La Forez Académie raconte le merscato – Episode 27 : Eysseric, Malcuit et Beric sont dans un Chaudron…

… ils signent tous à Sainté. Qui paie ? Ben Roro b’let ! Et j’aime autant te dire que ça a pas été évident pour lui de casquer autant. Surtout sur le dernier, l’inspecteur Beric, qui arrive avec le poids d’un des transferts les plus chers (si ce n’est le plus cher) de l’histoire de Sainté. Oui, comme Bergessio. Mais comment ça s’est passé dans les coulisses ?

Romeyer : salut les b’lets. Beuon, le merscato c’est terminé. C’est moi ou on a jamais auteuant ach’té ?? Ho mais j’avais l’impressieuon de passer mon teuemps à faire des photos en train d’signer des papelards.

Rocheteau : en même temps, Roland, on a fait que remplacer les départs. Parce qu’on a aussi beaucoup vendu : Tabanou, Erding, Gradel, Saint-Maximin,…

Romeyer : oui, je sais. Avec tout ce qu’on a investi, ça m’rappelle de mauvais souv’nirs. Les Bergessio, Sanogros, Monsogros… Une sacré équipe de jambes d’alu qu’on avait eu c’te année là !

Galtier : nous n’avons pas commis les mêmes erreurs, Roland. Eysseric est arrivé en prêt avec option d’achat, Malcuit nous avons négocié un prix car il vient d’un club partenaire. Seul Beric représente un gros investissement pour nous.

Romeyer : ben tu m’étonnes Christophe ! La dernière fois que j’ai sorti auteuant d’pogneuon, c’est quand j’ai acheté une tribune pour l’Etrat. Et ça, au moins, ça rapporte ! Alors le Derrick là, si ça marque pas d’buts, c’est lui qui va finir dans l’béteuon t’sais ! Heureusement qu’j’avais pris quelques Xanax après avoir signé, ça m’a permis de pas m’applater après avoir eu les ébarioles deveuant le monteuant…

Rocheteau : on est conscient que c’est un gros pari, Roland. Mais c’est un profil que nous n’avions pas. Roux aime la profondeur, Maupay joue plus dans les pieds. Avec Beric, on a un point d’ancrage à la Brandão, c’est intéressant.

Romeyer : dedzeu, mais s’il fait aussi bien que ma Brandade, je suis prêt à l’appeler fisteuon ce pillot ! Quand je vois le gâchis qu’c’est dev’nu chez les Corses, j’ai l’babeau. ‘fin beuon, on va pas l’enfoncer tout d’suite le Robert, mais va falloir qu’il accélère son adaptatieuon à la Ligain : on a pas l’teuemps d’regarder pousser les barabans, ou de lermuzer au soleil, on attaque la coupe d’Europe bientôt. Et d’te façeuon, du soleil, y’en aura plus beaucoup d’ici 1 mois.

Galtier : on va faire en sorte que ça se passe bien pour lui. On a 2 semaines pour le préparer, et sachant qu’il a déjà joué plusieurs matches avec le Rapid, il est physiquement prêt.

Romeyer : allez le Barrique, c’est fait, on verra. Les autres là ? Pacuit et le briseur de jeuambes là ? Pas mal le gazier ! T’as vu la praline cont’ Bastia ? Nous a sorti d’un sacré barboton ! Ça s’passe bien avec meuon Jérémy ?

Galtier : aucun problème, je lui en avais parlé avant, il était OK pour sa venue. Et le fait de jouer ensemble va peut-être leur permettre de mettre cette histoire derrière eux pour de bon.

Romeyer : pas idiot ça, Christophe. Enfin beuon, Aulas pourra bien m’proposer d’jouer à la Playstaichionne pendeuant 20 ans, ça m’empêchera pas d’avoir envie d’lui la bugner à travers la treuonche ! Et le dernier là, çui qui vient de nos amis niortais ? Trocuit ?

Rocheteau : Malcuit. C’est le 1er joueur que nous faisons venir de ce réseau de partenaires, et on espère que ça ne sera pas le dernier. Très bon latéral gauche ou droit, élu dans l’équipe type de Ligue 2 l’année dernière, assez offensif. Un peu dans le style de Tremoulinas.

Romeyer : ça, ça m’plaît ! Parce que beuon, derrière mon Chlorophylle-Terrine, le François y m’tire peine queand même. Fouilla, mais quand tu l’vois démarrer, t’as l’impression qui tracte tout le Kop derrière lui tellemeuent il aveuance pas. J’ai fait le test une foâs, et ben j’ai eu l’teuemps d’aller serrer la pince à Aimé Jacquet qui était au musée et de rev’nir que, meuon Freuançois, il avait pas parcouru une moitié de terrain…

Galtier : on risque d’ailleurs de le voir très vite à l’œuvre avec la blessure de Théophile-Catherine justement. Sans doute absent plusieurs semaines…

Romeyer : pfff, mais c’te poisse !! Ça commeuence à m’faire flique ces blessures !! Quand c’est pas un saccaraud qui envoie des tacles de badabeu, c’est le joueur qui s’ablage tout seul ! C’est quoi la prochaine étape ?? On se blesse entre nous ?? On s’fait mal en monteuant une armoire IKEA ?? Et puis ho les gars ! C’est quoi c’te affaire là ?? On va en signer combien d’Kevin ?? Paquet-Dmonnaie, Hémophile-Jacqueline, Biscuit… J’ai l’impression d’avoir l’effectif de Lens sous les yeux ! Beuon, après, on juge pas un pillot sur son neuom, sineuon on aurait jamais signé Max-Alain. Allez, j’y vais, d’te façeuon, on peut plus rien faire, le marché est fermé et y m’reste que les équevilles sur le budget.

Le marché est-il vraiment terminé, alors que les rosbifs peuvent encore proposer 20M€ pour Brison ? Galtier arrivera-t-il à faire de Beric le tueur que nous attendons tous ? Est-ce que Romeyer commence déjà à préparer la bétonnière ? La réponse au prochain épisode.

Roland Gromerdier

Vocabulaire :

• Ablager : blesser,
• Applater: tomber lourdement à plat,
• Babeau: cafard,
• Badabeu : niais, avec une connotation péjorative ou rustre,
• Barabans: pissenlits,
• Belet : agneau, utilisé aussi avec une certaine tendresse pour parler d’un proche,
• Barboton: plat composé de pommes de terre accommodées avec du jus de viande ou de la viande elle-même,
• Bugner: cogner, donner un coup,
• Dedzeu: ou nom de dzeu ! juron, forme atténuée de Nom de Dieu !,
• Ebarioles: avoir le tournis, voir des étoiles, également avoir le regard vacillant, peu assuré, notamment sous l’emprise de la boisson ou les lendemains de fête,
• Equevilles: détritus, miettes, pelures,
• Flique: dans l’expression « ça m’fait flique » = « ça m’ennuie, ça m’énerve » (ne s’utilise pas seul),
• Fouilla: intraduisible, c’est l’expression typique stéphanoise qui traduit la surprise, l’étonnement, l’exclamation…
• Jambe d’alu : nigaud, maladroit,
• Lermuzer: lézarder,
• Pillot: poussin (ici dans le sens de petit, gamin),
• Tirer peine: faire de la peine.

Rendons ici hommage au « Cri du Pillot », qui paraît régulièrement dans le Progrès, édition stéphanoise (pas l’autre qui sent la quenelle), et dont le format de cette fiction est inspiré. Toutes les expressions, et bien d’autres encore, peuvent être retrouvées ici ou là.