Stoke City – Manchester United (0-2) : La Raide et Vile Academy livre ses notes.

Deux mois. Cela faisait bien deux mois que je recevais ces lettres provenant d’un dénommé « Wayne Boulet ». Il ne s’arrêtait plus. Chaque semaine c’était la même chose. « J’ai vu Alexander Büttner titulaire » par-ci, « J’ai vu Anderson jouer au foot » par-là… Le Bureau avait déjà connu bon nombre d’enquêtes étranges, comme la mystérieuse affaire, déjà dans la localité de Manchester, qui concernait ce groupe de gens qui arboraient des T-shirts « I’ve seen Forlan score », entre 2002 et 2004, ou encore l’incroyable poursuite du talent perdu de Kleberson, enquête toujours en cours actuellement. Mais notre service d’investigation est tellement débordé que je jugeais bon de ne pas faire circuler ces messages de mise en garde de Wayne Boulet. Je veux bien que nous ayons trait à tout ce qui est surnaturel, mais, tout de même, Ashley Young qui marque un but ? Voyons… 

C’est ce mercredi 18 décembre que les choses ont changées. Las de ne pas obtenir de réponse de ma part, celui que je ne considérais alors que comme un illuminé Raide et Vile avait pris contact avec la deuxième meilleure enquêtrice du département et qui était accessoirement ma coéquipière, Dana.

« -Jette un œil là-dessus », me dit-elle.
-Qu’est-ce que… Ah non ! Wayne Boulet, encore lui ?! Qu’est-ce qu’il peut encore nous vouloir… Il va nous raconter qu’il a vu un match avec Anderson, Young et Welbeck titulaires, peut-être ? »
J’étais plutôt satisfait de ma boutade, mais me renfrognai immédiatement devant l’air grave affiché par Dana.

« -Tu n’aurais pas pu tomber plus juste. J’ai vérifié, Fox. J’ai lu la feuille de match. Nous avons reçu des ordres. Nous partons immédiatement pour Stoke-on-Trent.  »

Ce que je m’apprête à dévoiler ici ne doit jamais sortir de la sphère de l’alterfoot. Préparez-vous à entrer dans une dimension dans laquelle tout est différent. Pour vous comme pour moi, rien ne sera plus jamais comme avant. Voici le premier épisode des…

A peine arrivés sur place, nous sommes directement  happés par un groupement de personnes habillées en rouge et blanc, lesquelles nous entraînent dans l’enceinte du Britannia Stadium. Ça tombe bien, nous devions nous rendre dans ce lieu dans le cadre de notre enquête.

Première chose étonnante, la présence dans le stade du Père Noël ! Incroyable ! Il existerait donc vraiment ?!

Alors que Dana et moi-même nous regardons avec un air interloqué, nous constatons sur les écrans géants une autre étrangeté !

Subs : Hernandez, Zaha, Büttner, Johnstone, Nani, Kagawa, Fletcher.

C’était donc vrai ! Anderson, Smalling, Welbeck et Young étaient alignés ! Et ensemble, au même moment ! Dire que je pensais avoir tout vu…  Je note par ailleurs dans mon petit calepin que l’association de Smalling et Evans dans une défense centrale promet le cataclysme. Et si les extra-terrestres étaient impliqués ? Et si tout ceci n’était qu’un vaste complot orchestré par David Moyes ? Et si j’allais me chercher un sandwich à la buvette ? Autant de questions qui resteront, pour le moment, sans réponse.

Au moins, il n’y a pas de grosse surprise concoctée par Mark Hughes :

Subs : Jones, Arnautovic, Muniesa, Wilkinson, Begovic, Pennant, Adam, Huth.

Sous une pluie battante, les hostilités commencent.

Dès la troisième minute, nous assistons à la première occasion, et manquons de peu de nous évanouir. En effet, suite à une bonne passe effectuée par Anderson, Welbeck est trouvé dans l’axe et peut décaler Young sur sa droite. La frappe de l’Anglais fait trembler les filets ! Heureusement pour mon acolyte et moi-même, il s’agit de l’extérieur du but de Sörensen. Il faut dire que de voir cet enchaînement se conclure favorablement était plus qu’improbable !

Nous décidons tout de même d’arborer notre plus bel air sérieux et de continuer à prendre des notes :

Huit minutes plus tard, nous assistons à un nouvel événement. L’arrière droit de Stoke City, Cameron, prend une nouvelle fois son côté pour finalement repiquer dans l’axe et prendre appui sur Crouch. La grande tige lui remet la gonfle, et Cameron peut donc tenter sa chance du gauche. La frappe s’envole vers les tribunes, mettant un terme à la vie de 18 personnes. Et personne ne réagit. Étrange. Très étrange.

A la 23ème, Rafael hérite du ballon à l’entrée de la surface des Potters. Le Brésilien peut alors servir son compatriote Anderson, dans l’axe. Celui-ci se met alors sur son pied gauche et frappe à ras-de-terre. Sörensen s’empare du ballon en deux temps. Il semblerait qu’il n’y ait donc pas que des événements étranges qui se déroulent, ce soir.

Au bout d’une demi-heure, et alors que je me dis que tout ce qu’il se passe sur le terrain est moins extraordinaire que prévu, je jette un œil vers le ciel. Et si vous vouliez de l’apocalyptique, en voici !

Il semblerait que mêmes les autorités divines commencent à en avoir marre de ces conneries.

Devant la puissance déchaînée par les cieux, le match se voit être arrêté pendant une dizaine de minutes. A moins que tout ceci ne soit l’oeuvre de Patrice Evra…

« Rien ni personne ne se pose sur le délicat melon de Patrice Evra. »

Il ne se passera de toute façon pas grand chose jusqu’à la quarante-cinquième minute et un coup-franc balancé par Whelan en sortie de but.

Il aura  fallu attendre le temps additionnel pour voir la première véritable occasion du match. Sur un corner venu de la droite, Jones dévie le ballon. Au deuxième poteau, Evans a bien suivi mais manque son contrôle, ce qui profite à Sörensen.

A la mi-temps, je me dis que nous nous sommes peut-être déplacés pour rien. Mais Dana insiste pour que nous restions jusqu’à la fin du temps réglementaire. « Il se trame quelque chose de louche, je le sens », m’indique-t-elle.

L’interruption et la mi-temps semblent avoir redonné du peps aux deux équipes, à l’image de ce mouvement initié par Anderson, dont la passe trouve Welbeck sur le côté droit de la surface de réparation. L’anglais effectue un petit dribble avant de transmettre derrière lui vers Valencia. L’Equatorien arrive lancé mais voit sa frappe être détournée en corner, lequel sera stérile.

A la soixante-et-unième minute, Young botte un corner depuis la droite. Le ballon s’envole jusqu’au deuxième poteau et Welbeck surgit alors pour placer une tête qui ne trouve pas le cadre.
Tiens, je me prends à écrire comme un rédacteur de Léquipe. La peur s’installe en moi.

Deux minutes plus tard, je suis bien obligé de me rendre à l’évidence, Dana avait raison. Il semblerait que tout parte en vrille, par ici. Servi au milieu du terrain, Ashley Young s’appuie sur Hernandez, fraîchement entré en jeu. Le Mexicain relaie parfaitement pour l’Anglais, lequel frappe instantanément du droit, à vingt mètres. Sörensen ne peut qu’effleurer le cuir qui va se loger dans sa lucarne. 1-0 pour Manchester United.

Tout le monde est abasourdi.

A peine six minutes après son but, Young semble bien décidé a détruire pour de bon l’équilibre du football, voire celui du monde entier en prenant à nouveau sa chance. Cela finit, heureusement pour nous, bien loin du cadre.

Sept minutes après ce, finalement, non-événement, Stoke ressort la tête de l’eau, via Walters, lequel, après une passe de la poitrine de Crouch, peut tenter une demi-volée audacieuse. La gonfle plonge vers le but de De Gea mais finit tout de même au-dessus du but mancunien. 

C’est à la soixante-dix-huitième minute que tout bascule. Valencia récupère le ballon dans son camp, côté droit, et lance Welbeck. Le cuir passe ensuite par Cleverley pour arriver jusque dans les pieds d’Evra. Le Français transmet à Young, lequel, après une série de dribbles, remet à Evra . Le capitaine Raide et Vile peut alors envelopper une belle frappe du pied droit. La lucarne gauche de Sörensen est nettoyée. 2-0. Bon sang, c’est splendide. Mais c’est aussi foutrement inquiétant !  Je prends la main de Dana et la regard intensément, persuadé que nous ne survivrons pas à ce que nous venons de voir. Autant garder un beau souvenir.

Nous avons finalement survécu et rien de notable n’aura émaillé les quinze dernières minutes de la rencontre. Je ressors de cette expérience profondément bouleversé. Je suis maintenant du même avis que Wayne Boulet. Quelque chose d’étrange gravite autour de Manchester United cette saison. Cela demande une enquête approfondie. 

J’ajoute à mon rapport cette feuille de notes que m’a transmise Wayne :

Les Diables :

(notez bien que, compte-tenu des conditions dans lesquelles ce match a eu lieu, (presque) tout le monde a minimum 3/5, voire RTT/5. Et puis, c’est bientôt Noël. Oui, même chez Satan, on le fête. Ben quoi ? Vous croyez qu’on n’aime pas recevoir des cadeaux, nous aussi ?)

De Gea (RTT/5) : N’a strictement rien eu à faire. Mais alors, nib, wallou, makach, que dalle.

Rafael (3/5) : Intéressant, mais pas déterminant. C’est tout de même pratique d’enchaîner les matches sans opposition.

Smalling et Evans (3/5) : Deux ou trois frayeurs sur des ballons aériens, mais ils se sont surtout marrés devant la maladresse adverse.

Evra (4/5) : Un match du même niveau que Rafael, avec un très beau but en plus.

Valencia (3/5) : Sélectionner « Rafael ». Ctrl+C/Ctrl+V

Jones (RTT/5) : Dans la mesure où pas mal de ballons lui sont passés au-dessus, il s’est contenté de gambader sous la pluie. Rien de tel pour attraper un rhume. Et pour inquiéter Luke Seafer.

Cleverley (3/5) : Utile pour remonter le ballon. Presque pas de boulot défensif à effectuer.

Anderson (1/5) : Inutile, invisible, incolore (tout en étant noir), inodore, mais pas indolore pour le supporter mancunien. Deux belles passes à signaler. Oui, deux. Remplacé par Hernandez. 

Young (4/5) : Beaucoup moins de déchets à l’accoutumée, un but et une passe décisive. Ça vous la coupe ? Ben  à moi aussi.

Welbeck (3/5) : Mouais, bof, sans plus. Mais pas dégueulasse non plus. Quelques déplacements intéressants qui ont étirés la défense adverse. Remplacé par Fletcher. 

Les Suppôts de Satan :

Hernandez (3/5) : On compte sa déviation comme une passe décisive, hein ? Hein ? HEIN ?

Fletcher (non noté) : Continue de reprendre le rythme.

En attendant une prochaine enquête sur place, Wayne Boulet devrait vous raconter ce qu’il s’est passé face à West Ham, bientôt, d’ici-là, essayez de ne pas trop vous aventurer aux frontières du réel…

Inferanalement vôtres,

Fox Mulder et Wayne Boulet. 

L’infernal Wayne Boulet. 

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Sinon, Luke Seafer est aussi sur Facebook  et il veut des amis, plein, parce qu’il était toujours tout seul dans la cour de récré et personne ne venait lui parler. Peut-être à cause de la chauve-souris sur son épaule, de ses briques de sang pour le goûter… On ne sait pas trop. Mais viens lui faire coucou, ça lui fera plaisir. Et si tu veux faire encore plus, tu peux aussi devenir fan de la Raide et Vile Academy. Quant à Wayne Boulet, il craque carrément son slip et te file son identité secrète. Comme ça. Tu peux aussi lui faire coucou. 

Et tiens, Luke est aussi sur Twitter  et il trouve que c’est une invention de Satan un truc aussi addictif, donc n’hésite pas à lui faire coucou. Tiens et Wayne Boulet veut discuter avec des followers, aussi, tout plein de followers.