La Reds academy explique le rachat de Liverpool
Gerrard Mouillé vous explique tout
Vous pensiez Gerrard Mouillée suicidé suite à cette pitoyable semaine de résultats sportifs? C’est mal le connaître…
En effet, Gerrard a tout simplement pris sa voiture pour se taper 2400 bornes aller-retour à Utrecht, et voir le match le plus pourri imaginable, autant sur le terrain qu’en parcage.
Utrecht c’est… comment dire? Heu, l’AS Monaco sur le terrain avec des ultras chantant le répertoire des Bad Gones. Un peu comme si Justin Bieber chantait Jacques Brel quoi, ça fait tâche.
Concernant la performance sur le terrain, pas besoin de s’y attarder en alignant un 1/5 à toute l’équipe hormis un 3/5 pour Reina et Kuyt et un -1/5 pour Hodgson car il a effectué un seul changement et ce n’était même pas Kuyt qui méritait une ovation de la part de son ancien public, ovation qu’il a tout de même reçu après la fin du match, les supporters d’Utrecht se rappelant au bon souvenir de celui qui, malgré son physique ingrat, avait envoyé 55 pépites dans les filets avant de signer à Rotterdam puis Liverpool.
Un bon 0-0 bien terne qui força Gerrard à abuser de tous les moyens de dépravation qu’offrait la ville voisine d’Amsterdam (Red Lights District, coffeeshop, enfin bref, demandez à Rhinit…) pour oublier ce maudit match!
C’est donc avec les raisins secs et le cerveau retourné que Gerrard conduisant tranquillement appris par la radio la nouvelle défaite de son équipe face à Blackpool, à domicile. Étant donné qu’il n’a vu aucune image du match, Gerrard a décidé de ne pas noter ce match, puis par respect pour le deuil occasionné par notre série de 57 années sans se retrouver dans la zone rouge, un comble pour les Reds…
Ce qui a surtout agité les dernières journées de Gerrard, c’est cette information qui depuis mercredi matin, agite les journalistes ou autres pseudo-spécialistes footballistique : Liverpool est racheté!
Et là oui et non!
Rappel des faits :
– Le 6 Février 2007, David Moores, chairman du Liverpool FC depuis 1991 annonce la vente entière du club à un acquéreur américain George « Laurel » Gillet accompagné dans le financement par Tom « Hardy » Hicks. Gillet est connu dans le milieu du sport, non pas pour les rasoirs, mais pour être propriétaire des Montréal Canadiens, club de Hockey de NHL. La presse anglaise, comme à son habitude, fouine pour en savoir plus sur les deux hommes d’affaires, mais hormis que Gillet était apprécié des fans des Canadiens et que Hicks est un féroce financier, elle ne trouve aucun scandale financier, aucune Zahia ou de liens avec la mafia. Des mecs propres, cleans.
En outre, les clauses du rachat son dévoilées : les Américains ont dépensés 220 M£ pour s’emparer du club, soit 175 M£ plus 45 M£ pour racheter la « lourde » dette laissé par Moores, pour cela, ils ont emprunté la coquette somme de 185 M£ à la RBS (Royal Scotland Bank). La dette étant rachetée, le club apparait beaucoup plus stable financièrement.
– Le 23 mai 2007, Liverpool atteint pour la 2e fois en 3 saisons la finale de la Ligue des Champions, celle ci remportée par le Milan AC en revanche de 2005. Liverpool va ainsi se retrouver classé 1er au classement UEFA. Liverpool est sur le toit de l’Europe. L’été qui suit verra l’arrivée de Torres, Babel, Benayoun, les ricains mettent le paquet. Trop beau pour être vrai? Et bien oui…
– Janvier 2008, la presse anglaise révèle qu’un groupe d’investissement de Dubaï, le DIC (pas DICK hein!), pourrait reprendre le club. Les premiers doutes commencent à s’installer : pourquoi les Américains voudrait-ils vendre le club avec tout ce qu’ils ont investi dedans? Les premiers messages anti-proprio commencent à faire leur apparition dans Anfield. « Thanks but no Yanks » sur des écharpes « Yanks out, Dubai in » sur des banderoles…
– Mai 2008, plus de doute possible, Hicks et Gillet annoncent que le projet du nouveau stade est abandonné, faute de finances. La colère gagne les scouses qui se sentent lésés (ou un autre mot assez proche commençant par un B), la promesse d’un nouveau stade était le fer de lance des guignols lors du rachat du club.
Pendant 2 ans, les ricains vont chercher des moyens de refinancement, divers apports en vain. Pendant ce temps là, la dette grossit aussi vite qu’un Adriano rentré au pays…
– Avril 2010, la RBS, lassée des mensonges du duo maléfique, annonce publiquement la dette du club : 240 M£ et indique qu’à cela s’ajoutera une pénalité de 2.5 M£ par semaine plus un « malus » de 60 M£ si le club n’est pas vendu d’ici le 15 octobre. Pour aider la vente du club, la RBS met en place dans le board Martin Broughton, ancien PDG de British Airways et accessoirement, fan de Chelsea. Le board est à présent constitué de 5 membres (des gros un peu comme au comité) : Hicks et Gillet d’un côté, voulant vendre le club pour un profit maximum, Broughton, Christian Purslow et Ian Ayre (respectivement directeur management et commercial du club) qui veulent eux, vendre le club rapidement, et si possible au meilleur projet.
Liverpool est ainsi mis en vente et à un prix : 600 M£ pour les deux Américains, cela leur ferait ainsi une (très) grosse marge. « They just care about money, they don’t care about fans. Liverpool Football Club… is in the wrong hands » se mettront à chanter les fans des Reds, tube de l’été 2010 sur les bords de la Mersey…
– Juin à Août 2010 : les rumeurs les plus folles sont balancées sur la reprise des Reds : un chinois peu scrupuleux, Kenny Huang, œuvrant pour un fond de capitaux chinois, qui au final s’avèrent majoritairement issus de l’état communiste, l’annonce partout « Je veux reprendre LFC et gagner des titres. Même si pour cela, il me faut des joueurs comme Messi… » Broughton voit d’un mauvais œil cette sur-communication médiatique et lui fait savoir. Mr Huang agacé de voir que le dossier n’avançe pas, se retire, dépité. Il ne doit pas y avoir un proverbe qui dit dit qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours…
Un autre potentiel acquéreur se fait connaître : Yahda Kirdi, soit-disant ancien footballeur pro, canadien d’origine syrienne à la tête d’un consortium syrien. Ça ne vous rappelle personne? Allez un petit effort… en France… un club en blanc et bleu ciel… un repreneur qui fait un tour d’honneur puis finit dans la douche avec les joueurs? Jack Kashkar! Bon, c’était pas lui, mais des hommes d’affaires canadiens d’origine syrienne, ça court les rues apparemment. Dès qu’il s’est fait connaître, il a publiquement tiré dans le dos de Benitez. Idiot va! Lorsque Broughton et le board ont demandé des preuves pour le rachat à toutes les offres, Kirdi n’est plus apparu. Coïncidence? Mais bien sûr…
– Septembre 2010, les fans apprennent qu’il reste un mois aux proprios pour trouver un nouvel acquéreur, sans quoi le club deviendra propriété de RBS et donc du gouvernement anglais. « We’re not english, we’re scouse », et ben ça va être dur maintenant! Les manifs anti-ricains se multiplient et attirent de plus en plus de fans, cela s’ajoutant aux déboires sportifs de l’équipe depuis le départ d’Alonso en 2009 puis Mascherano et Benitez en 2010. Liverpool sombre partout : en PL, en Europe et en finance.
– 5 et 6 Octobre 2010, ou la bataille de Fort Anfieldo : mardi soir, le site officiel de Liverpool publie une info pour informer que le club a reçu deux offres sérieuses pour le rachat. Cool, sauf que la suite de l’info est inquiétante : on apprend que Hicks et Gillet, dans un baroud d’honneur, ont tentés de destituer Puslow et Ayre de leur poste de directeur pour instaurer à leur place Mack Hicks (Oui, oui, le fils de..) et Lori Kay McCutcheon (partenaire et ami de longue date de ce fourbe de Hicks), afin d’avoir une majorité certaine pour voter la vente ou non du club.
Sauf que, Martin Broughton la manœuvre ne lui a pas plus, et il a des c****!
RBS avait apparemment placé une petite clause dans le contrat d’instauration de Broughton (qui correspondait à un accord de délai entre RBS et H&G), donnant à ce dernier le droit exclusif de modifier le board. Les Américains pris à la gorge ont dû omettre ce petit détail mardi soir. Grosse erreur, puisque Broughton a immédiatement annulé les modifications du board et réuni tous les membres pour étudier et voter les offres de rachats.
Du coup dans la nuit, la proposition de 300 M£ de New England Sports Venture de Mr John William Henry II (rien à voir avec Jean II, le curé de l’OL) est acceptée, voté 3 voix (Purslow, Ayre et Broughton), contre 2 (Hicks et Gillet).
Broughton accorde une interview à LFCTV le mercredi matin pour officialiser la vente. Il ne manquait plus que le Marquis de Lafayette et l’histoire était réécrite…
Selon la presse anglaise, cette offre correspondrait à une perte de plus de 140 M£ pour les américains, cela signifierait-il que les Américains 3 ans après repartiraient avec une main devant et l’autre derrière?
Pas si sûr que ça…
Premièrement parce que la vente n’est pas finalisée : la Premier League doit l’accepter, cela pourrait être fait dès vendredi.
Ensuite, parce que vu la tentative ultime de Hicks de renverser le pouvoir , ce serait également mal le connaître que d’imaginer qu’il puisse laisser une telle opération se faire : perdre 70 M£ lui ferait perdre la face dans son pays de Yankee et lui ferait aussi très mal au portefeuille. C’est pour cela qu’il a déposé un recours en justice pour stopper la vente, mettant en cause cette clause de RBS, puis pour rappeler qu’avec Gillet, c’est quand même eux qui possèdent les actions et qu’ils ne comptent pas les vendre à si petit prix (ne pas confondre KFC et LFC, hein!).
Un juge devrait ainsi statuer sur la vente la semaine prochaine, car le délai du 15 octobre arrive bientôt à expiration.
Si le juge accorde la vente, les amerlocs devront vendre au prix accordé avec NESV, John Henry deviendrait donc le nouveau proprio.
Si le juge donne raison aux Yanks, ils pourront ainsi prolonger le temps de trouver une proposition plus juteuse ou pire atteindre le délai sans bonne proposition et hypothéquer le club par éléments : Anfield, les joueurs, structures du club,… (Oui, vous êtes bien dans le nord, et non ce n’est pas la grande braderie de Lille!)
La situation serait vraiment néfaste dans la 2ème hypothèse, car les dernières news du site officiel montre que Broughton, Carragher et Hodgson parlent comme d’une « bonne chose » la vente du club, donc ça signifie que H&G ne maîtrisent plus rien alors qu’ils n’ont encore légalement pas vendu. Gerrard se demande même si les serrures des bureaux des ricains ont pas été déjà changées, ainsi que les noms sur les portes.
Un petit mot sur le reprenneur : John W. Henry II est le propriétaire des Red Sox (pour Liverpool, ça commence pas mal) de Boston, une franchise de base-ball de MLB, qui avant son arrivée connaissait une malédiction vieille de 86 ans qui voulait que les Red Sox ne gagnaient plus le World Series depuis le départ d’un joueur chez l’ennemi Yankees de N-Y (de là à voir une malédiction de Liverpool qui n’a plus gagné le championnat depuis 1990 et le départ de Dalglish, il n’y a qu’un poil). Henry a rompu ce sort en 2004 en remportant le World Series puis récidive en 2007, comme un symbole.
Sa fortune personnelle était estimée à 800 M$ en 2007, ce qui veut dire qu’il serait plus un proprio comme celui d’Aston Villa, pas ceux de Manchester City ou Chelsea. Tant mieux.
Il a aussi agrandit le stade historique des Red Sox plutôt que d’en construire un neuf. Ca tombe bien, des milliers de scouses avait le cœur brisé d’imaginer un jour chanter la gloire des Reds dans un stade qui sent le plastique neuf, le cuir des sièges plutôt que dans un qui sent l’urine et la bière mais aussi la sueur de la passion de leur père à l’époque ou Anfield était encore craint dans toute l’Europe…
Alors oui, Gerrard a envie d’y croire, que ce Mr Henry redresse la barre d’un club mal en point comme l’était les Red Sox, mais ce qu’il n’oublie pas, c’est que John Henry est lui aussi américain, que lui aussi a promis un agrandissement du stade, et que lui aussi parle d’un emprunt pour un plus grand stade (Anfield ou neuf).
Donc comme beaucoup d’autres Scousers, votre serviteur Gerrard Mouillée, va être méfiant, très méfiant! Parce qu’il y en a marre de tout le temps se mettre à quatre pattes et se faire pousser le plat de la veille par les Yanks! Non mais…
Je partage ta méfiance Gerrard, mais je me demande quand même dans quelle mesure, sans l’apport d’une somme extravagante pour le recrutement de joueurs, Liverpool pourrait retrouver le chemin du Big Four ?
Je ne connais pas le Baseball, mais en Premiership, sans pognon, pas de victoire !
Il n’y avait pas eu au printemps 2010 une tentative de rachat par les fans ? Il me semble qu’ils revaient du modele des socios ou un truc du genre, non ?
Spirit Of Shankly et ShareLiverpoolFC, ce sont eux. Ils ont essayé d’investir mais allé demander 5000 livres à des milliers de personnes n’est pas chose aisée.
Ils ont même rencontré l’ami chinois Huang fin juillet – début aout, mais aucune action crédible ne parait envisageable, encore moins au jour d’aujourd’hui.
Un bien joli bordel.
Dur à croire que les 2 vont s’asseoir sur une moins-value de 140 millions.
Surtout que Liverpool, c’est vraiment comme Lens, beaucoup de chômage, mais la pédophilie et consanguinité en moins (quoique…). Beaucoup des scouses se saignent parfois s’endettent pou leur season ticket, qui parfois correspond à plus d’un mois de salaire. Alors 5000£ par fan, ça n’aurait pas ramené beaucoup de monde…
Je te trouve sévère avec la ville de Liverpool, j’ai trouvé qu’il y avait une légère embellie la dernière fois que je m’y suis rendu. Beaucoup de nouveaux bâtiments dans le City Center, beaucoup de rénovations. C’est sur qu’ils n’en feront pas une station balnéaire (pas dans l’état actuel de la Mersey…), mais on est déjà très loin du Liverpool des Beatles.
Concernant la vente, est-ce que les Yanks ont encore leur mot à dire ? C’est au tribunal d’en juger, mais j’ai plutôt bon espoir. Quand une banque veut récupérer son pognon…
Article tout à fait intéressant. Merci Gerrard.
Si les gars, qd même, liverpool c est super moche.
@JustWide : Liverpool a été « Capitale mondiale de la culture » en 2008 (Du coup Gerrard avait exceptionnellement porté un maillot « 08 », dans le derby face à Everton), et beaucoup d’argent avait été investi pour embellir la ville et lui donner un petit coup de jeune.
Ainsi de nombreux bâtiments à l’architecture moderne ont vu le jour (Liverpool One, Echo Arena,…). Cette ville se remet peu à peu de l’énorme chômage qu’elle a pu connaître avant 1990.
Mais dans les quartiers plus « modestes », c’est là que vivent les supporters les plus passionnés (que ce soit d’Everton ou de Liverpool) et de ce que j’en sais, c’est qu’il y a encore un taux de chômage élevé, mais en régression, je te l’accorde.
Sinon, les Yanks ont malheureusement leur mot à dire, puisqu’ils portent l’affaire devant le tribunal et que plus les jours passent, plus j’ai bien l’impression qu’un traquenard se profile et que rien ne pourra empêcher une pénalité de 9 points…
@Zubar : Merci, à Liverpool tout n’est pas moche, loin de là! Juste un petit quartier du Nord-Est qui commence par un E…
Salut Gerrard,
Pas de nouvelles depuis le funeste derby ?!
J’éspère qu’une belle victoire jeudi soir te redonnera l’envie d’avoir envie, si je puis dire…
See you mate
PS: viendez à Liverpool, la ville vaut beaucoup mieux que sa réputation (et la pinte est pas chère)