Aïoli les sapiens,

L’OM, comme les autres clubs de Ligue 1 d’ailleurs, doit s’accommoder d’un calendrier conçu avec la bite par des mecs inspirés par deux considérations uniquement : les chiffres d’audience d’un œil, le DVD de « On achève bien les chevaux » de l’autre. Fatalement, il arrive un moment où, joueurs comme supporters, on se sent obligés de ménager la monture. Quoi de mieux pour cela qu’un match à Angers, estampillée depuis des années « équipe la plus chiante à affronter du championnat ». On baisse la tête, on essaie de s’en sortir sans trop d’efforts ni de dégâts, et on passe vite à autre chose en attendant de pouvoir ramasser les morceaux de corps pendant la trêve internationale.


Les Longorious Basterds

Lopez
Balerdi – Caleta-Car – Amavi (Luan Peres, 59e)
Lirola (De La Fuente, 59e) – Rongier – Kamara (Gueye, 76e) – Gerson
Harit (Guendouzi, 84e)
Luis Henrique (Ünder, 59e) – Dieng

Le message est clair : dans un championnat qui s’annonce intense physiquement et nerveusement, on a besoin de tout le monde. Sampaoli ménage plusieurs de ses cadres à l’occasion de ce déplacement de milieu de semaine. Hors du groupe, Payet est préservé et Milik toujours pas apte à reprendre, Alvaro étant quant à lui suspendu. Sur le banc, Saliba, Luan Peres, Guendouzi, De La Fuente et Ünder se voient offrir le droit de souffler un peu. Écartés du début de saison, Caleta-Car et Amavi gagnent une rare occasion de prouver au coach qu’ils méritent une place plus importante dans l’effectif.

On objectera que la composition ci-dessus omet de préciser que Kamara est souvent redescendu en troisième central, et que Rongier ou Amavi défendaient occasionnellement comme latéraux, ce à quoi je rétorquerai que j’ai un vrai boulot et plus le temps de faire des compos animées comme sous Bielsa. C’est sûr que ce type de problème se posait moins les années précédentes.


Le match

Évidemment, les joueurs ne sont pas interchangeables sans que le jeu collectif ne s’en ressente. Tout au long de la rencontre, l’intensité et la cohérence sont moindre, ce à quoi s’ajoutent des erreurs techniques individuelles pénalisantes. Visiblement, les Olympiens n’ont pas décroché du vestiaire le dicton placardé à l’époque par Villas-Boas (« Angers, on y va pour en chier »).

Pourtant, tout aurait pu tourner de la meilleure des manières quand, au quart d’heure de jeu, Dieng enchaîne récupération haute et passe parfaite pour Luis Henrique. Hélas, comme aux plus belles heures de Clinton Njie, le Brésilien dispose de trop te temps pour réfléchir à son face-à-face et se voit victime d’une fusion de cerveau au moment de défier Bernardoni.

L’OM domine pépère mais sans autre occasion, tandis que les tentatives angevines sont gérées une main dans le slip par notre défense. La situation se dégrade en seconde période, quand les Angevins mettent davantage le pied sur le ballon. Correct jusqu’ici, Amavi est à l’agonie et fait craindre le pire à la fois pour notre but et pour les tibias adverses. Tirant le constat de notre impuissance, Sampaoli effectue une première salve de changements à l’heure de jeu, faisant entrer Luan Peres ainsi que nos deux ailiers titulaires. L’OM reprend un peu d’emprise sur la rencontre, sans toutefois se procurer davantage d’occasions ni empêcher les Angevins de nous menacer. C’est alors qu’à dix minutes de la fin, De La Fuente exécute un contrôle de toute beauté qui lui permet de lancer Dieng en face-à-face avec Bernardoni. Une nouvelle fois, c’est le gardien qui remporte son duel.

Il s’agit du seul moment où le blocquéquipe triple épaisseur adverse est fracturé. La toute fin de match, marquée par l’entrée de Guendouzi, nous voit tenter un baroud d’honneur avec pressing haut et intense, qui n’a pour seul résultat que de refaire sortir les Angevins pour plusieurs contre-attaques slipométriques mais maladroitement conclues.

Il fallait bien une purge au cours de ce début de saison effréné, celle-ci aura eu le mérite de nous rapporter un point en préservant autant que possible les effectifs (à l’importante exception de Kamara, sorti sur blessure musculaire en fin de match).

[NB : nous avions initialement rédigé ici un paragraphe parlant, et pas du tout en bien, du comportement des supporters – dont les nôtres – en fin de match. La nouvelle du décès d’un jeune dans un accident de la route au retour du match nous apporte hélas d’autres préoccupations ce matin. Toutes nos pensées aux proches de la victime, ainsi qu’aux blessés.]


Les joueurs

Lopez (3/5) : L’esprit d’Erzulie plane encore sur la Commanderie. Pour diversifier les plaisirs, la déesse vaudou a apporté une variante à son sort de titularisation éternelle : après 3 matchs titulaire en championnat, Pau n’a toujours pas subi un seul tir difficile à arrêter.

Balerdi (2/5) : Quand Ruddy « cum » Buquet a donné le coup de sifflet final en goinfrant la moitié du temps additionnel normalement dû, tous les Olympiens se sont légitimement scandalisés. Tous sauf Leo, qui s’est empressé de regagner les vestiaires pour changer de slip et vomir ses poumons.

Caleta-Car (3/5) : Utile comme ce préservatif que l’on retrouve par mégarde dans une poche un jour de pénurie, et dont l’on constate avec ravissement qu’il est encore en deçà de la péremption et tout à fait prêt à rendre de solides services.

Amavi (1/5) : Tient une mi-temps, avant de craquer et de jouer les un-contre-un défensifs aussi bien que moi au five. Ceci dit, l’avantage quand il perd un ballon, c’est que les adversaires réfléchissent à deux fois avant de le récupérer, quand on sait les tacles qu’il envoie.

Luan Peres (59e, 2/5) : Sampaoli lui a préconisé du repos, Luan l’a pris au pied de la lettre en piquant un roupillon sur le banc de touche. Ce qui explique que, réveillé en sursaut pour entrer en jeu, il ait eu un comportement de bourré au Cointreau, à base de petits ponts subis et pertes de balle slipométriques.

Kamara (3/5) : Alterne entre vrai troisième défenseur central et vrai premier milieu de terrain, bref l’absence de Guendouzi lui a demandé de se démultiplier comme aux plus belles heures, jusqu’à ce que la section CGT ischio-jambiers informe la direction de son droit de retrait suite aux cadences infernales.

Gueye (76e) : Entrée fiable et sans accroc, le numerus clausus de la fac de boucherie étant déjà rempli par Balerdi et Amavi.

Rongier (3/5) : Si l’onestime que le Rongieur n’appartient pas à la liste de nos créateurs de jeu désignés, on ne peut qu’être content de son match solide et constant.

Lirola (2/5) : Son retour s’est fait attendre et s’est finalement accompli dans une ambiance emplie d’amour mutuel. C’était oublier que pendant son absence, le propriétaire a refait toute la déco, inversé les chambres et la salle à manger racheté tout l’électroménager et installé une pergola bioclimatique : faut le temps de reprendre ses marques dans la maison.

De La Fuente (59e, 3/5) : Une excellente passe qui aurait pu être décisive pour Dieng, éclaircie dans une demi-heure difficile où le collectif grippé ne l’a pas aidé à déborder seul les trois Angevins qui se présentaient invariablement à lui.

Gerson (2/5) : Il pourrait faire plus, ça pourrait être pire, on sait pas. Il est là, quoi, il fait ses trucs.

Harit (2-/5) : Forcément, les dribbles à un contre douze, à partir du moment où ça ne passe pas, ça devient tout de suite plus agaçant. Par ailleurs, l’arbitrage vidéo n’est certes pas fiable et peut procurer des surprises à tout moment, c’est un fait ; mais tout de même, simuler un pénalty sachant que l’action sera revue, il faut m’expliquer l’intérêt.

Guendouzi (84e) : Entré pour secouer une dernière fois la défense adverse, voir s’il ne pourrait pas en faire tomber quelques fruits trop mûrs.

Luis Henrique (1/5) : Pas encore intégré à la façon de jouer sampaolienne, on espère que ça viendra. Ou alors il n’est performant qu’en la présence de Michaël Cuisance, et ça ce serait vraiment grave.

Ünder (59e, 3/5) : De la percussion individuelle mais sans retrouver les automatismes collectifs de nos meilleurs moments de pilonnages de défense.

Dieng (3-/5) : Encore unemi-temps de haute facture, avec notamment ce pressing qui aurait pu nous procurer l’ouverture du score. La suite est moins bonne et n’a pu être rattrapée par cette occasion manquée de tuer le match, que Bernardoni lui chipe en disant : « tu n’es pas encore prêt, petit scarabée ».


L’invité zoologique : Mohamed Ali Chow-Chow

Gros tas de poils informe à la langue bleue, le chien chow-chow présente un côté « doudou » rassurant. Des études de puériculture ont prouvé que, même puant la bave et couvert de morve, une peluche à l’effigie d’un chow-chow rassurait n’importe quel bambin hyperactif. Le chow-chow était donc l’invité approprié pour ce rendez-vous traditionnel à Angers, jamais ragoûtant mais où l’on se rend toujours en confiance en sachant qu’on passera une bonne nuit.

– Les autres : Le traditionnel blocquéquipe à pleurer d’impuissance en se tapant la tête contre les murs. Ceci dit, reconnaissons que ces cuistres essaient de jouer au football, désormais, et que sans une touchante maladresse au moment du tir, ils auraient très bien pu nous punir comme il faut.

– Le classement : Baignantdans un monde merveilleux où les arbitres ont l’idée de décompter exactement les arrêts de jeu, Paris s’échappe grâce à une nouvelle victoire in extremis. Pas d’autre gros enseignement des rencontres déséquilibrées du soir, si ce n’est la défaite de Lens à qui il conviendra dès dimanche d’enfoncer un peu plus profondément la tête dans le seau.

Coming next : Lens, donc, dimanche soir, avant une nouvelle semaine dantesque (réception de Galatasaray et déplacement à Lille), à la suite de quoi une trêve internationale nous donnera l’occasion de souffler… avant de reprendre des semaines à deux matchs conformément à la devise de la LFP que nous ne nous rappelons plus exactement mais qui, de mémoire, doit être quelque chose comme « la physiologie du sportif, on l’encule ».

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, sur Instagram et sur Twitter. Le Perfettu remporte le concours zoologique.


Bises massilianales,

Blaah.

1 thought on “Angers-OM (0-0), La Canebière académie en mode dégradé

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