OM-Saint-Étienne (2-0), La Canebière académie convainc
Mais que nous arrive-t-il ?

Aïoli les sapiens,
Si cette réception de Saint-Étienne ne constitue pas un match au sommet à proprement parler, sauf à croire que le Projet® a rabaissé ses ambitions au niveau de la moyenne montagne, il ne s’agissait pas moins d’un match test. Le niveau de l’adversité était bien suffisant pour nous faire trébucher, comme ce fut le cas de manière aussi lamentable que répétée tout au long de la saison.
Aussi, il ne saurait être question de bouder notre plaisir après cette victoire solide qui nous permet de dépasser notre rival du soir au classement.
L’équipe
Mandanda
Sarr– Kamara – Caleta-Car – Sakai
Thauvin – Lopez– Sanson (Strootman, 85e) – Ocampos
Germain (Luiz Gustavo, 65e) – Balotelli (Njie, 79e)
Partant du principe qu’on ne change pas une équipe qui gagne ou au moins qui fait match nul à Rennes, Rudi Garcia (dehors) se contente d’un changement cosmétique. En l’occurrence, la suspension d’Amavi amène Sakai sur le côté gauche, Sarr prenant sa place à droite.
Sur le banc, Rami, Payet, Luiz Gustavo et Strootman confirment leur statut de cadre, au sens décoratif du terme.
Le match
Entre intensité, inspirations et imprécisions, le match débute dans une certaine impression de flottement. À ce jeu, les défenseurs stéphanois éprouvent l’envie de laisser Balotelli absolument seul à la réception d’une passe de Lopez. De manière encore plus incongrue, Mario ne défonce pas les filets comme à son habitude, mais écrase dans les gants de Ruffier une frappe piteuse que Mitroglou n’aurait pas reniée en son temps.
Cette boulette offensive a le mérite d’être suffisamment précoce pour pouvoir être rattrapée. L’énergumène ne met d’ailleurs pas dix minutes à remettre les choses au point : alors que Thauvin tire un corner, Perrin met tout son honneur à ne pas laisser un centimètre de libre à notre avant-centre aux six-mètres, quitte à s’agripper comme un porc à son maillot. Une main dans le slip, l’Italien s’écarte et fusille Ruffier d’une très jolie reprise acrobatique (1-0, 12e).
L’OM domine globalement cette première période, grâce à un engagement et une discipline sans faille. Collectivement impuissants, les Stéphanois ne créent que lorsqu’ils parviennent à trouver Cabella et surtout Khazri entre nos lignes. Le slipomètre passe d’ailleurs en mode « fièvre hémorragique de Marburg » quand le Tunisien ridiculise Sakai et Caleta-Car pour s’infiltrer dans notre surface. Il faut un tacle miraculeux de Bouna Sarr pour éviter à Polomat de convertir le centre à ras-de-terre qui s’ensuit. C’est d’ailleurs une constante dans cette première mi-temps : à chaque fois qu’un de nos joueurs se rate, un autre se trouve à point nommé pour rattraper le coup.
On ne peut pas en dire autant des bourrins d’en face, qui concèdent un nouveau but sur coup de pied arrêté. Au départ de l’action, Sanson effectue un amour de récupération avant de lancer Ocampos à gauche. Avec la finesse qu’on lui connaît, Lucas se recentre pour s’ouvrir un minimum d’angle avant de tenter une lourde en angle fermé. Debuchy ayant eu la très bonne initiative de laisser traîner sa main par ici, tout s’achève par un pénalty que Thauvin transforme d’un contre-pied (2-0, 21e).
Après une nouvelle récupération de Sanson, Ocampos fait parler sa finesse de troisième ligne tongien pour percer la défense verte duel après duel. A la sortie, Thauvin se voit offrir un authentique caviar, mais panique et salope l’offrande comme le premier Clinton Njie venu.
La fin de première mi-temps et moins animée et mieux maîtrisée par l’OM. A l’issue d’un petit sketch défensif stéphanois, Germain parvient à tirer en pivot sur l’extérieur du poteau, avant que tout le monde ne regagne les vestiaires dans une ambiance au beau fixe. L’OM domine, joue bien, a nettement pris l’avantage au score. Même Clément Turpin nous a accordé quelques coups-francs généreux, ce qui ajoute au caractère surnaturel de ces 45 premières minutes.
Dès la reprise, l’OM se rue à l’attaque : alors que Germain presse et se fait défoncer la cheville, le ballon échoit à Ocampos, qui vient se faire exploser sur Subotic. L’arbitre dialogue avec son car-régie sans que l’on ne sache trop s’il s’agit d’accorder un carton rouge pour l’action sur Germain ou un pénalty pour celle d’Ocampos. Ni l’un ni l’autre finalement, mais la scène nous offre en revanche la rencontre entre deux monstres sacrés, l’équivalent de Pacino et De Niro dans Heat, mais dans le domaine de la pleurnicherie arbitrale. Bref, Rudi Garcia (dehors) fait du Rudi Garcia, Clément Turpin fait du Clément Turpin, et tout porte donc à croire que le match va se dérouler selon un scénario plus habituel.
Du reste, l’OM connaît son fameux moment de rétractation gonadique, où la gestion de l’avantage se transforme en repli abusif en abandon de toute ambition de jeu. Saint-Étienne en profite pour montrer sa meilleure période, ce qui selon son standard du soir ne vole pas très haut malgré tout. Il faut par exemple que Khazri se décide à souiller trois de nos joueurs à lui tout seul pour que l’ASSE se procure une occasion digne de ce nom, qu’Hamouma se met en devoir de conclure par un raté innommable. Le même Hamouma reçoit le ballon à la tombée d’un corner, et sa dernière vision avant de mourir de terreur est celle d’un Lucas Ocampos sortant à fond de cinq, les yeux exorbités et la bave aux lèvres, pour contrer sa frappe.
Malgré l’urgence d’attaquer, les occasions stéphanoises se font de plus en plus sporadiques, et l’OM finit sans grosse inquiétude. Au terme d’une contre-attaque qu’il a lui même initiée, Sanson s’essaie lui aussi au ciseau pour reprendre un centre de Thauvin, mais ne connaît pas la même réussite que Balotelli en première mi-temps.
Les joueurs
Mandanda (3+/5) : Une belle anticipation en première mi-temps, une jolie envolée en seconde : un match bien dans sa tête et bien dans son corps, comme on dit à la télé dans les pubs pour les régimes.
Sarr (3+/5) : Exécuté entre nos deux buts, son sauvetage in extremis a pu passer inaperçu. Mesurons néanmoins le fait que sans son tacle, nous prenions un but de Pierre-Yves Polomat, une sorte de Jordan Amavi des villes moyennes. Merci donc Bouna de nous avoir épargné cette humiliation supplémentaire dans une saison qui n’en manque pas.
Kamara (4-/5) : Un match quasi-parfait à l’exception d’une relance affreuse en première mi-temps. Et encore, ce n’est pas dit qu’il ne l’ait pas fait exprès pour faire briller Caleta-Car, qui avait alors un peu de mal à démarrer son match.
Caleta-Car (3-/5) : Il a mis vingt bonnes minutes à monter en température. Dans deux semaines, un tel laps de temps suffirait à Mbappé ou Cavani d’éparpiller ses tripes sur la pelouse, mais contre Saint-Étienne cela n’a pas porté à préjudice. Une fois dûment échauffé, Duje a pu notifier aux attaquants adverses leur obligation de quitter notre surface de réparation.
Sakai (3/5) : Un match serein après avoir pris un carton dès la troisième minute pour avoir déboîté le meilleur joueur d’en face, comme un hommage à nos grands latéraux d’antan.
Thauvin (4-/5) : Découvrez Le Portrait de Florian Gray : une fiction fantastique dans laquelle, à la suite d’un pacte avec les forces obscures, le héros peut accumuler choix abominables et occasions manquées sans que ses statistiques n’en souffrent le moins du monde.
Lopez (3+/5) : Ce soir, c’est Morgan qui s’occupait du nettoyage à haute pression pendant que Maxime passait le petit lustrage à la peau de chamois qui va bien .
Sanson (4/5) : Récupération, orientation, projection : Morgan s’est totalement pris pour Kevin Strootman ce soir. Tant qu’il ne se met pas à parler néerlandais, on ne peut que l’encourager.
Strootman (85e) : Reprise de contact.
Ocampos (4/5) : À l’instar du gegenpressing théorisé par les entraîneurs, Lucas est en train de populariser un nouveau concept : le gegendribble. L’objectif n’est pas d’éliminer le défenseur par un dribble : c’est de perdre la balle en lui fonçant dedans, puis de la récupérer en lui re-fonçant dedans. Un style de jeu redoutable, mais qu’il faut savoir maîtriser.
Germain (3/5) : Clown blanc à qui il manquait son auguste. Valère est toujours distingué, sobre, effacé (chiant ?), mais désormais indispensable au spectacle maintenant que son acolyte est entré en scène.
Luiz Gustavo (65e, 2/5) : Pas dans son assiette, avec cette entrée marquée par frilosité et pertes de balle. Qu’il se ressaisisse vite, on aura sans doute besoin de ses bouclettes sous peu, genre au Parc des Princes dans quinze jours.
Balotelli (4/5) : Sans vouloir gâcher l’instant, je rappelle qu’il ne lui reste guère plus que deux mois à jouer avec nous. On est partis pour l’histoire d’amour la plus fugace de l’histoire du club ; à côté de ça les épisodes Bielsa ou Drogba paraîtraient routiniers.
Njie (79e) : Encore une intervention divine d’Erzulie, qui d’un coup de magie vaudou a soudé les shorts de Payet et Radonjic au banc de touche à l’appel des remplaçants.
L’invité zoologique : Wombat Khazri
Le wombat est un gros tas inoffensif habitué à creuser la terre pour trouver sa pitance, ce qui en fait l’invité approprié pour évoquer ce match contre nos adversaires miniers. On ajoutera que le wombat est le seul animal au monde à produire des crottes cubiques, ce qui n’a aucun rapport avec le sujet qui nous occupe mais reste toujours une information intéressante pour briller en société. Voici ses observations :
– Les autres : Incroyables d’être classés si haut en étant si mauvais. On dirait nous.
– Le classement : Nous nous hissons à la quatrième place, toujours à cinq points des lyonnais eux aussi vainqueurs ce dimanche.
– Le moment MTVMG : On n’avait pas connu ce moment depuis un certain temps, et qui mieux que Clément Turpin pouvait alors se diriger vers la touche à la 48e minute et renouer avec ces paroles mythiques : « Maintenant, taisez-vous Monsieur Garcia ».
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– Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook, et sur Twitter. Babas remporte le concours zoologique, au moment idéal (idéal pour moi : en effet, j’ai beaucoup de travail ce lundi et ne serai donc pas présent sur les réseaux sociaux où il ne manquera pas de se montrer insupportable dans la victoire).
Bises massilianales,
Blaah.
Qu’il est beau ce chameau.
J’aurai aimé une célébration de Thauvin dans la face de Polomat suite au fait qu’il a labouré le point de pénalty juste avant que Florian ne tire
Jimmy Brianculédelyonnaisdemerde.
OUI