Nantes-OM (1-2) : La Canebière Académie ramasse
Cueillette automnale
Aïoli les sapiens,
Forte d’une expérience en matière de gestion des foules dont l’atout-maître consiste principalement à jeter des teufeurs à la Loire, la préfecture de Loire-Atlantique avait jugé sage de traiter les enjeux sécuritaires du déplacement olympien selon les meilleurs standards en vigueur en France : GNEU, INTERDIRE. Pour faire bonne mesure et sans doute pour se faire encore mieux voir de l’avorton vendéen qui lui sert de chef, le préfet a pris soin de prohiber non seulement le déplacement officiel des Marseillais mais aussi la présence en ville de toute personne arborant les couleurs olympiennes. On allait voir ce qu’on allait voir.
En fin de match, c’est donc à côté d’un parcage rigoureusement vide que Neal Maupay a lancé son maillot à une tribune garnie de centaine de supporters bleu et blanc regroupés comme dans… ah bah comme dans un parcage, tiens. Bref, un préfet est une nouvelle fois passé pour un con, ce qui en soi n’a rien d’une nouveauté mais permet d’ouvrir à peu de frais l’académie d’une victoire anodine et sans émotion superflue comme l’on aimerait en connaître plus souvent.
Les Longorious Basterds
Rulli
Lirola (Cornelius, 69e, Rongier, 87e) – Balerdi – Kondogbia – Merlin (Murillo, 59e)
Højberg – Rabiot Greenwood (honte à nous) – Koné (Luis Henrique, 69e) – Rowe (Brassier, 69e)
Maupay
Merlin retrouve enfin le terrain. L’occasion pour Brassier d’en finir avec son calvaire côté gauche et de revenir en défense centrale ? Nenni, Kondogbia reste préféré pour cela aux centraux de métier. Suite à la suspension d’Harit, Koné se voit offrir sa chance au milieu, tandis que Rowe est appelé à débuter le match. Maupay est également titularisé en pointe.
Le match
La première demi-heure est un résumé quasi-parfait de l’adage « arriver dans la surface sans tirer au but, c’est comme aller en boîte et danses avec sa sœur » : la domination olympienne est totale, tandis que les Nantais nous offrent du mauvais Kombouaré (regroupés derrière et sans agressivité, à la différence du bon Kombouaré où les joueurs sont regroupés derrière et disent « couilles »).
L’OM remporte tous les duels, combine agréablement, mais peine à se montrer réellement incisif dans le dernier geste. Derrière, quelques flottements entre centre et gauche, nécessitant notamment un retour en catastrophe de Kondogbia, laissent planer la menace d’un contre slipométrique.
Finalement l’OM ouvre le score sans même donner l’impression d’accélérer (un peu comme le PSG contre nous, quoi) : Rowe accélère et centre sans même avoir complètement débordé, le gardien et Nicolas Palourde rendent hommage à l’animal-totem de ce dernier, et Maupay peut se jeter dans les six-mètres pour ouvrir le score (0-1, 24e).
Les Nantais sont tout proches de réussir le suicide parfait (un peu comme nous contre le PSG, quoi, sauf que nous on le réussit) : sur un corner défensif, un Canari place un amour de tête CSC qui atterrit sur la barre.
La fin de mi-temps est un peu plus délicate, le timide réveil nantais suffisant à exposer un peu plus nos fragilités défensives. Sur un bête dégagement, Kondogbia dévie la balle dans la course de Simon qui, échappant à Merlin et Balerdi, se voit mis en échec par Rulli.
Géronimo en revanche ne peut rien sur l’action suivante quand, à un contre deux sur son côté, Merlin est couvert par dégun. La désorganisation du bloc défensif est totale ; c’est sans doute ce qui incite Kondogbia à reculer jusque sur les épaules de son gardien, d’où il pourra sans doute mieux surplomber le champ de bataille. Kadewere ne lui en laisse pas le temps : seul à la réception du centre, il place une reprise décroisée parfaite (1-1, 39e).
La seconde mi-temps repart sur les mêmes bases frustrantes, à savoir un OM qui domine sans se montrer tranchant et une sérénité défensive à faire passer Terrifier 3 pour la Pat’Patrouille. Après un quart d’heure d’une telle incertitude, Mason Greenwood (honte à nous) décide de faire l’homme pressé : à l’envers, à l’endroit, l’attaquant fait tourner la tête des défenseurs et, de l’entrée de la surface, envoie un séchon au ras du poteau (1-2, 61e).
Et là, il faut rendre hommage à nos joueurs : leur militantisme féministe va beaucoup plus loin que le nôtre. Je veux dire, nous on a beau trouver honteux le recrutement de Greenwood, maintenant qu’il est là, autant profiter de ses buts, n’est-ce pas. Mais nos défenseurs, beaucoup plus intègres que les médiocres que nous sommes, ne mangent pas de ce pain-là : les trois points que nous sommes en train de glaner ont le parfum du sang et de la honte, et la Cause interdit d’être redevable en quoi que ce soit à notre attaquant contesté. Et de se mettre donc en devoir, aussitôt après le but, de saloper notre avantage de la plus anale des manières. Un festival de placements aléatoires et de relances foireuses permet aux nantais de se placer en position de tir, avec pour seul résultat d’envoyer le ballon en pleine poire sur Rulli. C’est ensuite Kondogbia qui perd la balle devant la surface et envoie Kadewere seul au but. Formé à l’école Clinton Njie du « je suis bon uniquement quand j’ai pas le temps de réfléchir », l’attaquant nantais envoie une mine au-dessus du but grand ouvert.
Alors qu’il reste encore plus de 20 minutes à jouer, la tournure de l’affaire incite De Zerbi à jouer la carte « rétractation gonadique », en faisant entrer Cornelius et Brassier. Dans le même temps, les milieux quittent le balai-brosse et font démarrer le karcher : le bloc se stabilise et les duels redeviennent massivement remportés. L’OM en profite pour placer quelques attaques, menées par un Greenwood (honte à nous) de gala. L’une de ses actions se termine ainsi par un tir de Rabiot sur le poteau. Signe d’une fin de match un peu plus sereine, les défenseurs olympiens parviennent à mettre en échec les ultimes actions nantaises par plusieurs hors-jeux bien sentis, tandis qu’attaquants et milieux se chargent de faire tourner la balle et le chronomètre quitte à ne pas pousser leurs contre-attaques.
Les joueurs
Rulli (4/5) : Un gardien comme Rulli à l’OM, c’est comme une équipe médicale au complet dans un hôpital : on fête ça comme quelque chose d’extraordinaire alors que ça aurait dû rester la norme toutes ces dernières années.
Lirola (3/5) : Le genre de copie à qui les professeurs mettent 12/20 machinalement avant de se dire en fin d’année « tiens, il était dans ma classe, lui ? ».
Cornelius (69e) :
- Bon alors Lilian, vu qu’on rentre en même temps, comment on fait pour savoir qui joue sur l’aile et qui joue en défense centrale ? On tire à pierre-feuilles-ciseaux.
- Je crois plutôt que je vais jouer au centre et que tu vas bien fermer ta gueule avant que je tue quelqu’un, si tu n’y vois aucun inconvénient bien sûr.
- Non non, c’est bien aussi comme méthode, pas de problème.
Rongier (87e) : Il en a fait du chemin, depuis naguère cette dernière journée du mercato passée à boire des coups l’Hôtel Dieu avec Andoni Zubizarretta en attendant que les avocats démerdent son transfert à l’OM. Un chemin tordu et qui mène je sais pas trop où, d’accord, n’empêche qu’il a fait du chemin.
Balerdi (2+/5) : J’ai un collègue rôliste, un jour le maître du jeu lui a lu : « Vous venez de tirer un 1 avec un dé de 20 : prenez une paire de ciseaux, découpez la ligne ‘points de confiance en soi’ sur votre fiche de personnage et insérez-la-vous dans l’anus ». Disons qu’il lui a fallu un certain temps pour retrouver ses ressources d’avant la catastrophe.
Kondogbia (1/5) : Et lui, aussi, il pourrait pas insulter Mehdi Benatia et ses potes, histoire de gagner un peu de vacances et nous avec ?
Merlin (2+/5) : Nécessite encore pas mal de réathlétisation, ce qui est toujours moins lourd que ses intérimaires nécessitant encore pas mal de refootballisation.
Murillo (59e) : Toujours le garçon sérieux sans jamais un pas de travers (en tout cas jusqu’au jour où on découvrira que c’est lui qui séquestre Bamo Meïté dans sa cave depuis le début de la saison).
Rabiot (2+/5) : Curieux de voir, avec Højbjerg, que deux garçons réputés aussi footballistiquement intelligents aient besoin de se renifler le derrière encore plusieurs semaines avant de réussir à bien se comprendre sur le terrain.
Højbjerg (3/5) : Se réveille à l’heure de jeu sur l’air de : « mmmmmmh fatche, je me suis fait un bon sieston moi. J’ai raté quoi les gars ? OH PUTAIN, C’EST QUOI CE BORDEL ? Attendez, je reprends les choses en main ».
Greenwood (4+/5) : Séparer l’homme de l’artiste.
Koné (2/5) : Apparemment, les footballeurs québécois ont plus de difficultés à pousser le volume que les chanteuses québécoises.
Luis Henrique (69e) : Pas davantage de fantaisie chez lui, on sent l’ambiance « rentrée de Toussaint ».
Rowe (3/5) : Qu’est-ce qui est jaune et qui attend dans la surface que l’adversaire vienne marquer son but ? Ben non, c’est pas Jonathan, c’est les Nantais, suivez un peu, merde quoi.
Brassier (69e) : Pour une fois entré à son poste, il s’est dépêché d’y enterrer une carcasse de poulet, cinq plantes de pouvoir et un attaquant nantais, conformément au sort de défensecentralisation éternelle préconisé par la déesse Erzulie.
Maupay (4/5) : Nicolas Palourde lui a dit « vous êtes un joueur… petit ». Neal lui a répondu « Ah non ! C’est un peu court, jeune homme, on pourrait dire bien des choses, en somme. Par exemple, tenez… oh et puis non, je vais plutôt te pisser dessus toute la rencontre, ce sera plus explicite. »
L’invité zoologique : Alban Lafaon
Orphelin de sa maman le jeu à la nantaise aux yeux de biche, abattue par Kita à la chevrotine avant d’être achevée à la tronçonneuse puis passée au hachoir à viande (juste pour être sûr), le pauvre faon n’a qu’une espérance de vie limitée face aux prédateurs. Fascinante mais ô combien cruelle nature…
- Les autres : A voir Jean-Claude Suaudeau assis à côté de Waldemar Kita devant une équipe entraînée par Antoine Kombouaré, on se dit que la maltraitance des personnes âgées ne s’est pas achevée avec le scandale d’Orpea.
- Le classement : Vu qu’à part le PSG aucune équipe n’a décidé d’être régulière, nous nous hissons à une deuxième place bien improbable au vu de nos lacunes, mais qui nous autorise tout espoir de finir parmi les moins branques de ce championnat de branques.
- Coming next : Corollaire de cette imprévisibilité du championnat, Auxerre a tout de l’équipe capable de nous faire salement redescendre sur terre si on se voit trop beaux vendredi.
- Les réseaux : ton dromadaire blatère surFacebook, Twitter et BlueSky. DJ Soon remporte le concours zoologique.
Bises massilianales,
Blaah
Merci.
L’hôpital public, le ministre de l’éducation: merci et merci. La préfecture Loire-Atlantique: merci encore.
PS: il a fallu qu’on gagne à Nantes pour que j’ai le courage de lire l’acad’ à propos de la vidéo porno tournée le w.e passé. Pour l’anecdote, j’avais invité des potes guerilleros pour voir le match, dans le chupadero d’un patelin perdu dans les collines d’un tout petit pays perdu sur la côte pacifique.
Moi qui pensais montrer à ces fans du Real ou du Barça la folie marseillaise, l’ambiance de folie du stade en feu, l’âme du club qui s’incarne en dépassant les limites techniques et physiques d’un groupe limité, le sport dans toute sa splendeur et dans sa vraie grandeur… Ils n’ont même pas eu envie de se moquer. Ils avaient de la peine pour moi. Ils s’amusaient quand même à compter les gars qui quittaient le stade. Quelle honte.
Ils me demandaient gentiment pourquoi il y avait eu ce rouge. Facile: on est la ville des pauvres. La ville de gauche. Ah. Ils comprenaient bien. Mais faudra pas qu’ils tombent sur les résultats des prochaines élections. Quelle misère.
Heureusement, il a pissé sur Pallois, le petit.