Avec tous ces déplacements qui se suivent, j’ai l’impression de passer plus de temps à la pompe à essence que dans les stades.

Après le match amical de reprise à Lisieux le samedi, on continue le tour des villes moyenne du nord-ouest, direction Fougères, en Ille-et-Vilaine, le mercredi. Un vrai rythme de Ligue des Champions, mais dans des villes de R3. Pour ce déplacement inédit, tout est vite organisé : travail de 6h à 11h, départ à 11h, départ après le match et retour à la maison aux alentours d’1h du matin pour travailler de 6h à 11h. C’est rapide, mais pas besoin de plus : on visitera le château de Fougères une autre fois, une visite au Carrefour de Fougères pour acheter le journal du coin suffira. Après un peu moins de 5 heures sur l’autoroute, l’arrivée au complexe sportif Jean Manfredi se fait aux alentours de 16 heures. Un peu de repos, une discussion avec des supporters lavallois, on monte quelques marches et nous voici devant l’entrée du stade. La place coûte 3 euros, un gamin nous met nous gel hydroalcoolique et un vieux fait semblant de jouer l’agent de sécurité. Aucune fouille, un billet à la portée de toutes les bourses, la possibilité de se placer où on voit, c’est ça aussi le charme des matchs amicaux.

Malgré le temps menaçant, je décide de ne pas m’installer en tribune mais en face, histoire d’être tranquille pour installer ma bâche. La pelouse semble parfaite, le complexe sportif est assez récent, seule la piste d’athlétisme autour du terrain vient un peu gâcher le moment. Mais soit. Je m’installe et j’attends. J’attends. J’attends. Fort heureusement, plusieurs supporters d’un groupe lavallois viendront à ma rencontre pour discuter, pour se remémorer au bon temps de la 106 et pour partager des expériences de stade. Des rencontres toujours agréables puisqu’elles sont faites dans le respect et dans un mood de franche rigolade. Un peu avant, c’est un mec du club de Fougères qui était venu me voir, paniqué : « Ah, tu es peut-être mon sauveur : comment on dit ‘bienvenue’, en corse ?’ ». Je lui ai donc sauvé la vie et il est reparti d’un pas décidé, soulagé de pouvoir aller dire « benvenuti » à la délégation ajaccienne qui arrivait.

Il est 18h30 et le coup d’envoi peut être donné. Olivier Pantaloni avait décidé de faire tourner un peu son effectif, en mixant titulaires indiscutables et jeunes, en y intégrant Yohan Roche – à l’essai – comme latéral droit. Clément Vidal, qui a joué latéral contre QRM, passe dans l’axe et forme une charnière de recrues avec Gonzalez. Le jeune Emmanuelli est titularisé arrière gauche. Devant eux, Coutadeur et Chabrolle sont en milieu défensif, avec Nouri et Barreto sur les côtés. L’attaque est composée d’El Idrissy et d’Arconte. Ces deux derniers se procureront pas mal d’occasions, sans réussir à les conclure (de peu, en général). Du coup, c’est le Stade Lavallois, qui ne s’est pas du tout laissé impressionner qui ouvre la marque grâce à Carlier (j’ai raté le but parce que je dédicaçais le Gros Livre de la Ligue 2 à un Lavallois. On notera la bonne première période de Florian Chabrolle, très disponible au milieu de terrain, avec des passes simples mais efficaces. Côté Tango, c’est le jeune Barroug, qui vient de la réserve, qui a impressionné les spectateurs : très libre sur le front de l’attaque, il a été partout, provoquant, dribblant et revenant chercher le ballon très loin de ses bases.

C’est la mi-temps. Et devinez quoi ? Le nuage menaçant qui se trouvait au-dessus du stade depuis de longues minutes a fini par péter, laissant une abondante pluie nous tomber dessus. Décidément, le parapluie acheté à Lisieux n’aura pas servi à rien. La pluie durera quelques minutes avant de laisser place à un soleil timide, qui sèchera tout de même la bâche.

J’en ai profité pour aller faire un tour à la buvette. Celle-ci n’est pas improvisée, elle se tient dans un grand local derrière un but. Elle est remplie de personnes du troisième âge qui font le service. Des bénévoles sans qui le football amateur ne serait plus grand chose. Et ce que j’ai attendu toute la journée est devant mes yeux : la galette-saucisse. C’est donc l’heure du casse-croûte.

Les + :

  • La seule, l’unique, galette-saucisse est en vente, au prix de 2€70. On y trouve également toutes sortes de boissons, de barres chocolatées et des sandwichs. Le saviez-vous, en Bretagne, ils n’appellent pas ça des « sandwichs » mais des « pains saucisses » ou « pains merguez ».
  • Tout est cuit sur le barbecue qui flambe non loin de là.
  • Il y a de la bière avec alcool.
  • La saucisse est juteuse, la crêpe aérienne.

Les – :

  • La feuille de Sopalin dans laquelle est servie la galette-saucisse colle un peu à la galette.
  • On m’a proposé : « Avec de la moutarde ? », j’ai dit « Oui ». Et je ne le savais pas, mais je venais de faire une grave erreur : la galette-saucisse se mange nature.

Note sur le guide Michelin/Perfettu des buvettes de Ligue 2 : 4,25/5. Je me répète mais les buvettes des matchs amicaux sont les meilleures. Les produits y sont frais, généralement un barbecue y réchauffe les aliments et les estomacs, le service y est sympathique et les prix y sont abordables. Pour une galette-saucisse et une bière dans un gobelet réutilisable, j’ai payé 5€70. Bref, je n’ai pas été déçu et je demande des buvettes comme ça tous les week-ends (avec des frites en plus).

La deuxième période peut repartir. Et elle sera plus animée. Gaëtan Courtet remplace un Mounaïm El Idrissy, bien chahuté par les adversaires, à la 50e minute, Avinel remplace Gonzalez quatre minutes plus tard et Olivier Pantaloni opère un large turn-over à l’heure de jeu, avec les entrées de Cimignani, Moussiti-Oko, Marchetti, Youssouf, Laci et Bayala. À la 77e minute, Moussiti-Oko presse dès la relance du gardien, le ballon revient à Courtet, qui ressert son coéquipier, qui n’a plus qu’à ajuster le portier. 1 partout. Et ce n’est pas terminé. À la 89e minute, Yanis Cimignani s’est mis en mode Thierry Henry en déclenchant une frappe de l’intérieur du pied depuis le coin de la surface directement dans la lucarne opposée. Magnifique (et mérité pour Cimignani, qui fait un beau début de préparation). Pour ce qui est du jeu, on retiendra donc que les jeunes répondent présent, que Courtet est en grande forme, que Chabrolle aura son mot à dire cette saison, que Leroy fait toujours des parades aussi salvatrices, que Vidal a semble plus à l’aise latéral droit que défenseur central.

Mais l’action du match revient tout de même à Gaëtan Courtet : sur une action anodine non loin du poteau de corner, Mohamed Youssouf est poussé par un Lavallois. Le latéral acéiste tombe et reçoit un « salooope » de la part du Vincent Moscato de la Mayenne, un supporter lavallois visiblement mécontent. Il sera vite mouché par ses camarades, qui semblent lui en vouloir un peu, mais surtout par Gaëtan Courtet, qui s’emportera en lui balançant à son tour un ou deux noms d’oiseaux, terminant par « Calme-toi, c’est un match amical ». Qu’est-ce qu’on t’aime Gaëtan.

Voilà, l’ACA l’a emporté 2-1, j’ai mangé une galette-saucisse, j’ai pu bâcher : en d’autres termes, j’ai passé un bon moment. Les 4h30 de route retour seront vite avalées. Avant de faire de même dès samedi pour un amical à Mondeville, contre Caen. C’est ça, la fast life ?

Perfettu

1 thought on “Laval-AC Ajaccio (1-2) : on gère à Fougères

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.