Premier match de championnat pour Lyon à domicile. Après deux défaites à l’extérieur un tantinet foireuses, tant pour le non match à Valenciennes que pour avoir été copieusement dominés à Montpellier, Lyon devait se relancer face à Dijon. Disons le nettement, Lyon n’a jamais paniqué. Normal, baigné dans un océan amorphe, l’OL a livré quelques éclairs de génie et n’a jamais été en mesure de s’inquiéter de la tournure du match, bien aider certes par des Dijonnais très peu offensifs, ou du moins qui avaient fauché les parpaings que l’OL avait aux pieds face à Luçon. 

Rémi Garde devait toujours bricoler en défense, Mensah et Koné sont toujours à la CAN, Cris n’est pas prévu pour avant Marseille et on en est à espérer Lovren le plus tôt possible. Avec le départ de Gassama pour Lorient, c’est donc une défense Cissokho-Umtiti-Gonalons-Réveillère qui était alignée pour protéger Lloris. Au milieu de terrain, Gonalons étant réquisitionné en défense, Källström suspendu, Garde a choisi de faire confiance à un duo de relayeurs Fofana-Grenier qui va être examiné à la loupe. Garde optant pour un 4-4-2, assez logiquement puisque ni Fofana ni Grenier ne semblent capables de faire le boulot de récupérateur seul, ce seront les deux jeunes pousses qui devront tenter de faire l’animation avec Bastos à gauche et Briand à droite. En attaque, Garde tente en ce moment le tout pour le tout en alignant et Lisandro et Gomis pour peser sur les défenses et faire oublier l’absence de vrai meneur dans cette équipe.

Lyon s’est donc imposé, sans briller et sans vraiment sembler en danger. L’impression est étrange car les Lyonnais ont muselé les trois quarts du temps des Dijonnais trop empruntés, mais qui avec un peu plus de réussite auraient pu partir de Lyon avec des points, entre le penalty raté, le but accordé et un poteau. Comme quoi, quand ils viraient les parpaings, les Bourguignons pouvaient poser de gros problèmes à une défense encore trop friables. Par chance, ce ne fut pas souvent le cas et l’OL a pu s’imposer et confirmer la logique du match, mais en toute fin de combat. Ne soyons pas trop vaches, les aléas de la défense explique l’impression bizarre laissée par ce match tandis que le 4-4-2 a très bien marché sur l’animation offensive, avec quelques superbes actions (25e et 90e notamment). La transition est prometteuse, même si cela semble confiner Gourcuff à un rôle de coupeur de citrons…

Les faits du match:

6e: Bastos hérite du ballon sur l’aile droite. Dans la surface, l’OL a muté pour se retrouver avec trois joueurs dans la même zone, Lisandro, Gomis et Briand, de droite à gauche. Bastos centre fort, le but est difficile à marquer. C’est bien pour cela que Briand le transforme et ouvre le score côté lyonnais. 1-0

7e: Duel à l’entrée de la surface entre Corgnet et Réveillère. Réveillère tombe à genoux, mais enchaîne avec un mauvais geste, tendre la jambe. Il accroche Corgnet qui s’écroule et obtient un penalty logique. Jovial se charge de le tirer. Lloris est visiblement battu, pas le poteau qui repousse la frappe.

25e: Mouvement lyonnais initié depuis une récupération de Réveillère, très bas. Le ballon circule jusqu’à Bastos, une nouvelle fois exilé sur l’aile droite. Il sert Lisandro, à l’opposé du terrain. Ce dernier entre dans la surface, crochète son défenseur et tente une frappe lobée. Reynet arrive à détourner la balle juste ce qu’il faut. Sur le corner qui suit, Grenier récupère la balle repoussée par la défense dijonnaise, tricote à gauche avant de servir à ras de terre Briand. Ce dernier, toujours à gauche, lève sa balle pour la tête de Gomis qui marque. Mais qui est hors-jeu de quelques centimètres.

46e: Pour commencer cette seconde mi-temps, Dijon obtient un coup franc très lointain, à une quarantaine de mètres. Alors que tout le monde se prépare dans la surface au duel, Bauthéac le frappe directement et vient menacer la lucarne de Lloris qui dévie la balle. Le ballon était peut-être hors cadre, mais la frappe, superbe, était dangereuse.

61e: Umtiti récupère un ballon que Lyon n’arrive pas à dégager sous la pression de Jovial. Il passe devant le Dijonnais qui le crochète légèrement. Umtiti en rajoute et toute la défense lyonnaise s’arrête. Sankharé en profite et allume Lloris à bout portant. Garde explose sur le bord de touche et se comporte comme le premier Carteron venu en hurlant au scandale arbitral. 1-1.

63e: La défense lyonnaise galère à nouveau et à quelques mètres de la surface, Guerbert se jette pour une reprise qui finit sur l’extérieur du poteau de Lloris. Poteaux Lyonnais 2-Dijon 0…

65e: Jolie frappe lointaine de Grenier qui oblige Reynet à repousser le ballon. Si cela n’est pas forcément la frappe la plus dangereuse du match, cela a le mérite de remettre un peu l’OL dans le sens du match.

83e: coup franc de Bastos assez courant, donc très fort et dans le mur. Réveillère récupère et balance un machin dans la surface. Gonalons, à quelques mètres du buts, s’active surtout à sauver le ballon de la sortie de but et trouve, de la tête, Gomis. D’un mouvement en pivot, ce dernier élimine deux défenseurs et explose Reynet d’une grosse mine. 2-1.

90e: Lacazette initie une dernière offensive lyonnaise. Après un relais, Ederson se trouve le long de la ligne de sortie de but, suite à une passe un poil trop forte. Il trouve Gomis, deux mètres derrière lui qui attire quelques Djonnais et se contente de servir Lacazette sur un plateau, qui marque à bout portant.

Les Gones:

Lloris: 4/5. Pas vraiment sollicité par les Dijonnais (qui totalisent quatre occasions sur ce match), il voit ses poteaux le sauver deux fois, sur le penalty et sur la frappe de Guerbert, prend un but sur lequel il ne peut rien à moins de défoncer Sankharé par anticipation et donc de prendre un rouge. Sur sa seule vraie intervention, il démontre qu’il est resté dans le match en sortant le coup franc dangereux de Bouthéac, malgré la tentative de pression de Jovial.

Réveillère: 1/5. Oui, la note est sévère, mais sa participation offensive ne fut pas flamboyante et son geste provoquant le penalty d’une nullité crasse. Ensuite, il a été assez présent à la récupération face à des Dijonnais trop souvent mal inspirés. Mais très sérieusement, le penalty est logique et son geste, réflexe ou non, est inutile sur le moment. Le sixième penalty concédé par Lyon cette saison, paie ta défense sereine…

Gonalons: 1/5. Oui, encore une sale note alors que le match fut grosso modo convenable, oscillant entre le médiocre et le bon. Il récupère une vingtaine de ballons, est parfois utile dans les relances, OK. Mais, le gros problème reste toujours le même, il défend avec un comportement de milieu défensif quand il est défenseur central, ce qui peut poser problème comme lorsqu’il n’arrive pas à se sortir du pressing de Jovial, finit par perdre la balle qu’Umtiti récupère avant de se faire faucher et de laisser les Dijonnais marquer.

Umtiti: 3/5. Il est totalement innocent sur le  but, si l’on excepte cette affreuse amplification qui le dessert finalement plus qu’autre chose. Il serait tombé simplement, il aurait pu espérer avoir gain de cause, là son cinéma l’a desservi. Faudrait montrer les cassettes de Nilmar aux jeunes pousses et leur expliquer que sa tendance à simuler nous emmène aux tirs au but face à Eindhoven une année où l’on pouvait espérer largement mieux qu’un quart de finale de Ligue des Champions… Pour le reste, il fait son trou et s’impose peu à peu comme une alternative crédible dans la rotation lyonnaise. C’est déjà pas mal. Et surtout, cela lui permet de montrer ce qu’il vaut alors que l’OL vient de recruter Al-Kamali (certes d’abord pour la CFA).

Cissokho: 2/5. Aly n’a pas été vraiment utilisé offensivement puisque la moitié des offensives lyonnaises sont passées de l’autre côté, avec Bastos qui dézonait comme un Anelka sous LSD. Trois centres quand même (sans réussite), et une quinzaine de ballons gagnés. Il n’est pas l’assurance rêvée à ce poste, mais il essaie en ce moment de faire son boulot. Histoire de mieux partir cet été, comme à Porto par exemple?

Grenier: 3/5. Assez intéressant, notamment parce qu’il a repris le rôle de Källström avec une certaine réussite, il a tenté et d’orienter le jeu et de frapper. Tout ne fut pas parfait, mais il a laissé une impression bien plus convaincante que les dernières sorties de Gourcuff et d’Ederson. Le 4-4-2 de Garde, avec ses deux récupérateurs/relayeurs sans vrai meneur de jeu semble lui convenir car il dispose des qualités pour s’y imposer. Maintenant, il faudra qu’il démontre qu’il peut éviter les blessures et être constant.

Fofana: 2/5. Peut-être l’une de ses meilleures prestations. Par contre, avec lui et Dabo, on a le parfait casting pour le retour de Scissorman, vu la flopée de fautes qu’il a commises. Ceci dit, quand on voit ce que Gonalons est devenu, on peut garder espoir pour obtenir un récupérateur très convenable. Il me semble toutefois trop emprunté pour jouer aux relayeurs, avec un peu trop de déchets.

Briand: 4/5. Un but improbable et hop, sa côte d’amour remonte en flèche. Dans l’animation lyonnaise, assez étrange ce soir vu les dézonages de tous les côtés, il a semblé à l’aise, même si toujours aussi brouillon. Au moins, il s’implique, mouille le maillot et combat jusqu’au bout. Le but en est la preuve et finalement une récompense pour un joueur qui mérite bien mieux que la réputation qu’il traîne.  Reste à corriger le déchet encore une fois atroce dans son jeu.

Bastos: 4/5. Punaise, heureusement qu’on a viré le joueur l’an dernier qui tirait la tronche à chaque fois que Puel l’envoyait à droite. Ce soir, Garde a montré son sens du recrutement avec un ailier gauche qui n’hésite pas à dézoner, avec beaucoup de succès. Comment, c’est le même?  Bref, une passe décisive et une seconde qui ne doit qu’à quelques millimètres de ne pas l’être, avec une superbe parade de Reynet. Utile, mais tirant les coups francs toujours aussi mal, il a été précieux ce soir.

Gomis: 4/5. Un but superbe, un second refusé pour un léger hors-jeu, une passe décisive. Gomis a été énorme ce soir, mais a eu un peu de mal avec ses frappes, son but est la seule cadrée. Le système à deux pointes lui est favorable puisqu’il use considérablement la défense et peut compter sur un partenaire pour l’aider dans cette tâche. Il recommence à marquer au bon moment de la saison vu le calendrier offert aux Lyonnais…

Lisandro: 3/5. Lui n’a pas de but, mais montre qu’il mérite son brassard. Au moins a-t-il un prétexte pour râler, et sur l’arbitre, et sur ses partenaires. il est démonstratif, entre les bras et la voix, pour tenter de commander ses gars. Pas de réussite devant le but, mais des gestes de classe qui montrent qu’il ne manque qu’un peu de réussite pour continuer à flamber.

Les remplaçants:

Lacazette (pour Briand, 71e): non noté. Il s’illustre surtout par l’action de son but où il construit le début et la suit jusqu’au bout. Encore une fois appliqué et impliqué, débarrassé d’un concurrent avec le prêt de Belfodil à Bologne (même si l’option d’achat à 4.5 millions semble indiquer la volonté de l’OL de le conserver), il trace sa route sereinement.

Ederson (pour Lisandro, 88e): non noté. Il a joué les utilités, ce qui ne doit pas l’enthousiasmer outre mesure…

Torben Pfannkuch.

9 thoughts on “La Gones Académie note Olympique Lyonnais-DFCO

  1. Mouais… On s’est quand même bien fait chier à ce match et en plus ça caillait grave. Perso j’ai vraiment rien vu d’enthousiasmant à part les buts de Bafé et Lacazette, mais ça fait court en 90 mn.
    Les notes me vont bien, peut être en chipotant je dirais que si Antho à 1, alors Maxime à 2. Qu’est ce qu’il m’énerve Réveillere à croire qu’il n’a pas le droit de dépasser la ligne médiane.

  2. Petite faute dans le premier paragraphe… « Aider » à l’infinitif…

    Espérons une vrai défense de métier contre l’OM… Y-en a marre des compos en kit.

  3. Mwai pour Grenier il méritait plus, c’est tout simplement l’homme du match, 109 ballons touchés, 91% des passes réussis, 87 % des passes dans les 30 derniers metres reussis… Deux fois dans l’avant derniere passe sur les buts.

  4. Alou Diarra pense que les stats de Grenier parlent pour lui et qu’il mérite que sa performance soit mise en valeur.

    Pour le reste rien à dire.
    J’ai pas trouvé ça aussi chiant que ça…c’était pas extraordinaire, mais y a eu de beaux petits buts.
    Ne crachons pas sur la victoire.

  5. Suis devant Lorient-OL et au vu de la prestation de Cris, je mettrais bien 5 à Gonalons contre Dijon.

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