Reims-OM (1-0), La Canebière académie se prépare à en baver

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Il y a une couille dans le potager.

Aioli les sapiens,

A nouvelle saison, nouveau dispositif, comme l’on dit sur les chaînes sportives. Pour nous montrer à la hauteur des promesses olympiennes cette année, la Canebière académie a spécialement recruté un nouveau consultant.

33 cm de long, 27 cm de circonférence : nous avons choisi de baptiser cette courgette Marcelo, en mémoire d’un certain samedi 8 août. Marcelo s’introduira de temps à autre dans l’académie pour nous distiller ses analyses en profondeur au cours d’une saison où, n’en doutons pas, ses compétences seront plus d’une fois sollicitées.

 

Mais El Loco appartient désormais à l’histoire : tout l’enjeu de ce déplacement à Reims était justement de voir si, Passi aux commandes, nous avions tourné la page Bielsa. Eh bien la réponse est non. Non, nous n’avons pas tourné la page. Nous l’avons déchirée, pliée en cocotte en papier et glissée dans un suppositoire.

« Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre, disait Churchill. Ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre. » A en croire les pourfendeurs de Bielsa, l’OM était forcé de choisir entre le spectacle et la victoire : or nous avons sacrifié le spectacle, et nous aurons la défaite. En ce mois d’août, Marseille fait son Munich, et ce n’est certainement pas celui de 1993.

C’est un OM sans âme ni imagination qui a perdu à Reims, un OM qui, dans des circonstances défavorables, a renié le panache au profit du sacro-saint bloc-équipe avec la même résignation qu’un romantique grec épuisé finit par tendre ses fesses à la cravache d’Angela Merkel. Ce que nous faisons est inefficace et nous le savons, mais à faire comme tout le monde au moins conservera-t-on le respect des conformistes, semble se dire notre staff. Il sera toujours possible, comme ne s’en est pas privé Franck Passi après match, de mettre la défaite sur le compte « d’une erreur beaucoup trop importante sur coup de pied arrêté. » D’Argentine, l’on a sans doute entendu le coq chanter après pareil reniement, ce qui restera somme toute moins insupportable que les éructations de contentement ménésiennes.

 

L’équipe

Cette introduction étant faite, constatons surtout que notre effectif est loin de sentir la Ligue des Champions, sauf à confondre la coupe aux grandes oreilles avec un pot de chambre. Diaby et Diarra sont encore à court de forme (ce denier est cependant dans le groupe), alors que Barrada est absent pour blessure. Nous passerons pudiquement sur les remplacements, du type « stabilisateurs pour vélo d’appartement ».

 

Le match

Sans espérer rééditer le 0-5 de l’an dernier, nous pouvons toutefois émettre quelques attentes au vu des combinaisons Mendy/Thauvin/Ocampos qui rythment les premiers échanges. Reims ne presse guère nos relances, préférant quadriller le milieu de terrain : tactique payante une fois que notre façon de jouer est bien identifiée. Les Champenois nous privent de solutions et profitent de nos pertes de balle pour nous provoquer de manière plutôt bien sentie. S’ensuivent quelques corners dont l’un, renvoyé à l’entrée de la surface, voit se jouer à la retombée du ballon un duel Batshuayi/Traoré.

Palette graphique : placement de Michy Batshuayi sur le corner fatal (image accélérée 3 fois).

Confortablement installé sur la pelouse, Michy est aux premières loges pour voir l’attaquant le déposer, se lever le ballon et enchaîner le tir dans le petit filet d’un Mandanda impuissant (1-0, 14e). Une timide réaction laisse entrevoir une certaine force de caractère chez nos joueurs. C’est pas flagrant, hein, ça évoquerait plutôt Michel Sapin apercevant le retour de la croissance, mais on espère. Bien vite hélas, l’on s’aperçoit que Marseille monopolise le ballon sans que les Rémois en soient le moins du monde incommodés. Le pressing très faible des quatre offensifs amène Romao et Lemina à devoir abattre un gros travail (d’autres en parlent mieux que nous ici) ; en répercussion de cet état de fait, l’attitude de chef de service technique à la mairie de Marseille adoptée par Romao amène Lemina à devoir abattre un gros gros travail. Pour couronner le tout, nos coups de pieds arrêtés se montrent, à l’image de l’engagement mental de notre équipe, aussi mordants qu’une pipe au miel. De fait, à l’exception d’une tête d’Alaixys, sur corner nos occasions sont quasi-inexistantes.

 

Alessandrini est remplacé juste à temps pour aller pleurer dans les colonnes des journaux avant l’heure du bouclage, puis l’arbitre exclut Romao pour un deuxième carton jaune et pour le soulagement de tous ceux présents au stade, Marseillais inclus. Au comble de l’audace, Passi sort Ocampos pour compenser l’absence d’Alaixys avec l’entrée de Sparagna. Il s’en faut ensuite de peu que nous ne jouions les 5 dernières minutes avec deux attaquants : heureusement, notre entraîneur a la présence d’esprit de changer Batshuayi poste pour poste. MLD et Labrune voulaient de la rationalité, les voici servis, tant il est vrai qu’ajouter des joueurs offensifs en n’étant menés qu’1-0 à la 85e serait totalement « loco ».

Nous obtenons une raisonnable défaite, 1-0 donc, idéale pour éviter de nous procurer des émotions insensées comme pourraient en causer un « titre  » de champion d’automne ou même – Dieu nous en préserve ! – le fait d’inscrire des buts.


« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours.
»

Les joueurs

Mandanda (3+/5) : Partis comme on est, faut pas le lâcher des yeux pendant le voyage retour, il serait tenté de sauter en parachute quand l’avion passe au-dessus de Lyon.

Nkoulou (3+/5) : J’imagine que la seule chose qui lui a permis de faire un bon match, c’est de penser à la carotte qu’il nous mettra quand il partira libre en fin de saison. Si là n’était pas l’explication, rester motivé en de pareils cas relèverait presque de la pathologie mentale.

Rekik (2/5) : A partir du moment où l’on a adulé Jérémy Morel, je ne vois pas pourquoi il se ferait chier à faire mieux.

« Ca va, Steve, tranquille, c’est David Ngog et il a déjà marqué l’an dernier. Statistiquement, ya aucun danger ».

Dja Djédjé (2/5) : Un bon match, un mauvais match, l’apport défensif, le jeu offensif… au bout d’un moment, mieux vaut surtout cesser de réfléchir et faire une pause simplement en ouvrant les yeux : nous sommes l’OM et nous n’avons pas de meilleur titulaire que Dja Djédjé.

Mendy (3+/5) : L’un des plus constants, avec en outre une qualité de centre qui semble s’être améliorée. Ce qui n’est pas du luxe sur les actions où le nombre de nos joueurs dans la surface adverse s’élève à un.

Romao (0/5) : C’est fantastique et un peu effrayant, cette capacité à passer de la pucelle effarouchée à Francis Heaulme sans jamais trouver le juste milieu.

Pendant ce temps, Yeltsin Tejeda s’emmerde à Evian.

Lemina (2+/5) : Combatif et technique, avec deux petits ponts joliment passés. T’as mérité d’acheter le DVD de ton match au Five de Saint-Saturnin-lès-Avignon, tiens.

Alessandrini (1+/5) : « Antonetti m’a fait progresser, pas Bielsa. » Et si ce n’était pas de l’aigreur mais seulement une explication ?

Sarr (61e) : Entré à un moment où, niveau motivation et organisation, le groupe ressemblait davantage à une fac de lettres qu’à une équipe. Pas facile à juger, donc.

Thauvin (2-/5) : Actif et disponible dans sa position de meneur de jeu, Florian a su se pourvoir en nombreuses munitions. Mais dans la mesure où il les a tirées à blanc la plupart du temps, on en est réduits à espérer qu’il garde au moins ses meilleures cartouches pour Charlotte.

DERNIERE MINUTE – On évoque ce dimanche soir le transfert imminent de Florian à Newcastle, dans le cadre d‘un échange avec Cabella (en prêt). Dans l’absolu, l’intérêt sportif peut s’en discuter, surtout compte tenu de l’instabilité supplémentaire que l’opération induit. Si l’on ajoute cependant le bonus de 17 millions que les Anglais semblent prêts à ajouter, le mieux est de ne rien dire et de souhaiter seulement que leur buvard de LSD ne s’évapore pas avant qu’ils n’aient signé. On saluera également Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus qui, contrairement à ce dont on les accuse, sont bien en train de réussir à vendre le club mais en pièces détachées.

Ocampos (2-/5) : Comme le précédent, quelques très plaisantes combinaisons aboutissant la plupart du temps au néant, et un dévouement plus que suspect à la cause du pressing.

Sparagna (79e) : Tout affolé comme un chaton perdu, mais qui ne l’aurait pas été dans ces circonstances ?

Batshuayi (0/5) : Moitié connerie défensive fatale, moitié inexistence offensive : Michybre, mi-dégun.

GK Nkoudou  (84e) : Pas mieux que Michy. Note, il n’a pas eu non plus le temps de faire pire.

 

L’invité zoologique : Omenuke M’Fugu

A force de laisser croire qu’on peut le bouffer facilement, le fugu en a empoisonné plus d’un. Vu le tableau clinique de notre club, entre diarrhée sévère dans le meilleur des cas et arrêt respiratoire dans le pire, ce poisson est bien l’invité approprié pour partager nos souc(h)is.

  • Les autres : Bien organisés au milieu, spontanés et créatifs sur nos pertes de balle. Sans génie mais sans complexe. Apaisés. Des fois, ça fait envie.
  • Le classement : maintenant que nous avons perdu contre les deux premiers du classement, souhaitons que le calendrier nous soit plus favorable.
  • Le rattrapage : deux académies pour évoquer les départs et les arrivées au cours de ce mercato. Mises à jour Thauvin et Cabella dès que l’échange est confirmé.
  • La goutte d’eau : Dans un communiqué, le club a annoncé faire partie (voire mener) la fronde contre l’UCPF et militer pour un resserrement de l’élite. Il emploie pour ce faire une novlangue calquée sur les plus beaux fils de pute chantres « de la compétitivité dans un contexte européen très concurrentiel», de l’absence de concurrence au nom de la concurrence, du droit des plus riches à maintenir les autres sous la vase en faisant passer cela pour de l’intérêt général. Pire, au vu de la gestion de Labrune et MLD, rien ne permet d’assurer que l’OM ne finirait pas parmi les cocus de cette élite qu’ils auront eux-mêmes contribué à restreindre et à barricader.

Bref.

  • La page abonnement: Pour que vive l’Alterfoot cananal historique
  • Les réseaux : ton dromadaire préféré blatère sur Facebook et sur Twitter. Didier A. Gagne le concours zoologique.

Bises massilianales,

Blaah.

12 thoughts on “Reims-OM (1-0), La Canebière académie se prépare à en baver

  1. Comment passer en 8 jours de l’espoir à la dernière phase de la dépression….Dans 15 jours on va voir fleurir la théorie de la L2 pour repartir avec les vrais sur des bases « saines » et la vente du club patati, patata et carre toi ça là…

  2. @cuillère L’enfant : le football de notre enfance, le rêve, l’insouciance. Le flou : le passé qui s’estompe, la perte des illusions, la « désabusion », comme le chantait Nino Ferrer. Rosebud. Et à la fin, paf, courgette.

  3. The spooner.
    Gwentagrandmère ne trouve pas ça bizarre etvsebdemande juste pourquoi utiliser une métaphore quand il y a plein de photo réalistes à dispo…
    Pour l’OM et passé la cicatrisation sphinctérienne du départ Bielsa je me fais pas de soucis, ils finiront 4 ou 5…à leur place quoi!
    surtout si départ de petit con….

  4. Bon, ben pour une fois que j’étais au stade, je peux ajouter mes commentaires sur ce spectacle:

    Remboursez!

  5. Une acad « professionnelle » au sens du courrier de DAC mais c’est l’inverse qui aurait été surprenant; on peut pas demander à quelqu’un qui vient de se prendre un crochet de Tyson de rester debout avec prestance.
    Merci d’être jusqu’au prochain round.

  6. Thauvin pour 17M + 3 … j’aime Newcastle.
    Cabella … lui au moins il à été bon un jour.

  7. J’en suis encore à chercher des qualités à Canuti. Les joueurs, on verra après. Canuti. Canuti? Garde la ligne, on va te confondre avec Ménès. Garde pas ta coupe de cheveux, on dirait Rabiot. Garde ton compte twitter, on se rend mieux compte que t’es pas un vrai journaliste, plutôt un faux humoriste. Bref change rien, la routourne va te retourner une belle paire de baffes et tu l’auras pas volée.
    Merci au chameau qui sait se retenir, c’est une qualité rare dans la communauté phocéenne. Bravo, et branle-toi, tu vas commenter Diarra et Diaby dans pas longtemps!

  8. Michel,devient donc notre entraineur,inutile de vous dire que la blague super giga fun et drôle avec Jacky a été faite environ 234 456 678 943 fois en même pas une heure…

    C’est beau un monde qui joue.

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