OM-Nancy (0-1) : la Canebière académie livre ses notes

Aïoli les sapiens !

« Vous croyez que ça se regarde un OM-Nancy un dimanche soir, vous ? » C’est la tête haute et la démarche claudicante que je réponds fièrement au community manager d’Horsjeu.net : oui. Non seulement c’est possible, mais en plus cela te procure la sensation inédite et surprenante d’avoir aussi mal aux yeux qu’au cul. Histoire de me remonter le moral, j’ai zappé sur la scène finale de Shutter Island, celle où Di Caprio ramasse ses enfants noyés avant d’aller se faire lobotomiser.

Le personnage que vous vous êtes créé depuis deux ans n’est pas réel. Vous vous êtes inventé un double, car la réalité de votre niveau technique vous était devenue insupportable. Nous vous avons laissé aller au bout de votre folie mais c’est maintenant intenable. Admettez enfin que Benoît n’existe pas, M. Cheyrou. Vous vous êtes toujours appelé Bruno.

Le bon docteur Baup s’est enfin résolu à dévoiler la cruelle vérité à Benoît Cheyrou, qui la digère tant bien que mal sur le banc de touche. Morel suppléé à gauche par Mendès, c’est Diawara qui se place en défense centrale aux côtés de Nkoulou, Fanni conservant l’aile droite. On garde néanmoins le système tenté à Rouen avec Barton en seul récupérateur reculé et deux milieux relayeurs chargés d’alimenter le trio Valbuena-Gignac-Jo le Sconse. Ladite paire de milieux est composée d’Amalfitano et, surprise, d’André Ayew. Sur le papier, ça se défend : André ne ménage pas ses efforts défensifs, il est habitué à prendre une part active à la construction, et si Nancy avait au moins une fois dans sa saison l’intention de menacer son adversaire en faisant le jeu, cela se saurait. Bref, après les espoirs entrevus à Rouen, on allait enfin voir ce que ce système pouvait donner au niveau Ligue 1.

On a vu.

Pendant le premier quart d’heure, le plan se déroule presque sans accroc : l’OM a le ballon, pose son jeu, combine. Les adversaires trouvent des intervalles entre Ayew et Valbuena, et entre Diawara et Mendès, mais ça reste timide. Sauf que les intervalles deviennent peu à peu des boulevards. Contre toute attente, les Lorrains cessent de nous faire chier sur les côtés pour venir nous perforer dans l’axe, se procurant une belle série d’occasions en jonglant au cœur de notre défense anale. Chez nous, Gignac et Valbuena tentent, mais cela ne sourit pas. En début de seconde période, le match reste équilibré : l’OM fait difficilement le jeu et Nancy continue à s’amuser d’une défense aussi coordonnée que Jimmy de la Plaine après son 8^e joint de la journée. C’est le moment que choisit Joey Barton pour enfin se dépuceler. Comme souvent lors des premières fois, ça dure 5 minutes et c’est peu spectaculaire : deux interventions pas spécialement méchantes mais très en retard, et le voilà dehors vite fait wilfriedbien fait. Sur le coup, l’équilibre ne change guère, Jordan Ayew se procurant même sa meilleure occasion du match. Mais c’était sans compter sur l’inévitable corner, qui sur cette action rimait avec Pinder : Auguste Mandanda met son plus beau nez rouge pour foirer sa sortie puis Dédé le clown blanc finit le travail avec un CSC d’un fort beau gabarit. Comme le dit l’adage : « il a mis son vier là où Luis Suarez aurait mis la main ». La fin de partie sombre dans le oai total, l’OM tentant de manière désordonnée d’égaliser et Mandanda nous gratifiant de ces célèbres arrêts aussi magnifiques qu’inutiles sur les contre-attaques nancéiennes.

Au final, un beau naufrage comme les olympiens savent parfois en commettre. Du capitaine Baup aux matelots marseillais, c’est l’ensemble de l’équipage qui a merdé, si tu me pardonnes ce cliché nautique éculé (-Manga) même chez l’Equipe. A. Ayew semble trop loin du profil requis pour le poste que Baup lui a fait occuper. Devant, malgré une composition en trident offensif, on a plutôt vu Valbuena en retrait des « vrais attaquants » Gignac et J. Ayew. Cela préfigure-t-il pour les matches suivants un bon vieux « 4-4-2 losange », où Valbuena retrouverait un poste plus libre ? Ce qui aurait le mérite d’équilibrer l’équipe mais ne résoudrait pas pour autant notre faiblesse en matière de récupération de la balle, sans parler des défenseurs qui semblent faire connaissance entre eux à chaque match.

Après cette pseudo-analyse tactique sous anxiolytiques, achevons maintenant de nous décrédibiliser en attribuant les notes.

S. Mandanda (2/5) : Une bonne performance d’ensemble, torpillée par son hommage à Grégorini.

N. Nkoulou (1/5) et S. Diawara (1/5) : Pomègues et Ratonneau : massifs et impressionnants, défenseurs majestueux et immobiles de la cité Phocéenne, barrière sanitaire contre les miasmes étrangers. Sauf que deux fois sur trois, t’as quand même un Grand Saint-Antoine qui arrive à passer pour nous refiler la chtouille.

L. Mendes (1/5) : Battu de la tête, battu à la course, battu au placement, battu à la relance. His name is Lucas.

R. Fanni (2/5) : Un pet discret en pleine gastro : même si ce n’est pas lui qui te ruine le slip, il serait toutefois de la plus haute vulgarité d’en tirer un motif de satisfaction. Et Dieu sait que la Canebière Académie abhorre la vulgarité.

J. Barton (1/5) : Contrairement aux matches précédents, il s’est montré peu efficace à la récupération et peu présent à la construction. Comme beaucoup de joueurs en de pareils cas, il a essayé de compenser en se mettant en surrégime. Résultat : deux interventions aussi décalées et dommageables qu’un playback de Beyoncé.

A. Ayew (1/5) : Un positionnement aussi judicieux qu’une charcuterie sur la grand’ place de Djeddah. Largué à la récupération, rendu impuissant en attaque : une réussite. Son CSC bital aurait pu lui valoir le 0/5, mais ne nions pas sa bonne volonté.

M. Amalfitano (1/5) : Plus à sa place qu’André Ayew, il a un peu plus contribué au jeu que le Ghanéen. Ce qui n’est pas un compliment : s’il a fait un match moisi, ce n’est pas la faute de son placement mais bien à cause de ses limites.

M. Valbuena (2/5) : Mathieu a confirmé son regain de forme en première mi-temps. Signe qui ne trompe pas, il s’est remis à manger du gazon après une période d’abstinence, comme un symbole de Catherine Lara guérie de ses aphtes. Rate le 3/5 pour sa sortie « je m’en vais comme un prince ».

Et en plus Grossbouf s’est foutu de sa gueule.

AP. Gignac (2/5) : Il obtient deux points pour son engagement et sa capacité à se créer des occasions. Il n’en obtient pas un de plus, pour sa capacité à foirer lesdites occasions. L’un des meilleurs olympiens ce soir néanmoins.

J. Ayew (1/5) : Malgré une activité certaine et une occasion ratée de peu, Jo le Sconse semble être déconnecté de ses partenaires depuis quelque temps. Espérons qu’ils remettront le wi-fi avant la fin des travaux.

Les remplaçants :

F. Kadir pour M. Amalfitano (59^e) : Entre en jeu une minute avant l’expulsion de Barton. Pas facile de porter un premier jugement dans ces conditions.

M. Sougou pour M. Valbuena (77^e) : Une participation intéressante dans cette fin de match à la rasbaille.

R. Abdullah pour L. Mendes (83^e) : On se prend à regretter qu’il n’ait pas débuté le match, de toute façon cela n’aurait pas pu être pire.

L’invité zoologique du jour :

1°) Déhanché : si André cadre ses coups de bite dans sa femme aussi mal que ceux qu’il donne dans le ballon, je crains qu’aucun héritier Ayew ne vienne plus renforcer le centre de formation de l’OM.

2°) Les autres : venus comme d’habitude pour couler du béton devant leur surface, ils se sont vite dit qu’il serait dommage de ne pas profiter du sens de l’accueil marseillais. Très maladroits devant les buts, il a fallu un CSC pour qu’ils transforment l’une de leurs nombreuses occasions. Sinon, Grégorini n’a pas raté de sortie. Lui.

3°) Le fair-play financier : Les Qataris doivent quand même sacrément avoir mal au cul, en voyant qu’ils se sont payé Ibrahimovic et Beckham juste pour dominer un championnat dont les principaux prétendants se font taper par Ajaccio et Nancy.

4°) La stat : Messi marque 12 matches de suite : nous relevons le défi et tentons d’encaisser un but sur corner pendant autant de rencontres d’affilée.

5°) Nancynistrose : pensez à aller faire un câlin à Bob-Loulou, il en a besoin.

6°) Le réseau : Blaah est sur Facebook, venez lui faire un poutou si vous êtes Marseillais, ou vous foutre de sa gueule si vous êtes bordelais.

Classe et sensualité : cet été à la Maronaise, je me mets à l’ayewdance.

Bises massilianales,

Blaah.