Aioli les vivants,

A une heure où le football devient une activité aussi dérisoire qu’essentielle, le temps n’est plus aux outrances, aux injures ou à la haine : à l’image du magnifique hommage rendu aux victimes par le stade Geoffroy-Guichard, l’académie du jour conservera une certaine retenue pendant quelque temps.

L’équipe

En l’absence de Mendy, suspendu, Manquillo change de côté et nous permet de revoir Dja Djédjé débuter un match. Isla est préféré à un Silva en plein doute tandis que devant, Michel accorde sa confiance aux hommes en forme du moment. Pas de compo animée cette fois-ci, compte tenu des changements très tardifs.

 

Le match

Equilibrée, la première période se déroule sur un rythme plaisant. Seuls le talent des gardiens et un soupçon de malchance empêchent une ouverture du score précoce. Du côté olympien, Ocampos rate une belle occasion dès la 3e minute, avant que Diarra ne voie son tir magnifique sauvé à la fois par Ruffier et la transversale. Signe des temps, ce coup du sort ne provoque qu’un froncement de sourcil agacé quand, quelques semaines plus tôt, hurlements et lamentations auraient été de mise.

Saint-Etienne n’est pas en reste et Kévin Monnet-Paquet, mettant à la torture un Dja Djédjé pas encore en totale condition, y va de son tir sur le montant. Steve a toutefois plus d’une occasion de se mettre en valeur, en détournant de superbe manière des tentatives d’Hamouma et surtout Pajot.

A l’OM la possession, égayée par quelques percussions de Cabella ou Nkoudou, à Saint-Etienne les contre-attaques menaçantes : cette rencontre alerte nous offre une soirée comme on les aime, où le seul enjeu reste de savourer le plaisir simple d’une partie de football. Encourager les joueurs, applaudir à leurs exploits, pardonner leurs quelques maladresses, bref se construire un petit bonheur à l’abri des méchancetés du monde.

C’est ainsi qu’à la quarante-et-unième minute, Lucas Ocampos se trouve à point nommé pour bonifier un bel exploit de Dja Djédjé. Que l’Argentin gâche la situation en tentant une improbable talonnade alors qu’un plat du pied eût suffi, quelle importance, finalement ? Oui, quelle importance, alors que le score est de 0-0, et que l’OM est en manque de points, quelle importance eu égard au contexte dramatique de ces derniers jours, quelle importance que tu tentes UNE PUTAIN DE MAJDER DE MERDE AU LIEU DE TE CONTENTER DE MARQUER LE BUT, ABRUTI DE VIER MARIN DE TA RACE. Non mais il t’est passé quoi, par la tête, t’as pensé à la peine que tu fais à ta poche à glaires de mère ? Je vais te dire mon ami, quand je vois des gestes comme le tien, l’unité nationale j’ai envie de te la carrer au fion, quand tu flatuleras ça jouera la Marseillaise en odoramerde et on croira entendre Estrosi. Je ne vais pas te certifier que Moké aurait souhaité qu’on te pourrisse, Lucas ; Moké, je ne le connaissais même pas « en vrai » et la seule chose qu’il aurait aimé à coup sûr, c’est être vivant. Cela n’empêche pas la tristesse, Lucas, d’avoir perdu quelqu’un dont l’on n’était pas spécialement proche mais à qui l’on devait pourtant beaucoup, ça n’empêche pas la rage de voir les mémoires encore vives souillées par les fils de pute à la flamme dont notre région compte parmi les plus beaux spécimens, ça n’empêche pas les nuits sans sommeil, à se demander comment se colleter à cette putain de feuille blanche, sans savoir si l’on peut, si l’on doit, rendre hommage au fondateur de cette rubrique. J’avais pas signé pour ça, Lucas, j’avais signé pour dessiner des bites dans un site à l’humour douteux à l’appel de mon prédécesseur, pas pour m’interroger pendant des heures pour savoir si j’avais le droit de pleurer. Il a fait mal, ce match anonyme d’un samedi quelconque entre l’autoroute et l’hôpital Nord quand, sous le soleil de notre mère Marseille, nos personnages se sont appris orphelins. C’était moche, Lucas, au point même que l’idée de tirer le rideau sur la rubrique est apparue comme une option, de peur que la mémoire permanente du fondateur n’altère cette spontanéité sans qui la gaudriole n’est qu’imposture. Alors tout est parti dans le sonore « Enculé ! » que j’ai adressé à ton intention, Lucas. La colère, la tristesse, la haine mais aussi l’amour de notre Olympique, tout a explosé en vrac à ta gueule d’handicapé satisfait dans le dixième de seconde où tu t’es chié dessus. Puis ton compère Nkoudou s’est foiré à son tour, puis par miracle la balle est arrivée sur Michy, puis on a pu vous aduler, vous, bande de mastres que l’on injuriait encore pas plus tard que les secondes précédentes, en applaudissant comme des abrutis ce but en forme de rappel.

Le monde pourra bien partir en couilles, il nous restera toujours Marseille (0-1, 41e).

A la reprise, Saint-Etienne ne fait pas grand-chose pour se ménager les bonnes grâces de la déesse Fortune. Au contraire, l’OM domine nettement un match jusqu’ici équilibré et, après un face-à-face raté par Batshuayi, double la marque par un tir dévié de Nkoudou classé au niveau « Anne Sinclair » sur l’échelle du cocufiage (0-2, 51e).

D’abord en s’imposant au milieu puis en se repliant à l’orée du dernier quart d’heure, l’OM maîtrise son avantage face à des Stéphanois aussi mous que maladroits. Ceux-ci n’inquiètent guère Mandanda que sur une simulation d’Hamouma, un peu trop éloignée de la place Bellecour pour abuser l’arbitre. Un face-à-face remporté par Steve face à Monnet-Paquet et un instant slipométrique à deux minutes de la fin complètent le maigre bilan ligérien ; à l’inverse, un Batshuayi assez brouillon se prive d’enfoncer un peu plus des adversaires n’attendant pourtant que cela, à en juger par quelques cadeaux offerts sur leurs relances.

Quoi qu’il en soit, le retour des cadres suspendus contre Nice marque également le retour des victoires, avec la manière qui plus est.

 

Les joueurs

Mandanda (5/5) : L’une des rares occasions où il nous permet de maintenir l’hélicobite en vol stationnaire à haute altitude pendant un match complet. Le score et ma sinusite lui doivent donc beaucoup.

Nkoulou (3+/5) : A l’exception d’un ou deux trous d’air en un-contre-un, faire les gros yeux et donner une ou deux claques sur les fesses ont suffi à Nicolas pour dompter les attaquants.

Rekik (3+/5) : A trop entendre que la vie devait continuer comme avant, Karim s’est forcé à sa traditionnelle relance dégueulasse dans l’axe. Sorti de cette peccadille, des duels de bison achevant de mater les Stéphanois.

Dja Djédjé (3/5) : Se fait violer par Monnet-Paquet comme la femme de Charles Bronson dans toute la série des « Justicier ». Sauf que lui n’a eu besoin de personne pour prendre une revanche sanglante, en suppliciant les Verts pour l’ouverture du score.

Manquillo (3/5) : Inexistant offensivement, mais sur ce point le service était assuré par d’autres. On se contentera de sa prestation défensive plus que correcte, en attendant de le voir se tirer la bourre avec Brice-le-revenant pour la place de titulaire à droite.

Isla (2+/5) : Assurer la couverture du milieu de terrain pour libérer Diarra : une fiche de poste à la lisière de l’emploi fictif, ce que Mauricio n’a rien fait pour démentir. Il reste en balance pour la titularisation avec Silva-le-revenant (au sens ectoplasmique du terme, cette fois-ci).

Diarra (4+/5) : Grand.

Nkoudou (4/5) : Un match en forme d’épandage de lisier : ce n’est ni beau ni précis, mais c’est diablement utile pour fertiliser l’ensemble.

Cabella (4/5) : Ne venez pas faire chier avec cette absence récurrente de passe décisive, à ce rythme-là elles vont arriver et s’enfiler plus vite que les pétasses de droite dans une soirée blanche.

Ocampos (2/5) : Non, mais en vrai, il n’a pas été si dégueulasse. Enfin, si, les 45 premières minutes, mais par la suite on a vu de l’activité et du pressing à défaut de beau football.

Batshuayi (3+/5) : Un but important assorti d’une certaine lucidité quant à sa performance d’ensemble. A force de travail et d’adresse, un jour viendra où de joueur décisif, il deviendra celui qui pisse sur une défense à lui tout seul.

Barrada (84e), Silva (89e), Romao (92e) : Seuls spectateurs marseillais non interdits de déplacement.

 

L’invité gynécologique : Karim Rekyste

En raison des circonstances exceptionnelles, notre habituel invité animalier laisse la place à un invité gynécologique en hommage au Mad Professor (voir les débats de haute tenue ici). Mes excuses à ceux qui s’attendaient à voir paraître un animal plutôt que Karim Rekyste au zoo vert.

  • Les autres : Sporadiquement dangereux, tristes la plupart du temps. Entre blessés et ballons déviés, ils ont bien voulu récupérer notre mistigri, ce qui est assez agréable.
  • Vu d’en face : Roland Gromerdier est amer, évidemment.
  • Le classement : Le pire n’est même plus certain.
  • Les hommages : Ils ont été nombreux, aussi n’allons-nous citer que les derniers en date, cette très belle minute de René Malleville et l’avis de Bob-Loulou, spécialiste de l’au-delà. On y ajoutera pour raisons personnelles l’académie de Franck Ripoux. Merci en tout cas de vos mots de soutien, nous ferons tout pour que la Canebière Académie reste digne de celui qui l’a fondée et que vous aimiez.
  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook (attention, nouveau compte), et sur Twitter.

Le cycle de la vie reprend ses droits.

Bises massilianales,

Blaah.

18 thoughts on “ASSE-OM (0-2), La Canebière académie s’y remet

  1. la lecture des 22 premières lignes m’a fait douter.
    Enculer
    ( désolé j’ai pas trouvé l’accent et mon correcteur auto est en mode bisounours, enculer lui aussi, mais au 1er degré )
    Merci

  2. La présence de Diarra dans l’effectif met en perspective la nullité du reste de l’équipe, on sent que ce gars, dans un monde parfait, devrait porter le maillot d’un gros club (dans un monde parfait, Romao n’est que le vigile qui ouvre chaque matin le portail de la commanderie) mais une faille spatio-temporelle (ou la connerie qui a dû le régir des années durant) a fait qu’il se retrouve ici, je n’aimais pas ce joueur a l’époque où on le préférait a Toulalan en équipe de France, et je puis je n’aimais pas la forme de son crâne, que d’arguments implacables. Je me rends compte que niveau maitrise de balle, activité sur le terrain il vaut mieux que le Pogba Automne-Hiver 2015, j’espère un jour le voir évoluer plus haut sur le terrain, juste pour voir ce que ça donnerait, je suis sûr que ça sera moins dégueulasse qu’un O’Campos a qui il manque encore de 3 ou 4 ans de maturité et un paquet de neurones. (Bise anale, direction le ciel)

  3. Magnifique akad blaah. L’émotion du début puis les sourires et pour finir par des rires. Bravo l’exercice était encore plus difficile que d’habitude. Merci l’ami et que la canebiere académie vive encore longtemps avec toi.
    Sinon pour le match fuel que je les pas vue (toujours en grève après le départ de bielsa) je dirais que l’important c’est les 3 points.

  4. Sur ce match, Steve a montré à Ruffier qu’il ne pourrait plus prétendre être mieux que n°3 en équipe nationale. Un match de patron pour notre gros matou avec des interventions d’une promptitude et d’une précision que l’on n’avait pas encore vu depuis le début de saison.
    Notre équipe a semblé bénéficier d’un meilleur karma sur cette rencontre, l’alignement des planètes a joué en notre faveur ce qui pourrait changer la donne pour le reste de la saison si la situation perdure. Après je ne sais pas ce que pourrait en penser feu Mme Soleil (Moké, fais nous signe si tu la croises et que tu as des infos.)
    Ocampos a été égal à lui-même, c’est à dire nul à chier. Isla a été plutôt discret mais pas plus mauvais qu’un Lucas Silva lui-même souvent aux abonnés absents. Cabella intéressant, Cabella percutant mais peu en réussite. Nkoudou brouillon mais efficace et débordant d’envie. Et une défense sereine quasiment du début à la fin, une première depuis le début de saison dans ce type de rencontre.
    Et un Blaah égal à lui-même percutant, précis, efficace et toujours ponctuel.

  5. D’une salvatrice Blaahnalité footballistique cette acad’!

    « Allez, allez oh Oh, écrire pour Moké, sans jamais rien lâcher, notre amour du maillot »

  6. Superbe acad’ et hommage (encore).
    Peut-on te contacter pour une acad’ à titre posthume juste au cas où ?

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