Guingamp-OM (3-3), La Canebière académie souffre mais reste en vie

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L’OM se prépare la médaille en chocolat.

Piétinés à coups de chaussures de chantier, nos petits doigts meurtris s’accrochent toujours tant bien que mal au podium.

Aioli les sapiens,

C’est une équipe à bout de souffle qui se présente à Guingamp pour l’avant-dernier match de la saison, quasiment la dernière occasion de mettre nos rivaux sous pression. Les suspensions s’ajoutent à la fatigue générale, ainsi qu’à d’autres éléments perturbateurs que nous ne détaillerons pas tant ils sembleraient hermétiques aux lecteurs parisiens ou lyonnais (pour tout dire, il s’agit en fait d’une finale européenne que nous devons disputer mercredi prochain, mais je ne suis pas certain que ces mots soient très explicites pour vous).

Ce match contre un adversaire a priori abordable n’avait en réalité rien d’une sinécure, et notre début de match trompeur n’a pas fait illusion bien longtemps.

 

L’équipe

Mandanda

Sakai – Sertic – Kamara – Amavi

Lopez (Njie, 64e) – Zambo Anguissa

ThauvinSansonOcampos (Sarr, 73e)

Germain (Pelé, 69e)

Mettons : les suspensions de Rami et Luiz Gustavo, c’est 2 girls 1 cup. La blessure de Rolando, c’est Valérie Boyer. Eh bien, les suspensions de Rami et Luiz Gustavo en même temps que la blessure de Rolando, c’est Valérie Boyer dans 2 girls 1 cup. Jusqu’à l’annonce des titulaires, on n’osait imaginer quelle ignominie nous allions pouvoir découvrir. Pour faire bonne mesure, Payet est légèrement touché, et ménagé en vue de mercredi (date à laquelle nous disputerons la finale de la Ligue Europa, je ne sais plus si je vous l’ai dit).

 

Le match

L’OM contrecarre cet amoncellement de mauvaises nouvelles de la meilleure des manières : en rentrant dans le lard de son adversaire. Au bout de seulement deux minutes, une récupération de Zambo Anguissa relayée par Germain permet à Thauvin d’adresser un centre, que Valère reprend de la tête (0-1, 2e).

Forts de cet avantage, nous ne semblons pas nous acharner à tenir le ballon, si bien que les Guingampais s’approchent timidement de notre camp. Bien nous prend d’attendre les contre-attaques puisque, dans ce début de match, la défense bretonne nous est ouverte comme un bordel à Pattaya. Lucas Ocampos centre ainsi une main dans le slip pour la tête de Thauvin, qui marque à bout portant (0-2, 14e).

Il apparaît bien vite que ce net avantage ne nous autorise aucun relâchement. Notre milieu peine à récupérer les ballons et, si défense et gardien tiennent héroïquement leur affaire, nous ne serions pas contre un peu plus de maîtrise. Il est vrai que le déroulement du match ne nous incite guère à porter la balle : dès le premier rideau franchi, ce sont des espaces bibliques qui s’ouvrent devant nous, nous incitant à nous ruer en contre-attaque. Le basculement se produit en fin de première mi-temps, quand nous achevons médiocrement l’un de ces contres. Deux minutes plus tard, Guingamp désosse notre première ligne de pressing et lance à son tour une contre-attaque fulgurante. Trouvé sur notre droite, Briand(culédelyonnaisdemerde, NdA) adresse une lourde sur la barre, avant que Grenier ne profite du rebond pour réduire la marque (1-2, 41e).

Guingamp intensifie encore sa relance au retour des vestiaires, et ne tarde pas à nous sanctionner de la manière la plus attendue qui soit : sur un pénalty douteux. La main de Lucas Ocampos est jugée volontaire par Amaury Delerue, en fonction de cette fameuse règle d’intentionnalité de la faute qui peut se traduire plus explicitement par : « arbitrage à la gueule du client ». Le temps pour nous de regretter l’époque où les chambres d’hôtel étaient garnies de prostituées ou bien de têtes de cheval en fonction des sympathies (depuis, cela s’appelle du lobbying auprès des instances : on y perd en franchise ce qu’on n’y gagne pas en justice), Grenier égalise (2-2, 52e).

La bonne nouvelle reste que cette égalisation survient suffisamment tôt pour nous laisser le temps de reprendre les choses en main. Un bon une-deux Thauvin-Sanson voit Morgan faire preuve de sa qualité de finition légendaire en tirant droit sur le gardien. C’est ensuite Florian qui gâche une offrande guingampaise : entre le tir et la passe, il choisit le dribble inutile avec pour seule conséquence de s’emplâtrer dans un défenseur qui n’en demandait pas tant.

Dans notre camp en revanche, le slipomètre s’affole plus souvent qu’à son tour ; ceci conduit Rudi Garcia à redescendre Sanson d’un cran, Lopez quittant le terrain au profit de Njie. Ces intentions de rééquilibrage sont anéanties quand une passe transperce tout notre milieu de terrain, avant que Sertic ne foire magistralement son interception : Briand part seul au but, et se fait un devoir de ne pas éviter Mandanda venu à sa rencontre. Après avoir sifflé un pénalty, l’arbitre ne peut se retenir d’éjaculer un carton rouge à l’encontre de notre gardien. Appelé à la rescousse, Pelé est pris à contre-pied par Briand (3-2, 70e).

Pénalisé par les suspensions et les blessures, épuisé, mené, à un joueur de moins, l’OM en vient à lutter comme le chevalier noir dans Sacré Graal. Même réduite à l’état de moignon se tortillant au sol, notre équipe n’en perd pas son envie de niquer des mères. Avec l’énergie du désespoir, nos héros repartent à l’attaque pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Quand Grenier perd un peu bêtement le ballon devant Sanson, nos attaquants se jettent sur ce maigre os à ronger : entré peu auparavant, Sarr est envoyé sur la droite et adresse un centre assez hasardeux à ras de terre, que Thauvin bonifie d’une reprise intérieur-du-pied-décroisée aussi spontanée qu’adroite (3-3, 81e).

Bouna doit hélas quitter le terrain peu à près, victime d’un nouveau déboîtement de l’épaule qui semble devoir être fatal à sa fin de saison. C’est donc à neuf contre onze que nous tentons d’arracher la victoire puisque cette égalisation, aussi méritoire soit-elle, ne nous avance pas à grand chose au classement. Les instants de panique se succèdent alternativement dans l’une et l’autre surface. Guingamp doit ainsi subir une succession de corners faisant peser un siège ininterrompu pendant cinq minutes, puis une frappe en force, hors-cadre, tentée par Thauvin au terme d’une contre-attaque de 70 mètres. A la dernière extrémité du temps additionnel, ce sont néanmoins les Bretons qui nous font passer le slipomètre en phase terminale : un corner mal renvoyé par Pelé se traduit par un tir repoussé par notre gardien ; un autre Guingampais place alors une frappe, sortie miraculeusement par Jordan Amavi. Le score final est donc nul : si le véritable honneur réside dans le combat pour l’inutile, alors l’OM a montré énormément d’honneur ce soir.

 

Les joueurs

Mandanda (2/5) : Piégé comme le dernier des naïfs par Jimmy Briand. Dans son cas, on ne saurait parler d’erreur de jeunesse ; on se rapproche plutôt du retraité escroqué par un faux agent de l’EDF.

Sakai (1+/5) : A force de niquer la science pour revenir rapidement de blessure, Hiroki s’est trouvé en léger relâchement post-coïtal.

Sertic (2-/5) : Grégory, j’ai l’honneur de te décerner Prix Jérémy Morel de la bonne performance anéantie par une bourde monumentale. La récompense te sera remise lundi à 2h30 sur le parking du Carrefour Le Merlan (Porte 3). Viens seul.

Kamara (3-/5) : En jouant en défense avec Rami ou Luiz Gustavo, il avait l’impression d’être Batman choyé par Michael Caine. Avec Grégory Sertic, il s’est plutôt senti comme Monique montant dans le bus d’Emile Louis. Ne venez pas me dire que l’un est moins formateur que l’autre.

Amavi (3/5) : Une belle activité gâchée par quelques relances somptueusement suicidaires. Son sauvetage de la 94e remet Monsieur Lapin dans son terrier, ce qui lui vaut toute notre indulgence.

Lopez (1+/5) : Petit Poucet sans cailloux, Rémi sans famille, Petit Grégory sans bouée, bref Maxime était trop jeune et trop seul.

Njie (64e, 3/5) : Contributeur de l’intense fin de match olympienne, jusqu’à finir par tirer les corners. Mal, certes, mais cela montre qu’il n’hésite pas à assumer ses responsabilités.

Zambo Anguissa (2-/5) : Entre placement aléatoire et moments de panique, dans les Côtes d’Armor André-Frank a semblé traîner une vieille charrue, comme un symbole d’égarement.

Thauvin (4/5) : Avec deux buts et une passe décisive, Florian est le grand artisan de notre match nul. Toutefois, avec ses actions gâchées par un manque de lucidité à se clouer la bite sur une commode en chêne, Florian est aussi le grand artisan de notre match nul. Pour l’instant, cette dualité incarne à merveille l’ensemble de notre saison, soit dit en passant.

Sanson (3+/5) : Présent dans nombre de nos beaux mouvements et à l’origine de notre égalisation. Quant à son occasion ratée, parions simplement qu’un Français gagnera Roland-Garros et le Tour de France avant que Morgan ne remporte un face-à-face avec le gardien (le même Français pour les deux, sinon c’est un pari trop facile).

Ocampos (2/5) : Nous coûte l’égalisation, d’une main dont les observateurs habituels nous assureront du caractère volontaire, voire prémédité depuis huit semaines tant que nous y sommes. Bref, une faute anecdotique – tout comme son match, d’ailleurs.

Sarr (73e) : Le temps de délivrer un centre décisif, le voici qui laisse de nouveau son épaule sur la pelouse. Le Mel Gibson phocéen se remettra bien ça en place avant mercredi, n’est-ce pas ? Hein ?

Germain (3/5) : Un départ tambour battant, entaché de quelques cafouilleries disgracieuses sur nos contre-attaques. Peu en vue ensuite quand l’on prenait le bouillon, jusqu’à être sacrifié au moment de l’expulsion de Mandanda.

Pelé (69e, 3/5) : Le capitaine de soirée par excellence, pas sexy mais sur qui l’on est toujours heureux de compter quand le chauffeur habituel finit ivre mort.

 

L’invité zoologique : Clément Grenouille

Être visqueux aux yeux exorbités, la grenouille est un être fourbe, glissant et dégueulasse. Léthargique pendant la majeure partie de l’année, le batracien ne s’active que pendant une durée limitée au printemps, ladite activité consistant surtout à faire chier avec son chant dégueulasse une victime prise au hasard. La grenouille était donc bien l’invitée appropriée pour évoquer avec nous le match contre ces gâcheurs de sérénité.

– Les autres : Virevoltants autour de notre milieu de terrain, emmenés par leurs deux lyonnais bien décidés à empêcher leurs collègues de céder à leurs légitimes envies de vacances anticipées. Macronistes, va. Droite.

– Le moment MTVMG : Amaury Delerue n’a même pas eu besoin de demander à Rudi Garcia de se taire. Comme tous les Marseillais, notre entraîneur s’était muni au préalable de toutes les préparations anesthésiantes et crèmes lubrifiantes nécessaires à supporter le traitement qui nous était promis de toute évidence.

– Le classement : La qualification en Ligue des Champions paraît compromise, puisqu’il faudrait que lyonnais ou Monégasques ratent les deux derniers matchs restants pour nous octroyer une chance de les dépasser. Remporter la finale de mercredi devient donc le difficile mais néanmoins meilleur moyen de se qualifier pour cette compétition, aussi essentielle sur le plan financier qu’elle nous paraît démesurée sur le plan sportif.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Homerc remporte une nouvelle fois le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

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