisme important décelé chez de nombreux supporters quant à ses qualités de buteur. Scepticisme renforcé après son premier duel perdu face à Padovani, le gardien du SCO.

Comme on n’est toujours pas tout à fait sûr que Nantes n’est pas en Bretagne, signalons discrètement pour l’instant que le FC Kita s’est imposé à Laval dans l’un des trois derbys des Pays de Loire (quatre la saison prochaine apparemment). Le camerounais Bekamenga a marqué le seul but du match. Laval perd la 4e place, et Nantes se rapproche dangereusement du maintien.

Guingamp tentera d’obtenir un résultat au Havre lundi soir sur Eurosport pour quitter la zone de relégation qu’elle retrouve après le bon nul obtenu par Chateauroux à Metz, qui réussira peut-être le même exploit que l’an dernier, à savoir rater une 3e place qui lui semblait promise. Guingamp aurait même pu être 19e au coup d’envoi, puisqu’Istres menait au score à domicile face à Clermont avant de se faire rejoindre par un but d’Haquin, ancien Guingampais justement, puis, bien qu’en supériorité numérique, dépasser par la future star rennaise Yacine Brahimi, buteur puis passeur sur une réalisation d’Hamdani, qui n’a aucun lien connu avec la Bretagne.

Le Havre de son côté tachera de profiter de cette mauvaise opération lorraine pour se rapprocher du podium puisque, comme vu en introduction, les résultats de la journée lui sont plutôt favorables.

Le match à retenir de cette journée : Brest – Angers

Bon, deux zéros, j’ai déjà écrit ce qu’il y avait à écrire.

Je vais du coup plutôt me tourner vers le match qui n’est absolument pas à retenir. Un résultat inintéressant ou presque dans une confrontation qui n’enthousiasmait personne. Deux candidats sérieux me font hésiter. Tours-Strasbourg, choc du quasi-ventre mou, qui a vu les Tourangeaux assurer définitivement ou presque le maintien grâce à un but du meilleur buteur de la ligue Giroud et à un autre de Belghazouani ? Ou Bastia-Sedan, qui permet aux Corses de prendre 3 points, soit près de 12,5% de leur total, grâce à un doublé de Pentecôte et à des Ardennais qui n’ont plus rien à craindre ou espérer du championat ?

Aucun des deux en fait.

Le joueur dont j’avais subitement envie de parler : Jean-Claude Darcheville

Tout le monde connaît Jean-Claude et tout le monde l’aime. A part peut-être Dieu, qui ne lui a pas donné un physique facile, lui a laissé vivre une horrible tragédie à seulement 23 ans, et le fait finir sa carrière au FC Kita comme un Alonzo.

Quelque part dans l’espace-temps Rampilon, entre Sylvain Wiltord et Jimmy Briand, sort du centre de formation rennais ce beau bébé guyannais dont les courses provoquent quelques rires en tribune Mordelles. Jean-Claude devient avant l’heure ce qu’a pu devenir Bayako à Marseille, une mascotte à laquelle les supporters se sont attachés malgré des lacunes évidentes. Il est le joker mythique, chargé d’achever les défenses mises à mal par le duo Kaba Diawara-Nicolas Goussé.

Racheté par Pinault, et entraîné par Paul Leguen, le stade rennais se rend compte qu’il manque sérieusement de crédibilité offensive. Shabani Nonda et Cédric Bardon sont donc recrutés, Goussé poussé sur le banc comme joker, et Jean-Claude prêté à Notthingam Forest. Curieusement, Jean-Claude n’arrive pas à convaincre les dirigeants d’un club qui évolue pourtant dans un championnat où Franck le beauf est considéré commme un excellent défenseur. Un accident de voiture tragique, tuant sa femme et ses enfants, le convainc de rentrer en France.

Il se relance à Lorient, puisque Gourcuff a beau répéter qu’il n’aime pas Rennes; il adore récupérer les joueurs qui y ont été formés. Avec Lulu Le Pen, il forme une paire offensive made in la Piverdière qui emballe les supporters merlus et font remonter le club en L1 deux ans après l’avoir quittée. Malgré une « black connection » Darcheville-Kroupi-Feindouno-Seydou Keita qui enthousiasme le défunt « Foot 3 », Lorient, orphelin de Gourcuff, termine dernier du championnat. Peu importe, le FC Lorient Bretagne Sud y écrit une des plus belles pages de son histoire en remportant la Coupe de France contre des Corses qui avaient rendu Jacques Chirac furieux parce qu’ils avaient sifflé la Marseillaise ! Jean-Claude, donc, mérite bien plus une statue en Bretagne Sud que Lazare Hoche.

Jean-Claude part avec Pascal, le petit frère, à Bordeaux. Il découvre les joies de la coupe d’Europe, où il marque plus régulièrement qu’en championnat, et obtient le surnom de « Gronaldo ». Il y reste 5 années, inspirant quelques critiques tendrement sarcastiques des supporters marines, et y fera même ses débuts en ligue des champions à l’époque où ils nous y faisaient un peu honte. Laurent Blanc débarquant avec de nouvelles ambitions, Jean-Claude est prié d’aller à Glasgow comme un Rothen avant l’heure.

Il reste deux ans en Ecosse où il confirme cette étrange statistique de buteur plus prolifique en coupe d’Europe. Il marque 5 buts en 6 matchs et joue la finale de l’UEFA que les Rangers perdent contre le Zénith. Il disparaît peu à peu de la circulation, ne marquant qu’un seul but en 6 mois et renait à Valenciennes où il apporte joie de vivre et confiance à un groupe qui en avait grandement besoin pour son opération maintien.

Ce n’est pourtant pas le PSG qui le recrute au dernier mercato estival, mais Waldemar Kita qui se rend bien compte que son vestiaire part un peu en sucette. Les débuts sont encourageants mais Jean-Claude n’arrive finalement pas à ressouder les liens, se plaignant notamment après le match aller contre Laval du manque d’implication de certains de ses coéquipiers au milieu. Dans le jeu, son influence est pauvre et son principal rôle se réduit finalement à celui d’un renard des surfaces moyennement utile puisque peu de ballons arrivent jusqu’à la surface de réparation adverse. Gentili lui a peut-être découvert hier une fonction de sécateur qui peut servir quand Harlington Shereni est trop loin du porteur du ballon. Quoi qu’il en soit, Jean-Claude ayant été ensuite expulsé, il aura l’occasion d’essayer un des 10 autres attaquants en contrat avec le FC Kita.

De toutes façons, aucun de ces mercenaires là ne nous laissera en souvenir un sourire plus sympa que celui de Jean-Claude, et des courses plus atypiques. Cadeau, cliquez ici :

D’autres trucs à retenir

C’est mathématique, Bastia ne terminera pas sur le podium. Istres, Guingamp, Chateauroux et Vannes ne seront pas champions. Guingamp est le seul de cette liste à pouvoir atteindre encore la place de vice-champion.

Joueur que j’avais complètement oublié, Philippe Brunel est maintenant remplaçant au SCO d’Angers. Il est rentré à la mi-temps pour occuper le poste d’arrière gauche.

Prêté par le stade rennais à Dijon, Samuel Souprayen est l’auteur de l’unique csc des dernières journées.

Jonathan Ayité a marqué hier un doublé avec Nîmes. Le compatriote d’Adebayor n’avait pas marqué depuis 9 journées.

2 thoughts on “La Breizhou académie regarde aussi la Ligue 2

  1. « Autre statistique incroyable, toutes les équipes jouant à l’extérieur se sont imposées à chaque fois qu’elles marquaient un but. Le contraire ne marche pas à cause de Metz qui n’arrive pas à battre Chateauroux. »

    J’ai pas du comprendre. Arles-Avignon a marqué mais n’a pas gagné à Dijon. Et Metz n’a pas marqué. ?

  2. Ah merde, j’avais oublié les amateurs d’Arles-Avignon qui faussent ma stat improbable du jour.

    Par contre pour Metz, effectivement, tu n’avais pas compris. Je reformule, grâce à ton apport :
    Si tu marques à l’extérieur tu ne perds pas. Contraire : si tu marques pas à l’extérieur, tu perds, sauf si tu joues contre Metz.

    Merci de m’avoir corrigé. Et toutes mes excuses aux Arlequins-avignerons qui me liront, s’il y en a.

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