La Porte de Saint-Cloud académie y a cru

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Petit-Louis Fernandel a aussi un cojon de cristal.

Ante-scriptum : pour des problèmes logistiques, je me suis trouvé dans l’impossibilité de noter nos 2 dernières prestations contre Benfica et l’Ohème, bien qu’ayant pu tout de même les visionner. Des excuses donc à mes lecteurs, fidèles ou occasionnels, fans ou détracteurs, parisiens ou paysans.

Revenons maintenant à ces huit derniers jours, qui ont vu tous les espoirs de Paris s’envoler. La défaite plutôt inattendue à Auxerre (dans les dernières minutes), puis celle à Lisbonne alors que l’on avait ouvert le score, furent en fait les prémices d’une spirale négative qui ne faisait que débuter. On attendit la crise d’automne, on annonça la panne hivernale ; elles ne vinrent jamais, grâce à l’efficacité de Nêné d’abord, puis par le turnover judicieux d’Antoine ensuite. C’était donc mars qu’il fallait redouter.

A la mi-février, les challenges proposés s’annonçaient prometteurs, ambitieux, excitants même, mais également risqués, et peu raisonnables, au vu de la cadence des matchs, et de l’effectif restreint dont disposait l’entraîneur. Toujours en course dans trois compétitions, ce PSG-là pouvait légitimement rêver à un parcours européen exaltant, à un sprint final alléchant en championnat, et à la conservation de la coupe de France, épreuve chérie du club dont le palmarès est gorgé.

Pourtant, quelques signes annonciateurs auraient dû mettre la puce à l’oreille à ceux qui, comme moi, suivent et aiment ce club depuis des années. Parce Paris sera toujours Paris, parce que Paris ne sera jamais comme les autres, parce que même quand tout va bien, Paris finit par se saborder lui-même, parce que même en repoussant son échéance, la crise couve toujours, sournoise et perfide.

En janvier, on a eu droit au désormais traditionnel caprice de star, avec le départ de Sessegnon (« joueur de merde », dixit Antoine), puis les éternelles discussions pour les prolongations de contrat des « cadres » (c’est-à-dire une grosse augmentation de salaire pour montrer que les dirigeants « respectent » leurs joueurs), et enfin l’enchaînement fatal : boulettes des uns (Tiéné à l’Abbé, Edel pour l’ensemble de son œuvre), trouages des autres (Mev et Guigui, voire Peguy the slut), fatigue aussi, tout simplement, et une solidarité collective qui s’effrite au fur et à mesure des matchs. Si proche, et pourtant si loin, cette période où les joueurs voulaient prolonger la saison de quelques jours, pour effectuer un stage de fin d’année pour resserrer les liens, comme ce fut le cas l’an dernier à NY. Trop onéreux de toute façon.

Le point d’orgue fut donc ce fameux match au Parc, contre Montpellier, notre « bête noire ». Rentrés au vestiaire avec un avantage de deux buts, les salariés de Robin ont trouvé le moyen de concéder le nul, contre une faible équipe qui n’en demandait pas tant. Vu le scénario de la partie, et après avoir entendu les propos d’Hoarau à la mi-temps, et ceux de Nêné au terme des 90 minutes, j’avais écrit dans mon compte-rendu de la soirée : « J’annonce d’ores et déjà une élimination jeudi soir contre Benfica après un match nul probable, et une défaite au Vélodrome dimanche prochain pour enfoncer le clou ».

Coïncidence ? Je ne crois pas. Pessimisme ? Non plus. Réalisme, en tout cas. J’aurais du parier sur Sajoo, tant l’issue de la semaine était prévisible, et malheureusement logique. La fatigue physique, l’usure et la lassitude liée à la répétition des matchs, de même que la tension nerveuse sur le terrain, ont finalement eu raison de nos joueurs.

Le retour contre Benfica caractérise parfaitement les maux qui atteignent le PSG : une toile d’Edel histoire de se décrédibiliser encore un peu plus, une égalisation quasi-immédiate pour se redonner espoir, puis une incapacité à concrétiser nos occasions alors que l’adversaire semble largement à notre portée. Pour finir, un Hoarau qui vendange à bout portant, et Jean-Eudes qui glisse sur la pelouse, et dont l’ultime tentative de centre est un échec. Comme un symbole de ce maudit mois de mars, où la seule éclaircie fut apportée par la fraîcheur de nos jeunes issus du centre de formation (cf résumé du match contre Le Mans en CdF, avec des buts de Kebano et Bahebeck). Nous voilà alors aux portes des quarts de finale de la Ligue Europa, avec nos regrets, et nos manches de maillots dans lesquelles se moucher.

Dernière chance de se rattraper, et d’oublier nos déboires, pour mieux se relancer : Marseille au Vélodrome. Contrairement à nous, l’OM, après une défaite contre Lille à domicile et l’affaire Brandade, a su faire abstraction de tout ça, et renverser la vapeur en allant battre Rennes chez eux. Malgré leur élimination à Old Trafford, les Olympiens ont a priori un avantage physique (deux jours de repos supplémentaires) et moral (une défaite contre MU n’a rien de déshonorant, ni d’illogique). Tout le monde a vu le match, on ne va donc pas refaire les actions, mais encore une fois, Paris a su prendre le jeu à son compte, posséder le ballon plus souvent que l’adversaire, revenir au score (une fois seulement), puis manquer le coche pour cause d’individualisme, et de manque de concrétisation. En fait, peu importe contre qui on jouait hier. Contre n’importe quelle équipe, l’issue aurait été la même (bon d’accord, peut-être pas contre Arlavignon).

La trêve va probablement faire du bien à nos joueurs. A leur retour, il leur restera alors une dizaine de matchs, ainsi qu’une coupe nationale à gagner. Puisque mes prévisions se sont avérées juste la dernière fois, je me reprends au jeu du pronostic, et vais tenter de nous imaginer à la mi-mai. Je crois volontiers que l’on conservera notre titre de la saison passée. Les joueurs auront à cœur d’aller au bout dans au moins une des compétitions dans lesquelles ils étaient engagés. Je vois bien une finale contre Nice, pas pour regarder des quadragénaires dans les buts, mais parce que Lille sera concentré sur le championnat, et alignera son équipe B, voire C, au stade du Ray. Enfin, en championnat, Paris a la chance d’avoir encore 6 points d’avance sur son premier poursuivant. Suffisamment pour ne pas trop regarder derrière, et pourquoi pas essayer d’accrocher la quatrième place. Le podium semble inaccessible. Le mois d’avril nous en dira plus, avec un match seulement par semaine. A commencer par la réception de Lorient, là encore, une équipe contre qui on a du mal ; on se souvient du 0-3 de l’an passé, score acquis dès la demi-heure de jeu (en 10 ans au Parc, je n’étais jamais sorti du stade aussi tôt !).

Quoiqu’il advienne, ma fidélité aura raison de moi, malgré les résultats. Allez Paris, où tu es, nous sommes là.

17 thoughts on “La Porte de Saint-Cloud académie y a cru

  1. C’est hyper émouvant. Bravo. Tiens ça me donnerait presqu’envie de supporter une équipe plus au nord. Arlavignon par exemple.

  2. Non mais Mr Foote vous etes un sal**d

    En tt cas ne t’amuse pas a dire son nom a l’envers devant un miroir sinon il peut apparaitre

  3. Encore un nouvel épisode de la récurrente tragédie parisienne! Les supporters parisiens sont de grands enfants, ils espèrent toujours que ça finira bien…comme le dit l’adage, l’espoir fait vivre!

  4. Ah j’ai cru que tu boudais… Faut dire que tes chouchou Mevlüt & Jean-Eudes ont montré toutes leurs capacités jeudi soir. A priori, tous les chouchous d’AK sont au fraise. Ce mec est un visionnaire, vraiment.

    Comme je n’ai pas pu vraiment me défouler jeudi soir, je lâche mon commentaire maintenant :
    « Je sais pas ce qui m’a le plus énervé hier (jeudi dernier quoi, remettez-vous dans le contexte, quoi, faites un effort) …

    – Les franco-portos qui soutiennent le benfica simplement parce qu’ils vont passer leurs vacances d’été à manger des acras chez leur mémé rodriguez…
    Ou
    – La présence d’Erding, partout sauf devant le but…
    – Les mains pataudes d’Ambroise ne rassurant pas (mais alors vraiment pas) sa défense.
    – Le coaching au-delà du réel d’AK avec l’entrée de Jean-Eudes (un jeune qui commence à se faire vieux…) à la 70ème alors que des prolongations étaient probables/souhaitables.

    Bref, je trouve qu’AK a atteint sa limite d’incompétence : un mec qui te met en top priorité des Tiéné pour le couloir gauche ou des Erding en pointe, qui essaye de vendre au mercato d’été Chantôme et Armand et qui te dit que Edel est un futur grand…
    Quant à ses choix de jeu, je les trouvent de plus en plus limites ; ses gueulantes inutiles… C’est la fin.

  5. Bon je noircis un peu le tableau… Mais ce match face aux pécheurs à la morue m’a vraiment gonflé (bonne ambiance, tout de même, c’était presque le Parc des grand soirs).
    Le jeu proposé n’est quand même pas dégueu, mais ça manque d’intelligence tactique pour tenir un résultat… Heureusement qu’on a Sakho, sinon j’imagine même pas la valise qu’on se prend.

    Enfin bref, je fais du mal à mon ulcère.

  6. Tiens un article qui ne fait que ressasser des lieux communs de la pensée étalée dans la presse hexagoalnale. La piètre tentative de masquer ce manque de saveur par un glaçage de supporter une nouvelle fois trahis dans son amour est aussi prévisible que le dribble extérieur de Gignac.
    Je crois que le PSG est tout simplement en train de faire une très bonne saison compte tenu des résultats de ce « grand club » lors des 15 dernières années. Je veux bien comprendre l’intérêt d’imaginer le PSG titré (c’est la définition même du supporter) mais se parer d’objectivité et oser remplacer une déception légitime par une résignation au romantisme dépassé, franchement….. L’image du PSG, incorrigible suicidaire gaspillant son incroyable potentiel, est tout simplement pathétique. Le club et ses supporters sont pour l’instant à leur place. Et rien n’empêchera ce club de continuer à se trouver une identité. Cela s’appelle avoir une histoire.

  7. @ Jambon-Rillette: « Jean-Eudes (un jeune qui commence à se faire vieux…) » Avec un prénom pareil, difficile d’avoir des jambes de 20 ans et un avenir dans ce monde de Kévin et consorts!
    Kombouaré passe vraiment pour un gros con à travers les médias, son plan com est à revoir, tout comme ses choix tactiques…
    @ PLF: Bizarre ce pseudo pour un parisien…

  8. @tahar: oui, on fait une bonne saison. Mais reconnais que c’est frustrant d’échouer en Europe et en ligue 1 après ce plutôt bon parcours. On pouvait légitimement espérer une meilleure conclusion dans ces compétitions.
    Après, effectivement, le club se reconstruit progressivement. Et à Paris, on est toujours pressé, d’où notre déception…
    @Spado: pseudo en double hommage à l’ami Luisse, et à mon papy (Louis)

  9. @Jambon-Rillette
    Oh fait! J’étais au stade et je dois vous dire que votre petit Sakho dégage une puissance et une sérénité incroyable. Pour dire, c’est le seul sur lequel je n’ai pas déversé un flots d’insultes immatures et disproportionnés.

  10. Salutation au mec assis de rang au dessus de moi qui nous en a sorti une sympathique tout en douceur:
    « Oh Nene, Enfant de Patooooooze que tié! ».
    Il fallait la sortir celle là. En tout cas cela nous a beaucoup fait rire.

  11. A force j’y crois plus… Les sardines vont encore finit devant, l’ensemble des suceurs de France et de Navarre vont se palucher, pourvus qu’on revoit pas le caleçon du nabot plongeur…

  12. Ben merde… Ca m’fait bizarre de lire Petit-Louis sans l’entendre (le lire) sans m’insulter…

    Même le Virage Sud a réclamé le retour de nos meilleurs ennemis, et moi au Nord je me suis un peu fait chier… Ca manque un peu de saveur.

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