Coupés nets dans leur caribou (ou leur élan, c’est quasiment pareil) par Séville au terme d’une partie ignoble, les Chés affrontaient d’autres Andalous, ceux de Granada. Le match idoine donc pour se remettre en selle (rien de scato là-dedans bande de dégoûtants) et dérouiller un promu, ce qui fait toujours du bien au moral, comme un symbole de la jouissance du gros qui rouste le petit juste parce qu’il mesure 20 cm de moins. Au bout de trois minutes, Canales décocha une frappe du gauche, ce qui augurait une victoire modèle géant. Il était 20h03 ce samedi soir et je me délectais à l’avance de l’avoinée que les Blanquinegros allaient coller à leurs adversaires en ouvrant ma bouteille de horxata. Signe prémonitoire, le savoureux breuvage avait tourné et je dus me contenter d’eau gazeuse avec un téléfilm de France 3 avec Roland Magdane (un comique, un vrai) en fond sonore. La conséquence de suivre un match pénible, c’est que l’attention décroît au fur et à mesure que le temps s’écoule. Du coup, et afin d’écrire une acad’ digne de ce nom, je suis contraint de regarder la partie une deuxième fois. Une double peine en somme.

Malgré une nette domination et le pilonnage intensif des bois de Roberto, nous nous sommes liquéfiés, incapables de plier l’histoire comme un symbole d’un gars qui galoche sans pouvoir ramener la demoiselle à la maison. Alors que nous aurions dû maintenir la pression, appuyés par une défense intransigeante, nous avons laissés nos adversaires reprendre leur respiration et, malgré une possession de balle de seulement 40%, Granada a bien failli repartir du côté de l’Halle en Bras avec un petit pécule. Pis, on aurait pu, dû, prendre un pion sans que cela ne choquât les spectateurs de Mestalla. Au final, obtenir les trois points est franchement bien payé mais on ne va pas se plaindre non plus hein! Néanmoins, c’est le deuxième match de championnat consécutif que nous foirons allègrement et la trêve internationale arrive à point nommé pour nos troupes. A propos de trêve internationale, le côté gauche ché est mis à l’honneur puisque Jordi Alba et Jérémy Mathieu sont sélectionnés en sélection. Il en a fallu du temps pour que Parlapoco puisse enfin faire partie du groupe France. Finalement, Lolo la Touillette a pigé que le type qui a broyé le côté droit du Barça était bien de la même nationalité qu’Adil Rami. Mieux vaut tard que jamais.

Entre les deux rencontres face aux Andalouses, nous sommes parvenus à arracher un point sur notre pelouse face à Chelsea. Une belle occasion de saluer Mata parti expliquer le ballon aux déménageurs londoniens -surtout à Malouda d’ailleurs, de souligner la performance double X large de Diego Alves et l’absence de cerveau dans la boîte crânienne de Salomon Kalou qui se Bonaventurise au fil des ans. Heerenveen se serait déjà positionné pour le récupérer. Par conséquent, n’attendez donc pas une quelconque académie pendant la phase de poule de Champion’s. Je déteste ce préambule commercial aux matches à élimination directe dont le seul but est de protéger les grosses écuries qui, paradoxalement, passent leur temps à gémir à propos des calendriers surchargés. De plus, et à moins que je n’entrave plus un mot de français, il est bien écrit « Coupe d’Europe des Clubs Champions » sur le trophée nan? Y a pas marqué « Coupe d’Europe des Clubs qui ont fini dans les quatre premiers de leur championnat »?! Bref, rejoignez le mouvement pour tuer la Champion’s et retrouver 3 coupes d’Europe comme aux temps des grands exploits! Coupe des Coupes we me miss you!

 

Equipe

Après une deuxième et, espérons, dernière tentative de 4-3-3 contre Séville, Unai est revenu aux bases avec son 4-5-1 maison. Comme d’habitude en Liga, Guaita est titularisé dans les cages. La charnière Rami/Ruiz semble inamovible, en atteste la sortie de Ricardo Costa du groupe des 18, pourtant sélectionné avec le Portugal. Son départ est déjà acté pour janvier. A droite, Miguel remplace Bruno, catastrophique face aux Rojiblancos. Après une bonne entrée la semaine dernière, Barragan s’installe donc sur le banc. A gauche, Mathieu conserve son poste. Au milieu, Maduro est reconduit dans le 11 alors que je (Thierry) l’aurais bien reconduit à la frontière. A côté de lui, Ever 4 ever évidemment. Le trio devant les milieux déf’ est composé de Pablo à droite, Piatti à gauche et Canales dans l’axe. En pointe, Soldado retrouve son poste et le brassard en l’absence d’Albelda. Pues:

Guaita – Miguel, Rami, Ruiz, Mathieu – Maduro, Ever – Pablo, Canales, Piatti – Soldado

 

Les fragmentés de Grenade

Roberto n’a rien pu faire sur la frappe de Canales mais a maintenu son équipe à flots. Auteur d’une bonne dizaine de parades, il a été le meilleur joueur de son équipe.

Allan Nyom était titulaire côté droit. Vous saurez tout sur lui dans quelques lignes. Mollo et sa coupe de rat (de Rat-Mollo of course) a été en vue, très actif sur le front de l’attaque en compagnie de Dani Benitez qui rivalise en terrorisme capillaire.

Yebda n’a pas tombé la chemise mais a trouvé la transversale de Guaita.

Geijo n’est pas une sorte de lézard mais un attaquant suisse qui a failli égaliser après avoir enrhumé Ruiz.

Jaime Romero a le double avantage de porter le même nom que moi ainsi que celui de l’ancien latéral ché de 1994 à 1997.

Carlos Martins a trouvé un refuge en Espagne. De la Luz à la lose en somme.

Uche est entré et n’a pas marqué; ça, il le réserve à Villareal, le club qui l’a prêté. N’est-ce pas Santi?!

Pendant ce temps-là, le Choa, ce bel homme arlésien et valencianiste, devant son écran en compagnie d’El Piojo via l’interface cara-libro:

Le Choa: T’as vu que Nyom est titulaire!

El Piojo: J’ai vu, j’ai vu…

Le Choa: Tu sais qu’il vient d’Arles! On l’a récupéré à Monaco, il a fait une saison en National avec nous, il était vraiment pas mal.

El Piojo: ça fait 4 fois que tu me le dis! Je peux écrire un livre dessus maintenant! Il était à Udinese et c’est sa deuxième saison en prêt à Grenade…

Le Choa: Attends, on en a eu des bons joueurs à Arles! Tu connais Charisteas?

 

A ce moment, j’ai fait genre que j’étais plus connecté. Désolé Choa, maintenant, tu sais la vérité. Mais ton amour pour l’AC Arles dépasse parfois l’entendement!

 

Match

But

3ème minute, Sergio Canales: sortie de but pour Granada. Ruiz s’impose de la cabeza. Ever récupère la pelota et oriente le jeu côté gauche. Relais avec Canales sur la ligne médiane. El Elegante transmet au Plumero Piatti. Relais avec Pablo Hernandez. Piatti rentre dans l’axe et talonne pour Canales. A 25 mètres, l’ancien Madrilène loupe son contrôle mais, sans opposition face à lui, se reprend, lève la tête et sans élan, il déclenche une frappe croisée du gauche qui achève sa trajectoire dans le petit filet de Roberto.

 

Notes

Guaita (4/5): hormis une intervention moyenne à l’heure de jeu, El Colombaire a été meilleur que sa défense. Auteur d’une claquette sur le coup franc de Dani Benitez (15′), il a su rester vigilant à plusieurs reprises (27′, 48′, 78′). Preuve qu’il devient un grand portero, sa transversale le sauve sur une tête de Yebda (65′).

Miguel (1/5): si je devais énumérer toutes ses cagades, ses erreurs de placements et ses relances moisies, ça prendrait trop de lignes et j’aurais des crampes aux doigts.

Rami (2/5): il a été parfait depuis le début de saison et il s’est clairement relâché. Peu sollicité en première mi-temps, il a été trop lâche dans son marquage sur Geijo (63′), s’est troué sur le corner qui amena la tête sur la transversale de Yebda (65′) et a perdu une balle dans les derniers instants du match suite à une amorce de montée vite avortée. Heureusement que son physique lui a permis de se récupérer. Face à un promu, ce genre de prestation peut passer inaperçue. Espérons que ce n’était qu’un bref relâchement.

Ruiz (2/5): deux interventions lors du premier acte (16′ et 27′), une hésitation sauvée par Guaita (47′) et Geijo l’efface trop facilement d’un crochet dans la surface (71′), l’ancien Napolitain n’a pas était flamboyant à l’image de son collègue de défense centrale.

Mathieu (3/5): il a été le meilleur de l’arrière-garde ché. En même temps, la concurrence n’a pas été féroce. Le tout nouvel appelé en EdF (Hosanna Messire Hosanna!), Parlapoco a été court à une seule reprise sur un débordement du martyr Mollo (49′). Pour le reste, il a apporté son écot sur le plan offensif avec une frappe du droit non cadrée (8′), un bon centre à destination de Soldado (52′) et une bonne passe pour Jonas (86′). Sur le plan défensif, il a été présent en fin de partie et est intervenu avec à propos (78′ et 81′). Ses performances depuis son arrivée à Mestalla ont enfin été récompensées. Robocop peut remercier Adil Rami car, sans l’arrivée du Coloso, Laurent Blanc serait toujours incapable de situer València sur une carte.

Maduro (Edouard Cissé/5): reste dans le rond central, fait des passes en retrait et a validé officiellement son diplôme en passes latérales. C’est désormais certain: en hollandais, Doudou Cissé se dit Maduro. Remplacé par Albelda (75′).

Banega (4/5): il a remonté les ballons et a donc joué plus bas qu’à l’accoutumée. A l’initiative du but, El Elegante a tenté sa chance à deux reprises mais trouva les gants de Roberto (25′ et 44′) et aurait pu être passeur décisif pour Soldado (89′). Peu de pertes de balle, une entente avec Canales qui s’améliore, Ever est incontestablement l’homme de base d’Unai.

Pablo (3/5): de bons débordements (7′ et 22′) mais un manque évident de concentration au moment d’exécuter ses centres. Plus impliqué dans le jeu que lors des matches précédents. Remplacé Jonas la menace (54′).

Piatti (3/5): une talonnade inspirée pour Canales sur l’ouverture du score, deux tentatives infructueuses (10′ et 50′) et un centre qui aurait été décisives si un attaquant l’avait coupé. A son débit, signalons une faute aussi inutile que dangereuse aux abords de la surface à la 15ème minute. Néanmoins, quand El Plumero touche le ballon, le public retient son souffle, toujours en attente d’une geste subtil. Du coup, je suis un peu plus exigeant quant à ses performances. Remplacé par Feghouli (64′).

Canales (4/5): le petit commence à prendre ses marques dans l’axe. Buteur (3′), disponible dans l’entre-jeu, il a offert une galette à Soldado (12′). S’il vendange encore un peu comme sur un contre à la demi-heure de jeu, ce qui prouve toutefois qu’il est en confiance, il semble assumer son statut de petit prodige et sa connexion avec Banega a été le seul point intéressant de la partie. En plus, Sergio s’est assuré une place de choix dans les bêtisiers de Téléfoot après avoir été taclé par derrière par… l’arbitre.

Soldado (2/5): à nouveau capitaine, Gudari aurait pu doubler la mise à la 12ème minute sans une claquette réflexe de Roberto. Hormis cette occasion, il a loupé une talonnade pour Maduro qui aurait pu se transformer en passe déc’ (27′) et a offert un caviar à Jonas qui a préféré manger la feuilles (90+2′). La note est peut-être sévère mais j’attends de lui qu’il pèse davantage sur la défense centrale et qu’il serve de pivot plus souvent.

 

Suplentes

Jonas: un bon centre pour Soldado (66′), deux frappes cadrées (72′ et 86′) et un face-à-face tout pourri face à Roberto (90+2′).

Feghouli: trois centres, un seul potable à destination de Canales (83′).

Albelda: faire entrer le Patriota pour le dernier quart d’heure donne une idée de l’état d’esprit d’Unai devant la performance de son équipe.

 

Un brin d’Histoire:  Finale de la Copa del Rey 1979

Le troisième maillot ché a suscité pas mal de réactions en début de saison. Pourtant, cette tunique n’est en rien un de ces sales « third » destinés aux Footix ou aux daltoniens. En effet, la camiseta aux couleurs de la Senyera, le drapeau de la Comunitat Valenciana, fut porté dans les seventies, à l’époque du Matador Kempes. C’est avec ce maillot que les Murciélagos remportèrent la cinquième Copa del Rey face au Real Madrid. Au terme d’un parcours marqué par une remontada historique face au Barça en quart de finale (défaite 4-1 à l’aller, victoire 4-0 à Mestalla), les Chés triomphèrent 2-0 à Vicente-Calderon. Face aux coéquipiers d’un certain Vicente del Bosque, les Valencianistes s’en remirent à Kempes pour remporter le trophée. Ainsi, l’Argentin ouvrit la marque à la 24ème minute, aidé par une intervention pas assez ferme de Mariano Garcia Remon et qui ne parvint à détourner la frappe en corner. Chanceux, les hommes de Bernardino Pérez virent le penalty de Juan Roberto Martinez s’écraser sur le poteau de José Luis Manzanedo. En seconde période, il fallut attendre les ultimes instants pour qu’El Matador ne confirme le succès ché. Débordant une nouvelle fois côté droit, il dut s’y prendre à deux reprises pour trouver les filets merengues (90′). Trois fois finalistes malheureux au début des années 70, les Blanquinegros pouvaient enfin soulever le trophée. Mais après un tel succès, qui aurait pu envisager que la décennie 80 serait la pire de l’histoire du club?

 

La musique adoucit les moeurs

Al vent, Raimon.

 

Bonus: Espagnolo es facilo. Une pinte offerte au premier qui écoute cette oeuvre en entier.

 

 

Besitos (C)anales,

 

Amunt València, és il millior!

 

El Piojo.

11 thoughts on “La Murciélago Académie note Valence-Granada (1-0)

  1. « Après une deuxième et, espérons, seconde tentative de 4-3-3 contre Séville »
    Celle là est très jolie.

  2. Gracias! Elle est un peu mieux que « sélectionnés en sélection » et « we me miss you »! Même à jeun, j’ai du mal parfois!

  3. Que paso? « Après une deuxième et, espérons, seconde tentative » est correct! Deuxième suppose qu’il y en aura au moins une troisième tandis que seconde signifie qu’il n’y en aura pas d’autre! Je persiste et je signe!

  4. J’ai pas pu lire … Je suis resté scotché sur la blagounette élan/caribou !! Dur de s’en remettre qd on ne s’y attend pas. Puis en début de résumé en plus … Je retente ce soir

  5. Seconde signifie qu’il n’y en aura pas d’autres ?
    Genre quand tu fête ton second anniversaire tu meurs avant tes 3ans ?

  6. Exact : 2nd veut dire qu’il n’y a rien d’autre après.
    Donc pour ton exemple Hugog, on dit son deuxième anniversaire

    El Piojo est d’une précision sans faille … en plus d’être un grand comique.

    D’ailleurs, j’ai lutté pour finir car la blague suivante (avec la selle…) m’a TUER

  7. Merci Clint, ce bel homme cottager qui connaît les règles de français et aime l’humour de qualité!

    En fait, j’ai mal compris le premier commentaire de Hugog. Je pensais qu’il avait apprécié la nuance.

  8. Veuiller me contacter si vous voyez K. Uche.

    Bravo à toi Piojo, mais je demeure très déçu de ne pas observer Dani plus souvent. Ou de l’observer tout court.
    Maintenant que Canales a marqué…

  9. Ruiz (2/5): deux interventions lors du premier acte (16? et 27?), une hésitation sauvée par Guaita (47?) et Geijo l’efface trop facilement d’un crochet dans la surface (71?), l’ancien Napolitain n’a pas était flamboyant à l’image de son collègue de défense centrale.

    « était flamboyant » Mais que fait Moké?

  10. d’accord pour Soldado , il donne l’impression qu’il peut faire plus. Ruiz et Rami c’est correct, J’aimerai voir Canales avec Parejo.

  11. @Bobby: je ne recommencerai plus promis!

    @y-trez: Parejo n’a toujours pas joué et une rumeur l’envoi déjà chez Tonton Arsène.

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