OM-Bastia (4-1), La Canebière académie s’amuse
Victoire sans contexte.

Aioli les sapiens,
Ce fameux contexte corse, terme fourre-tout désignant ce mélange de passion exacerbée et de haine imbécile, cette promesse d’un combat pas forcément noble mais en tout cas total, cette assurance que tout peut arriver, y compris et surtout le pire. A Furiani, en tout cas. Car recevoir Bastia au Vélodrome, niveau romantisme, ça équivaudrait plutôt à tirer un coup avec une instit habillée chez Camif : c’est agréable et ça soulage, mais c’est vite oublié et ça ne t’autorise certainement pas à te prendre pour Rocco Siffredi.
Sporting Club de Basquiat.
L’équipe
Pas de gros bouleversement mercatal : seul Lucas Silva prend la place de Lemina, tandis que Détchéyé s’installe sur le banc. Manquillo reste préféré à Dja Djédjé, encore trop juste physiquement (« Non non, Brice, je t’assure, on ne va pas forcer sur ta cuisse, on va prudemment attendre le 1/32e de finale de coupe de France pour que tu reviennes. »).
Le match
On a beaucoup critiqué l’équipe dirigeante, mais on ne peut pas lui reprocher de choisir les bons adversaires pour ses matches de préparation : des joueurs d’un niveau modeste, qui ne mettent pas trop le pied et nous permettent de réciter les combinaisons, c’est parfaitement ce qu’il nous fallait pour aborder les premières échéances sérieuses.
L’OM met beaucoup d’intensité dans les premières minutes, ce que les Bastiais très repliés ne nous contestent guère. Diarra, Barrada et Silva peuvent lancer le jeu sans être ennuyés, d’où quelques combinaisons sympathiques à défaut d’être toujours tranchantes. De plus, il apparaît rapidement que les Corses ont préféré regarder « Midi les Zouzous » lors de la mise au vert plutôt que d’analyser les vidéos de l’OM. Barrada ne se prive donc pas de faire le coup du corner en retrait : relayée par Diarra, la passe arrive dans les pieds de Mendy. Gauche enroulé sans contrôle et barre rentrante, le tout sous les yeux d’une défense de muges à côtés desquels même les Corses de l’administration municipale passeraient pour des foudres de guerre (1-0, 16e).
Le reste de la mi-temps est à la limite de l’ennuyeux, les Olympiens adoptant une attitude plus gestionnaire. Les Bastiais semblent si peu concernés que même leurs pleurnicheries auprès de l’arbitre pour tenter de faire expulser Barrada manquent singulièrement de conviction. De notre côté, quelques jolis mouvements (dont celui-ci) sont mal conclus, la faute notamment à un Batshuayi très emprunté et à une grosse occasion manquée par Cabella.
Un seul but d’écart à la pause malgré un énorme écart de niveau, voilà qui ne fait rien pour éloigner le spectre de la traditionnelle enculerie Brandaesque de la 92e minute. Heureusement, dès la reprise, Alessandrini se croit à la féria d’Arles et charge dans le tas : récupération sur un renvoi bastiais, accélération, relais avec Michy, avancée dans la défense et finition seul face au but. Une action subtile comme une percée de Bastareaud contre les majorettes de la Viste, mais qui a le mérite de nous mettre à l’abri (2-0, 46e).
« Si j’ai changé… Et que vous avez changé… Alors, TOUT LE MONDE PEUT CHANGER »
Pour Romain, tout l’enjeu est de savoir si ce but libérateur va enfin le mettre en confiance, ou au contraire l’inciter à ne plus se sentir et faire le con encore davantage qu’à l’accoutumée. Un élément de réponse survient après une vingtaine de minutes de domination tranquille : une magnifique remontée de Manquillo est relayée par Romain, QUI LUI REMET LA BALLE EN PLEINE COURSE. Preuve qu’il existe parfois une morale, le centre de Javier est repoussé directement sur Alessandrini, une nouvelle fois plus vif que le vier marin faisant office de défenseur. Et puisque Romain se décide même à cadrer ses frappes, je vous le demande, pourquoi bouder notre plaisir ? (3-0, 65e).
Michy se décide ensuite à passer un coup de trompe-couillon sur ses statistiques, en concluant d’un très bel intérieur décroisé une jolie action Barrada-Ocampos-Mendy (4-0, 70e).
Un instant de déconcentration sur notre côté droit autorise les Bastiais à enfin proposer un centre potable à Brandao, mal pris en charge par Nkoulou et Rekik (4-1, 79e). Pas de quoi mettre le feu aux slips en cette fin de rencontre, les Corses se montrant vite résignés après une ou deux dernières tentatives d’approche.
L’analyse
Je ne sais pas s’il nous fera oublier Bielsa, mais en conférence de presse il nous rappelle déjà Laurent Blanc.
Les joueurs
Mandanda (3/5) : Il a fait sérieusement ce qu’il avait à faire, sans oublier l’obole à un réfugié footballistique.
Nkoulou (3/5) : Une main dans le slip, et l’autre pour tenir le verre de 51 en attendant que les Bastiais se décident à attaquer.
Rekik (3/5) : Lui aussi devra être revu dans un contexte plus difficile, mais on semble assister à une montée en puissance.
Manquillo (4/5) : Tu te souviens, quand tu as appris que Scarlett Johansson s’était mariée avec un Français ? Bah Dja Djédjé a dû ressentir la même chose, en voyant son Alessandrini fricoter avec Javier.
Mendy (4/5) : Comme son camarade du côté droit, il n’a pas été des plus performants sur les centres. Et comme pour son camarade du côté droit, on s’en bat un peu les couilles vu que Benjamin a largement assuré par ailleurs.
Diarra (4/5) : Lassana est au ballon ce que les Îles Vierges sont au pognon : une lessiveuse.
Silva (3+/5) : Peut-être en manque de rythme, Lucas a commencé par se montrer très offensif mais aussi très brouillon. En revanche, quand il s’est recentré sur des tâches plus basiques, c’était doux et souple comme de l’huile d’olive dans un gang-bang.
Barrada (3-/5) : Beaucoup d’activité, y compris défensive. Par contre, quand ton entraîneur craint moins l’expulsion en faisant entrer Romao qu’en te laissant sur le terrain, c’est presque vexant.
Romao (71e) : Entré à 4-0 une fois que tout est joué. Il va falloir qu’il s’y habitue.
Alessandrini (4+/5) : Il défend, il cadre, il fait des passes, il marque. Je veux bien continuer à lui chier sur la gueule, mais sur cette soirée il va quand même falloir me trouver une bonne raison.
Honnêtement, je n’y croyais plus.
Cabella (3-/5) : Il est propre sur lui, il fait des belles choses, mais pour l’instant il se contente de tenir la chandelle. Alors que cette équipe bastiaise n’attendait pourtant que son gros cierge.
Ocampos (64e) : Il n’a pas eu le temps de nous prouver en quoi il fera un bon avant-centre de substitution.
Batshuayi (2+/5) : Alors lui, hier soir, ce n’est pas une éponge qu’il aurait dû se mettre sur les fesses, c’est un cactus, ça l’aurait peut-être aidé à être plus attentif. Et marquer le 4e but ne change pas grand-chose à l’affaire.
De Ceglie (74e) : Renommé Décégilé par Canal+. Et quelque chose me dit que c’est seulement le premier élément de notre collection de prononciations à la wanagain.
Image touchante de Brandao réconfortant Julian Palmieri après le petit-pont infligé par Alessandrini.
L’invité zoologique : Floyd Anal-Yéti
Réputé menaçant et dangereux, ce yéti n’est finalement qu’une couille molle dès qu’il quitte son antre. Pas besoin d’en dire plus, si ce n’est qu’il est bien l’invité approprié pour commenter avec moi ce match contre le SC Bastia.
- Les autres : Eux-mêmes étaient déçus de leur performance infâme. Il suffit de lire les interviews d’après match pour constater que Jebbour est amer, sur la Canebière.
- Le classement : Nous sommes bien partis pour finir meilleure attaque d’automne.
- Le récapitulatif : Dernier rappel pour les académies des départs et des arrivées, avec les derniers compléments (Lemina, Rolando, Haugan, Silva, Isla, Détchéyé).
- La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
- Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Cladie T. remporte le concours zoologique, grand bravo à elle.
Pendant ce temps à Evian, Kassim Abdallah crie son droit à réclamer des hors-jeu (NB : en arrière-plan, on peut apercevoir Yeltsin Tejeda en train de s’ennuyer).
Bises massilianales,
Blaah.
Le sporting club de Basquiat, merveilleuse illustration pour cette équipe de peintres !
Bonne prestation d’ensemble, 1ère plutôt réussie pour Silva, très intéressant dans les transmissions, l’association avec Diarra est pleine de promesses qui ne demandent qu’à être confirmées.
Batshu en pointe a parut un peu paumé et souvent à contre-temps, on sait qu’il a pas mal de qualités mais hier c’est surtout les défauts de ses qualités qu’il nous a offert.
Alessandrini, le phénix cyclothymique s’est bien repris, on attend confirmation avant enflammade.
Et Jérémy Rekik a été correct, mais en même temps (et heureusement ?!?) très peu sollicité. Je ne crois pas des masses en ce joueur, j’espère qu’il me surprendra, mais un mec qui passe son temps à défendre en reculant n’a vraiment rien de rassurant.
La vrai question de la soirée c’était mais qu’est que les MTP et les Dodgers ont voulu représenter sur leur tifo ?
Un bon match, une bonne Acad’. Un truc bien géré quoi.
Je suis désolé, mais Benjamin Mercééé, avec deux centres corrects, c’est 1 but, 1 passe dé.
Yelstin est heureux : on va manger une croziflette samedi, et après on va au bowling.