Salut les moches,

Les bonnets rouges contre les capitalistes sauvages, les agriculteurs de Lohéac contre les rentiers de Monte-Carlo, la plèbe contre la pègre. Le symbolisme inhérent du Monaco – Rennes a tout de la lutte des classes si enivrante qui a fait de simples rencontres footballistiques des champs de bataille modernes où 11 faux soldats font du sport leur tranchée et du ballon rond leur mousquet. Alors pourquoi ces rencontres ont elle un goût de rance, d’ennui désabusé et d’indolence dominicale ? L’écho silencieux d’un stade complètement vide, l’atmosphère triste et pesante de deuil régional, l’enjeu semblant inexistant, 22 acteurs amorphes ? Qui sait. Si j’avais de quelconques réponses à quoi que ce soit, je serai à Ce Soir ou Jamais à boire du champ’ avec ce bel homme de Frédéric Taddeï, pas en train de parler des ignares alcooliques déséquilibrés émotionnellement et footballistiquement.

Le Stade Rennais à l’assaut du capitalisme

Quoi qu’il en soit, force est de constater que la bolée de cidre comme la flûte de Moët ont un goût d’inachevé en ce dimanche après-midi. Malheureusement, à l’inverse de toutes les fictions super sympa qui viennent des États-Unis d’Amérique où des héros super gentils tout mignons et un peu cons (ça c’est Rennes si tu suis un peu) triomphent des méchants russes moustachus avec un cigare qui caressent des chats à 100.000 roubles, et ce grâce à des circonstances aussi chattardes que peu crédibles, le Stade Rennais se prend encore les pieds dans le tapis au moment fatidique. Que voulez-vous, le grand capital l’emporte toujours. Sauf que contrairement aux gentils communistes qui souffrent de l’oppression machiavélique des magnats de ce monde, on a une tendance se saborder un peu tous seuls. Un peu comme si des représentants syndicaux agressaient leurs gros fils de porcs de dirigeants, leur permettant ainsi d’avoir la sympathie de l’opinion publique en passant pour les victimes de ce triste conte. Invraisemblable, je ne vous le fais pas dire.

Finalement, avec une qualité de jeu déployée plutôt satisfaisante, mais d’énormes occasions vendangées, une pénalty (encore) raté, et un Ntep (encore) blessé, c’est (encore) une sorte de contentement frustré qui plane paradoxalement, mais dont on finit par avoir l’habitude. Ce match n’est qu’un souffle de rien sur la construction de notre hypothétique succès.  Le Stade Rennais patine, le Stade Rennais patauge, mais le Stade Rennais avance, inarrêtable dans sa lenteur léthargique.  Et pendant que les soldats tombent un par un, d’autres brillent dans l’ombre anonyme de la CFA 2. Et on sait que quand les Guides Suprêmes passent l’arme à gauche, des mercenaires affamés sont toujours prompts à recharger leurs fusils d’assaut, pour pouvoir reprendre le pouvoir le couteau entre les dents pour mettre la Ligain à feu et à sang. Espérons que les Boga, Quintero et autres Dembélé soient à la hauteur du putsch. En attendant, l’horizon du plus grand club de l’histoire du football est incertain. Les bras de la victoire ou les berges de la Bérézina. La grâce ou la guillotine. La mort ou tchitchi. On sait pas trop. Pour être honnête on s’en tamponne un peu le coquillard. On est là, on joue, et quand on peut mettre un peu de beurre salé sur son pain noir, on ne se prive pas.

ET C’EST QUI QUI A TOUJOURS PAS PERDU MÊME SI BON ON FAIT PLEIN DE MATCHES NULS CONTRE DES PROMUS ?

 

AR MATC’H

Qui s’étonne encore d’une composition insipide du grand Général Philippe Montanier ? Certainement pas votre serviteur, et en plus de parler de lui-même à la 3ème personne, ce connard saura trouver des excuses au pire entraineur du Stade Rennais depuis Bernard Lacombe (que voulez-vous, on enchaîne un peu). Très honnêtement, vu le nombre de joueurs qui ne pouvaient pas être mobilisés, on va s’en contenter sans trop l’ouvrir. On va même se réjouir de pas voir Habibou titulaire. On appelle ça l’optimisme, bande de rats. Danzé est toujours laissé pour mort, comme un (ohé ohé) capitaine abandonné au large pour avoir osé remettre en cause l’hégémonie dictatoriale de Monty.

Non non c'est pas vrai, Doucouré il est pas 10 regardez.
Non non c’est pas vrai, Doucouré il est pas 10 regardez.

Quoi qu’il en soit, l’entame de match est aussi enthousiasmante que révoltante. Alors qu’on pensait tous assister à la purge classique du dimanche après-midi dans un stade sonnant creux, on passe finalement presque un moment agréable. La guerre de position laisse place à une bataille préhistorique : désordonnée, brouillonne, dépourvue de tactique mais intense. Et à ce petit jeu-là, il n’y a pas plus conquérant qu’Abdoulaye Doucouré. Vaillant à la récupération, bravant le milieu de terrain monégasque pour se projeter vers la cage du Subasic, il sonnera la charge à maintes reprises en début de rencontre.

Malheureusement, il y a un autre petit jeu auquel Abdoulaye Doucouré est terriblement performant. L’ART DE SE CHIER MONUMENTALEMENT DEVANT LE BUT PUTAIN DE MERDE DE BORDEL DE CUL DE AAAARAHRHAHREHEJZJRFEZKDFTLZLBVBVBV. Bref. Je m’énerve parce qu’on doit mener 2-0 après deux duels devant le portier gâchés par Doucouré, et que si Diallo n’avait pas été vigilant, on aurait pu encaisser l’ouverture du score d’El-Shaarawy après que l’ennemi ait percé à travers les lignes rennaises.

Puis viendra la plus belle séquence de la saison du Stade Rennais. Ça part de Diallo, ça relance au sol entre Moreira et Mendes, on trouve Baal sur un magnifique changement, le centre du gros Ludo est parfait, la tête croisée de…hum… Doucouré, l’est également. 1-0 pour Rennes. On est bieng.

Le reste du match peut être résumé rapidement. On encaisse un but sur un corner qu’on aurait jamais dû concéder, on rate un pénalty aussi logiquement accordé que mal tiré, Ntep se claque sur une accélération, on se fait dans le calbar sur la fin de match, que Diallo sauvera MA-GI-STRA-LE-MENT. 1-1. Pas de vainqueur, pas de vaincus. Un accord qui satisfait tout le monde comme il ne réjouit personne. Finalement, un peu comme tous les compromis qui se respectent. Le Stade Rennais est 4ème à 16 points, proche du très bien comme du pas terrible. Comme d’habiiiiiitudeuuuh.

 

LES NOTES

Abdoulaye Diallo : 5/5 : Je devrais lui enlever un point pour avoir oublié de mettre un gazier au second poteau sur le but, mais il nous sauve tellement les miches en toute fin de match que je saurai me montrer magnanime.

Steven Moreira : 3/5 : NON. NON. VOUS NE RÊVEZ PAS. Vous voyez que je suis pas un enculé. Sérieux défensivement, bien plus alerte que d’habitude offensivement, de loin le meilleur match que je l’ai vu faire.

Sylvain Armand : 2+/5 : Sérieux et appliqué, mais quelque peu apathique. Le repos du guerrier. Que voulez-vous, les vétérans ont le droit à leur jour.

Fallou Diagne : 3+/5 : Quasi-intraitable dans les duels (sauf en fin de match), il s’affirme de plus en plus balle au pied. Si c’est avec ça qu’on doit pallier l’absence de Mexer pour défendre notre position, je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles.

Ludovic Baal : 4+/5 : Oh mon Dieu. Oh ma douce mère. Un type de 28 piges pas anonyme, mais pas distingué non plus, qui vient de deux clubs successivement en perdition, tu t’attends pas à ça. Non madame. Le meilleur Rennais de ce début de saison, et je pèse mes mots.

Cheikh M’Bengué : 1/5 : Vous ne savez pas à quel point ça m’attriste de le noter aussi mal. Pour le 200ème match en Ligain de ce bon soldat, il aura été en perdition totale, des deux côtés du terrain. Je ne lui souhaite que de remonter la pente.

Pedro Mendes : 2+/5 : Pas à l’aise devant la défense. Toujours un peu en retard, toujours à mettre les mimines, mais toujours à mouiller le maillot. C’est déjà pas mal. Remplacé par Romain Danzé à 3 minutes du terme, pour bien lui troller la gueule. Super Monty. SU-PER. Enculé.

Benjamin André : 4/5 : IL EST MA PRÉFÉREEEEEEEENCE A MOOOOOOOOOOI.

Abdoulaye Doucouré : 3+/5 : L’homme du match, incontestablement. Très intéressant dans le volume de jeu comme dans la projection vers l’avant dans une position plus reculée que d’habitude, il ternit ce beau tableau en ayant par moments (notamment les moments les plus importants en fait) un déchet ABERRANT, à la limite de la traîtrise. Ce joueur a quelque chose, vraiment. Je dis ça en toute honnêteté. MAIS APPLIQUE-TOI BONHOMME. Et l’Europe sera à tes pieds.

Paul-Georges Ntep : 2/5 : Avant de se blesser, il aura réalisé un match somme toute moyen. Mais plus par envie de trop bien faire que par nonchalance, alors on va pas trop lui en vouloir. Tu sens toujours que sur un coup de rein, le mec peut te désosser une défense, et ça, et bah c’est pas désagréable. Remplacé par Kamil Grosicki, qui n’aura eu le temps de rien faire.

Pedro Henrique : 1+/5 : AH NON MAIS C’EST BIEN IL COURT IL SE DONNE IL A UN SUPER ÉTAT D’ESPRIT. Non mais oui. D’accord. On sait. Mais si tu veux tirer un péno qui va potentiellement nous donner 3 points, évite de le tirer comme un poussin rachitique, merci. Remplacé par Dieu en personne, qui ne nous aura pas gratifié de tout son tout-puissant talent.

 

AR KLOZADUR

Une trêve nous attend, chers compatriotes, et je ne saurais dire ce qu’elle saura nous apporter. Peut-être encore plus d’éclopés, ce qui est dommage, pour une trêve. Mais bon, on sait tous que Kamil Grosicki donnera la victoire finale à la Pologne à l’Euro 2016 d’un triplé glorieux et majestueux. N’est-ce finalement pas un mal pour un bien ? Pour la suite du championnat, on joue encore le Sud-Est droitisant avec des Nissarts très en forme. Encore que Hatem Ben Arfa, n’a jamais rencontré Pedro Mendes, ce bel homme. On va voir qui mérite la sélection en Équipe de France après ça.

Kenavo bande d’infâmes pachydermes,

Votre Laezh Dour qui vous aime

Quand je vais aborder Pedro Mendes en boîte

 

6 thoughts on “Monaco – Rennes (1-1), la Breizhou Académie patine vers des horizons inconnus

  1. C’est pas parce que je supporte Rennes hein, non, c’est plutôt pour créer un conflit d’ordre interne mais nucléaire au sein de la rédac que je dis ça mais ces académies sont quand même vachement bien.

  2. @RolandGromerdier Oui, en effet. Pour une raison inconnue, j’ai toujours confondu les deux prénoms. Mes apologies.

    @Zillon C’est vrai que je suis le meilleur.

  3. IL EST RANGÉ.

    Bah non il est blessé quoi. Mais on le paye pas donc ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.

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