OM-Lazio (1-3), La Canebière académie revit des heures sombres

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Où l’on replonge.

C’est pas comme ça qu’on va réussir à enrayer la montée du fascisme.

 

Aïoli les sapiens,

Jacques-Henri Eyraud, macroniste ? Allons bon. Bien sûr, il y a la dégaine de premier de la classe, le langage bourré d’anglicismes à la mords-moi le nœud, cette foi affichée en un nouveau monde dont les principes consistent avant tout à envoyer chier ceux qui n’ont pas de fric, et cette confiance immodérée en l’innovation technologique (bon, en même temps, sur ce dernier point il a suffi qu’il projette un Powerpoint pour épater toute la Commanderie, il ne nous en fallait pas beaucoup).

Mais ce vernis ne trompe personne tant, depuis la naissance du Projet®, les actes sont limpides : notre modèle, ce n’est pas Emmanuel Macron, c’est Henri Jibrayel. Les pétées contre des Amiens ou des Guingamp sont à l’OM de Rudi Garcia ce que les réunions de CIQ et les repas de vieux sont au chantre de la proximité avant tout : un socle suffisamment solide pour fonder des succès durables sans avoir besoin d’élever ses ambitions. Tous les élus provençaux vous le diront : en matière de gain électoral pourquoi se torturer l’esprit avec des plans d’urbanisme sur 30 ans quand on peut inaugurer une sardinade ? Partant, pourquoi Rudi Garcia se ferait-il donc chier à élaborer des plans pour battre de plus gros clubs que nous, tant que rouster Toulouse ou Caen suffit à lui faire engranger une prolongation de contrat ? Que le diable m’emporte si Rudi Garcia n’a pas insufflé une véritable mentalité marseillaise à ce club.

Bon, dans un cas comme dans l’autre, l’inconvénient de cette stratégie, c’est qu’on finit tôt ou tard par se faire éjecter par l’extrême-droite. Après nos défaites nationales contre Lyon, les échéances européennes nous offraient un autre beau spécimen du genre en la personne de la Lazio de Rome.

 

L’équipe

Mandanda

Sakai – Rami – Kamara – Amavi (Sarr, 81e)

Strootman – Luiz Gustavo

Ocampos – Sanson (Njie, 66e) – Payet

Mitroglou (Germain, 66e)

Thauvin soigne toujours une blessure née d’un défaut de chaussure (on ne rit pas), et se voit donc forfait, peut-être même jusqu’à dimanche inclus. Pour le reste, c’est une équipe-type qui se dessine ici. On passera rapidement sur le 433 initial comportant Strootman en sentinelle, et remodelé immédiatement après l’ouverture du score dans le 4231 présenté ici.

 

Le match

Les Romains commencent par nous défoncer avec constance dans chaque duel, histoire de montrer que notre attitude de sénateurs, qui pouvait s’avérer passable l’an dernier contre Konyaspor ou Guimares, ne pardonnerait pas ici. Avertissement non écouté puisque, au terme de dix minutes plutôt équilibrées, la Lazio obtient un corner envoyé au milieu de notre défense totalement statique. Lancé, Wallace n’a aucune difficulté à dominer les défenseurs et devancer la sortie pachydermique de Mandanda (0-1, 10e).

Absolument pas piqués au vif, les Olympiens ne mettent aucune espèce d’intensité dans ce match. Si quelques mouvements d’approche se montrent dignes d’intérêt, la défense italienne s’en accommode sans trop de difficulté et en profite pour lancer quelques contres slipométriques. Caceres manque ainsi inexplicablement le cadre à la réception d’un centre lumineux d’Immobile avant que, un peu plus tard, toute l’attaque de la Lazio s’amuse à redoubler les passes dans notre surface sans pire résultat qu’un tir sur le poteau.

Après ce miracle, l’OM aborde un relatif temps fort, qui s’éteint avant même la mi-temps dans un festival de duels amorphes et de montées de balles arthritiques.

 

Devant cette prestation indigne d’une coupe d’Europe, on attend avec impatience de découvrir l’effet remobilisateur de la causerie entreprise par Rudi Garcia dans les vestiaires. En toute franchise, un discours de François Bayrou au Hellfest aurait suscité plus d’enthousiasme. En guise de combattants, c’est une armée de viers marins qui se traîne sur la pelouse, sans énergie, sans idée, sans fierté, bref sans aucun des ingrédients qui pourraient les tirer de la misère footballistique dans laquelle ils végètent actuellement. Nous avons la possession, certes, mais quelle possession, quand à force d’hésitations et de touches de balles superflues, la balle met une éternité à progresser sur le terrain. Dans l’autre sens, chaque récupération de nos rivaux nous offre une leçon en la matière, le ballon arrivant devant notre surface en trois passes et cinq secondes maximum. Alors que nous sommes percés en plein milieu du terrain (malgré l’intense trottinement de Payet), un ballon dans le dos de Kamara offre ainsi à Mandanda l’occasion de réussir une sortie dans les pieds sans concéder un pénalty ni se déchirer un muscle. En ces temps difficiles, sachons capter les bonnes nouvelles là où elles se trouvent.

Plus énervant encore, nos joueurs nous montrent parfois que, s’ils se faisaient violence, ils seraient capables de ne pas totalement faire de la merde. Une excellente combinaison Payet/Sakai conduit ainsi à un centre en retrait du Japonais, dûment satellisé par Sanson. Trois minutes plus tard, les Italiens nous apprennent le sens du mot « précision » : Payet perd la balle devant trois adversaires, qui la donnent à Immobile qual piuma al vento . Celui-ci fixe Rami et lance Caicedo derrière Kamara. Cette fois-ci, Steve ne peut rien sur le tir croisé de l’Équatorien (0-2, 59e).

 

D’impuissante, l’attitude de nos joueurs passe ouvertement à démissionnaire. Seul Luiz Gustavo, conscient du fait que l’affaire est en train de virer au foutage de gueule, s’efforce autant que possible de jouer vers l’avant. Les entrées de Germain et Njie ne changent pas grand chose au tableau, si ce n’est en lui rajoutant un peu de désordre. Ceci dit, alors que plus personne n’attend quoi que ce soit de la rencontre, Valère obtient un coup-franc que Dimitri Payet se charge de convertir d’un maître-tir enroulé au premier poteau (1-2, 86e).

Nos joueurs condescendent alors à se montrer un peu plus impliqués dans la rencontre, dont ils ont pourtant passé 95 % du temps à se tourner les pouces. Signe qu’il n’y a pas toujours un bon dieu pour les escrocs, une contre-attaque romaine se charge d’éteindre nos maigres espoirs juste avant le temps additionnel : suite à une nouvelle sortie de balle exemplaire, Marusic est envoyé au un-contre-un devant Kamara, à l’entrée de notre surface. Il achève le bizutage de Bouba en le fixant avant de planter un tir dans la lucarne (1-3, 90e).

 

À l’issue de la rencontre, Payet et Rami se livrent à une altercation un peu ridicule mais dont tout les pratiquants de football savent qu’il s’agit d’un incident assez anodin. Il aura néanmoins permis aux protagonistes de rappeler en conférence de presse l’importance de « se dire les choses ». Aussi, nous allons vous prendre au mot et vous dire les choses : vous tous, ce soir, entraîneur inclus, vous vous êtes comportés comme un tas de matière fécale, au mépris des spectateurs et téléspectateurs. Vous êtes indignes d’une compétition européenne que vous ne faites même pas semblant d’aborder avec un minimum de sérieux. Vous êtes indignes de Marseille, qui demande pour s’enflammer autre chose qu’un ramassis de gagne-petit à la mentalité satisfaite. Vous êtes indignes du sport, qui réclame de se dépasser sans cesse au lieu comme vous le faites de vivre éternellement sur ses acquis… et tiens, d’ailleurs, puisqu’on en parle, de ces acquis, rappelons qu’ils se montent à l’heure actuelle et depuis le lancement du Projet® à très exactement : rien. Vous nous avez procuré quelques bons moments mais, comme chacun le disait au sortir de la finale perdue l’an dernier, vous n’avez encore rien accompli. Si votre carrière olympienne s’arrêtait à ce jour, un tirage de chasse d’eau suffirait à balayer la trace concrète que vous auriez laissée au club. Si vous voulez que ce « rien » soit ce que l’on retienne de votre carrière chez nous, si c’est le but de votre existence de sportif de haut niveau, continuez exactement comme ceci, à commencer par ce dimanche.

Ite cuniculus est.

 

Les joueurs

Mandanda (2/5) : De belles interventions mais sa sortie ratée de la 10e minute, c’est comme une belle paire de nichons à l’ouverture du festival de Cannes : on ne retient que ça quoi qu’il se dise ensuite.

Sakai (2+/5) : Imperméable à la démotivation ambiante, à moins que, barrière de la langue aidant, il ne comprenne tout simplement pas quand ses collègues disent « ce soir on a envie de ne rien foutre ».

Rami (2/5) : Voir Mandanda. Quand il a senti à la 10e minute que le truc qui lui passait au-dessus de la tête était un joueur adverse qui, lui, attaquait le ballon, Adil s’est enfin dit que peut-être, ce ne serait pas mal de réussir quelques interventions défensives de temps à autre.

Kamara (1+/5) : C’est toujours important pour un jeune de compléter sa formation par un échange européen. Bon, pour la prochaine fois, tu sauras qu’il vaudra mieux adhérer au programme Erasmus qu’à xcasting.hu, ce sera moins traumatisant.

Amavi (1+/5) : Une belle mécanique qu’un malheureux blocage empêche de passer les vitesses au-delà de la seconde. Et qui finit par casser 10km avant d’arriver à Vierzon.

Sarr (81e) : Il a souvent fait n’importe quoi, mais en y mettant de l’énergie, ce qui suffit à le rendre meilleur que les autres.

Strootman (2/5) : Quelques retours bien sentis et, dans le jeu, le degré d’initiative d’un fonctionnaire de catégorie B en préfecture, sous-direction des tampons et trombones.

Luiz Gustavo (3/5) : La caution morale de la soirée, tellement affligé de la prestation collective qu’il s’est efforcé de jouer le plus possible vers l’avant, quitte parfois à y aller tout seul.

Sanson (2+/5) : Note d’optimisme : s’il se remet à saloper des occasions, c’est bien le signe que l’on a eu des occasions dans ce match.

Njie (66e, 2/5) : Son entrée n’aurait été productive que si Rudi Garcia était allé au bout de son idée : aligner une attaque Ocampos-Njie-Radonjic. Mais j’imagine bien qu’un tel va-tout ne s’emploie pas à la légère, un peu comme l’arme atomique.

Payet (1+/5) : Alors on va faire simple : du début à la fin du match, une attitude à chier. Dans tout ça, son coup-franc somptueux aurait tendance à m’énerver encore plus. Un gosse qui montrerait une tête de con pareille serait le meilleur argument pour le rétablissement des châtiments corporels et la grâce présidentielle de Nordahl Lelandais.

Ocampos (2/5) : Lui a su montrer le niveau d’engagement adéquat, ce qui l’a d’ailleurs conduit à recevoir plus de taquets qu’à en donner. Son rendement énergétique d’ampoule halogène (consomme une blinde par rapport à ce que ça produit, claque rapidement) reste un problème majeur.

Mitroglou (1/5) : C’est notre immobile à nous. Non non, sans majuscule.

Germain (66e, 2/5) : Je commence à me demander si les gardiens de but ne connaissent pas son numéro mieux que sa figure. En l’occurrence, jouer dos au but lui a servi, puisque c’est ainsi qu’il obtient le coup-franc transformé par Payet.

 

L’invité zoologique : Stefan Radu de la Méduse

La méduse, cet animal informe et repoussant ayant donné son nom à un bateau de sinistre mémoire, lui-même transformé en radeau rempli d’agonisants par la faute de son incompétent de capitaine. Si nous n’avons pas de Géricault pour immortaliser la scène, nous sommes bien pourvus en trompettes : foutez-les-moi tous sur le premier Pitalugue venu et envoyez-moi tout ça rejoindre le Château d’If un jour de mistral à la seule force de leur grande gueule. Ça, ce serait du team building.

– Les autres : Ils savent jouer ensemble au football et ils ont conscience de l’impact physique nécessaire dans une rencontre européenne;, ce qui leur fait deux avantages conséquents par rapport à nous.

– Le classement : Que tout ceci s’arrête vite, officiellement dès le prochain match à Rome si tout se passe comme prévu.

– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Didier A. réalise la passe de trois dans le concours zoologique et va devoir subir un contrôle anti-dopage.

 

Bises massilianales,

Blaah.

4 thoughts on “OM-Lazio (1-3), La Canebière académie revit des heures sombres

  1. Je souffre avec toi mon cher ami… Vu du stade, le match le plus affligeant de l’ère McCourt. Hormis Thauvin, on avait pourtant l’équipe-type sur le terrain, ça fait peur pour Dimanche…

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