Ô triste chanson

MALAGA

REAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mettre Iker Casillas sur le banc, ce n’est évidemment pas très pertinent du strict point de vue qualitatif, mais c’est surtout un message. Et celui-ci n’est pas passé inaperçu puisque tout le monde n’a parlé que ça avant, pendant, et après le match. Oubliant au passage une prestation d’un niveau assez affligeant, et la domination d’une équipe de Malaga pourtant autrement moins bien pourvue en talents.

 

Prélude

Les limites de la tactique sont ainsi que, même parfaite, elle peut être insuffisante pour remporter une rencontre ou même éviter la défaite. La capacité à faire la différence sur quelques éclairs, au talent, permet souvent aux grandes équipes de se sortir de mauvaises passes. C’est ce qui est assez souvent arrivé au Real Madrid lors de la dernière décennie, avec des résultats tout à fait corrects, peut-être même plus que lorsqu’un vrai projet tactique voulait être mis en place.

Un projet, c’est justement ce qui caractérise bien Manuel Pellegrini. Le Chilien, qui a fait de Villareal une des meilleures équipes d’Europe autant du point de vue du jeu que de celui des performances, a payé au prix fort une élimination contre Lyon en Ligue des Champions et une deuxième place en Liga (avec 96 points !) du temps de son passage dans la capitale. Son arrivée à Malaga a permis à sa nouvelle équipe de prendre une vraie dimension, et ce, sans que le recrutement n’ait été aussi faste que ne l’annonçait la chronique. Le départ de Cazorla et Rondon à l’intersaison, deux énormes talents individuels, a obligé Pellegrini à tout miser sur le jeu collectif, avec succès.

 

Couplet

Le talent est une chance, et Madrid est très chanceux. La profondeur de l’effectif et la classe des Özil, Ronaldo et autres Modric peut à tout moment permettre de faire la différence. C’est pourtant en contre-attaque qu’évolue de plus en plus souvent, et évoluait contre Malaga. A la récupération, Xabi Alonso avait le rôle le plus important et c’est lui qui était chargé de mettre le pied sur le ballon, soutenu comme d’habitude par Khedira. A priori, cette paire est largement supérieure au duo Camacho-Portillo aligné par Malaga. Tenir le ballon n’était donc pas impossible, mais les Madrilènes ont eu des difficultés à le faire à cause de deux phénomènes conjoints : l’absence de solutions sur jeu placé et la volonté offensive de leur adversaire.

Depuis le début de saison, Malaga étonne et séduit de par son jeu rapide et fluide. Mais, face au Real, il est difficile de se lancer à l’attaque sans réfléchir. Pellegrini le sait, et a attendu une mi-temps avant de se rendre compte que la seule solution viable était de laisser son équipe évoluer comme elle en a l’habitude. Eliseu présent partout sur son côté, Joaquin efficace et surtout plus intelligent dans ses déplacements et sa lecture du jeu que ne le sera jamais Di Maria, Isco meneur effacé mais décisif à la Hamsik, tous ces joueurs donnent leur pleine mesure dans le 4-2-3-1 de Pellegrini. Placé au milieu à la place de Toulalan, Portillo a commencé à se projeter continuellement vers l’avant, plaçant la ligne d’affrontement un cran plus haut, tout proche d’un Saviola obligé de beaucoup participer au jeu pour être utile. Le jaillissement du stoppeur Sergio Sanchez, suivi d’une montée qui apportera un surnombre finalement décisif, est un autre témoignage de ces ambitions offensives. Puisque le Real aura forcément des contre-attaques, avec toujours cette capacité à marquer sur un exploit personnel, autant essayer d’en faire de même en prenant des risques. Demichelis, impeccable samedi, sera finalement celui qui permettra à la logique du match de se retrouver au tableau d’affichage.

 

Refrain

A trop se reposer sur la vitesse et la capacité de décision de quelques uns de ses joueurs, le Real perd toute sa capacité décisionnelle. Les Madrilènes sont désormais dépendants de ce que leur offre leur adversaire plutôt que de leurs propres qualités. Comme Dortmund, Malaga a imposé son jeu, et l’absence de Casillas dans les buts a sans doute empêché de maquiller en nul une défaite qui n’est que justice. Là où Saviola, Eliseu et Joaquin jouent, Benzema, Di Maria et Ronaldo attendent, prêts à se régaler des ouvertures de Xabi Alonso en plaçant des accélérations foudroyantes. Stratégie du hérisson pas payante quand l’équipe en face a les qualités pour déséquilibrer un quatuor défensif (Essien-Ramos-Pepe-Arbeloa) moyennement rassurant.

L’apport de Ronaldo, seul dans son couloir, ne se mesure guère plus qu’en statistiques. Au milieu de ce qui ressemble parfois à un marasme, Özil et Modric tentent d’orienter le jeu, tantôt déséquilibrants, tantôt oubliés par un système de jeu qui ne pensent plus qu’efficacité. Loin, bien loin des marathons courus par Joaquin et Eliseu, courses qui ne les empêchent pas de magnifier un apport déjà correct en apport quantifiables. Et une rencontre et trois passes décisives, l’ancien ailier de Valence a égalé le score annuel de son vis-à-vis samedi : un certain Cristiano R.

7 thoughts on “Malaga – Real Madrid (3-2). L’apprenti footballologue livre son analyse.

  1. Je soupçonne l’apprenti footballologue d’avoir un faible pour la liga… A quand un papier sur un match du championnat le plus tactique du monde : la ligain (j’emploie un ton ironique mais je le pense tout de même un peu)? A quand l’analyse d’un Sochaux-Nancy, a quand le décorticage d’un Bastia-Brest? Quand oiellerez-vous le système défensif de Francis Gillot? (aparté : une analyse sur le jeu mis en place par Gourcuff m’intéresserais grandement (ça ne regarde que moi)).
    Bon sinon c’est une nouvelle fois très intéressant, un peu court mais chouette quand même!

  2. Et ben, ils se sont pas foulés à corriger ma mise en page immonde à la relecture.

    En fait la Liga est le seul championnat qui diffuse des matches à des heures qui me conviennent et sur une chaîne que j’ai. Je vais essayer de faire un truc sur Lorient quand ils joueront en décalé et pas sur C+.

    (Ouais c’est un peu court, je suis un peu resté en surface sinon ça aurait été un roman)

  3. Pourquoi commenter un match sur du plastique ?
    Je ne demande pas que Brest soit analysé, y’a rien à analyser, mais pourquoi toujours Lorient ?

  4. Cher apprenti footballologue, il est des moments où l’honnêteté de certains me fait mettre la tête dans la gamelle des éléphants du zoo pour cacher ma honte ! Comment, jamais une tentation de dériver un petit stream vers vos yeux avides de sensations footballistiques ?

    Merci en tout cas pour cette analyse, que je n’enverrais pas au « Special One » car je ne veux pas être la cause de votre assassinat!

  5. Je regarde parfois le multiplex mais c’est compliqué pour faire des analyses pertinentes… Par contre je vois pas mal de Serie A, beaucoup plus que je n’écris dessus. J’ai parfois un peu trop de flemme je dois avouer.

    (Non stp l’envoie pas, il me fait peur)

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