OM-Toulouse (2-1) : la Canebière académie fête la qualification

10

Blaah dilate un yorkshire et célèbre la qualification.

Aïoli les sapiens !

Ce week-end je suis de visite en Drômardèche, le paradis des camélidés comme son nom l’indique. J’ai un temps pensé m’essayer à la gonzo-académie en te racontant mon entrée dans la confrérie de la Jolie Grappe et de l’Ethylotest, le tout écrit torché au Saint-Joseph. A côté d’un tel programme, Hunter S. Thompson est un premier communiant. Hélas, la cérémonie a été compromise par ma faute : j’ai tout simplement inversé le rite de la confrérie avec celui de « la Guilde des Mammifères Sodomites du Zoo de Peaugres », dans laquelle mon intromission intronisation ne devait avoir lieu que le lendemain. J’ai eu beau expliquer à M. le Maire que l’accident dont fut victime son yorkshire résultait d’une simple mais regrettable méprise, je me suis fait lourder avec pertes et fracas. Heureusement, j’ai pu attraper un cubi de rouge au passage, ce qui m’a donné la ressource nécessaire pour suivre ce match qui s’annonçait pauvre en spectacle sinon en enjeu.

 

Peu de changement par rapport à la semaine dernière, si ce n’est qu’André Ayew, revenu de blessure, reprend sa place sur l’aile gauche. Fanni et Cheyrou sont toujours indisponibles, ce qui donne : Mandanda – Abdallah, Nkoulou, Mendes, Morel – Romao, Barton – Amalfitano, Valbuena, A. Ayew – Gignac. Marseille tente d’attaquer fort comme à son habitude mais se heurte dès les premiers ballons à une équipe toulousaine dont le qualificatif le plus adapté pourrait être : « gluante ». Entre olympiens volontaires mais impuissants et adversaires solides mais inoffensifs, le dépucelage des surfaces de réparation paraît plus improbable encore que celui de Mère Teresa. Et encore, de Mère Teresa en 2013.

C’EST ALORS QUE !

Juste avant la pause, après un bon tacle de Mendes, l’OM entame un contre avec l’intelligence de déployer trois joueurs sur le côté dégarni par le TFC. Abdallah et Amalfitano accompagnent Valbuena et, mobilisant les opposants, lui permettent ainsi de centrer facilement. Il trouve à la réception André Ayew au point de pénalty, qui marque d’un coup de tête précis et puissant. Sur son saut, il montre un temps de suspension digne de l’hélicoptère, ce que je salue par la figure du même nom, comme se doit tout bon académicien.

Le début de seconde mi-temps est idéal pour faire retomber l’hélicobite : la maîtrise devient olympienne et les Toulousains semblent déjà résignés. Aussi peu d’occasions qu’en première mi-temps et l’intensité en moins : je me prépare à me faire mortellement chier pendant ces 45 minutes, ne me consolant qu’à la pensée de ce qu’ont dû subir les spectateurs du dernier Bordeaux-TFC. Heureusement, après quelques minutes et une vidange de cubi de ma part, l’OM semble disposé à pousser son avantage. Quelques occasions plus tard dont un tir sur le poteau d’Amalfitano, l’impensable se produit : nous menons de deux buts. A la 62e minute en effet, après un ballon gagné de la tête par Valbuena, Ayew se lance dans un numéro de jonglage avant de servir Gignac. Celui-ci déborde sur la gauche et adresse un centre qui passe devant la cage, et est récupéré par Amalfitano au-delà du second poteau. Alors que tout le stade s’attend à une frappe de neuneu dans un angle impossible et prépare ses insultes en conséquence, Morgan remise intelligemment pour le Ghanéen qui reprend d’un extérieur subtil.

Dans les minutes qui suivent, la réaction toulousaine apparaît guidée par un mot d’ordre clair : « rien à branler, c’est les vacances ». L’OM en profite pour se faire plaisir et se procurer de nouvelles occasions. Dans le dernier quart d’heure cependant, les Olympiens se laissent eux aussi gagner par l’envie de prendre l’apéro plutôt que de jouer. Inattentifs, ils sont surpris par un bon appel de Ben Basat, servi par Ben Yedder dans le dos de Mendes (ce qui n’empêche pas les deux tiers des commentateurs de pourrir Morel, par habitude). L’hypothèse de perdre deux points bêtement crispe les Marseillais, qui passent les dix dernières minutes à dégager n’importe comment en se contentant d’enrayer les attaques violettes. La timidité de celles-ci rend cependant la menace toute relative, et l’OM finit le match sans autre dommage que d’avoir fragilisé encore un peu plus les coronaires de ses supporters.

Au final, encore une victoire obtenue avec volonté face à un adversaire coriace, même si une nouvelle fois le gain du match aurait dû être acquis bien plus facilement. L’OM gagne donc sa qualification pour la Ligue des Champions, mais devra vite apprendre à gagner avec plus de marge, sans quoi la mécanique s’épuisera fatalement à un moment où à un autre. L’OM ne peut donc pas se reposer sur ses lauriers, ce qui reste toutefois préférable à la situation du TFC obligé de se reposer sur Serge Aurier.

 

En attendant de fêter la qualification avec un cocktail champagne-pastis-soupe-de-roche commandé chez Doggy Bakari, passons aux notes :

S. Mandanda (3/5) : A part capter quelques ballons vicieux, rien d’autre à faire que de (bien) négocier les passes en retrait pendant 80 minutes. S’est permis une tentative de parade « Escartefigue », en souvenir de la période où le podium n’était qu’une utopie.

N. Nkoulou (4/5) : Enfume les visiteurs mieux que le pouce de César. Les touristes croient arriver en tongs à la plage, ils se retrouvent en slip à la Cayolle.

L. Mendes (3/5) : Toujours des interventions déterminantes, comme celle qui amène le premier but. Reste que sa coordination avec ses coéquipiers a été moins bonne que ces derniers temps, et qu’il est surpris sur l’appel de Ben Basat.

K. Abdallah (3/5) : Merde, il va me ruiner trois pages de vannes pré-écrites s’il se met à faire de bons matches. Sans se montrer des plus adroits, et encore c’est un euphémisme, il s’implique avec sérieux dans les phases défensives comme offensives.

J. Morel (3/5) : Lui aussi appliqué et plutôt efficace, et le pire est que ça n’est même plus une surprise ces derniers temps. Il faut vite faire revenir Kaboré, sinon on ne va pas tarder à se faire chier dans cette académie.

J. Barton (3/5) : Il aurait dû twitter pendant le match, cela aurait été le seul moyen de faire parler de lui.

A. Romao (4/5) : Grande abnégation à la tâche, sans doute forgée au cours d’une scolarité passée à épeler correctement son prénom aux instits. Particulièrement précieux dans la période initiale de domination toulousaine.

A. Ayew (0/5) : Match de merde, il a raté tout ce qu’il a entrepris. Soyez sérieux, Messieurs les recruteurs, cessez de vous intéresser à André. Laissez-le donc moisir chez nous, c’est tout ce qu’il mérite.

M. Amalfitano (3/5) : Match difficile pour Morgan, sans doute à cause d’un déficit physique par rapport aux autres joueurs. Reste une performance correcte voyant son implication dans les deux buts. Il réalise ainsi une passe décisive pleine d’intelligence, qu’il prend cependant soin de compenser par un carton jaune de crétin, histoire de ne pas nous faire perdre tous nos repères.

M. Valbuena (3/5) : Match moyen pour Mathieu, longtemps coincé dans le bloc toulousain comme un étron dans une fosse bouchée. Persévérant, il s’est peu à peu dégagé et s’est vu récompenser par un centre décisif aussi espéré et salvateur qu’une intervention des pompes Farina.

AP. Gignac (3/5) : Sans être très efficace à la finition, il montre une grosse activité et propose un beau débordement à l’origine du deuxième but. Allez, hop, moyenne pour tous, comme un symbole de derniers jours avant les vacances.

 

Les remplaçants :

J. Ayew pour AP Gignac (80e) : Entré au début de la séance « kick and serre tes fesses » de l’OM, Jo le Sconse n’a qu’une action pour se mettre en valeur, par une belle frappe hors cadre.

F. Kadir pour M. Valbuena (89e) : « Je n’ai jamais assez de temps pour faire mon numéro », s’est-il plaint auprès d’Élie Baup. « Tu te crois à Broadway ? », répondit l’entraîneur, incitant ainsi Foued à se taire.

M. Sougou pour M. Amalfitano (89e) : Histoire de gagner quelques secondes en sortant le joueur le plus éloigné du banc de touche.

 

L’invité zoologique du jour : Eider Ben Basat

Il arrive que ce canard habitué des façades maritimes migre en traître sous des cieux plus cléments, lorsque s’annonce un hiver particulièrement rude qui lui promet de se cailler les miches (Tuyot) pendant un certain temps – un phénomène appelé Rølegåtion en vieux Norois. Les plumes de l’eider sont utilisées pour faire de confortables édredons, ce qui explique qu’il soit très prisé des spectateurs du Stadium, et représente par conséquent un invité tout à fait approprié pour commenter avec moi ce match. Il est rejoint in extremis par Etienne Dildot, invité par Greg M., l’un de nos abonnés Facebook . Voici les faits divers sélectionnés par nos anatidés :

1°) Le slipomètre : Équipe inoffensive au possible, Toulouse pouvait nous permettre de relâcher les sphincters sans crainte. C’était sans compter sur l’instant de déconcentration de la 80e, qui nous a offert de légères crispations.

Slipomètre 110513

2°) Les autres : On peut louer la forte cohésion de l’équipe toulousaine ; il n’en reste pas moins que sur l’échelle de la pitié malsaine, leur qualité offensive se situe entre la mendiante unijambiste et l’orphelin myopathe. Capoue a montré de belles choses mais a perdu toute crédibilité en encaissant un grand pont de Gignac. Je soupçonne par ailleurs Serge Aurier de tenter de dissimuler ses liens de parenté évidents avec Bernard Mendy.

3°) Le podium : Cette victoire, couplée à celle du FC Disneyland à Lyon, nous assure une deuxième place inespérée au vu de la saison dernière. Nous aurons donc le premier plaisir de voir le slipomètre rester à des niveaux raisonnables pour les deux derniers matches. Nous aurons l’espoir de voir l’exode annoncé se modérer un peu grâce à la qualification en Ligue des Champions. Et surtout nous aurons, qui sait, le privilège de voir Fabrice Apruzesse jouer au Nou Camp, et ça aucun pétrodollar ne pourra jamais l’acquérir.

4°) Explication à l’usage des pointus : Pour comprendre la note de Mandanda, il faut savoir qu’avant de commander le ferry-boîte et des pastis, Escartefigue était le premier gynécologue marseillais, comme son nom l’indique.

5°) Bonus mode : Pour parler de la réception de Toulouse, Nicolas Nkoulou s’est habillé comme aux plus belles heures des soirées Dominique Baudis.

Nkouloumanches

Oui, je me suis habillé léger : avec Hervé Mathoux et Pierre Ménès sur place, j’étais sûr de trouver une belle paire de manches.

5°) Bonus femmes à poils : Si jamais des vicieux ne viennent voir l’académie que pour ça, c’est ici que ça se passe.

6°) Les réseaux : La Canebière académie blatère aussi sur Facebook et sur Twitter. Je rappelle que le 100e ami ou abonné Facebook gagne le droit d’insérer le jeu de mots foireux de son choix dans la prochaine académie.

 

Bises massilianales,

Blaah.

 

10 thoughts on “OM-Toulouse (2-1) : la Canebière académie fête la qualification

  1. Wow la référence à Farina… pfou comment je l’ai pas vu venir… énorme…

  2. Bravo bonne académie, on est deuxième avec la pire équipe depuis tellement longtemps que j’ai mal à la tête…
    Sinon bien le St Joseph bon choix!
    André est nul le bon c’est Jordan, Acheté Jordan, le Barça est dessus!!!!

  3. Putain c’est fait. Incroyable. Je trouve même que Jo a fait une bonne rentrée.
    Et tu ne parles pas des nouveaux maillots?

  4. Ah merde, j’ai oublié la citation-pipe au bénéfice de mon fournisseur de capture d’écran. Philippe, si tu nous lis…

    @homerc « la pire équipe depuis longtemps », tu abuses un peu quand même. Même si on n’a pas de génie, on s’est montrés solides, cohérents et très réalistes. Ce qui nous a fait passer pour des pitres, c’est cette période de milieu de saison, avec tous ces buts idiots encaissés sur coups de pieds arrêtés. Mais entre la série de victoire du début et celle de la fin, on ne peut vraiment pas nous considérer comme des brêles. Moches, certes, mais sûrement pas mauvais. Si tu prends un joueur comme André Ayew, justement, tu vois qu’il a accompli un énorme travail défensif dans ses matches : c’est normal que la création et la finition s’en soient souvent ressenties. Avec un Morel en meilleure forme et un milieu défensif qui a enfin trouvé ses habitudes (merci Romao), il est plus libre offensivement, et ça a fini par se traduire en termes de résultats (analyse qui n’a rien de rigoureux, je m’échauffe juste en vue d’une académie-bilan de fin de saison).

    @pieronegro Pour les nouveaux maillots, ce qui me fait le plus gerber n’est pas l’atrocité que nous ont récemment pondue les designers, non. Le pire, c’est que ces enculés se sont crus obligés de rajouter « 26 mai 1993 dans le col » juste pour nous sucer la bite en croyant que ça fera mieux accepter les merdes infâmes qu’ils nous vendent. Bon, deux consolations :
    – le maillot n°1 est classique, tout va bien ;
    – le maillot « atlantique » bordelais est encore plus gerbiaque que le nôtre.

  5. Ils n’ont pas littéralement écrit « 26 mai 1993 dans le col », hein, ce sont juste les guillemets qui sont mal placés.

  6. Saison improbable, dénouement inespéré et on en arrive presque à regretter les grosses contre-performances contre les mal-classés sans quoi nous aurions pu jouer le titre. En espérant que le bordel habituel du mercato d’été ne nous laisse pas encore une fois une équipe en ruines.
    Bravo Blaah, je ne sais pas comment mais tu as sans nul doute une grande part de mérite sur les résultats de notre équipe. Offre nous des jubilés pour les 2 derniers matchs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.